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cas que les puissances voulussent accéder sur-le-champ à un armistice,

« Les puissances donnèrent une preuve de leur désir de voir l'Europe pacifiée dans le plus court délai possible, en se prononçant pour une signature immédiate des prélimi→ naires de la paix,

« Mais il avait suffi de quelques succès apparents pour faire changer les dispositions du gouvernement français. » Le contre-projet présenté par M. le plénipotentiaire français porte :

Le plénipotentiaire de France observe qu'il paraît au moins extraordinaire qu'on ait oublié deux paragraphes dans une pièce préparée depuis plusieurs jours par les cabinets, et il répond ensuite à la nouvelle déclaration qui lui est faite;

Quant au premier point:

Qu'il doit regretter vivement que la conduite de MM. les plénipotentiaires des cours alliées, en refusant constamment, malgré ses instances réitérées, d'entrer en discussion avec lui, tant sur leur propre projet que sur le contreprojet qu'il leur a remis, ait été jusqu'à ce moment même si complétement en opposition avec la déclaration qu'ils relatent.

Quant au second:

Que ce qui y est dit relativement à la démarche confidentielle faite par lui, le 9 février, a été suffisamment refuté, quant au fait, dans les précédentes conférences; et, quant aux nouvelles réflexions qui sont mises en avant, que l'Europe jugera qui, de son gouvernement ou des souverains alliés, l'on peut, à juste titre, accuser d'avoir manqué de modération en suspendant, sans cause avouée,

la négociation à l'époque même dont il est question, en rejetant, avec la condition qui y était mise, la proposition. Les puissances alliées n'ont-elles pas prouvé dans cette circonstance, comme dans tout ce qui a suivi le jour où les bases d'une négociation ont été posées à Francfort par leurs ministres, qu'elles ont placé constamment leurs vues sous l'influence illimitée des événements, loin de tendre, comme elles le disent, avec justice et modération, au rétablissement d'un véritable équilibre de l'Europe?

Après cette réponse, dont copie a été remise à MM. les plénipotentiaires des cours alliées, ceux-ci ont déclaré que leurs pouvoirs étaient éteints, et qu'ils avaient ordre de retourner aux quartiers-généraux de leurs souverains.

Châtillon-sur-Seine, le 19 mars 1814.

Signé: CAULAINCOURT, duc de Vicence;
le comte DE STADION;

A. D. le comte DE RAZOUMOWSKI,
CATHCART, HUMBOLDT;

CHARLES STEWART, lieutenant-général.

Les soussignés plénipotentiaires des cours alliées, en voyant avec un vif et profond regret rester sans fruit, pour la tranquillité de l'Europe, les négociations entamées à Châtillon, ne peuvent se dispenser de s'en occuper encore avant leur départ, en adressant la présente note à M. le plénipotentiaire français, d'un objet qui est étranger aux discussions politiques, et qui aurait dû le rester tou

jours. En insistant sur l'indépendance de l'Italie, les cours alliées avaient l'intention de replacer le saint père dans son ancienne capitale; le gouvernement français a montré les mêmes dispositions dans le contre-projet présenté par M. le plénipotentiaire de France: il serait malheureux qu'un dessein aussi naturel, sur lequel se réuniraient les deux parties, restât sans effet par des raisons qui n'appartiennent nullement aux fonctions que le chef de l'Église catholique s'est religieusement astreint d'exercer. La religion que professe une grande partie des nations en guerre actuellement, la justice et l'équité générales, l'humanité enfin, s'intéressent également à ce que Sa Sainteté soit remise en liberté; et les soussignés sont persuadés qu'ils n'ont qu'à témoigner ce vœu et qu'à demander, au nom de leurs cours, cet acte de justice au gouvernement français, pour l'engager à mettre le saint père en état de pourvoir, en jouissant d'une entière indépendance, aux besoins de l'église catholique.

Les soussignés saisissent cette occasion pour réitérer à Son Excellence M. le plénipotentiaire de France leur haute considération.

Châtillon, le 19 mars 1814.

Signé comte DE STADION;

comte DE RAZOUMOWSKI;

CATHCART;

HUMBOLDT;

CHARLES STEWART;

ABERDEEN.

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