Ney, Michel. PROCÈS DU MARÉCHAL NEY, OU RECUEIL COMPLET Des Interrogatoires, Déclarations, Déposi No. Ier A PARIS, CHEZ L. G. MICHAUD, IMPRIMEUR DU ROI, M. DCCC. XV, CONSEIL DE GUERRE. PROCÈS DE M. LE MARÉCHAL NEY. Première Séance (9 Novembre). Voici encore une occasion de déplorer les funestes effets de notre révolution; les notions du vrai et du juste ont été renversées; l'idée du véritable honneur n'a pas toujours été comprise par ceux-mêmes qui, plus que d'autres, étaient obligés d'en faire la règle de leur conduite, puisque la dignité éminente à laquelle ils étaient élevés, les avait institués en quelque sorte les conservateurs de l'honneur français. Lorsque le Roi remonta sur le trône, d'où un usurpateur venait d'être précipité, il voulut nous faire oublier tous nos mallieurs, en s'efforçant d'oublier les siens. Il voulut ne voir que des erreurs là où il aurait pû voir des crimes; il fit plus: il récompensa comme des services les actions que la clémence pouvait tout au plus l'engager à pardonner comine des fautes. Il adopta toutes les gloires, consacra toutes les renoininées, conserva toutes les fortunes, confirma toutes les dignités, et ce fut en s'associant à tout ce que la révolution avait produit de brillant et de glorieux, qu'il conçut l'espoir d'effacer tout ce qu'elle avait enfanté de honteux et d'atroce. Le Roi crut et dut croire qu'il s'était concilié tous les coeurs qui n'étaient pas entièrement fermés au sentiment de la reconnaissance, de |