minua encore la valeur en 1718, en la fixant à 4 zol. et 83 dolis. En 1762, Pierre III leur fit éprouver une nouvelle diminution, et depuis cette époque, la quantité d'argent fin contenue dans un rouble ne fait que 4 zol. et 21 dolis. (Voyez le no I des Tableaux concernant le numéraire et le change de Russie qui sont annexés à ce volume.)

Dans notre système monétaire actuel, ordonné par les édits du 20 juin et du 29 août 1810, le rouble d'argent est adopté comme unité monétaire; les autres pièces en argent et en cuivre ne sont que des fractions de cette unité. Cependant nous avons vu qu'autrefois c'était le cope qui formait cette unité; ainsi au lieu de regarder le copek comme une fraction du rouble, on est accoutumé à regarder le rouble comme le multiple du copek. Le tableau suivant présente le rapport des monnaies russes entre eux sous chacun de ces deux point de vue.

Le titre de la monnaie d'argent est fixé à 83 zolotniks d'argent fin et 123 d'alliage; ainsi le poids de la pièce de rouble est 4 zolotniks et 86 dolis, et elle contient 4 zol. et 21 dolis d'argent fin, sur 65 dolis de cuivre; le poids de la pièce de cinquante copeks.

est 2 zol. et 43 dolis, et elle contient 2 zol, et 1o dolis d'argent fin, sur 33 dolis d'alliage; et ainsi des autres pièces à proportion (a).

Les monnaies d'or sont des impériales, valant communément 10 roubles d'argent, et des demi-impériales. Le titre de ces espèces est fixé à 94 zolotniks de fin, sur 1 d'alliage. L'hôtel des monnaies frappe aussi des ducats pour ceux qui en demandent.

Le poids de la monnaie de cuivre est fixé à 24 roubles au poud, c'est-à-dire qu'il doit être frappé 24 roubles d'un poud de cuivre; en conséquence le rouble en cuivre pèse 1 livre et. Ce taux doit être déterminé de nouveau de temps à autre, suivant le prix courant du cuivre en barres, lequel prix sera évalué en monnaie d'argent sur un certain nombre d'années, 11:

1

Le remède de poids est fixé pour la monnaie d'or à zolotnik ou 12 dolis sur la livre en dehors, autant en dedans pour les pièces d'argent à 1÷zolotnik sur cent roubles en dehors, ́autant en dedans; et pour la monnaie de cuivre à en dehors, autant en dedans, du poids prescrit pour cette monnaie. Quant à la tolérance du titre, la dernière loi monétaire n'en accorde aucunę. La proportion de la valeur des monnaies d'or à celle

100

(a) Suivant les édits susmentionnés, les pièces de 'zo', de 10 et de 5 copeks devaient êtres frappées au titre de 72 zolotniks (d'argent fin sur 24 zolotniks d'alliage, et elles devaient compenser par leur poids cette, différence du titre, en sorte que cinq pièces de 20 copeks, ou dix pièces de 10 copeks, ou bien vingt pièces de 5 copeks auraient également contenu 4 zol. et 21 dolis d'argent fin. Un édit de 1813 a aboli cetté différence, et a réduit toutes les pièces d'argent au même titre. i

des monnaies d'argent n'est pas légalement fixée; c'està-dire il n'est point ordonné par la loi qu'une impériale doit valoir dix roubles d'argent, ou une demi-impériale cinq roubles. Le rouble d'argent est la monnaie sur laquelle se règlent toutes les transactions stipulées en numéraire métallique, et le gouvernement abandonne aux particuliers de fixer dans les paiemens la valeur de l'or relativement à celle de l'argent d'après le taux actuel établi par le commerce. Vous reconnaîtrez par la suite, Messeigneurs, combien cette mesure est sage.

La proportion entre la valeur des espèces en cuivre et celle de la monnaie d'argent est au contraire fixée par la loi cent copeks en cuivre doivent s'échanger contre cent copeks en argent. Mais comme le poids de la monnaie de cuivre doit se régler sur le prix courant de ce métal, il n'y a pas d'inconvénient à ce que ce rapport soit fixé légalement. Et lors même que la monnaie de cuivre serait quelquefois évaluée quelque chose au-dessus de sa valeur en barres, il n'en résulterait aucun désavantage pour le commerce, si le gouvernement n'en émettait que les sommes nécessaires à solder les appoints, et s'il ne refusait pas de l'échanger contre des pièces d'argent, toutes les fois qu'on les lui rapportait à cet effet.

L'échange des matières fines contre de la monnaie d'or ou d'argent se fait aux trois endroits suivans: à Saint-Pétersbourg, à l'hôtel des monnaies; à Moscou, à la direction des mines; et à Riga, à la chambre de finance de ce gouvernement. Ces trois départemens rendent à tout porteur de matières fines, quand ces matières sont au titre de 64 zol. et au delà une quan

tité de monnaie qui contient le même poids d'or et d'argent pur qu'il a délivré, sans se faire

payer, ni les frais de fabrication, ni ceux de l'essayage et de l'affinage des matières. En conséquence, pour une livre d'argent pur qu'on leur apporte en lingot ou en vaisselle, ils rendent 22 r. 75 c. en monnaie d'argent; et pour une livre d'or pur, 340 r. 8o c. en monnaie d'or, c'est-à-dire 34 impériales, ou 68 demi-impériales et 80 copeks en monnaie d'argent. Lorsqu'au lieu d'impériales on leur demande des ducats de Hollande, ils en délivrent 117 contre une livre d'or au titre de 94 zolotniks. Les fractions sont payées en 'monnaie d'argent, à raison de 2 r. 85 c. pour un ducat.

Quand les matières sont à un titre au-dessous de 64 zol., l'hôtel des monnaies se fait payer les frais de l'affinage, lesquels augmentent à proportion que le titre des matières est plus bas. Par exemple, pour une livre d'argent au titre de 63% zol., ces frais sont 1. r. 2 c.; au titre de 10 zol., 13 r. 82 c. Pour une livre d'or au titre de 63% zol., 4 r. 58 c.; au titre de 35 et au-dessous, 100 roubles; et ainsi à proportion pour les matières dont le titre est entre ceux que je viens d'indiquer. Les matières qui contiennent dans la livre moins d'un zolotnik d'or fin, ou moins de dix zolotniks d'argent fin, ne sont point reçues, de même que les matières mélangées de plusieurs métaux communs, lorsqu'elles contiennent moins de 4 zol. d'or dans la livre. Les matières d'argent contenant dans une livre d'alliage moins d'un troisième de zolotnik d'or, sont regardées comme de l'argent, et l'or qui y est renfermé ne compte pour rien.

NOTE X.

Sur la production et la consommation des métaux précieux depuis la découverte de l'Amérique.

(T. II, p. 152,)

M. de Humboldt, dans son célèbre Essai sur la Nouvelle-Espagne, t. III, ch. XI, évalue de la manière suivante la quantité de ces métaux, qui, depuis 1492 jusqu'en 1803, a été retirée des mines du NouveauMonde (a):

1.

Quantité de l'or exploité.
Quantité de l'argent,

Roubles.

A quoi il faut ajouter les 186,000 marés d'or qui ont passé comme butin entre les mains des premiers conquérans, quantité dont la valeur se monte à. .

34,000,000

Total 7,794,160,000

M. de Humboldt suppose que cette quantité s'est

2

(a) Dans ces calculs, M, de Humboldt évalue les quantités d'or en argent, en admettant la proportion entre la valeur de ces deux métaux, comme 15 à 1. Les piastres, les livres tournois et les francs de l'original sont réduits au rouble d'argent, pour vous présenter une valeur plus connue et à laquelle vous attachez une idée plus précise; la piastre à raison de 136 cop. ; la livre tournois et le franc à raison de 25 copeks.