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Vinaigre diftillé. L'effervefcence, presque infen fole d'abord, devient de plus en plus confidérable à chaque addition de vinaigre; elle est affez for: pour faire fortir la liqueur hors du vaiffeau. Elle eft caufée par une quantité d'air qui fe dégage avec une odeur d'acide fulfureux volatil. L'effer vefcence diminue à mesure que s'opère la faturation. Elle ceffe lorfqu'elle eft parfaite; & pour decider les dernières portions d'acide & ďakali à fe combiner, on agite de temps à autre ce mélarge; enfin lorfque l'effervefcence a totalement ceffe, on ceffe de jetter du vinaigre & on laisse repofer. On filtre la liqueur faturée, on fait éva porer à une chaleur modérée jufqu'à ficcité, on diffcut le fel dans l'efprit de vin, on réitère l'évaporation; enfin on obtient un fel d'une blancheur plus ou moins parfaite, difpofé en écailles ou feuilles. Il faut le conferver dans un flacon bouché pour l'empêcher d'attirer l'humidité de l'air; cette préparation n'eft d'ufage qu'en médecine.

Si l'on combine par le même procédé le vinaigre diftillé avec les criftaux de foude, il en ré fulte un fel dont la faveur eft moins vive, qui fe criftallife en aiguilles comme le fel de glauber; qui n'attire point l'humidité de l'air comme le précé dent, & qui tombe difficilement en efflorescence Ce fel eft connu fous le nom de terre foliée & cristallifée du tartre.

Verd de gris & criftaux de Venus.

Le verdet ou le verd de gris eft la rouille du cuivre. On en facilite la formation, on l'accélère par le vin ou les rafles de raisin. On stratifie du cuivre & du mare de raifin arrofé avec du vin. Lorfque le cuivre eft fuffisamment rouillé, on re

eille le verdet, on le met en maffe, & on le nferve dans des peaux de mouton.

Une partie du verd de gris eft dans l'état fa; mais la majeure partie eft purement dans ced'une chaux métallique. Les cristaux de Venus t un fel formé par le concours de l'acide du naigre & du cuivre. On peut les obtenir par la -mbinaison directe de ces deux fubftances, & ieux encore en mettant dans un matras au bain :fable, à une chaleur douce le verdet, & le naigre diftillé. Le vinaigre fe colore, il devient eu verdâtre alors c'eft la teinture de Venus. Quand on voit que le vinaigre n'agit plus fur le veret, il faut décanter la liqueur, & l'on obtient ar criftallifation de beaux criftaux bleus, connus n chymie fous le nom de cristaux de Venus, & que les Peintres nomment verdet diftillé. Ces riftaux ont une faveur acide & métallique ; ils fe lefféchent à l'air au lieu d'attirer l'humidité.

Vinaigre combiné avec différentes fubftances.

Le vinaigre diffout les terres absorbantes avec effervefcence, jusqu'au point de faturation. Cette combinaison donne des fels qui fe criftallifent & ne font point déliquefcens. Ils portent le nom de la terre qu'on a employée; ils font connus fous le nom de fel de craye, de corail, d'écreviffes. L'alkali fixe décompofe tous ces fels végétaux s'unit à l'acide du vinaigre, & fait précipiter la terre. On nomme magiftere d'yeux d'écreviffe celui qui vient de la décompofition de ce fel, ainfi des autres. On lave ces précipités dans plufieurs eaux, on les fait fécher; la liqueur donne par évaporation le fel acéteux à bafe d'alkali fixe végétal,

On a vu que le vinaigre combiné avec l'alkali fixe végétal donne la terre foliée, avec l'alkalį. volatil l'efprit de mendenderus; avec l'acide marin il forme un fel neutre, fufceptible de cristallifation. On connaît peu, & l'on n'a pas examiné la plupart des réfultats qui pouvaient s'obtenir de fon union avec les fubftances métalliques, les plus ufitées font celles du cuivre & du plomb. Blanc de plomb, Ceruje, Vinaigre, Sel de Saturne.

Les vapeurs du vinaigre attaquent le plomb, fa furface fe convertit en une efpéce de rouille blanche, on la ramaffe on la difpofe en écailles épaiffes d'une ligne ou d'une ligne & demie. Ces écailles font dures, compactes, c'est le blanc de plomb qui fe trouve réduit, ainfi que le verdet diftillé; partie dans l'état falin & partie en chaux blanche,

La cerufe eft la rouille du plomb à demi corrodée par l'acide aceteux réduit en vapeurs. La. methode de l'obtenir eft fort ingénieufe; on roule en fpirale des lames de plomb, on laiffe des intervalles entre chaque module de la fpirale, on fufpend le plomb ainfi préparé dans des pots de grès, au fond defquels on a mis du vinaigre diftillé, de façon que le plomb ne touche point au vinaigre; on donne une chaleur douce de bain de fable. L'acide du vinaigre réduit en vapeurs, pénétre, s'attache aux lames de plomb difpofées en furface, les diffout & les réduit en cerufe, qui eft d'un beau blanc mat. La cerufe, broyée avec les intermèdes néceffaires, donne le blanc de cerufe employé en peinture.

La cerufe n'eft qu'un plomb corrodé & fort éloigné de l'état de faturation. Il eft aifé de l'amener à ce point, le plomb ouvert & divisé étant

préparé déja à cette parfaite combinaison. Il fuffit de faire digérer de la cerufe dans du vinaigre diftillé, elle s'y diffout entièrement. Cette liqueur après cette diffolution eft le vinaigre de Saturne.

Faites évaporer & criftallifer ce vinaigre, vous obtiendrez des cristaux d'une faveur douce & fucrée. C'eft le fel ou le fucre de Saturne; ce fel peut fe décompofer par l'action du feu, & donne un vinaigre radical, approchant de celui dont on va donner le procédé. Le réfidu eft le même, c'est un plomb réductible.

Vinaigre radical.

L'action du feu peut décomposer tous les fels végétaux, formés de la combinaison du vinaigre avec les terres absorbantes, avec l'alkali fixe ou les matières métalliques. L'acide du vinaigre adhère faiblement au cuivre, on peut l'en féparer par la diftillation. Alors déja dépouillé de fon eau furabondante, on l'obtient fupérieurement concentré. C'eft le vinaigre radical ou efprit de Venus quand on l'obtient des criftaux de cuivre; liqueur acide, inflammable, d'une odeur de vinaigre vive, pénétrante & très caractérisée. Il refte au fond du vaiffeau de la chaux de cuivre réductible par la methode ordinaire.

On avait prétendu que ce vinaigre contenait une fubftance inflammable, & qu'il l'étoit luimême en partie. Il est démontré qu'il a cette propriété, foit en partie, foit en totalité; & que pour l'enflammer entièrement, il fuffit de le chauffer & de pouffer la chaleur jufqu'à l'ébullition La partie inflammable des criftaux de Venus eft celle de l'efprit de vin combiné dans le vinaigre, qui fe trouve dégagé pendant l'opération,

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Ether acéteux.

L'ether acéreux eft une découverte moderne que l'on doit aux travaux, aux recherches d'un

amateur.

Melez à parties égales du vinaigre radical & de reprit de vin retine; procedez fur ce mélange comme pour l'éther vitriolique, vous obtiendrez une grande quantité de liqueur, qui a toutes les proprietes de l'ether; mais diftingué & caractérisé par l'odeur marquée de l'efprit de Venus. Mêlez cet éther avec Palkali fixe; rectifiez-le au feu de lampe par une feconde diftillation; vous aurez une fiqueur dépouillée de l'acide furabondant; rapprochee du veritable éther, & qui conferve l'odeur de fa partie inflammable de l'acide du vinaigre. Cette combinaiton fournit plus d'éther que celle de l'acide vitriolique avec l'efprit de vin; on prefume que cette différence eft l'effet de la grande quantité d'efprit ardent déja rapproché de Ferat de l'ether, & qui eft un des principes de Pacide acéreux.

Procédés fur la fermentation alkalescente.

Analyfe des plantes putréfiées.

Les plantes putréfiées à la chaleur de l'eau bouillante, donnent une liqueur fétide. Cette liqueur contient un peu d'alkali volatil & verdit le fyrop violat. Si l'on pouffe la chaleur plus vivement, on obtient une huile empyreumatique, de l'askali volatil concret; le réfidu eft un vrai charbon, qui contient de l'alkali fixe, que l'on peut obte air fans combustion, au moyen de la lixivation.

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