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VIII

LA MAISON DE L'IMPERATRICE

Nous venons d'essayer de retracer, au physique et au moral, l'image de Marie-Louise en 1812, à l'apogée de ses beaux jours. Nous allons maintenant jeter un coup d'œil sur l'organisation de sa maison à cette époque et sur les détails de l'existence qu'elle menait. Son premier aumônier était le comte Ferdinand de Rohan, ancien archevêque de Cambrai; son chevalier d'honneur le comte de Beauharnais, qui avait rempli les mêmes fonctions auprès de l'impératrice Joséphine, dont il était le parent. Napoléon avait d'abord voulu désigner comme chevalier d'honneur de la seconde impératrice le général comte de Narbonne, mais Marie-Louise détourna l'empereur de ce projet. M. Villemain a dit, dans sa biographie de M. de Narbonne : « L'impératrice Marie-Louise, d'une douceur si soumise à son

VIII

LA MAISON DE L'IMPERATRICE

Nous venons d'essayer de retracer, au physique et au moral, l'image de Marie-Louise en 1812, à l'apogée de ses beaux jours. Nous allons maintenant jeter un coup d'œil sur l'organisation de sa maison à cette époque et sur les détails de l'existence qu'elle menait. Son premier aumônier était le comte Ferdinand de Rohan, ancien archevêque de Cambrai; son chevalier d'honneur le comte de Beauharnais, qui avait rempli les mêmes fonctions auprès de l'impératrice Joséphine, dont il était le parent. Napoléon avait d'abord voulu désigner comme chevalier d'honneur de la seconde impératrice le général comte de Narbonne, mais Marie-Louise détourna l'empereur de ce projet. M. Villemain a dit, dans sa biographie de M. de Narbonne : « L'impératrice Marie-Louise, d'une douceur si soumise à son

puissant époux, montra cette fois une volonté contraire. Et, soit bonté de femme, soit fierté de souveraine, soit scrupule superstitieux de seconde épouse, elle insista pour maintenir dans le premier poste d'impériale domesticité le comte de Beauharnais; elle ne voulut, à aucun prix, paraître exclure, en la personne de ce parent de Joséphine, le premier nom de la princesse qu'elle remplaçait sur le trône de France. On peut supposer, d'autre part, qu'elle voulut écarter, dans l'aimable et brillant comte de Narbonne, des choses qu'elle connaissait peu et dont elle s'effrayait: les grâces légères, l'esprit moqueur de l'ancienne cour, et sans doute aussi les tristes pressentiments attachés, pour la jeune archiduchesse d'Autriche, à tout ce qui rappelait Versailles et les filles de Louis XV, devenues les tantes de la reine MarieAntoinette. En un mot, froide et calme, MarieLouise fut inflexible dans sa répugnance au choix que lui annonçait l'empereur. Celui-ci céda et termina brusquement la difficulté, en nommant M. de Narbonne un de ses aides de camp, faveur singulière s'adressant à un homme de cinquantecinq ans, débris d'une ancienne cour, jeté tout à coup dans le plus guerrier et le plus actif des états-majors de monarques. » Pour premier écuyer, Marie-Louise eut le prince Aldobrandini, et pour maître des cérémonies le comte de Seyssel d'Aix.

La dame d'honneur était Mme Lannes, du

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