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On peut se procurer la collection de l'année 1831 et celles des années précédentes

Au bureau de la REVUE ENCYCLOPÉDIQUE, rue des SaintsPères, no 26.

Au prix de 46 fr. pour Paris.

53 fr. pour les départemens.

60 fr. pour l'étranger.

Chaque cahier détaché coûte 5 fr.

Aux Academies et aux Sociétés savantes de tous les pays.

Les académies et les sociétés savantes, et d'utilité publique, françaises et étrangères, sont invitées à faire parvenir exactement, franc de port, au directeur de la Revue Encyclopédique, les comptes rendus de leurs travaux et les programmes des prix qu'elles proposent.

Aux éditeurs d'ouvrages et aux libraires.

MM. les éditeurs d'ouvrages périodiques, français et étrangers, qui désireraient échanger leurs recueils avec le nôtre, peuvent compter sur le bon accueil que nous ferons à leurs propositions d'échange, et sur une prompte annonce dans la Revue des publications de ce genre, et des autres ouvrages nouvellement publiés, qu'ils nous auront adressés.

Aux libraires, et aux éditeurs d'ouvrages en Allemagne.

MM. Dyck, libraire à Leipzig, et JÆGER, libraire à Francfort-surle-Mein, sont chargés de recevoir et de nous faire parvenir, par l'intermédiaire de MM. Heideloff et compagnie, de Paris, les ouvrages périodiques qui sont destinés à l'échange, et les ouvrages que MM. les libraires, ies éditeurs et les auteurs, désireraient faire annoncer dans la Revue Encyclopédique.

Aux libraires, et aux éditeurs d'ouvrages en Angleterre.

MM. DELAU et Co, libraires à Londres, sont chargés de recevoir et de nous faire parvenir des ouvrages périodiques qui sont destinés à l'échange, et les ouvrages. que l'on désirerait faire annoncer dans la Revue Encyclopédique.

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REVUE

ENCYCLOPÉDIQUE.

PHILOSOPHIE.

DE LA PHILOSOPHIE ET DU CHRISTIANISME.

RÉPONSE A QUELQUES CRITIQUES.

A mesure que les livraisons de la REVUE se succèdent, son caractère philosophique se dessine de plus en plus, et la doctrine unitaire dont elle est maintenant l'organe s'expose et se développe. Déjà, directement ou indirectement, plusieurs articles ont eu pour objet de poser les bases de cette doctrine; et nous n'avons pu le faire sans nous expliquer nettement sur les idées et les solutions générales du christianisme. Cette marche a été remarquée, et, dans un journal dont l'approbation nous est chère, un grand écrivain nous a reproché l'hostilité au christianisme (1).

Nous n'acceptons pas ce reproche tel qu'il nous a été fait. Si nous le méritions, ce serait, pour le but que nous voulons attein

(1) Le National, numéro du 24 juillet, article de M. Sainte-Beuve.

TOME LV. AOUT 1832.

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dre, un défaut grave, une erreur importante que nous aurions commise. Nous regardons le christianisme comme la dernière forme dans laquelle notre Occident a vécu spirituellement, moralement, socialement; et véritablement avoir de l'hostilité contre le passé de l'Europe tout entière, ne pas chercher à comprendre, ne pas admirer par ses beaux côtés la vie antérieure dont nous sommes sortis, ce serait, sous tous les rapports, un indice que nous manquons de ce sentiment qui fait comprendre la vie, soit qu'il s'agisse de la nature, de l'art, ou de la société; ce serait démentir nous-mêmes cette prétention à une tendance organique que nous annonçons et qui fait notre foi. Il est vrai que suivant nous cette forme du passé est irrévocablement brisée; nous nions donc que le christianisme ait puissance de renaître ; et, en ce sens, nous nions le christianisme comme nous nions les théories générales scientifiques du passé, comme nous nions la politique du passé, comme nous nions le régime des républiques d'Aristote ou de la monarchie de Louis XIV: mais nous n'avons pas pour cela d'hostilité contre lui. La philosophie du dix-huitième avait de l'hostilité contre le christianisme; elle ne se chargeait pas de l'expliquer, elle voulait lui ôter la puissance et l'empire. La philosophie du dix-neuvième siècle expliquera le christianisme, et le réhabilitera dans l'histoire. Mais le christianisme n'absorbera pas la philosophie. Suivant nous, la religion de l'avenir ne sera pas le christianisme. Ce seront deux choses différentes, quoique se succédant l'une à l'autre. Il y aura entre les deux succession, héritage, relation du père au fils, si l'on veut, mais non pas identité : le fils tient du père, il a été en partie engendré par lui, mais il n'est pas lui; le secret de la génération des grandes synthèses générales, le rapport de l'influence héréditaire, est un mystère presque aussi grand que celui de la génération de tous les êtres.

sous

Si donc on entend, par hostilité au christianisme, que nous croyons à la nécessité d'une nouvelle synthèse de toute la connaissance humaine, nous acceptons pleinement la responsabilité

de cette opinion; car c'est notre pensée, notre pensée fondamentale, celle qui embrasse et relie tous nos travaux.

Nous croyons à la nécessité d'une nouvelle synthèse générale de la connaissance humaine(1); nous croyons que c'est le travail que la société accomplit aujourd'hui par la politique, par la science et par l'art, sans en avoir encore clairement conscience; que c'est là le but caché de toutes les douleurs de notre époque, et que ce sera le remède à toutes ces douleurs ; et en même tems nous ne croyons pas à la restauration possible de l'ancienne synthèse, aujourd'hui ruinée, qui fut le christianisme. Nous voyons bien que des hommes d'un grand génie ont entrepris cette restauration; mais nous nous expliquons le résultat providentiel de leurs efforts tout autrement qu'ils ne le conçoivent.

Persuadés donc que la religion de l'avenir ne sera pas la synthèse chrétienne, mais une synthèse nouvelle, nous croyons que le respect superstitieux qui s'attache encore à la religion du passé est un des plus grands obstacles aux progrès de tous genres que la société a à faire.

Nous venons de le dire, et nous en sommes profondément convaincus, tous les maux de notre époque s'apaiseront quand une direction générale aura été imprimée à toute la connaissance humaine. Mais si une direction générale ne lui est pas donnée,

(1) Aucun mot n'est plus prodigué aujourd'hui que ce mot de synthèse. Beaucoup l'emploient qui nous paraissent n'en pas comprendre clairement la valeur. On s'en sert aussi dans des acceptions fort diverses. Cela prouve que les esprits sont poussés, même à leur insu, vers le besoin de l'unité, ou vers l'idée que ce mot représente.

Nous expliquerons plus tard et en détail le sens que ce mot a pour nous. Évidemment nous ne pouvons nous y arrêter ici, puisque cet article tout entier et les suivans n'ont pour ainsi dire pas d'autre but que de fournir cette explication. Synthèse, société, religion, encyclopédisation de la connaissance humaine, sont pour nous des expressions presque identiques. A quelle condition y a-t-il une société, une religion, une synthèse, une encyclopédie? C'est ce que nous avons entrepris d'expliquer.

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