Quoi qu'il en foit, Meffieurs, permettez-moi de dépofer cette fomme, au nom du Régiment de Strasbourg, fur l'autel de la Patrie : je réponds que le brave Mangin ne me défavouera pas; peut-être n'en trouverez-vous pas la fource affez pure pour la joindre aux nobles dons patriotiques; mais enfin il eit des aumônes ou d'autres ufages que votre follicitude pour le bien public peut vous dicter, & ce n'est pas la première fois que l'on aura fait concourir à de fages deffeins les intentions les plus douteufes. Puiffe, Meffieurs, ce premier exemple, bientôt fuivi fans doute par tous les braves foldats François, déconcerter les ennemis de l'ordre & de la tranquillité publique, & vous procurer un moyen de plus d'être utiles & bienfaifans!

Réponse de M. le Préfident à l'Adresse de M. de Puységur.

L'Affemblée Nationale ne croit pas interrompre ses importans travaux pour le bonheur de la France, quand c'est pour lui donner l'heureuse occafion de rendre un hommage public à la vertu, qu'on lui fait fufpendre fa délibération. Elle applaudit au défintéreffement & au dévouement patriotique du fieur Mangin; Elle vous charge, Monfieur, de lui témoigner fa fatisfaction, & vous choifit d'autant plus volontiers pour être fon interprète en cette circonf

tance, qu'elle connoît votre affection pour les Soldats de votre Régiment, & leur affection pour vous. L'Affemblée Nationale vous permet d'affifter à fa Séance.

Chez BAUDOUIN, Imprimeur dè L'ASSEMBLÉE NATIONALE, rue du Foin St.- Jacques, N°. 51.

SUITE DU PROCÈS-VERBAL

DE

L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

Du Vendredi 11 Juin 1790.

UN Secrétaire a donné lecture du Procès-verbal

de la Séance du Mardi matin 8 Juin.

La lecture finie un Membre a demandé la parole sur la rédaction du Procès-verbal; et sur ses observations, l'Assemblée a prononcé que l'on ajouteroit à l'article XIX, avant les mots DIGNITÉS, ceux-ci : LES CHAPITRES. Cet article sera ainsi rédigé :

«Tous titres et offices autres que ceux men»tionnés en la présente Constitution, les Chapitres, dignités, canonicats, prébendes, demiprébendes, chapelles, chapellenies, tant des Eglises cathédrales, que de tous autres Chapitres réguliers ou séculiers de l'un et l'autre sexe, les > Abbayes et Prieurés en règle ou en commende A

» aussi de l'un et de l'autre sexe; et tous autres
» bénéfices ou prestimonies généralement quel-
» conques, de quelque nature et sous quelque
» dénomination que ce soit, sont, à compter du
jour de la publication du présent Décret
» éteints et supprimés, sans qu'il puisse jamais en
» être établi de semblables à l'avenir. »

כל

Un autre Membre ayant observé que dans l'article XVII, il falloit ajouter les mots ANNEXES ET SUCCURSALES DE VILLES ET DE CAMPAGNES après le mot PAROISSES, la Motion mise aux voix a été décrétée.

1

Sur la remarque qui a été faite d'une omission concernant la Fédération patriotique, il a été décrété que le mot VICE-AMIRAL, qui avoit été omis dans le Procès-verbal du neuf de ce mois, y seroit rétabli et placé au commencement de l'article premier de la partie de ce Décret relative à la députation de la Marine; en conséquence cet article sera ainsi conçu :

ARTICLE

PREMIER.

«Le plus ancien des vice-Amiraux et les deux plus anciens Officiers de chaque grade, actuellement en service dans chacun des Ports de >> Brest, Toulon et Rochefort, seront députés, » au nom du Corps de la Marine, à la Confédé

ration générale indiquée pour le 14 Juillet. »

Un Membre de l'Assemblée ayant représenté que plusieurs Musiciens et autres, pourvus d'offices, places, emplois dans les Cathédrales, Collégiales et autres Eglises, étoient inquiets sur leur sort; l'Assemblée Nationale a décrété qu'il seroit fait mention dans le Procès-verbal de ce jour, de la résolution prise par l'Assemblée, de s'occuper incessamment du traiment de tous ceux qui, en la qualité susdite, pourroient être attachés à quelque Eglise.

Un Membre de l'Assemblée ayant demandé la parole après un énoncé succinct de quelques traits relatifs aux circonstances présentes, a donné lecture d'un serment fédératif des trois Départemens du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, et des quatre Régimens composant la garnison de Lille, qui a eu lieu dans cette Ville le six, de ce mois, prononcé à la face de l'Autel dressé au milieu du Champ de Mars, par plus de 80 mille Citoyens qui ont réuni leurs cœurs et leurs bras pour confondre les dernières espérances des ennemis du bien public.

כל

« Nous Citoyens soldats, et Soldats citoyens » jurons sur l'Autel de la Patrie, en présence du » Dieu des Armées, et sur nos armes, d'être fidèles » à la Nation, à la Loi et au Roi, de maintenir » de tout notre pouvoir la Constitution acceptée par le Roi, ainsi que tous les Décrets de l'As