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PROCLAMATION.

Au Château des Tuileries, le 11 de Mars, 1815. Après vingt-cinq ans de révolution, nous avions, par un bienfait signalé de la Providence, ramené la France à un état de bonheur et de tranquillité. Pour rendre cet état durable et solide, nous avions donné à nos peuples une charte qui, par une constitution sage, assuroit la liberté de chacun de nos sujets. Cette charte étoit depuis le mois de Juin dernier la règle journalière de notre conduite; et nous trouvions dans la chambre des Pairs et dans celle des députés, tous les secours nécessaires pour concourir avec nous au maintien de la gloire et de la prospérité nationales. L'amour de nos peuples étoit la récompense la plus douce de nos travaux, et le meilleur garant de leurs heureux succès. C'est cet amour que nous appellons avec confiance contre l'ennemi qui vient souiller le territoire François, qui veut y renouveller la guerre civile. C'est contre lui que toutes les opinions doivent se réunir. Tout ce qui aime sincèrement la patrie, tout ce qui sent le prix d'un gouvernement paternel et d'une liberté garantie par les lois, ne doit plus avoir qu'une pensée, de détruire l'oppresseur qui ne veut ni patrie, ni gouvernement, ni liberté. Tous les François, égaux par la constitution, doivent l'être aussi pour la défendre. C'est à eux tous que nous adressons l'appel qui doit les sauver tous le moment est venu de donner un grand exemple; nous l'attendons de l'énergie d'une nation libre et valeureuse; elle nous trouvera toujours prêts à la diriger dans cette entreprise à laquelle est attaché le salut de la France. Des mesures sont prises pour arrêter l'ennemi entre Lyon et Paris. Nos moyens suffirout, si la nation lui oppose l'invincible obstacle de son dévouement et de son courage. La France ne sera point vaincue dans cette.lutte de la liberté contre la tyrannie, de la fidélité contre la trahison, de Louis XVIII contre Bonaparte. (Sigué) Louis.

PROCLAMATION.

mée, particulièrement dans les soldats et les bas-officiers. Elle a pour mobile la vanité blessée par la préférence qu'on a donnée aux auciens nobles, pour former la garde du roi. Le second mobile est un vil intérêt ; ce dernier

motif, est le plus puissant de tous: en voici un exemple. Le roi, ayant par un arrêté rétabli la solde entière, une foule d'officiers se répandit dans les cafés, annonçant la bonne nouvelle, et jurant de marcher contre Bonaparte.

'Tout le reste de la population est pour le roi. On ne parle que de sa bonté; le peuple accuse le congrès d'être l'auteur de tous ces maux par le refus qu'il fait depuis long-temps de sacrifier Bonaparte.

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On a proposé au roi de s'éloigner de Paris; il a refusé, et montré un courage resigné. Il est question de nommer le duc de Dalmatie généralissime; on compte sur son activité, l'ascendant de son caractère, le uombre de troupes et l'espèce de dictature qu'on va lui confier,' Nous avons d'autres lettres qui portent que le duc de Dalmatie a été traduit à un conseil de guerre; et que l'avis qu'il a donné à l'armée du débarquement de Bonaparte, étoit convenu entre lui et les partisans de Bonaparte. Cependant, ce même ministre, voyant derniè rement le général Sarrazin à son audience, dit tout haut: "Que me veut-il? je ne reçois point les traîtres."

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Paris, le 12 de Mars, 1815. L'intention du roi étant d'utiliser tant de braves François qui se présentent de toutes parts, demandant des armes et voulant servir la cause du roi, de l'honneur et de la patrie, Sa Majesté ordonne ce qui suit :

Il sera formé des bataillous de volontaires royaux appelés à marcher avec le corps d'armée, sous les ordres de S. A. R. M. le Duc de Berry. Les lieutenantgénéraux comte de Viomenil et de Latour-Maubourg sont spécialement chargés de l'organisation de bataillons à mesure que les contrôles seront arrêtés par les inspecteurs aux revues chargés de ce travail, les lieutenant-généraux les enverront recevoir leurs armes à Vincennes. •

ces

Tous ceux qui ont demandé et qui veulent servir, doivent s'adresser, aux lieutenant-généraux ci-dessus désignés les personnes déjà revêtues de grades mili. taires qui présenteront un nombre des volontaires, dont elles garantiront le dévouement et la fidélité, en prendront immédiatement le commandement.

Extrait d'une lettre de Paris du 11 de Mars.

La troupe du général Marchand, au nombre de 11,000 hommes, l'a fusillé, et s'est réunie à Bonaparte. On craint que ce funeste exemple n'intimide les autres généraux. Le même esprit de révolte éclata au commencement de la révolution contre les généraux de la cour, Rochambeau, La Fayette, Luckner, Biron, &c. qui étoient quelquefois obligés de se cacher, et d'employer un sergent ou un officier de fortune pour appaiser la révolte de leurs troupes.

Au reste, la révolte actuelle n'est que dans l'ar

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Ce journal est publié tous les Samedis, à 7 heures du matin, à l'Office du MIROIR POLITIQUE,, No. 185, au bas du Pollet; et à la maison occupée par capt. Champion au Marché. On le porte, avant midi, chez les différens souscripteurs des environs de la ville. Tous avis, annonces, &c. qu'on désire y insérer, sont reçus à l'imprimerie seulement, jusqu'au Vendredi matin de chaque semaine. Le prix de l'abonnement est de six schellings par an, et pour la feuille détachée trois pennys.

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GUERNESEY.

Cette hydre va de nouveau ravager le monde. Si certain Potentat vient un jour à en être victime, qu'il se garde bien de se plaindre; car on ne manqueroit pas de lui répondre avec Molière,

Tu l'as voulu George Dandin !!!

Bonaparte a pour lui la partie active: la classe des honnêtes gens qui se contentent de gémir ne sauroit l'arrêter : ce n'est pas avec des gémissemens que l'on repousse les bayonnettes d'un homme aussi entreprenant. Les Marseillois avec leur offre de deux millions nous rappellent le conseil tenu par les rats et les souris : ils montrent bien un grélot mais aucun d'entre eux n'ose entreprendre d'aller le pendre au col du chat.

Les autorités civiles et militaires reçoivent auDepute Greffier du Roi. jourd' bui les ordres de celui qu'elles avoit voué la veille à l'éxécration et à la vengeance. Un Maire très-respectable, mais dont pourtant je tairai le nom, vient de chanter lapalinodie: la veille de chaude et très-éloquente proclamation qui sembloit l'entrée de Bonaparte à aris il avoit rendu une l'heureux succès de ce dernier, et fait afficher de déja foudroyer l'usurpater: il apprend bientôt de suite une contre-proclamation. L'homme sage cependant ne sauroit trop lâmer ce Maire: pouvoit-il seul arrêter le torrent? Contentons-nous de dire avec le bon La Fontaine:

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