Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

כל

» D'après ces exemples, on peut conjecturer que l'épiPag. 820, n. 1. » taphe de Procope rapportée par Gruter, et au-dessus de laquelle on voit les deux mains gravées, n'a pas été bien » lue. Je pense qu'au lieu de la formule Procope manus levo » contra Deum qui me innocentem sustulit, il faut lire, Procope » manus levo contra eum qui me innocentem sustulit.

» Dans d'autres épitaphes, on s'est contenté de manifes» ter le même desir de vengeance par le même symbole, » sans y ajouter aucune imprécation. »

Au reste, dit M. Visconti en terminant, rien n'indique à quelle époque l'inscription écrite sur plomb peut avoir été composée; mais, comme on n'y trouve que des noms propres Grecs, et pas un seul nom Romain, il pense qu'elle doit être antérieure à la domination Romaine,

M. Akerblad, l'un de nos correspondans, a publié, à Rome, postérieurement à la lecture de ce Mémoire (en l'an 1813), une inscription du même genre, et gravée de même sur une feuille de plomb, dans laquelle l'épithète KATOXOE est donnée à Mercure; ce qui porte ce savant à conjecturer qu'on pourroit lire dans la première ligne de l'inscription que nous publions ici: ΕΡΜΗΣ ΧΘΟΝΙΟΣ ΓΗ ΚΑΤΟΧΟΣ ΚΑΙ ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΦΕΡΣΕΦΟΝΗΝ, Mercurius inferus, Terra quæ (noxios) corripit, et ad Proserpinam, en considérant ces mots comme une formule initiale et détachée. D'après cet exemple remarquable de l'emploi de l'épithète KATOXOX, M. Visconti adopte d'autant plus volontiers la conjecture de M. Akerblad, qu'elle nécessite moins de changemens dans la copie envoyée par M, Fauvel, et qu'elle fait éviter la double syntaxe du verbe xarada.

MÉMOIRE

MÉMOIRE

SUR UN MONUMENT CONSACRÉ

t

PAR PHILIPPIANUS

À LA GLOIRE DE SEPTIME SÉVÈRE.

ON

Au mois de

N trouve, dans les Mémoires de l'Académie des belles- Tom. I, p. 212. lettres, une inscription qui consacre la mémoire de l'attachement des Lyonnois pour Albin, et de la défaite des lieutenans de Septime Sévère par ce général, en 197. M. Mongez a mis sous les yeux de la Classe le fac simile d'une autre inscription qui atteste la soumission des mêmes Juin 1805. Lyonnois au vainqueur d'Albin, à Septime Sévère. Elle fut découverte dans leur ville en 1780, dans la rue SainteCatherine. Elle est gravée sur un cippe qui a un mètre de hauteur, sans compter la base ni le chapiteau. Les lettres sont très-belles et dignes du siècle des Antonins. Les Æ sont formés de deux lettres séparées, et l'on n'y voit d'autre ligature que celle de la conjonction ET. Voici la copie de cette inscription:

[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Titus Flavius Secundus Philippia

6.

4. provincia

nus vir clarissimus legatus Augggustorum [trium] provinciae Lugudunensis

7. legatus leggionum 1 [primae] Minerviae et XIIII Geminae

allectus

8. inter Praetorios Tribunici

9.

os Quaestorios tribunus militum

10. legionis vii Geminae cum Julia Nepotil

II.

la clarissima femina sua et Tito Flavio Victorino Phi 12. lippiano clarissimo juvene tribuno militum legionis v [quintae]

ma

13. cedonicae et Tito Flavio Aristo Ulpiano clarissimo puero lec to inter patricias familias

14.

[blocks in formation]

M. Mongez la traduit ainsi :

« Au bon esprit et au retour de la fortune.

» La province étant reconquise et soumise, Titus Flavius Secun» dus Philippianus, clarissime, lieutenant des trois Augustes dans » la province Lyonnoise, commandant des légions première Miner» vienne et quatorzième Gemina, admis au rang des préteurs, des >> tribuns, des questeurs, tribun militaire de la légion septième » Gemina, avec Julia Nepotilla son épouse clarissime, et Titus » Flavius Victorinus Philippianus, clarissime jeune homme, tribun » mlitaire de la légion cinquième Macédonienne, et Titus Fla»vius Aristus Ulpianus, enfant clarissime, associé aux familles patriciennes, a élevé et consacré cet autel. »

>>

La mention des trois Augustes, AVGGG. augmente l'intérêt de cette inscription aux yeux de M. Mongez. En effet, dit-il, c'est en l'an 209 qu'on voit pour la première fois, dans les fastes de Rome, trois princes vivans porter en même temps le titre d'Auguste. Cette année, Septime Sévère le donna à son fils Géta, comme il l'avoit déjà donné à Caracalla, son fils aîné. Il partit immédiatement après avec eux pour l'Angleterre, où il mourut en 211. La plupart des chronologistes placent en 208 l'association de Géta à l'empire; mais Eckhel a prouvé par les médailles de ce prince, et par les années de sa puissance tribunitienne, que son association est de l'an 209. M. Mongez adopte cette opinion, et il en conclut que l'inscription doit être de l'an 209 ou 210, et qu'on ne peut lui assigner pour époque l'an 211, parce que Sévère étoit mort à York, au mois de février de cette année.

M. Mongez expose ensuite les motifs qui l'ont déterminé dans le choix des leçons.

Les lettres VI DE qu'on lit sur le chapiteau, qui est

[blocks in formation]

245, I.

pag. 235.

248.

presque entièrement détruit, lui semblent pouvoir appartenir aux mots PROVIDENT. DEOR., formule commune sur les médailles, et qu'on lit sur la base d'une statue antique Gruter, p. 1075. dessinée par Boissard. Il croit aussi qu'on peut lire PROVIDENT. AVGGG. en réunissant les quatre lettres, et supposant, ce qui n'est pas sans vraisemblance, que la fin de la ligne a disparu, ainsi que le commencement. Il appuie son Pag. 244, 8; opinion sur deux inscriptions de Gruter où se voient ces mots, PROVIDENTIAE TITI &c. SVBLATIS POP.ROM.HOSTIBUS PERNICIOSISSIMIS, et sur une médaille d'argent de Rasche, t. IV, Sévère qui a pour légende: PROVID. AVGGG. BONAE MENTI. M. Mongez prouve, par Ovide, que la Fast. V1, 241- déesse MENS avoit un temple à Rome, et par un passage de Lactance, que le mot esprit en est la vraie traduction. MenDe falsa relig. tem quoque, dit Lactance, inter deos collocavit senatus; quam profectò si habuisset, ejusmodi sacra nunquam suscepisset. Le jeu de mots ne peut exister dans la traduction Françoise, dit M. Mongez, à moins que le mot mens ne soit traduit par esprit. Il en est de même, ajoute-t-il, de la légende MENTI LAVDANDAE, gravée au revers d'une médaille de Pertinax, et du titre de la seconde satire de Perse, de bona mente. Il montre encore que la déesse Bona mens ne peut être prise pour la déesse Bonne foi: car ces deux divinités sont nomGrut. p. 99, 7. mées ensemble dans une inscription rapportée par Gruter; et, suivant M. Mongez, les mots Bona menti de celle qu'il explique, signifient que le bon esprit, l'esprit de paix, a succédé à l'esprit de sédition et de révolte.

I. 20.

Cimel. Vindo bon. t. I, p. 58.

REDVCI FORTVNAE: ces mots indiquent le bonheur recouvré par les Lyonnois à l'époque de leur soumission à l'empire de Sévère.

« PreviousContinue »