Ses Chefs ne voudront pas que, de votre injustice, (A Harcourt.) Toi, vers nos Citoyens que ta foi fe dégage : Songe, fi de la Mort ton bras ne les délivre, SCENE V I. ÉDOUARD, HARCOURT. Q ÉDOUARD. Uor! je veux pardonner, on me force à punir: Je vois, par mes bontés, tous les cœurs s'endurcir. Savez-vous bien quel prix j'ai mis à ma clémence? Je voulais vous nommer Vice-Roi de la France Par l'Hymen d'Aliénor combler votre bonheur : Elle a refufé tout. HARCOURT. Puis-je me plaindre, hélas ! de fa vertu févère?..a Si j'accepte vos dons, je vends le fang d'un Frère. Non, il n'eft qu'un feul prix qui convienne à mon fort a Sauvez ces Malheureux pour qui mon Frère eft mort, Leur fupplice eft ma honte, & mon cœur le partage. La mort de Régulus dèshonora Carthage. (Très-vivement.) Craignez qu'un même affront ne vous couvre aujourd'hui. Ceux que vous immolez font auffi grands que lui : A la gloire, à l'amour, au bien de la Patrie. Quel faux honneur encor femble vous retenir? ÉDOUAR D. Vous voulez me quitter & croyez me fléchir ! HARCOURT. Ingrat!.. Qu'ai-je reçu pour prix de mes fervices? ÉDOUARD. C'en eft trop. Réprimez cette audace importune. Qu'un ferment libre & faint vous force à reconnaître : [Il fort.] SCENE VII. HARCOURT, feul. QUELLE confufion, & quel reproche infâme! Voilà le terme affreux du bonheur passager Qu'on dife, en apprenant cet effort magnanime: Fin du troifième A&e. Plufieurs Perfonnes ont exigé que l'on rétablit les deux premiers Vers de ce Monologue, qui n'ont pas été bien entendus à la première repréfentation, & qui ont été changés ainfi aux représentations fuivantes : Ah! je refpire à peine, & cette honte infàme Dans un Néant affreux femble plonger mon âme. ACTE IV. Le Théâtre repréfente la Prifon. SCENE PREMIERE. SAINT-PIERRE, AURELE, AMBLÉTUSE, LES TROIS AUTRES BOURGEOIS. SAINT-PIERRE. MON Fils! mes Amis! qui l'eût pensé jamais, Que nous habiterions ce féjour des forfaits? Ah! fans doute, avant nous, ces chaînes Aétriffantes Ont courbé, fous leur poids, les Vertus gémiffantes: Mais combien de Mortels voudraient nous difputer, Nous ravir aujourd'hui l'honneur de les porter! Que je te dois d'encens, Souverain de mon être ! |