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DE

JACQUES-BENIGNE

BOSSUET

ET

DE SES CEUVRES

PAR

M. RÉAUME

CHANOINE DE L'EGLISE DE MEAUX

TOME TROISIÈME

comprenant

LA VIE DE BOSSUET DEPUIS 1692, JUSQU'A SA MORT, EN 1704

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PQ 1729 ・R42

t.3

8500057094

010192

LETTRE

DE MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE VERSAILLES

A M. L'ABBÉ RÉAUME.

Évêché de Versailles, le 3 novembre 1869.

Monsieur le Chanoine,

Il y a deux catégories de grandes renommées, celles que le temps consacre et consolide, et celles qu'il altère. Après quatorze siècles, saint Augustin est debout dans sa gloire; après six siècles, saint Thomas d'Aquin est debout dans la sienne. La statue qui leur a été dressée dans tous les cœurs catholiques est plus résistante que le granit et le bronze. Elle est et restera toujours inaccessible aux coups du temps. Pourquoi ne le dirais-je pas? La statue élevée à l'Aigle de Meaux n'est ni d'une telle fusion, ni d'une telle trempe. Sans doute elle est imposante et durable, immortelle si l'on veut, en tant qu'elle s'appuie sur le savoir et l'éloquence; mais elle a perdu et elle perd chaque jour de son lustre et de sa solidité, en tant qu'elle exprime une doctrine; et cela par le fait d'une critique qui pourrait paraître sévère, mais qui n'est que juste. Il y a sept ans, j'encourageais l'auteur d'un livre qui a fait du bruit, et je lui disais La réputation d'un pape tel que.Grégoire VII n'est-elle pas plus précieuse aux yeux des catholiques que celle d'un écrivain quelconque, s'appelât-il Fleury ou Bossuet?

Je vous félicite donc à votre tour, monsieur le Chanoine, d'avoir cherché à découvrir la vérité sur le grand docteur du gallicanisme. Vous vous y êtes appliqué d'une manière consciencieuse; vous avez été guidé par le flambeau de la vraie théologie, qui est la théologie romaine; vous avez dit vos pensées avec droiture et non

T. III.

a

sans courage. Bien des préjugés devront tomber à la lecture de votre livre. Si l'on concilie difficilement certaines louanges traditionnelles, que vous répétez, avec les reproches que vous arrache l'évidence et qui jaillissent d'un cœur plein de foi, on y verra votre amour de l'impartialité, et on s'enhardira à aller plus avant. On arrivera ainsi tôt ou tard à une lumière complète sur l'homme dont il s'agit.

Je vous salue bien affectueusement,

+ PIERRE, évêque de Versailles.

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