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binées entr'elles, qu'elles ne forment qu'un feul & même tout, dont les molécules font tellemen unies, que les moyens méchaniques ne peuvent le divifer, & que l'analyse même ne réuffit que dif

ficilement.

IMPALPABLE. Se dit d'une poudre attenuée au point que les molécules deviennent infenfibles au toucher.

INCANDESCENCE. Degré de chaleur qui va jufqu'à l'inflammation qu'éprouvent dans les vaiffeaux clos des corps folides ou liquides, plutôt que de s'élever, ou fe fublimer.

INQUART OU QUARTATION. Opération préliminaire du départ à l'eau forte d'une maffe d'or & d'argent, par laquelle on ajoute à la maffe totale une fuffifante quantité d'argent, de façon qu'il y ait au moins deux ou trois parties d'argent contre une d'or.

INTERMÈDE. Agent qui décide une opération fans laquelle elle ferait impraticable. Par exemple, l'alkali eft l'agent, l'intermède néceffaire pour la fufion des terres vitrifiables.

ISOLÉ. Se dit d'une fubftance qui existe par ellemême, qui n'en admet point d'étrangère pour exifter néceffairement, & qui ne fait partie d'aucun tout. Tels font les élémens dans leur plus grand état de pureté.

K.

KARAT. Nom de parties imaginaires dans une maffe d'or, pour en fixer le titre ou l'alliage. Ainfi fuppofé qu'une maffe d'or très-pure foit dénommée fous vingt-quatre karats, fi on ajoute à cette maffe un, deux, ou trois vingt-quatrièmes d'alliage; alors

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elle n'eft plus qu'à vingt-trois, vingt-deux ou vingtun karats; ainfi de fuite. Ce mot eft ufité chez les diamantaires pour la pefanteur du diamant. Ce n'eft plus une valeur imaginaire, mais un poids réel de quatre grains.

L.

LESSIVER. C'est faire paffer de l'eau fur les cendres pour en obtenir les fels; on nomme leffive l'eau chargée de fels.

LINGOTTIÈRE. Inftrument de fer auquel on donne intérieurement le poli, dans lequel on coule le métal fondu. La maffe refroidie eft le lingot.

LIQUATION. Opération la plus fûre dans les travaux en grand pour féparer l'argent du cuivre par le moyen du plomb.

LIQUEFIER. C'eft réduire en fluide un corps folide quelconque à l'aide de la chaleur, ou de quelqu'autre véhicule. La chaleur rend la fluidité à l'eau glacée; le feu liquéfie par la fufion les métaux & les demi-métaux; l'eau régale, l'eau forte liquéfient par la diffolution les métaux parfaits, & l'alkali fixe liquéfie les pierres vitrifiables, en facilitant leur fufion.

LOTION. C'eft l'action de laver une fubftance pour la rendre pure, ou pour lui enlever fa caufticité, fon acrimonie & ses parties salines.

LUTTER. C'est appliquer aux vaiffeaux de rencontre un compofé qu'on nomme lut, pour captiver les efprits, & fermer le paffage à l'air extérieur. On garnit de lut une cornue de verre dans fa totalité, , pour la garentir de la trop grande activité du

feu.

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M.

MACERATION. Opération presque semblable à la digeftion, avec cette différence que fans autre chaleur que celle de la température de l'air on obtient les principes des corps qu'on laiffe tremper à froid dans l'eau pour les ouvrir, les ramollir, & les pénétrer.

MAGISTÈRE. Nom de certains précipités.

MAGMA. Confiftance que peut acquerir un liquide, au degré de celle de gelée de viande.

MAGNESIE. Nom affecté à une terre blanche précipitée par un alkali fixe des eaux meres du nitre, ou du fel commun, après que l'édulcoration lui a enlevé toutes fes qualités & parties falines.

MALLEABILITÉ. Propriété de tout corps nommé alors malléable, quand il peut s'étendre`, se plier fous le marteau fans fe rompre.

MANGANÈZE. Minéral dont fe fervent les potiers & les verriers, qui donne un fer aigre & caffant. On la nomme auffi magnéfie. La définition de ces deux fubftances fait voir combien cette derniere eft impropre.

MANIPULATION. Conduite d'un ou plufieurs procédés d'où il réfulte une opération.

MATRAS. Bouteille à long col dont le ventre eft d'une forme fphérique, ou dont le fond eft applatti, ou bien en fphéroïde allongé, tel qu'un œuf, qui fert à différentes opérations, & que l'on peut employer comme ballon ou récipient.

MINERALISÉ. Se dit d'un métal qui eft minéralifé par le foufre, ou l'arfénic, quelquefois par tous les deux enfemble.

MIRACLE CHYMIQUE. Mélange de deux liquides

dont il réfulce une maffe folide. Tel eft le gâteau de Van Helmont, qui fe fait avec un mélange d'efprit de vin & d'alkali volatil, ou le résultat d'une diffolution d'alkali fixe très-concentré, mêlée avec une autre diffolution de nitre, ou de fel marin à base terreufe.

MORTIER. Inftrument très-néceffaire aux opérations chymiques, de fer, de bronze, de verre de grès très-dur, d'agathe ou de marbre, deftiné à triturer, pulvérifer différentes matières par le moyen d'une maffe que l'on nomme pilon.

MOUFFLE. La mouffle eft un vaiffeau fous la forme d'un cylindre creux coupé par la moitié, ou d'une voûte allongée, fermée dans le fond, fur ía bafe, & ne laiffant qu'une feule ouverture à fa partie antérieure. On place horisontalement cette efpèce de petit four dans un fourneau d'effai, de façon que fon ouverture réponde à la porte du foyer du fourneau. Les creufets ou coupelles que l'on introduit, éprouvent le degré de chaleur qu'on veut leur donner, fans avoir aucun contact avec le charbon & les cendres.

MUCILAGE. Subftance épaiffe, colante, tenace, blanche, tranfparente, prefque fans odeur, fans faveur, qui fe diffout totalement dans l'eau, fans donner aucun figne d'acide, ni d'alkali,

P.

PELICAN. Alambic de verre garni d'un chapiteau tubulé d'une feule pièce. Il fort du chapiteau deux becs recourbés qui rentrent dans le ventre de la cucurbite. Ce vaiffeau répète à l'infini les diftillations & les cohobations, fans que l'artifte foit obligé de rien déranger à fon appareil.

PELLICULE. Croute très-mince qui fe forme fur la furface de la diffolution des fels, à un certain degré de l'évaporation.

PESANTEUR. Propriété des corps, & la tendance qu'ils ont de fe rapprocher les uns des autres. Il en eft de deux fortes, la pefanteur abfolue, & la pefanteur fpécifique.

La pefanteur abfolue eft le poids réel, l'effet conftant de la pefanteur d'une même quantité de matière telle qu'elle puiffe être, à laquelle on eft convenu de donner des noms déterminés, tels sque livre, marc, once, gros, grains, &c. ; ainfi le poids, la pefanteur abfolue, la quantité d'une fubftance quelconque font termes fynonimes, & l'on peut avancer avec certitude que deux corps de nature différente donnent une quantité égale, lorfque l'une & l'autre de ces deux maffes font exactement égales en pefanteur. Enfin c'eft avec raifon que l'on dit qu'une livre de fer, une livre de plume font égales, & que l'une n'eft pas plus pefante que l'autre.

La pefanteur fpécifique ou rélative, eft celle qui eft confidérée non feulement relativement à la maffe d'un corps, mais encore au plus ou moins de fon volume, ou de l'espace qu'il occupe, à raison de la plus grande ou moindre quantité de pores qui entrent dans fa compofition, & qui conféquemment à leur différence, fait occuper à ces corps des efpaces plus vaftes ou moins étendus. Ainfi pefanteur spécifique, & denfité font une même dénomination. Donc les corps les moins poreux fous le même efpace, ont une plus grande quantité de matière que ceux qui le font davantage : donc le rapport qui eft entre une livre de plume, de liége, de laine, & une livre de fer, d'argent ou de plomb,

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