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RÉPONSE

DE M. L'ARCHEVÊQUE DE CAMBRAI

A LA DÉCLARATION

DE M. L'ARCHEVÊQUE DE PARIS,

DE M. L'ÉVÊQUE DE MEAUX

ET DE M. L'ÉVÈQUE DE CHARTRES

CONTRE LE LIVRE INTITULÉ :

EXPLICATION DES MAXIMES DES SAINTS.

A LA DÉCLARATION (*)

SUR L'EXPLICATION DES MAXIMES DES SAINTS.

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I.

DECLARATION. Il faut que nous répondions enfin après avoir été depuis long-temps appelés en témoignage. M. l'illustrissime et révérendissime archevêque de Cambray dès le commencement de son livre intitulé: Explication des Maximes des Saints, etc. et dans la préface, a cité deux d'entre nous, dont il prétend expliquer plus amplement la doctrine et les décrets compris en XXXIV Articles. Le troisième a publié, par une ordonnance publique, la même

décision.

RÉPONSE. J'ai cité ces prélats, non pour m'autoriser de leur témoignage; mais au contraire pour m'assujettir à ne contredire en rien les xxxiv Articles d'Issy, que, j'avois arrêtés avec eux. M. de Meaux s'est éloigné de ces Articles en parlant de la charité et de l'oraison passive, comme je le prouverai ailleurs. Pour moi, je vais tâcher de prouver la conformité de mon systême avec les xxxiv Articles d'Issy.

(*) La Déclaration des trois Evêques se trouve dans les OEuvres de Bossuet, tom. xxvii, p. 243.

II.

DECLAR. Le même illustrissime et révérendissime archevêque, dans sa lettre écrite au pape Innocent XII, s'appuie sur les mêmes Articles et censures des évêques contre certains petits livres. Nous sommes trois seulement qui avons jugé à propos de censurer ces mêmes petits livres, ou quelques endroits de ces petits livres.

REP. J'ai dit que j'avois arrêté les Articles avec les prélats pour déclarer que je m'en faisois une règle; mais je ne m'appuie en rien sur leurs censures, auxquelles je n'ai jamais pris aucune part, ni directe ni indirecte.

III.

DÉCLAR. Ce n'est pourtant pas quelques endroits, comme l'auteur le dit, mais le gros de l'ouvrage et les petits livres entiers et l'esprit même qui y règne que nous avons voulu condamner.

RÉP. Je ne leur ai point fait dire qu'il y a dans les petits livres quelques endroits, etc. C'est moi qui le dis de mon chef sans les citer.

IV.

DECLAR. Notre zèle ne s'est point enflammé, comme l'auteur le dit dans sa lettre, contre quelques Mystiques des siècles passés, qui étoient dans une ignorance inexcusable des dogmes théologiques; mais nos censures et nos Articles ont été dressés contre

des Quiétistes de notre temps, qui sont très-connus et qui sont dans de très-grands égaremens.

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REP. J'ai dit que «la doctrine abominable du quiétisme sous une apparence de perfection, se >> glissoit en secret comme la gangrène, etc. » J'ai ajouté que les bons Mystiques « avoient favorisé » sans le savoir, l'erreur qui se cachoit encore. » C'est précisément sur cette erreur qui se cachoit à la faveur des expressions des bons Mystiques, que j'ai dit que le zèle de plusieurs illustres évêques s'étoit enflamme; pourquoi me font-ils dire que leur zèle s'étoit enflammé contre les Mystiques des siècles passés? Cela est très-éloigné du sens de mes paroles.

V.

DÉCLAR. Nous ne recourons point au sens qui se présente naturellement, comme s'il y avoit un autre sens plus caché qu'on pût tolérer; mais nous avons jugé que le venin étoit manifeste.

RÉP. Le sensus obvius est le véritable sens d'un livre: c'est dans ce sens que le Pape oblige de condamner le livre de Jansénius. Le sensus obvius n'est point celui qui se présente d'abord, quand on n'a pas assez examiné un ouvrage, et qu'on ne l'a lù que d'une manière superficielle. L'exemple de l'Eglise romaine, que je viens de rapporter, en est une preuve décisive. Le sensus obvius, c'est, comme elle nous l'apprend par sa conduite, celui qui se présente à l'esprit, quand un livre est suffisamment examiné, et ce sens est le véritable sens du livre. Au terme de sensus obvius j'ai ajouté celui de naturalis; pouvois-je parler d'une manière plus forte?

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