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MÉMOIRE

SUR

DEUX INSCRIPTIONS GRECQUES

TROUVÉES À ATHÈNES.

M. FAUVEL, correspondant de la Classe, lui adressa, en 1810, les copies de quelques inscriptions Grecques qu'il venoit de découvrir à Athènes, où il réside en qualité de consul de France. M. Visconti fut chargé de les examiner, et il n'en trouva que deux qui méritassent de fixer l'attention, et d'être l'objet d'un rapport.

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« Les copies de ces inscriptions sont, dit-il, si défigurées, que je n'ai pu, sans quelque peine, en deviner » le sens et en proposer la restitution. Cependant cette » restitution, à l'égard de la plupart des mots, me semble >> certaine ; et l'extrême vraisemblance du reste pourra >> être transformée en certitude par un nouvel examen des monumens eux-mêmes; travail que nous sommes » en droit de nous promettre du zèle et de l'activité de M. Fauvel. La première inscription a été découverte, » en 1810, près d'Athènes, parmi les tombeaux élevés autrefois sur le chemin d'Acharnes, et non loin des >> anciennes portes de la ville. Elle est gravée sur un cippe » de marbre, qui étoit enfoui à quinze pieds sous terre.

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» Heureusement elle est écrite en vers héroïques; cir» constance qui, jusqu'à un certain point, en facilite la » restitution. Les vers, cependant, si nous nous en rapportons à la copie, ne forment pas des lignes séparées: » les mots mêmes sont tracés l'un à la suite de l'autre, » sans aucune séparation, comme si toute l'inscription, depuis le commencement jusqu'à la fin, ne formoit qu'un seul mot; disposition assez fréquente dans les inscriptions Grecques.

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» Ce qui donne de l'intérêt à cette épitaphe, continue » M. Visconti, c'est qu'elle conserve le souvenir d'un brave guerrier que nul auteur ancien et nul autre monument » ne nous avoient fait connoître. >>

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Nous plaçons ici, sous le n.o I, la copie de l'inscription telle que M. Fauvel l'a transmise à la Classe; sous le n.o II, l'inscription restituée d'après les conjectures de M. Visconti; sous le n.° III, l'inscription distribuée en vers. « Les neuf premiers vers, dit-il, sont des hexamètres, » dont le cinquième est spondaïque ; le dixième est un pentamètre, ainsi qu'on en trouve dans plusieurs autres inscriptions en vers héroïques; la onzième ligne forme un

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» vers très-court qui consiste dans un fragment de vers

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héroïque tronqué à la trihemimeris. Pausanias a donné Eliac. 1, c. 19.

» des exemples de ces bouts de vers placés à la fin de

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quelques inscriptions en hexamètres. J'ai, ajoute M. Vis

» conti, supprimé les voyelles finales que les lois actuelles » de la prosodie Grecque obligent à remplacer par le signe de l'apostrophe. Je dis les lois actuelles; car il » me semble bien reconnu par les critiques que souvent

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les Grecs, particulièrement les plus anciens, laissoient

» aux oreilles instruites la liberté de ces suppressions : ils » n'écrivoient pas leurs vers hexamètres autrement que » les Latins, qui, n'employant pas l'apostrophe, font un » usage constant de la synalèphe. »

Nous donnons, sous le n. IV, la même épitaphe écrite en caractères courans, avec la ponctuation, les accens et les esprits; distinctions d'usage, négligées presque toujours dans l'écriture en caractères majuscules. Enfin nous ajoutons la traduction Latine de M. Visconti,

N.° I,

COPIE envoyée par M. Fauvel.

ΜΝΗΜΑΙ. ....ΠΙΣΑΜΑΤΙΚΕΙΜΕΝΟΗΑΝΔΡΟΣ ΑΡΙΣΤΟΠΥΘΙΩΝ
ΕΓΜΕΓΑΡΩΔΑΙΩΣΑ ΣΕΠΤΑΜΝΑΝΔΡΑ ΣΕΠΤΑΑΕΑΠΟΡΡΗΣΑΣΑ
ΟΓΧΑΣΕΝΙΣΩΜΑΤΙΕΚΕΙΝΩΝΕΙΛΕΤΟ ΑΝΑΠΕΤΑΝΠΑΤΕΡΑΕΥΚ
ΛΕΙΨΩΝΕΝΙΔΗΜΩΙΟΥΤΟΣ ΑΝΗΡΟΣΕΩΙΣΕΝ ΑΘΗΝΑΙΩΝΤΡ

ΕΣΦΥΛΑΣΕΚΠΑΓΑΝ ΑΓΑΓΩΝ ΔΙΑΒΟΙΩΤΩΝΕΣΑΘΗΝΑΣΕΥΚΛ
ΕΙΣΑΝΔΟΚΙΔΑΝΔΙΣΧΙΛΟΙΣΑΝΔΡΑΠΟΔΟΙΣΙΝ ΟΥΔΕΔΕΝΑ
ΠΗΜΑΝΔΕΠΙΧΘΟΝΙΩΝ ΑΝΘΡΩΠΩΝΕΣΑΙ ΚΑΤΕΒΑΠΑΣΙΝΜΑ
ΚΑΡΙΣΤΟΣΙΔΕΣΘΑΙ ΦΥΛΑΙΑΙΔΕΙΣΙΝΠΑΝ ΔΙΟΝΙΣΚΕΚΡ
ΟΠΙΣΑΝΤΙΟΧΙΣ

N. II.

La même Copie avec les corrections nécessaires, et telle qu'elle doit être sur le marbre.

ΜΝΗΜΑΙ......
.ΠΙΣΑΜΑΤΙΚΕΙΜΕΝΟΝ ΑΝΔΡΟΣΑΡΙΣΤΟΥΠΥΘΩΝ
ΕΓΜΕΓΑΡΩ. . ΔΑΙΞΑΣΕΠΤΑΜΕΝΑΝΔΡΑΣ ΕΠΤΑΔΕ ΑΠΟΡΡΙΨΑΣΛ

ΟΓΧΑΣΕΝΙΣΩΜΑΤΙΚΕΙΝΩΝΕΙΛΕΤΟΤΑΝΑΡΕΤΑ ΠΑΤΕΡΛΕΥΚ
ΛΕΙΖΩΝ ΕΝΙΔΗΜΩΙΟΥΤΟΣ ΑΝΗΡΕΣΑΩΣΕΝ ΑΘΗΝΑΙΩΝ ΤΡ

ΕΙΣΦΥΛΑΣΕΚΠΑΓΑΝ ΑΓΑΓΩΝ ΔΙΑΒΟΙΩΤΩΝΕΣΑΘΗΝΑΣΕΥΚΛ

ΕΙΣΕ

ΕΙΣΕΑΝΔΟΚΙΔΑΝΔΙΣΧΙΛΙΟΙΣΑΝΔΡΑΠΟΔΟΙΣΙΝ ΟΥΔΕΙΣΔΟΥ

ΠΗΜΑΝΤΟΣ ΕΠΙΧΘΟΝΙΩΝ ΑΝΘΡΩΠΩΝ ΕΙΣΑΙΔΑ ΚΑΤΕΒΑΠΑΣΙΝΜΑ

ΚΑΡΙΣΤΟΣΙΔΕΣΘΑΙΦΥΛΑΙΑΙΔΕΙΣΙΝΠΑΝΔΙΟΝΙΣΚΕΚΡ

ΟΠΙΣΑΝΤΙΟΧΙΣ

N.° III.

La même distribuée suivant le nombre des vers, et avec suppression des voyelles sujettes à élision.

ΜΝΗΜ ιδε τ8τ επι ΣΑΜΑΤΙ ΚΕΙΜΕΝΟΝ ΑΝΔΡΟΣ ΑΡΙΣΤΟΥ

ΠΥΘΩΝ ΕΓ ΜΕΓΑΡΩΝ ΔΑΙΞΑΣ ΕΠΤΑ ΜΕΝ ΑΝΔΡΑΣ
ΕΠΤΑ Δ ΑΠΟΡΡΙΨΑΣ ΛΟΓΧΑΣ ΕΝΙ ΣΩΜΑΤΙ ΚΕΙΝΩΝ
ΕΙΛΕΤΟ ΤΑΝ ΑΡΕΤΑΝ ΠΑΤΕΡ ΕΥΚΛΕΙΖΩΝ ΕΝΙ ΔΗΜΩΙ
ΟΥΤΟΣ ΑΝΗΡ ΕΣΑΩΣΕΝ ΑΘΗΝΑΙΩΝ ΤΡΕΙΣ ΦΥΛΑΣ
ΕΚ ΠΑΓΑΝ ΑΓΑΓΩΝ ΔΙΑ ΒΟΙΩΤΩΝ ΕΣ ΑΘΗΝΑΣ
ΕΥΚΛΕΙΣ ΑΝΔΟΚΙΔΑΝ ΔΙΣΧΙΛΙΟΙΣ ΑΝΔΡΑΠΟΔΟΙΣΙΝ
ΟΥΔΕΙΣ Δ' ΟΥ ΠΗΜΑΝΤΟΣ ΕΠΙΧΘΟΝΙΩΝ ΑΝΘΡΩΠΩΝ
ΕΙΣ ΑΙΔΑ ΚΑΤΕΒΑ ΠΑΣΙΝ ΜΑΚΑΡΙΣΤΟΣ ΙΔΕΣΘΑΙ
ΦΥΛΑΙ ΑΙΔ ΕΙΣΙΝ ΠΑΝΔΙΟΝΙΣ ΚΕΚΡΟΠΙΣ

ΑΝΤΙΟΧΙΣ

N. IV.

ÉPITAPHE de Python de Mégares, fils d'Andocides.

Μνῆμ' ἰδὲ τότ ̓ ἐπὶ σάματι κείμενον ἀνδρὸς ἀρίστο· (1)
Πύθων ἐκ Μεγάρων, δαΐξας ἑπτὰ μὲν άνδρας,
Ἑπτὰ δ ̓ ἀποῤῥίψας λόγχας ἔνι σώματι κείνων,
Εἵλετο τὰν Βρετάν, πατέρ' ἐυκλείζων ἔνι δήμῳ.
Οὗτος ἀνὴρ ἐσάωσεν Αθηναίων τρεῖς φυλάς,

(1) Ce premier vers auroit un meilleur rhythme, si les mots qui le composent étoient disposés dans l'ordre suivant :

Μνῆμ' ἰδὲ σώματι τοτ ̓ ἐπικείμενον ἀνδρὸς ἀρίστε.

(Visc.)

TOME I.cr

Ἐκ Παγᾶν ἀγαγὼν διὰ Βοιωτῶν ἐς Αθήνας·
Εὐκλέϊσ ̓ Ανδοκίδων δισχιλίοις (1) ανδραπόδοισιν.
Οὐδεὶς δ' 8 πημαντὸς ἐπιχθονίων ἀνθρώπων
Εἰς Ἀΐδα κατέβα, πᾶσιν μακάριος ἰδέσθαι.
Φυλαὶ αίδ ̓ εἰσιν· Πανδιονὶς, Κεκροπίς,
Αντιοχίς.

TRADUCTION LATINE.

Monumentum adspice hoc, tumulo impositum viri præstantis.
Python ex Megaris, septem viris interfectis,

Et septem jaculis in eorum corpora conjectis,

Virtutis laudem tulit, patrem suum illustrem faciens in populo.
Hic vir servavit tres Atheniensium tribus,

Ex Pegis ducens per Baotos Athenas usque,
Nobilitans Andocidem bis mille mancipiis.

Nemo verò hominum terrestrium illæsus

Descendit Plutonis domum, cunctis conspiciendus tamquam beatus. Tribus hæ sunt: Pandionis, Cecropis,

Antiochis.

M. Visconti a cherché l'époque de l'événement dont il est parlé dans cette épitaphe; il le rapporte à la troisième guerre sacrée, vers la cvII. ou cvII. olympiade (de 3 52 à 347 avant l'ère Chrétienne). « La cause qui obligea, » dit-il, les Athéniens à faire leur retraite par la Béotie, » au lieu de la faire par la Mégaride, a pu être une armée » de Thébains qui, en revenant du Péloponnèse, où elle » étoit allée au secours des Arcadiens de Megalopolis, prenoit à revers les Athéniens et leurs alliés retranchés

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(1) Axios: les deux dernières syllabes de ce mot n'en font qu'une, par le moyen d'une synecphonèse assez usitée.

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