Jusque-là, les peuples regardaient Napoléon comme invincible, et sa jeune compagne s'était d'abord imaginé avoir épousé le succès mème incarné dans un homme. Cette idée fallacieuse s'évanouissait bien vite. Les beaux jours de Marie-Louise étaient passés. Nous avons dit dans nos études sur l'impératrice Joséphine qu'il était fâcheux que Napoléon ne l'eût pas plus souvent consultée. Nous ferons la même réflexion pour la seconde impératrice. Marie-Louise était bien jeune, elle avait bien peu d'expérience, elle ne connaissait, dit-on, rien des choses de la politique et de la diplomatie. Et cependant son mari, qui était le génie même, aurait été bien avisé de lui demander conseil. Elle avait l'humeur pacifique, elle n'aimait pas les aventures, elle l'aurait dissuadé de la campagne de Russie. Elle qui avait vu, dès son enfance, les préjugés, les passions, les rancunes de la cour de Vienne, elle l'aurait engagé à ne pas se fier aveuglement aux promesses de l'Autriche. Mais Marie-Louise eût-elle osé, même le plus timidement du monde, donner le moindre avis à son puissant époux? Si une femme de vingt ans s'était permis de conseiller le grand Napoléon, le moderne César, le nouveau Charlemagne, n'aurait-il pas accueilli la téméraire enfant par un sourire? Et cependant c'est elle qui aurait eu raison, c'est elle qui aurait empêché la chute lamentable du gigantesque empire. Génie, nom qu'on prononce avec tant de respect, tant d'emphase, combien tu es peu de chose, et combien devant Dieu le plus grand des hommes est petit! V. La Difficulté religieuse.... VI. L'Ambassadeur extraordinaire... VIII. Le Départ..... IX. La Remise. X. Le Voyage.. XI. Compiègne. XII. Le Mariage civil. 213 |