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écrites le 15 de ce mois à M. le Président de l'Assemblée par le Premier Ministre des Finances. A ces lettres sont joints un tableau des recouvremens faits par les Receveurs particuliers sur l'exercice de 1790, et un Mémoire relatif à la nécessité d'un nouveau secours pour le Trésor public.

Ces deux pièces ont été lues aussi à l'Assemblée.

A cette occasion, et dans les mêmes vues, un Membre du Comité des Finances a fait un rapsort qu'il a terminé par le projet de Décret

suivant :

« L'ASSEMBLÉE NATIONALE décrète que les Administrateurs de la Caisse d'Escompte seront autorisés à remettre au Trésor public une somme de 30 millions en billets de la Caisse, portant promesse d'Assignats, lesquels seront échangés avec des Assignats-monnoie lors de leur émis

sion. >>>

Un autre Membre a proposé qu'il soit décrété que le Premier Ministre des Finances soit tenu de fournir à l'Assemblée, dans le plus court délai, trois états, l'un de la recette, l'autre de la dépense, le troisième de la dette.

L'Assemblée a ajourné ces objets à demain.

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La Séance a été levée à trois heures, et indiquée à demain neuf heures du matin.

Signé, CAMUS, ex-Président; H. DE JESSÉ PRIEUR, ROYER, Curé de Chavannes, DUMOUсchel, DE PARDIEU, GOURDAN, Secrétaires.

A PARIS, chez BAUDOUIN, Imprimeur de
L'ASSEMBLÉE NATIONALE, rue du
Foin-St. Jacques, No. 31. 1790.

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La ville de Perpignan eft dans les plus cruelles alarmes; Chefs de la Commune, nous avions protégé M. le Vicomte de Mirabeau, Pr. Verb. No. 323.

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Colonel du Régiment de Touraine. M. le Mar quis d'Aguylar, notre Maire, l'avoit reçu chez lui, & lui avoit donné afyle & hospitalité. Le Régiment avoit demandé, obtenu & porté ses Drapeaux & fa Caiffe dans la même maison. Ce lieu étoit facré. Pour calmer le Régiment, M. le Maire avoit répondu du dépôt; mais il avoit eu la bonne foi de laiffer ces Drapeaux dans un cabinet attenant à la chambre de M. de Mirabeau, fous la fauve-garde de l'honneur de cet Officier. Ce dépôt a été violé NOSSEIGNEURS. M. de Mirabeau, invité hier par la Municipalité qui voyoit que le retour de la tranquillité publique dépendoit de fon départ, a quitté cejourd'hui notre ville à cinq heures du matin. Sur les dix heures le Régiment eft venu prendre fes Enfeignes; mais, quelle a été fa furprise lorfqu'il les a vues dénaturées? Les cravattes ont manqué. Le Régiment s'eft plaint, il en a demandé raifon à notre refpectable Maire, qui, rempli d'honneur, blanchi dans le fervice de la Patrie, n'a pu qu'accufer M. de Mirabeau, qui en avoit été le détenteur, de les avoir emportées. Rien n'a рц calmer ce Régiment; ni nos plus vives remonni les preffantes exhortations de M. de Cholet, Commandant; ni les ordres don

trances,

nés dans l'infant de courir après M. de Mirabeau, ni les couriers expédiés dans l'inftant répour elamer l'affiftance & le fecours de toutes les Municipalités de la route, au nom de la Nation, de la Loi & du Roi, pour arrêter cet Officier, l'obliger à rendre au porteur les cravates enlevées; rien n'a pu délivrer notre Maire, Le Régiment entier, fous les armes, l'a conduit chez lui & mené à la Citadelle, où il a été détenu en ôtage fous la plus forte garde. En vain plufieurs de nos concitoyens, les Officiers du Régiment de Touraine, ceux de la Garde Nationale, fe font préfentés pour prendre fa place; ces offres généreufes n'ont pas été acceptées. Toute la Ville eft dans le plus affreux défefpoir; indignés du procédé de M. le Vicomte de Mirabeau, violateur des droits les plus facrés de l'hofpitalité & d'un dépôt auffi précieux, nous ne répondons pas des fuites s'il eft arrêté & conduit dans notre ville. Gardiens des Loix, nous expoferons cependant, s'il le faut, nos vies pour le fauver du danger, jufqu'à ce que, convaincu légalement, il fubiffe la peine qu'il mérite; mais, s'il n'est point arrêté.... fi le dépôt n'est pas réintégré, nous fommes dans les plus grandes appréhenfions pour la vie de notre Chef. Nous dépofons,

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