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P. MORGAN, BEING ON THE POINT OF TO BE SOLD BY AUCTION, BY J. KAINES,

leaving the island, gives notie, that on Wednesday, the 15 inst. a 10 o'clock in the morning, he will give to rent or sell to the highest bidder, his house and garden beautifully situated hear the Long-Store, with a fine prospect a view of the sea. The garden is well walled, and stocked with the choicest fruit trees. There is also on the premises, well of good water. The house contains 2 bed room oarded kitchen, 2 garrets, and a wash-house, with 2ood ovens.

After which, the above will expose to public sale, the whole of his house old furniture, consisting of 2 camp bedsteads, a four post do bureau do., feather

on Thursday the 9th inst. at Mr. L. Marie's house, now occupied by Mr. Desterre, in the Pollet, a quantity of household goods and furniture, consisting of beds, bolsters and pillows, hair and wool matresses, bedsteads and furniture, mahogany dining, claw and other tables, mahogany and other chairs, carpets and earth rugs, a time-piece, a secretary and book-case, a double chest of drawers, china tea sets, wine and other glasses, an iron Oven, a quantity of kitchen utensils, and a variety of useful articles; the sale to begin precisely at 1Q o'clock.

BE SOLD, A GOOD PONY, WITH

beds, an 8 day clock, Brass pans, washing tubs, 8 tables, Tsaddle and bridle; apply to Wm. Torode, bottom

chairs, and various other articles too numerous to mention.

N. B. If the house is not sold, it will be let to the highest bidder, An the afternoon of the same day.

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HE HOUSE AND GARDEN, SITUATED in Pettevin-street, belonging to Peter Ogier will be sold or given to rent, to the highest bidder, on the spot, on Wednesday 15th instant, between James Agnew, or and Iz in the morning; For particular rrty to to M. Gall

Boot, Shoe and Leather Warehouse, 203, Pollet-street. M. DESTERRE, RETURNS HIS SINCERE thanks to his friends and the public in general, for

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of High-street.

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By His Excellency, lieutenant-general Sir John Doyle, Bart. Knight Grand Cross of the most honourable order of the Bath, Knight of the Imperial Ottoman Order of the Crescent, colonel of the 87th or Prince of Wales's own Irish Regt. lieutenant-governor of Guernsey, and commanding His Majesty's forces in Guernsey and Alderney, &c. &c.

the great couragement he has received during WHEREAS IT IS OF GREAT IMOPRT

his residence in the Market-place, and begs leave most respectfully to inform them, that he has removed to the house lately occupied by Mr. L. Marie, in the Pollet, where he solicits a continuance of their favours.

N. B. The above is in want of two apprentices, who will be under the best instructor.

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GOOD BOAT, 12 FEET KEEL, FOR sale, with all its appurtenances. Apply to the MIRROR OFFICE.

ANCE at this season of the year, that the poor of the island should be enabled to purchase coals at a low price, and in small quantities; and whereas from the use in freights, the Treasurers of the Hospital were unable to lay in, with advantage to the poor, the quantity reserved for that purpose by the lieutenantgovernor's licence..

Notice is hereby given that an arrangement has of the Treasurers of the Hospital) with the Messrs. been made by the lieutenant-governor (with the advice Isemongers, by which the poor may be supplied from the present day, with good Newcastle coals, at the price recommendatory line, from any of the constituted au of Is. 6d. per bushell, or 15s. a quarter, on producing a thorities, or from any respectable gentlemen of the island, who will take the trouble of giving such a recommendation.

The coals will be delivered at Messrs. Isemonger's stores, on the Quays, every Tuesday, Thursday and Saturday in each week. Given at Government-House, Guernsey, the 26th January, 1815.

By command of the Lieut.-Governor.
(Signed) P. BREDTHAFFT.

MORGAN, TANT SUR LE POINT DE

N TUESDAY THE 14th INST. AT 11 P. mitter Ale, fit sayoir, que Mercredi le 15 du

ON

o'clock, on the North Pier, will be exposed to public auction, withou reserve, the Tartar, ballast boat; also a share in other, called the Mary, with their masts, sails, o, &c.

ELL & MANSELL HAVE IRON HOOPS turer's price.

courant, à 10 heures du matin, il baillera à rente, au plus offrant, sa maison et jardin, situés proche la LongueStore, avec plusieurs commodités dont l'énumération seroit trop longue. Et immédiatement après le dit bail I exposera en vente publique, l'entier de ses meubles

et

N. B. Si la maison et le jardin ne sont pas baillés à ente, on les louera au plus offrant, dans l'après midi.

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ES PERSONNES AYANT DES PARENS

E Soussigné RECONNIS ET DECLARE Ldécédés au bord des vaisseaux de Sa Majesté, ou JE

devant les témoins soussig es avoir battu, et prononcé des paroles rudes t offensantes, contre la personne de Henry Marquan, le 10e Décembre dernier, pour lesquelles j'avoue ma faute, et le prie de vouloir bien en accepter mon sinc re répentir.

Je déclare en outre apir dit que le matiu du louage

ne sachant point leur sort, peuvent s'adresser à James Arnold, Grand'rue.

Le susdit a 6 quartiers de froment de bonne rente, foncière à vendre; s'adresser à lui au plutôt.

du magasin, le dit Ma quand m'auroit dit qu'il n'en-UNE RENTE A VENDRE, DE SIX BOIS

chériroit pas sur moi, savon dessein de le garder, est une invention de mart.

Cette retractio de ce que j'ai pu avancer à ce sujet est formelle dema part.

Témoins. {

Guernesey, 20e Janvier, 1815.

DANIEL DE GARIS.

Jean Le Page.

J. G. Hicks.

LO E CLERC D'UN PERROQUET, (LA CIVIERE) ayant été outrager un de ses voisins, et lui demander s'il loueroit son magasin, au Bordage, son voisin lu répondit que qi; il se trouve au louage, et fait enchérir le dit louage, sous prétexte de lui nuire, à ce qu'il disoit le dit voisin, dans une promptitude lui envoya un souflet la Civière lui répondit voisin, tu as frappé à propos et j'en suis joyeux ; il y avoit long-temps que je cherchois cet opportunité : je m'en vais chez un défenseur de causét intenter cause en crime contre toi. Son voisin se oyant forcé par devant la Cour, lui demanda réparation de sôn souflet; oui, dit-il, mais comme le monde sait que je vous ai demandé pareille chose, et qu'apresent vous êtes mon prisonnier et que je vous tiens dans mon filet, long-temps tendu à ce sujet, si vous voule dire que c'est une invention de votre part, ce que le dit voisin a été obligé de faire pour éviter la Cour, et moi je certifie que la dite Civière lui demanda

en ma presence.

Pr. N.

SEAUX, quatre dénérels de froment, à recevoir du Sr. Nicolas le Get; s'adresser à Mr. de Jersey, St André, ou à Mr. Ozanne, à l'office de l'avocat de Jersey.

A
VENDRE, ES ROCQUES BARREES, EN-
VIRON trois cents boisseaux de pommes de terre,
de la première qualité.

LETTRE infiniment honnête, écrite en forme de Feuilleton, par M. Musard, émigré rentre. On voit dans cette Lettre que cet émigré vient à Paris, à pied et avec très-peu d'argent, ce qui est cause qu'il étudie en chemin la belle Nature.... On voit plusieurs autres. choses dans cette lettre.

D'après la lettre, rassurante,à un certain point, que vous avez bien voulu m'écrire, Messieurs, je me suis décidé à revenir à Paris. En conséquence me voilà en route depuis quelques jours, mais sans pouvoir calculer le moment de mon arrivée; car je voyage à petites journées, non pas avec mes chevaux ni avec les chevaux de personne, mais à pied; ce qui convient la nature sur les grands chemins; on y est bien plus bien mieux à un naturaliste. J'aime beaucoup à étudier je voyageois autrefois en voiture; mais comme j'étois à portée de la prendre, comme on dit, sur le fait, Hélas! ignorant alors ! comme la nature est bien plus belle quand on la voit de près sur les routes de première classe. Elle m'auroit parut bien plus belle, sans doute, si je n'avois été obligé de marcher continuellement dans la boue.... La boue est aussi du domaine de la nature, et un véritable naturaliste tire parti de tout. Il y a

A VENDRE, OUA DONNER A RENTE, aussi des choses bien naturelles et bien champêtre à

une maison; s'adresser à Susanne Fleure, No. 310, côté des grands chemins. Je me suis à la vérité bien rue de la Fontaine.

MARDI LE

14 COURANT, A ONZE heures du matin, sur la Chaussée du Nord, on exposera en vente publique, la chaloupe le Tartar; comme aussi une partie dans une autre, appelée la Mary, avec leurs mâts, voiles, avirons, &c.

LA MAISON ET LE JARDIN EN DERRIERE, situés à la rue Pettevin, appartenant à Pierre Ogier, seront baillés à rente, au plus offrant,

sur le lieu, Mercredi 15 du courant, entre 11 et 12 heures du matin; pour information, s'adresser à James Agnew,

ou à M. Gallienne.

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rarement détourné cette fois-ci; et j'avoue que j'ai étudié un peu vite, à cause de la pluie mêlée de neige qui m'a presque toujours accompagné; mais malgré mon amour excessif pour la nature, peut-être ne l'auroisje point étudiée du tout dans ce dernier voyage, si j'avois eu un peu plus d'argent ; peut-être aurois-je pris la Comète, (1) laquelle est un astre roulant qui parcourt, sans s'arrêter ni jour ni nuit, soixante et tant de lieues en trente six heures; mais il m'en auroit couté beaucoup d'argent, tandis qu'avec ma manière toute naturelle de

voyager, il m'en coûtera un bon tiers de moins.

arrivé au bout de cinq jours de marche. Le nom Je vous écris de la Charité-sur-Loire, où je suis philantrophique de cette petite ville m'avoit séduit

d'avance. J'avois résolu dans mon plan de route d'y j'ai été séduit par les mots. Ils m'ont toujours trompé aller passer la nuit. Ce n'est pas la première fois que allez voir que c'est en vain que j'avois compté sur une et ils me feront assurément mourir de chagrin. Vous de ne point souper depuis 1790. Cette habitude s'est hospitalité honnête et généreuse. J'ai pris l'habitude singulièrement fortifiée dans toutes les années suivantes que j'ai passées, comme vous savez à Lausanne, à Francfort et dans le quartier de Picadilly à Londres, Cette coutume de ne point souper est une des inventions du siècle lumineux, et, Dieu merci, je suis au moins à la hauteur du siècle de ce côté-là. Arrivant à la Charité, je suis entré à la première auberge qui avoir fort bonne apparence, et où j'ai vu d'abord une table d'hôte trèsbien servie, J'ai dit que je ne soupois point, et que je prenois qu'un bouillon le soir pour me conformer à la révolution. Ici, l'hôtesse m'a regardé de travers, et (1) Nom d'une voiture.

m'a dit que la révolution avoit rendu assurément de grands services à l'humanité, mais que

des soupers n'étoit pas ce qu'elle avoit suppression Pierre-le Moustier. Imaginez-vous que cette ville avoit

de mieux. Au surplus, a t'elle ajouté d'un ton plus sec, c'est tant pis pour ceux qui ne soupent point. Je n'ai pas d'abord bien compris le sens de ces paroles; mais elles n'ont été que trop claires pour moi ce matin, car on m'a demandé une somme énorme pour un bouillon, comme si j'avois parfaitement soupé. J'ai voulu faire quelques observations, mais on m'a répondu impérieusement que c'étoit l'usage, et j'ai bien vite payé, en m'excusant de n'être pas au courant de tous les usages en ma qualité d'émigré rentré depuis peu....

sat de

A ces mots, plusieurs personnes m'ont entouréAh! Monsieur est émigré rentré! Vous allez sans doute à Paris solliciter des places, des faveurs; elles sont toutes pour vous. On dit que vos camarades veulent réagir contre le peuple françois, reprendre leurs biens de vive force, rétablir les dîmes, les cens et servis; qu'ils veulent nous faire battre l'eau pour empêcher les grenouilles de réveiller leurs femmes, nous rendre serfs, main-morte..... Ah! jarni, s'est mis à dire d'une voix forte et d'un air menaçant le maître de l'auberge, dont le bras n'annonçoit point une main morte, nous verrons; je défendrai les principes ou j'y perdrai mon latin; je défendrai mon quart du marquique j'ai acheté, ainsi que la batterie de cuisine et les lits du château.... Alors la conversation s'est échauffée, mais point du tout de mon côté, car je n'osais rien dire; et au lieu d'avoir envie de réagir, j'avois une peur du diable d'un quart de marquis, lequel, avec plusieurs de ses amis, me serroit de fort près contre la cheminée, en fumant avec beaucoup de dignité. Cependant j'ai pris sur moi de me justifier un peu, ainsi que mes camarades rentrés. J'ai dit que, pour mon compte, je ne réagissois contre personne, que je ne demandois ni places, ni faveurs; que l'air de la patrie me payoit de tout; que j'étois trop content de vivre, de respirer dans le royaume de France.... malgré l'extrême cherté du bouillon gras. .. J'ai ajouté qu'il n'étoit plus question de battre l'eau: que le roi de France vouloit que tout le monde fût heureux et tranquille, jusqu'aux grenouilles, qui avoient la liberté de crasser à leur aise..-Connoissez vous un certain émigré qu'on appelle M. Musard, a dit un huissier?-Je le connois un peu, ai-je répondu avec quelque altération dans la voix (je n'étois pas sans inquiétude). On dit que c'est un homme assez dangereux.-Lui dangereux ! je vous assure que c'est un brave homme. Il n'est pas question de brave homme. Il paroît que c'est un vielliste (2) qui voudroit faire rétrograder les lumières, parce qu'il n'en a point lui-même; on dit qu'il va jusqu'à les nier.... C'est un crime de lese-lumières, qui mériteroit qu'on le mit dans un obscur cachot, au pain et à l'eau: Bon, a dit un autre assistant, on dit que c'est une espèce de fanatique sans conséquence: il a demeuré vingt-cinq ans dans l'obscurité; mais, maintenant que le voilà rentré, il faudra bien qu'il disé pourquoi. Vous avez raison, ai-je répondu, je le crois un peu fanatique. Je voudrois qu'il fut maintenant au milieu de nous, à la Charité-sur-Loire; les lumières lui sauteroient, pour ainsi dire, aux yeux; il y verroit comme elles sont bien également réparties dans toutes les classes; comme les aubergistes peuvent le disputer x académiciens.

aux

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1

J'ajoute, par post-scriptum, que j'ai couché hier à St. reçu, dans le temps de la terreur, le nom de Brutus le Magnanime. Je n'en voulois rien croire, mais on m'a montré un bulletin de la convention.., qui ne m'a point laissé douter de cette étrange dénomination. J'ai vu en effet à St.-Pierre quelques figures dont la magna. nimité m'a causé un véritble effroi. Je n'y a point dormi à mon aise. J'ai rêvé tout la nuit que j'étois le fils aîné de Brutus, mon père me faisoit égorger pår grandeur d'âme. Dieu merci, je me suis réveillé bien vite; je me suis bien vite aperçu que la république romaine n'étoit plus en France, et que nous avions tous un bon père qui, bien différent de Brutus-le-Magnanime, avoit sauvé la patrie sans répandre une seule goutte du sang de ses enfans.

MIROIR POLITIQUE.

Londres, le 31 Jan.

d'Allemagne, le Congrès de Vienne se terminera sans Si nous devons en croire les journaux de France et recourir aux armes. obtiendront-ils cette paix achetée par tant de sang et Mais à quel point les peuples à la Pologne,à la Saxe, à l'Italie, disposent de la Pologne, par des sacrifices de tout genre? Des princes étrangers de la Saxe et de l'Italie, sans que les souverains ou les peuples de ces contrées aient pu faire entendre leurs nations éloignées défendissent les droits de ces nations, réclamations: il a fallu que les souverains de deux que leurs voisins se partageoient pour arrondir leurs états, et parce que, dit-on gravement, ces Princes sont usurpations. Ainsi, quand il conviendra à la Russie de convenus par un traité particulier de se garantir ces s'emparer de la Turquie pour s'arrondir; à la Prusse de prendre le Hanovre et Hambourg pour s'arrondir ; à l'Autriche de s'emparer de l'Italie pour s'arrondir, ces états perdront leur indépendance si l'Angleterre et droit des gens ressemble beaucoup à celui que Bonaparte la France ne se réunissent pas pour la défendre. Ce vouloit établir, et qui a armé contre lui tous les peuples et tous les souverains légitimes.

Le Duc de Wellington est parti de Paris pour Vienne; la veille de son départ (le 23) il a eu une longue audience du Roi de France.

Le général Excelman a été acquitté, à l'unanimité, par le conseil de guerre nommé pour le juger.

Nous trouvons dans les journaux François, que le gouvernement François a fait des représentations au duc de Wellington sur un envoi de poudre à canon expédié d'Angleterre à Christophe. Le gouvernement François doit savoir qu'il n'est pas permis d'exporter en temps de guerre de la poudre à canon, et que le gouvernement Anglois veille strictement à l'exécution de la loi qui défend l'exportation des armes et des munitions de guerre. Nous en pourrions citer une preuve depuis même la signature du traité avec les Etats Unis.

Londres le 29 jan.

JOJ

Ici l'arrivée d'un voyageur a, heureusement pour moi, interrompu la conversation, et je me suis esquivé dans ma chambre, d'où je vous écris cette lettre. Je prends mon omnia sur mon dos. Cet omnia est une Les frégates Américaines que l'on sait être en mer, espèce de sac de l'invention du sieur Bias, où je mets la Manche. Elles firent voile de différens ports de sont destinées, comme il y a tout lieu de le croire, pour tout ce que je possède à peu près en linge et hardes. l'Amérique, avec des instructions pour se rencontrer à

Je pars, et me voilà en route...

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P. S. Vous voyez, Messieurs, que tout n'est pas encore rose et fleurs sur mes pas et dans mon voyage. (2) Expression de Mile. Raoul. Di

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destination ultérieure. On suppose qu'elles se flattoient une certaine latitude, et de là se rendre ensemble à leur de faire beaucoup de mal au commerce Anglois, avant qu'elles pussent être rencontrées par des forces égales.

Cependant des lettres de Portsmouth nous informent que des ordres y sont soudainement arrivés de la part du gouvernement, pour compléter l'équipage du Chatham vaisseau de 74 canons, commandé par le capitaine Lloyd. La frégate le Liverpool devoit faire voile le même jour pour Plymouth, là, rejoindre plusieurs autres vaisseaux, et aller en croisière dans la partie de l'Ouest à la recherche de l'ennemi; et le Chatham devoit suivre aussitôt qu'il seroit prêt. Nous espérons que cette escadre, ou celle de Sir George Collier aura l'honneur de terminer la guerre en anéantissant la force qui ose nous insulter jusques sur nos propres côtes. Le combat sera sanglant sans doute,-beaucoup plus qu'on devroit s'y attendre en toute autre circonstance; mais nous avons affriandé le courage Américain sur l'Océan ; nous l'avons converti en témérité et en insolence; et nous devons confier la tâche de le rabattre par un châtiment sévère, aux hériritiers de la gloire de Nelson. Ils ne s'écarteront pas de leur devoir; mais ce devoir sera probablement plus difficile qu'il ne paroît à la première vue.

Quand on dit que l'escadre de Sir George Collier est égale à celle du commodore Rodgers, à cause que chacune consiste en deux vaisseaux de 50 canons, et un de 38, on ne fait pas attention en combien de particularités les Américains ont l'avantage; selon toute probabilité, dans leur agrès, et dans la force de leur calibre, selon toute certitude, dans le nombre, l'âge et la description technique de leurs équipages. Les vaisseaux Américains ont généralement une plus grande proportion de ce qu'on peut appeler habiles marins. Quant à la véritable étoffe dont les hommes sont faits-leurs cœurs et leurs esprits aucun vaisseau qui ait jamais été à la mer n'a été et ne peut être comparé aux Anglois. Encore serions nous avares d'un sang aussi noble; nous voudrions assurer à notre pavillon une victoire facile. Il n'est ni politique ni humain d'envoyer nos forces militaires ou navales, en bataille, sous un désavantage qu'on ne peut éviter honorablement. Nous espérons sincèrement que tous les soins que les circonstances permettront, seront pris pour placer nos hommes sur un pied égal avec leurs antagonistes: cependant après tout, nous appréhendons que par rapport aux particularités ci-dessus, l'escadre ennemie ne se trouve supérieure à la notre.

Les lettres particulières reçues hier de Paris sont d'un pacifique aspect relativement aux affaires du congrès. Le Moniteur et les autres journaux jusqu'au 24 du courant n'ajoutent que peu ou point à nos informations à ce sujet. On y fait seulement mention, que le 10 du présent, il y eut une longue conférence, dont on ignoroit le résultat. Les journaux de Bruxelles et de Francfort parlent à la vérité de quelques indices qui sembleroient pencher pour les mésures hostiles, mais tout cela d'une manière très-vague. Le ministre de la guerre Autrichien est, dit-on, très-occupé, mais il en doit être ainsi, vû les changemens projetés en Italie, néanmoins ces changemens doivent avoir été entièrement approuvés par les puissances contractantes.

Il faut se rappeler que le royaume d'Italie descend de son rang parmi les nations. Milan principalement la capitale de ce royaume, va vraisemblablement subir une dégradation en fait de rang, qui n'est pas trop bien calculée pour plaire à ses habitans natifs. En conséquence, on y parle beaucoup de la conspiration qui vient d'être découverte. Un article de Vienne dit, c'est le désir général que les conspirateurs, une fois convaincus, soient sévèrement punis. Cela peut être le vœu général à Vienne; mais il n'en est pas sans doute ainsi à Milan. Si ce devroit être le désir de chacun, cela dépend beaucoup des motifs particuliers des conspirateurs. Si, comme il l'a été suggéré, ils avoient intention d'appeler Bonaparte de sa retraite pour le placer à la tête de la conspiration, nous aurions certainemeut alors une bien petite idée, de leur juge

ment; mais en supposant que l'objet de cette insurrection soit l'union et l'indépendance de l'Italie, nous ne pouvons pas dire que leurs motifs devroient nous inspirer une grande horreur. "Il est temps," dit l'écrivain Autrichien, "que l'Europe, troublée depuis 25 ans, par les factions, recouvre enfin le repos." Assurémeut, mais il est vrai aussi, que les événemens qui ont eu lieu depuis 25 ans, nous ont cruellement appris, que l'usurpation ambitieuse, et les vains outrages faits au sentiment national, ne sont pas des moyens propres à procurer ce repos. En outre, qui plaça ce boute-feu de Bonaparte, si à portée de prêter la main à ceux qui désireroient d'envelopper soit la France ou l'Italie dans les flammes de la guerre? Qui sauva cet éxécrable Rebelle, ce Traître cet Assassin du gibet auquel la voix de l'Europe entière l'appeloit ? Maintenant que l'on commence à sentir tout le danger de sa résidence à l'île d'Elba, on donne bonnement à entendre qu'on pourroit le transporter en Ecosse! A Botany Bay, s'il vous plaît, mais certainement point dans toute autre partie des domaines Britanniques. Pourquoi serions souvent et si cordialement juré notre ruine? Pourquoi nous outragés par la présence d'un scélérat, qui a si les Bretons seroient-ils infestés de la société du bourreau et du meurtrier du Capitaine WRIGHT? Pourquoi l'office de géolier d'un tel incendiaire seroit-il confié au gouvernement Britannique? Mais ceci est peutêtre une seconde preuve de la grande influence que nous avons à Vienne, et que nous avons si chèrement payée par le Traité de Gand! Traduit du Times.

POLOGNE.

Des frontièrs de Pologne, le 3 de Janvier., La décision sur le sort de la Pologne, qui est vraisemblablement très-prochaine, donne en ce moment une grande importance politique à l'acté contenant des instructions données au comité établi par S. M. l'Empereur Alexandre à Varsovie dans le cours du mois de Juillet dernier, à l'effet de rédiger une constitution pour la nouvelle Pologne dans le cas où la couronne passeroit sur sa tête ou sur celle de quelque membre de sa dynastie. Ces instructions, désignées sous le nom de projet à délibérer par le comité, sont de la teneur suivante: 1. Le système actuel de l'administration intérieure du Duché étant très onéreux, il seroit convenable de le remplacer par un autre système approprié au caractère de la nation aux mœurs et aux ressources du pays. Il paroît que les anciennes commissions chargées de maintenir le bon ordre, et dont l'établissement avoit été ordonné par la constitution du 3 de Mai, c'est-à-dire, les commissions civiles et militaires, ainsi que les chambres d'administration établies en 1807 dans la grande Pologne, et en 1809 dans la Galicie Occidentale, répondent mieux au but desiré, et quelles auroient dans un degré plus éminent ce caractère de simplicité qui devroit distinguer les lois d'un pays exerçant l'agriculture.

2. Le Code Napoléon, tant de procédure civile que judiciaire, doit être aboli aussi promptement que possible. Il sera remplacé provisoirement par les lois Polonaises, les statuts de la Lithuanie, ainsi que les formes judiciaires usitées avant l'introduction de la procédure Françoise c'est au comité à délibérer si le Code Napoléon doit être aboli entièrement ou seulement en partie, et à quelle époque le comité est également chargé de former le projet d'une commission particu lière qui seroit nommée pour établir une nouvelle législation de procédure civile et criminelle, et déterminer les formes judiciaires d'une manière définitive.

3. L'amendement et la réduction de la liste civile, sous le rapport des changemens qui auront lieu dans l'administration du pays.

4. De prendre des mesures pour le rétablissement du bien-être général et de l'esprit public dans les villes. Le rétablissement des tribunaux, des magistrats judiciaires et des municipalités dans les villes, en assignant les fonds nécessaires à cet effet, y contribuera d'un théâtre aussi puissamment que la restauration national dans la capitale.

5. De prendre ces mesures pour améliorer le sort des paysans, et leur indiquer les moyens de se faire peu à peu une existence indépendante.

6. Le projet d'un nouveau système de finances, tendant à ranimer l'agriculture et le commerce.

7. Des mesures pour faire revivre les sciences, les institutions publiques et les différents établissemens d'éducation, notamment l'ancienne académie de Cracovie.

8. Des mesures pour rendre au clergé la considération et les biens qui appartiennent à cette classe; en particulier d'appliquer ce qui reste encore de fonds ecclésiastiques suivant leur destination primitive, et en général de veiller à ce que le clergé soit rendu à ses occupations ordinaires.

9. De défendre le droit sacré des propriétés contre les réquisitions arbitraires de quelque genre que ce soit. 10. Le désir de S. M. I. est qu'en général les changemens et les améliorations dans le système actuel de gouvernement du Duché se fassent sans la moindre précipitation, afin d'éviter les inconvéniens d'innovations trop promptes.

FRANCE.

La translation des dépouilles mortelles du roi Louis XVI, et de la reine Marie Antoinette, archiduchesse d'Autriche, aura lieu aujourd'hui le 21 de Janvier.

Le cortège partira à huit heures du matin de la rue d'Anjou; il passera par la rue Saint Honoré, les boulevards et la rue du Faubourg Saint Denis.

Monsieur. M. le Duc d'Angoulême, M. le Duc de Berri précédéront immédiatement le char où seront déposés les restes précieux du roi et de la Reine

Les députations des corps appelées à la cérémonie, et les personnes ne faisant point partie du cortège, se rendront à Saint Denis par la rue Saint Lazare et la barrière de Clichy. Elles doivent se trouver à Saint Denis avant dix heures.

MM. les officiers-généraux qui se rendront à la cérémonie trouveront dans l'église les places qui leur seront réservées.

On a établi, à la porte de la ville de Saint Denis, avenue de Paris, une tenture en noir, pour la réception des dépouilles mortelles de Louis XVI et de son épouse. L'intéreur de la basilique et du portail de Saint Denis sont drapés de noir. Devant le portail, on voit quatre statues, représentant la Force, la Justice, la Prudence et l'Immortalité.

Le catafalque est placé entre les premières marches de la nef et la croisée. Le baldaquin est surmonté de la couronne royale. A l'entrée du sanctuaire, deux anges présentent les couronnes de l'Immortalité.

La chirte est à l'angle de la croisée et de la nef à gauche.

Le chœur, placé derrière l'autel, est séparé du sanctuaire par une tenture en noir. Les litres et les tentures présentent les armes de France et de Marie Antoinette, et le chiffre du roi.

Les corps de Louis XVI et de Marie Antoinette, son épouse, ont été déposés dans le salon de M. Descloseaux, au premier étage. On y a dressé un autel; des messes y ont été célébrées hier dans la matinée: on a ensuite renfermé les corps dans des cercueils de plomb pour les transporter à Saint Denis.

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D'après les ordres du roi, des recherches ont été faites avec le plus grand soin, pour recueillir les restes précieux de LL. MM. Louis XVI et Marie-Antoinette.

La vénération publique avoit, depuis longtemps consacré le terrain où étoient déposées ces reliques vraiment nationales.

Les derniers travaux qui viennent d'être exécutés ne laissent aucun doute sur ce succès qu'une providence bienfaisante réservoit à la piété expiatoire

Tout a été reconnu et déposé dans des caisses cachetées; tout sera mis, la nuit de Vendredi à Samedi, dans les cercueils de plomb destinés à renfermer ce dépôt que la profonde douleur d'une peuple fidèle place sous la garde de la religion.

La marche de cette cérémonie funèbre est réglée; elle aura lieu Samedi.

Un silence religieux doit y régner avec quelque affluence que s'y portent des sujets profondément affectés des souvenirs d'un jour si funeste; et ce silence doit être le grand caractère d'un translation qui sera une grande époque dans l'histoire.

Le 21.-La cérémonie funèbre qui doit avoir lieu aujourd'hui, formera une époque mémorable dans les annales de la France, elle sera, nous n'en doutons pas, l'époque d'une reconciliation générale entre tous les citoyens; il n'existera plus parmi eux qu'une opinion, qu'un intérêt. Ils s'attacheront avec une nouvelle ardeur au trône et à la charte constitutionelle, garans du repos et des prospérités futures de la nation.

La mémoire de Louis XVI sera toujours chère aux François. Jamais souverain ne désira plus vivement le bonheur de ses peuples et ne s'en occupa avec une plus touchante activité. C'est lui qui réforma les lois pénales, supprima les corvées, chercha tous les moyens de soulager ses sujets, et les aima comme Henri IV les avoit aimés. Cependant le meilleur des Rois fut conduit à l'échafaud!....

Jetons un voile sur ce crime atroce des factions, source de tant de calamités que les François ne se rappeleront jamais qu'avec une vive douleur. C'est Louis XVI lui-même qui du haut des cieux, témoin de nos regrets expiatoires, reconnoît, enfin sou peuple chéri et lui ordonne d'oublier tout ce qui peut encore allumer les passions et perpétuer les ressentimens : le moyen le plus efficace et le plus noble d'honorer sa mémoire est d'imiter ses vertus, et de transporter nos sentimens d'amour et de fidélité au monarque vertueux qui tient aujourd'hui le sceptre héréditaire des Bourbons.

C'est dans le calme et le recueillement le plus religieux, que les François contempleront cette pompe auguste, destinée à effacer jusqu'aux derniers vestiges de nos troubles civils, et qu'ils accompagneront, jusqu'à leur deruier asile, ces restes précieux trop long-temps exilés des tombes royales: leurs sentimens serout en harmonie avec ces chants de paix et d'amour, qu'une religion consolatrice fait entendre jusques dans ses cérémonies de deui!, et qui recommaudent à la clémence du Ciel la fragile humanité.

Les jours de reproches, de récriminations, de haine sont donc passés pour jamais. Cette pompe expiatoire, à laquelle tous les citoyens se joindrout du fond de leurs cœurs, apprend à l'Europe entière que la réunion de tous les François est accomplie.

C'est le signal d'un loug avenir de puissance et de gloire. Tout le bonheur que Louis XVI nous avoit destiné, nous en jouirons sous le règne de Louis-leDésiré: ces noms chéris se coufondront dans la reconnoissance et l'amour national; et la libre expression de ces sentimens sera un lien indissoluble entre le peuple François et son monarque bien-aimé.

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