Page images
PDF
EPUB

No 244

LE COMTE DE RATI AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Francfort, le 17 juin 1866.

A la suite de l'entrée des Prussiens en Saxe, la Diète s'est assemblée aujourd'hui à midi en séance extraordinaire.

La séance est finie maintenant.

La Saxe ayant demandé l'intervention immédiate contre la Prusse, l'Autriche et la Bavière se sont déclarées prêtes à exécuter la décision de la Diète, et la Diète a voté dans le sens de la demande de la Saxe. Le Hanovre a déclaré qu'à tout prix il agira avec l'Autriche, et l'Âutriche a déclaré garantir leurs possessions aux membres de la Confédération.

Le ministre de Prusse dit qu'il partira demain.

Signé : RATI.

N° 245

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 17 juin 1866.

Bismarck me dit que la Saxe ayant demandé aujourd'hui même à la Diète l'assistance fédérale, et, conformément au vote de la majorité, la Bavière et l'Autriche s'étant chargées de l'exécution fédérale, il en résulte qu'en dehors des actes de guerre qui ont dû se passer aujourd'hui en Saxe la guerre se trouve déclarée de fait entre l'Autriche et la Prusse.

En conséquence, Bismarck me charge d'informer officiellement Votre Excellence que la Prusse s'attend à ce que l'Italie commence immédiatement les hostilités contre l'Autriche. Réponse par télégraphe."

Signé BARRAL.

N° 246

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU COMTE DE BARRAL ▲ BERLIN

Florence, le 17 juin 1866.

Reçu votre télégramme.

Je pars immédiatement pour l'armée.

Le Roi s'y rendra dans deux jours.

Comme je ne doute pas que les hostilités soient réellement commencées, ainsi que vous l'annoncez de la part du comte de Bismarck, fidèles au traité nous déclarerons demain la guerre à l'Autriche.

Signé LA MARMORA.

No 247

M. JACINI AU GÉNERAL DE LA MARMORA

Florence, le 18 juin 1866.

Sa Majesté me charge de vous dire qu'il n'y a pas ici de nouvelles précises de l'étranger, et que, par conséquent, il vaut mieux, pour le moment, suspendre l'envoi de la déclaration de guerre.

Le ministère n'est pas encore entièrement constitué.

Aussitôt que nous aurons des nouvelles, vous serez prévenu.

Signé : JACINI.

Ne 248

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA A M. JACINI

Florence, le 18 juin 1866.

Dites au Roi que je n'enverrai pas de déclaration de guerre avant qu'il ne m'en donne l'ordre.

Il convient de voir que la Prusse ne nous puisse accuser de manquer à nos engagements.

Signé LA MARMORA.

N° 249

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA A M. JACINI

Crémone, le 19 juin 1866.

J'ai reçu vos télégrammes.

Il me semble qu'on ne peut plus se passer d'envoyer la déclaration

de guerre.

Dites-le au Roi de ma part.

Signé LA MARMORA.

N° 250

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA A M. JACINI

Crémone, le 19 juin 1866.

Reçu votre télégramme. Si je ne reçois pas ordre du Roi, j'enverrai demain la déclaration de guerre à Mantoue.

J'enverrai ce soir à Florence texte exact de la déclaration pour être inséré demain dans la Gazette officielle,

N° 251

Signé LA MARMORA.

LE ROI VICTOR-EMMANUEL AU MINISTRE DE LA GUERRE

Florence, le 19 juin 1866

Envoyez demain la déclaration de guerre à l'Autriche.

Signé VICTOR-EMMANUEL.

:

N° 252

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU MINISTRE DE LA GUERRE

Crémone, le 20 juin 1866.

Ce matin a été remise la déclaration de guerre à Mantoue par le colonel Bariola.

Tous les corps de l'armée et la flotte ont été avertis que les hostilités commenceraient le 23 au matin.

Le texte de la déclaration a été envoyé hier au soir au ministre Jacini.

Signé : LA MARMORA.

N° 253

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA A L'ARCHIDUC ALBERT, COMMANDANT EN CHEF DES TROUPES AUTRICHIENNES EN VÉNÉTIE

Quartier- général de Crémone, le 20 juin 1866.

L'empire d'Autriche a plus que tout autre contribué à tenir l'Italie dans la division et l'oppression, et a été cause des dommages matériels et moraux incalculables qu'elle a dû souffrir depuis plusieurs siècles. Aujourd'hui encore que 22 millions d'Italiens se sont constitués en nation, l'Autriche seule, parmi les grands Etats du monde civilisé, s'est refusée à la reconnaître.

Tenant encore dans ce moment dans l'esclavage l'une de nos plus nobles provinces, il l'a transformée en un vaste camp retranché, d'où il menace notre existence et rend impossible notre développement politiqué intérieur et extérieur.

Les tentatives et les conseils de puissances amies sont restés vains dans ces dernières années pour remédier à cet état de choses intolérable. Il était donc inévitable que l'Italie et l'Autriche ne se trouvassent en présence à la première apparition d'une complication européenne.

L'initiative que l'Autriche a prise récemment à armer, et le rejet qu'elle oppose aux propositions pacifiques des trois grandes puissances, ont découvert au monde entier combien ses desseins étaient hostiles, et ont ému l'Italie d'un bout à l'autre.

C'est pour cela que Sa Majesté notre Roi, jaloux des droits de son peuple et défenseur de l'intégrité nationale, croit devoir déclarer la guerre à l'empereur d'Autriche.

Ainsi, sur l'ordre de mon Auguste Souverain, je signifie à Votre Altesse Impériale, comme commandant des troupes autrichiennes en Vénétié, que les hostilités commenceront trois jours après la date de la présente, à moins que Votre Altesse Impériale ne voulût pas adhérer à ce délai, dans lequel cas je la prierais de vouloir bien me le faire. savoir.

Le général d'armée,

chef d'état-major de l'armée italienne,

Signé: ALPHONSE LA MARMORA.

N 25%

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA A M. JACINI

Crémone, le 19 juin 1866.

J'ai reçu aujourd'hui la lettre du ministre d'Usedom... Il dit que je n'ai pas le temps de lui répondre; mais la vérité est que si je lui avais répondu j'aurais dû lui dire des choses assez désagréables, et cela ne convient pas poitr le moment. D'ailleurs, j'espère que les faits ne tarderont pas à nous donner raison.

Signé LA MARmora.

N 255

LE COMTE D'USEDOM AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Florence, le 17 juin 1866.

Le Soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Prusse, a l'honneur de présenter à S. Exc. M. le général La Marmora, président du Conseil et ministre des affaires étrangères, les observations suivantes :

En peu de jours, l'Italie et la Prusse, dans leur cause commune contre l'Autriche, en appelleront à la décision des armes. Le gouver

« PreviousContinue »