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Le prince de Massérano, ambassadeur de S. M. Catholique, à S. Exc. Mgr le prince de Bénévent, ministre des Relations extérieures (1).

Prince,

Paris, le 2 avril 1807.

M. d'Aubusson a adressé à M. le sénateur Mozzi, ministre des Affaires étrangères de S. M. la reine régente d'Etrurie, deux notes, sous la date du 9 et du 12 du mois passé, dont j'ai l'honneur d'envoyer copie à Votre Excellence et dont le contenu a surpris autant qu'affecté cette souveraine, qui attache le plus grand prix et le plus grand intérêt à la gloire de S. M. l'Empereur et Roi, et au succès de ses armées victorieuses.

Les faits avancés par M. d'Aubusson étaient ignorés par le gouvernement, à la vigilance duquel ils n'auraient pas pu échapper. Toutes les informations les plus exactes ont été prises immédiatement, et, par le résultat des recherches ordonnées, on s'est assuré qu'ils n'existaient pas. Le ministre n'a pu qu'être induit en erreur par de faux rapports, faits par la malveillance; M. le sénateur Mozzi lui a démontré dans ses réponses combien ils étaient absurdes, et l'injustice qu'il y aurait à punir sans preuves, par l'arrestation ou l'exil, MM. Covoni et Ginori, qu'il a désignés, et dans les maisons de qui, à ce qu'il prétend, on a tenu les propos injurieux dont il fait mention. Il ne pourra certainement pas fournir ces preuves, non plus que celle des autres faits allégués, parce qu'ils ne subsistent pas.

M. le sénateur Mozzi se flatte de l'avoir convaincu de leur fausseté et l'a assuré en même temps que S. M. la Reine, à qui l'alliance de la France et l'amitié de S. M. l'Empereur sont si précieuses, n'aurait jamais souffert et ne souffrira jamais dans son royaume aucun des propros et des excès dont parle M. d'Aubusson.

J'espère que les sentiments de cette princesse envers S. M. Impériale et Royale et la conduite de son gouvernement sont assez connus de Votre Excellence pour croire qu'elle ne tolérera rien de semblable dans ses Etats; mais il est très affligeant pour

elle, Prince, que ces plaintes non fondées, avec des menaces si peu méritées et mesurées, se renouvellent si souvent. Elle serait doublement peinée si elles pouvaient jamais faire quelque impression défavorable sur l'esprit de S. M. I. et de ses ministres.

Elle ne peut en attribuer l'origine qu'à des malveillants qui, jaloux peut-être de la bonne harmonie qui règne entre la Toscane et l'Empire français, s'efforcent de la troubler par des faux rapports, qu'ils font aux ministres et aux agents de S. M. l'Empe

reur.

M. d'Aubusson ne s'est pas contenté d'adresser sa première note du 9 mars à M. Mozzi, mais il en a envoyé en même temps. une copie à S. M. la Reine directement. Je me permettrai d'observer à Votre Excellence que cet usage est contraire à ce qui se pratique dans les autres Cours, et d'autant plus nouveau qu'il pourrait lui demander des audiences dans la forme accoutumée, qui certainement ne lui seraient pas refusées.

En vous priant de vouloir bien informer S. M. l'Empereur et Roi du contenu de cette note, je saisis cette occasion pour renouveler à Votre Excellence les assurances de ma haute considération.

Le prince DE MASSERANO.

ADDENDA

Le Ministre plénipotentiaire de la République française près la cour de Toscane, au Ministre des Relations extérieures (1).

Florence, le 21 frimaire an X (12 décembre 1801).

Citoyen Ministre,

Le gouvernement toscan m'a témoigné confidentiellement de grandes craintes de voir reparoître à Florence, soit comme ministre de S. M. britannique, soit même comme simple particulier, M. de Windham, qui a été ministre de S. M. britannique en Toscane du temps du gouvernement du Grand-Duc, et qui est en ce moment à Udine. Cet homme traitait ce prince et ses ministres avec mépris; il a organisé et commandé l'insurrection des Arrétins, et est encore le chef des mécontents de la Toscane et des ennemis de la France et du Roi. Ses sentiments de haine pour les Français sont inaltérables, et il met sa gloire à les témoigner hautement; en un mot, c'est une tête exaltée, un homme brutal et sans mesure, que redoutent avec crainte le gouvernement toscan et le Roi lui-même.

Vous aurez sans doute déjà pensé, citoyen Ministre, qu'il vous serait facile, soit de faire enjoindre à M. Windham, par son gouvernement, de ne plus paroître en Toscane, soit au moins d'empêcher qu'il ne soit nommé par George III comme son représentant dans ce pays. M. Windham est connu par un duel que soutint contre lui M. Carletti, en faveur des Français, que M. Windham avait attaqués en sa personne; ce dernier vient d'être nommé conseiller d'Etat.

Salut et respect.

Signé: G. CLARKE.

Le Ministre plénipotentiaire de la République française en Toscane, au Ministre des Relations extérieures (1).

Florence, le 24 thermidor an XI (12 août 1803).

Citoyen Ministre,

Le général en chef Murat s'est rendu, il y a une quinzaine de jours, à Livourne et aux bains de Pise, où il s'est arrêté pendant quelque temps; il a été ensuite à Lucques, et il est arrivé avant-hier dans cette ville, d'où il part à l'instant; la Reine l'a comblé de politesse et je viens d'être instruit qu'elle lui a fait remettre, avant son départ, un cadeau convenable sans être d'une grande valeur.

Salut et respect.

G. CLARKE.

Au Ministre des Relations extérieures (2).

Monseigneur,

Florence, le 17 messidor an XII (6 juillet 1804).

Depuis la mort de S. A. R. Mme la duchesse douairière de Parme, la reine de Toscane est établie à Poggio impériale, maison de plaisance à la porte de Florence. Elle en est venue aujourd'hui, anniversaire de sa naissance, et a tenu cercle au palais Pitti. Le ministre d'Espagne n'y a point paru. Après le cercle, la Reine est retournée à Poggio impériale.

me

S. A. I. Me la princesse Borghèse part demain pour les bains de Lucques, où elle compte passer deux mois. Mme Bonaparte, sa mère, doit y être arrivée aujourd'hui.

Je prie Votre Excellence, Monseigneur, d'agréer l'assurance de mon respect.

(1) Aff. Etr., Toscane, 155, p. 252 (no 174).

SIMEON.

Le Ministre des Relations à M. de Beauharnais (1).

16 floréal an XIII (6 mai 1805).

Vous avez désiré, Monsieur, obtenir pour M. Siméon l'autorisation de se rendre à Milan. Veuillez lui dire qu'il peut y venir pendant le séjour de S. M., et que je lui procurerai avec plaisir l'occasion de lui faire sa cour.

Je m'adresse à vous pour le lui annoncer, persuadé qu'il vous sera agréable de l'apprendre directement et de lui en donner la nouvelle.

Recevez, Monsieur, les assurances de mon sincère attachement et de ma haute considération.

Extrait des minutes de la Secrétairerie d'Etat (2).

Au palais de Milan, le 17 prairial an XIII (6 juin 1805).

NAPOLÉON, empereur des Français,

Décrète ce qui suit :

M. Artaud, premier secrétaire de la légation de France à Rome, est nommé secrétaire de la légation en Toscane.

Le ministre des Relations extérieures est chargé de l'exécution du présent décret.

Par l'Empereur:

Le Secrétaire d'État,

Hugues MARET.

Signé: NAPOLÉON.

(1) Aff. Etr., Toscane, 157 A, p. 191 (no 125).

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