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d'autres végétaux qui auront été recouverts par les détritus qui les composent, et que l'enduit brillant qui recouvre les couches du schiste luisant, ainsi que le principe colorant répandu dans sa pâte, doivent avoir une semblable origine; ce qui est confirmé par la couleur noire et brillante qui recouvre ordinairement les empreintes végétales dans les schistes des houillères, laquelle se change quelquefois en une petite couche de houille quand l'accumulation des végétaux avait une épaisseur suffisante.

sant présu

A une demi-lieue de Quimper, sur la route Affleurede Corrai, on retrouve encore dans un chemin ment faicreux des roches schisteuses à découvert; l'une mer la d'elles est un schiste noir altéré, et dans un tel houille. état de décomposition, que l'affleurement se présente comme terreux, et formé d'une multitude de petits fragmens de schiste noir.

Ayant examiné ces petits fragmens, ils m'ont paru de même nature que le schiste luisant de la houillère de Quimper; comme eux, ils se décolorent en partie par l'action du feu, en prenant une couleur brune; ils renferment aussi une portion assez dure pour rayer le verre ; ils répandent par le souffle une forte odeur argileuse, et font effervescence dans l'acide nitrique étendu d'eau : ils n'en diffèrent que par une moindre dureté, un moindre éclat, un noir moins intense, et une plus grande facilité à se décolorer et à se durcir par l'action du feu. Toutes différences qui ne tiennent nullement à leur nature chimique, ni à une différence d'origine; mais seulement au point de décomposition ou d'altération auquel ils sont parvenus par l'action de l'eau, et peut-être de l'air plus

Décomposition des schistes.

Schiste déComposé dle Coadrix.

grande sur eux à cause de leur proximité de la surface du terrain (1).

Tous les schistes, et particulièrement ceux dont la pâte a pour base le mica, paraissent susceptibles d'une décomposition très-sensible dans leurs couches superficielles; j'ai déjà fait cette observation dans le paragraphe V, relativement aux roches qui servent de gangue aux staurotides du Tellené et de Coadrix. Je vais faire connaître ici un schiste décomposé de cette dernière localité, par la description duquel on reconnaîtra évidemment que les éléinens qui le composent sont les mêmes que ceux du schiste environnant, qui sert de gangue à la staurotide entre ces gneiss et ce schiste décomposé, il existe dans le même lieu une série de variétés intermédiaires de textures différentes qui tendent à démontrer l'identité de l'espèce à laquelle toutes doivent se rapporter.

Le schiste décomposé de Coadrix est de couleur blanche grisâtre. Quoiqu'il soit pulvérulent, il ne fait pas pâte avec l'eau; vu à la loupe, il paraît composé de petites écailles de mica d'un blanc argentin, et d'un sable quartzeux blanc et très-fin; il ne répand qu'une faible odeur argileuse par l'humidité; il est doux au

(1) Je ne donne ici cette remarque peu importante par elle-même, que pour les conséquences qu'il me semble juste d'en tirer, relativement à l'existence d'une mine de houille dans le voisinage de ce schiste décomposé; et à la probabilité qu'il y aurait de rencontrer ce combustible en perçant un puits perpendiculaire à la couche schisteuse : je remarquerai encore, à l'appui de ces indices, que dans les environs des riches mines de Montrelaix, il existe des affleuremens analogues de schistes décomposés, colorés par un principe charbonneux.

toucher et recouvre les doigts d'un enduit de petites écailles brillantes et micacées. Enfin, il ne fait pas effervescence dans les acides: il me paraît donc certain qu'il est composé des mêmes élémens minéralogiques, que les schistes et gneiss qui renferment les staurotides à peu de distance de là; qu'il est composé de quartz et de mica légèrement colorés par un peu d'oxyde de fer provenant de la décomposition du mica lui-même, et qu'il ne renferme que peu ou point de substances argileuses qui pourraient être dues à une décomposition complète du mica. Quoique ce schiste se rencontre dans le voisinage de ceux qui renferment les staurotides, il m'a été impossible d'en reconnaître dans sa composition, soit à cause de l'imperfection des moyens que j'ai employés, soit qu'en effet ce minéral ne s'y rencontre pas (1). Un schiste qui se trouve entre Quimperlé et Châteaulin, est d'un noir-grisâtre ou gris foncé médiocrement feuilleté, à filets irréguliers, et contourné d'épaisseur variable dans leur étendue; sa cassure dans les autres sens est terreuse, la surface de ses couches est quelquefois revêtue

(1) La très-grande importance dont serait une exploitation de houille pour le département du Finistère, me fait donner la légère indication suivante que j'ai trouvée dans un des schistes employés à ferrer la route entre Quimperlé et Châteaulin, sur la route de Quimper à Brest. Malheureusement je ne pus m'arrêter assez de tems pour examiner en place la roche que je vais décrire, que je ne ramassai que frappé de son aspect, semblable à celui des roches qui accompagnent ordinairement la houille; le grès se rencontrant dans les environs, rend encore plus probable l'espoir d'un heureux succès dans les recherches qu'on pourrait entreprendre à cet effet.

Schiste en

tre Quimperlé et

Châteaulin,

Houille

contre.

de fer oxydé, et jouit d'un éclat médiocre ; d'autres fois elle paraît comme terreuse, et parsemée de petites paillettes de mica blanc argentin. Cette roche compacte, quoique capable de rayer le verre, se laisse racler par le couteau; sa poussière est d'un gris beaucoup plus clair que la masse; rude au toucher, et vue à la loupe, elle paraît formée de parties grenues et de parties écailleuses; ce schiste répand une forte odeur argileuse par le souffle; chauffé au chalumeau, il commence par se blanchir un pen, mais devient ensuite d'un brun de rouille, et finit par se fondre difficilement en scorie brune; examiné à la loupe avant et après avoir été chauffé, il m'a paru formé de petits grains de quartz et de paillettes de mica unies par une pâte argilo-ferrugineuse, légèrement teinte par un principe charbonneux.

J'ai observé dans le sens des couches de ce qui s'y ren- schiste, de très-petites couches de houille sèche de quelques centimètres d'étendue, sur une épaisseur d'un à trois millimètres ; cette houille, que j'ai reconnue par sa couleur noire luisante et sa cassure compacte, étant chauffée au chalumeau, brûle sans se boursoufler et sans répandre d'odeur bitumineuse, et sans fumée sensible; elle ne me parut pas très-facilement combustible; sa cendre est friable, douce au toucher, d'une couleur fauve, et se dissout avec effervescence dans les acides.

Une petite couche de cette houille, fendue dans le sens de son épaisseur, était formée d'une suite de petits parallelogrammes qui étaient séparés par des petites fissures, dont une partie était remplie d'une substance blanche

demi-transparente, se laissant écraser sous les dents avec la houille qu'elle accompagne, et ne faisant pas effervescence dans les acides: sa petite quantité ne me permit pas d'en détermi- ́ ner la nature.

Il est donc évident que la houille existe dans les environs de Châteaulin sur la route de Quimper à Brest. S'y trouve-t-elle en quantité suffisante pour mériter l'exploitation ? C'est ce que des recherches subséquentes peuvent seules démontrer.

Je vais décrire ici une roche que j'ai trouvée entre le Faon et Landernau, département du Finistère, laquelle a un grand rapport avec les schistes par son aspect et sa composition, quoique son origine soit différente. Cette roche est une véritable argilolite (Brongniart, tom. 1, pag. 546); sa cassure est irrégulière; elle paraît, à la vue simple, compacte, terreuse, matte et sans nul éclat; sa couleur est le brun-fauve foncé; elle est opaque; elle répand par l'insuflation une très-forte odeur argileuse; elle raye le verre par le frottement, en le recouvrant en même-tems d'un enduit provenant de sa propre substance; elle se laisse racler au couteau, et donne alors une poussière d'un blanc brunâtre, douce au toucher; elle est tenace sous le marteau, et se brise avec peine entre les dents; son tissu ne présente aucune apparence feuilletée; les morceaux sortant de la carrière sont informes et anguleux, recouverts d'un enduit ferrugineux, d'un brun plus ou moins foncé, quelquefois noir, souvent luisant, et doux au toucher dans le sens des cassures; sa couleur paraît répandue également, si ce n'est sur les

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