Page images
PDF
EPUB
[ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

AVIS AU LECTEUR.

Un âge avancé, des affaires multipliées, une santé affaiblie par de longs travaux, de longs travaux, la nécessité de me livrer particulièrement aux soins qu'exige la publication des quatre volumes que je me suis engagé à donner pour compléter la première série de l'Annuaire historique universel, en le faisant partir de la grande époque de 1814, m'ont déterminé à abandonner la rédaction de la nouvelle série qui commence à l'année 1831 à un écrivain plus jeune, dont la plume exercée, le jugement droit, et les connaissances variées, méritent la confiance de mes lecteurs. Quoique son talent et son aptitude au travail suffisent assurément à la tâche qu'il entreprend, je ne l'abandonnerai pas

315623

dans cette carrière laborieuse; je le suivrai, comme le vieillard de Virgile, de la voix et du geste, et ce volume prouvera déjà, je l'espère, que j'avais bien choisi mon successeur.

C. L. LESUR.

La restauration, dans son ensemble, forme une période historique à part et définitivement close à la révolution de juillet qui la complète. Cette période et cette révolution sont un tout indivisible, et ont été retracées, par M. Lesur, dans les volumes de l'Annuaire déjà publiés, avec un talent et dans un esprit grâce auxquels le succès de l'ouvrage a toujours été croissant. Chaque année, la liste des souscripteurs à l'Annuaire historique a pris une nouvelle extension, malgré l'espèce d'obligation de payer d'un seul coup tous les volumes précédents; obligation devant laquelle la plupart n'ont pas reculé, comme beaucoup d'autres, dans la suite, s'y soumettront encore, déterminés par l'intérêt d'une collection de plus en plus recherchée. Cependant, une partie considérable du public, pour qui l'Annuaire historique est un besoin, hésitait à le satisfaire, parce que, ne voulant pas prendre tout un recueil, dont le nombre des volumes augmente beaucoup le prix, elle répugnait, d'un autre côté, à n'avoir qu'une collection incomplète. Aussi, pendant long-temps, l'éditeur a-t-il reçu de fréquentes sollicitations de rémédier à cet inconvénient, en commençant une nouvelle série. C'est ce qu'on a souvent fait pour les recueils périodiques de la Grande-Bretagne. Mais ce changement, qui aurait été adopté si l'on n'eût

consulté qu'un intérêt matériel, n'avait d'ailleurs jusqu'alors aucun motif raisonnable. Aujourd'hui il n'en est plus de même : la série qui s'ouvre avec l'Annuaire historique de 1831 peut et doit même se séparer de la période précédente.

En effet, une nouvelle ère s'est levée pour la France et pour l'Europe. Après une lutte de quinze ans, dans laquelle des esprits distingués ont essayé de marier des choses jugées par beaucoup d'autres incompatibles, la liberté constitutionnelle et la légitimité monarchique se sont posées vis-à-vis l'une de l'autre en ennemis irréconciliables, et ont engagé un dernier combat qui a été mortel à la restauration. Alors, la France, quoiqu'elle ne puisse jamais craindre de succomber dans un combat pareil, a voulu du moins en prévenir le retour, en basant son droit politique sur un nouveau principe, en corrigeant ses institutions, et en appelant le duc d'Orléans au trône.

La révision de la Charte et l'avénement d'une autre dynastie appartiennent, il est vrai, à l'année 1830. Mais le second de ces deux grands faits n'a besoin que d'être rappelé ici pour l'intelligence des événements ultérieurs, et, quant au premier, qui est aussi du ressort de l'année suivante, par la discussion de l'article constitutif de la pairie, nous l'avons, en quelque sorte, rendu propre à l'Annuaire de 1831, en réimprimant le texte de la Charte, à l'Appendice, en tête de nos documents officiels.

Voilà tout ce que nous avions à emprunter à l'année 1830, pour pouvoir entamer une nouvelle pé

« PreviousContinue »