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Bonaparte employa les mêmes argumens l'an der nier, et cependant, pas une seule commune ne se leva. Si ce fut le cas, lorsque les habitans ne connoissent pas encore par expérience la libéralité des alliés, ou la bonne discipline observée par leurs armées, que ne devons nous pas attendre au

de vouloir dicter un système de gouvernement à la France. Dicter la loi à une population civilisée de 26 millions! L'idée est si extravagante et si absurde qu'elle n'a jamais pu entrer dans la tête d'un homme d'état Européen depuis qu'on a étudié la politique comme une science. Néanmoins comme cela a été constamment le cri de Coucou de Messieurs les jaco-jourd'hui ? bins, et de leur digne organe the Morning Chronicle, depuis l'aurore de la révolution Françoise, il est bon de les réduire à silence par le désaveu positif et formel d'un pareil principe. Les alliés n'ont donc point le droit de dicter des lois à la France; jamais non plus, ils n'en formerent la prétention; mais ils ont le droit, et c'est pour eux un impérieux devoir, de venir au secours de la France, quand son monarque est chassé de son palais, quand ses pairs et ses représentans sont bannis, sa constitution annihilée, ses lois renversées, ses droits envahis, et tout cela par une bande de traitres et de parjures armés. Les alliés, nous le répétons sont engagés par un devoir moral; ils sont engagés par les lois de l'honneur, ils sont engagés par une sage attention à leurs propres droits, ils sont engagés, dis-je à voler avec toute la célérité possible au secours des loyaux sujets du roi de France, qui sont aujourd'hui armés sous le commandement d'un prince du sang Royal, agissant légalement et constitutionellement d'après les ordres de son souverain. Le Moniteur fournit lui même d'abondantes preuves que le duc d'Angoulême poussé la guerre d'une manière qui ne laisse pas d'alarmer les rebelles. Lyon même a été sérieusement ménacée, et les dépêches officielles qu'on en a reçues admettent qu'il renferme dans ses murs un fort parti de loyalistes, Il est également certain qu'à Toulouse et à Marseilles la cause Royale est triomphante. Les hommes de sang sont envoyés en toute hâte contre cette force redoutable. Suchet, renommé pour ses massacres à Tarragone-Gruchi qui commandoit les massacres de Madrid, ces brigands et d'autres semblables sont expédiés pour Lyon, afin d'y faire revivre la mémoire du grand Collot d'Herbois, et de mettre à éxécution, s'il est possible, les anciennes lois des jacobins, c'est à dire le régicide et le meurtre sur la personne d'un Bourbon !

Le duc de Wellington qui déploya l'année dernière une si grande humanité dans le Sud, commande à présent dans le Nord. Les François pourront-ils croire que sa générosité et sa grandeur d'ame sont changées? Oui, mais les François, diton, aiment Bonaparte: tous montrent le plus grand enthousiasme pour sa cause; tous l'ont choisi; et pour lui, tous voudront mourir. Cela seroit trèsextraordinaire, quand on nous dit en même temps, qu'il n'y a qu'un très petit nombre de personnes qui se soient engagées à lui offrir la couronne impériale, et que ces mêmes personnes l'avoient d'abord offerte au duc d'Orléans, et à Eugène Beauharnois qui l'avoient refusée: la couronne fut OFFERTE par ces personnes-charmante expression sans doute, pour parler d'une horde de brigands parjures! En vertu de quelle autorité firent-ils cette offre ? Qui leur donna le droit de s'élire euxmêmes comme les représentans de 26 millions d'hommes ? Où étoit leur plein pouvoir pour violer les sermens, annuler les traités, renverser la constitution, dissoudre la législature, proscrire, le monarque? Nous hasarderons-nous de deviner cette junte qui s'est qualifiée du nom de France ? Nous trouverons probablement sur cette liste sacrée les noms des parjures Ney, Desnouettes, Excelmans, Ameil, des régicides Carnot, Thibaudeau, Fouche, de l'assassin Caulincourt, de l'espion Savary, de ce perfide procureur Syndie de 1792 Ræderer, du Septembriseur Mehéo de la Touche. Véritablement nous les reconnoissons à leurs fruits. Maintenant, le fruit des travaux de ces dignes personnes est une scène de parjure et d'infamie si révoltante, que tout homme dans l'ame duquel luit encore un rayon d'honneur, frissonne en la contemplant. L'histoire de la dégradation humaine n'offre rien de semblable. Quel plus fort libelle contre la nation Françoise que de prétendre que dans toute l'étendue de ce vaste pays, il ne se trouve pas un seul homme qui ressente quelque honte en voyant une transaction aussi infâme! Non, une telle dépravation dans une nation entière est impossible, et les propres mensonges des rebelles nous en offrent assez de preuves. Que dit l'ancien meurtrier de Madrid, Grouchy, dans sa proclamation à Lyon? I assure que le roi a relevé les François de tous leurs engagemens: la même fausseté évidente est répétée par tous les traitres, à chaque occasion, pour bercer, pour endormir les consciences de leurs imprudens compatriotes.

On s'attend avec confiance qu'avant que dix jours se soient écoulés, la Grande Bretagne et tous ses alliés auront proclamé la guerre contre les rebelles qui ont usurpé les fonctions du gouvernement en France; et vers le premier de Mai les armées assemblées sur les frontières de la France, pour co-opérer au rétablissement de la paix en Europe, et à la constitution libre de la France, se monteront au moins à 600,000 hommes. Des lettres de Paris en date du 10 du présent affirment que Bonaparte et ses complices ont levé le masque de la modération qu'ils avoient si lâchement emprunté. Tout est rage de la part des soldats, tout Et pourquoi devroient-ils se plonger dans la est terreur du côté des citoyens. L'espoir si long-fange des vices les plus méprisable? Quest-ce que temps chéri de la paix s'est évanoui. On ne voit rien on n'entend rien, que bruit et préparatifs pour ce parjure par excellence, traine à sa suite? La liberté? Sa mention seule est une farce. envoyer des troupes aux frontières: et ceci opère propriété? Louis XVIII n'a touché aux possessions en quelque sorte une diversion en faveur de l'armée de qui que ce fut. Les possessions de personne ne royale qui est dans le Sud. sont en sûreté sous les rebelles. Les acquereurs de domaines nationaux ont, dans le fait, éprouvé des alarmes, non par la conduite du roi, mais par les insinuations fausses et perfides des traitres; voyons

Les rebelles s'efforcent d'alarmer le peuple par les effrayantes peintures de l'entière dévastation qu'on doit attendre de la part des alliés; mais

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comment en agissent les rebelles. Leur premier pas est de confisquer les propriétés de toute une classe d'hommes: qui n'ont d'autre crime que celui de rentrer dans leur patrie quand ils y sont appelés par la loi. Est-ce donc la sécurité, la tranquillité, une constitution libre, le bon ordre, les bonnes mœurs, la paix, le commerce, le respect ou l'estime des nations voisines qui doivent être le fruit de cette horrible rebellion? La France jouissoit de toutes ces choses sous son légitime et désiré souverain ; nout est mis en jeu, tout est perdu si la rebellion t'est promptement écrasée.

que

Les rebelles promettent d'attirer sur la France une nouvelle gloire, rien ne peut compenser (dit avec raison Mr. Carnot) la perte de la gloire nationnale. Rendons justice aux armées Françoises; elles ont déployé dans bien des occasions un hé roïsme qui égaloit, s'il ne surpassoit pas les plus valeureux de leurs ancêtres. Leur bravoure leur a mérité le juste respect de leurs ennemis, Elles ont souvent triomphé, et dans une cause juste, nous dirions qu'elles ont triomphé avec gloire, mais le grand crime de leurs chefs actuels, et par dessus tout, le crime indélébile de Bonaparte a été, qu'il a versé à grands flots le sang des braves, l'à, où il n'y avoit non seulement nulle gloire à acquérir, mais encore où le succès devoit être couronné par l'infamie, et suivi de la vengeance. Telle fut la gloire gagnée en Egypte, à St. Domingue, en Portugal, en Espagne, en Russie et en Allemagne. Et dirons-nous de la gloire acquise l'année dernière en France? Ce fut sous Bonaparte, que pour la première fois, depuis quatre siècles, Paris se soumit aux armes des vainqueurs étrangers. Il a essayé avec la plus vile bassesse d'attribuer cet événement à la trahison. Et comment soutient-il le fait? Il en charge un brave officier qui arriva de loin avec 8,000 hommes; résista pendant huit heures entières à 45,000 hommes,dans des positions prises à la hâte, et où ceux auxquels avoit été confiée la sûreté de Paris, n'avoient préparé aucune défense. Joseph Bonaparte fut la personne qui donna l'ordre par écrit, au maréchal Marmont de capituler; et Joseph s'étoit enfui de Paris quatre heures avant que Marmont eut cessé de combattre. Napoléon Bonaparte avoit commis une faute énorme. Il avoit souffert qu'une force très-considérable d'alliés se placât entre Paris et lui. Il avoit laissé les Russes à même de se venger du sort de Moscou sur la capitale de la France. Paris capitula le 3; Bonaparte n'accusa pas alors Marmont de trahison, au contraire, il chercha l'assistance de Marmont, il délibéra et consulta en personne avec lui, quatre jours après. Et ce ne fut que lorsque Marmont refusa de se joindre à lui dans une attaque désespérée sur la ville, qui selon toute probabilité auroit causé sa destruction,que Bonaparte essaya d'excuser. ses propres erreurs par une calomnie délibérée sur un de ses plus fidèles adhérens. La présente rebellion peut procurer sans doute encore ce genre de gloire à la France. Les Parisiens peuvent avoir la satisfaction de connoître qu'ils ne sont préservés de la destruction qué par la modération de leurs vainqueurs, ou la prudence de leurs propres généraux; ou peut-être que la prochaine fois que les alliés seront sur la butte de Montmartre, ils ne seront pas tout à fait aussi

modérés; ou lorsque la première fois que Bonaparte aura le désir d'assiéger la ville, ses associés n'hésiteront pas à obéir à son ordre désesperé. Nous avons appris qu'un de ses officiers a dit à Fontainebleau, "si mon empereur m'ordonne de mettre Paris en cendres, alors je ne suis plus un François, mais un soldat et j'obéis." Que le peuple François calcule bien toutes ces chances quand il sera appelé à selever enmasse-pourqui?-pour un Corse battu, disgracié et parjure; pour les régicides, les septembriseurs, la montagne, et les hommes de sang. Déjà ils sont indignés de la renovation de cette éxécrable faction. Déjà ils lancent des regards d'horreur sur les scélérats dans les assemblées particulières, et même dans les qui les ont plongés dans une guerre civile. Déjà rues et les places du ressort public, ils chantent avec énergie cette chanson anti-jacobine si bien connue : Peuple François ! Peuples de frères ! Peux-tu voir sans frémir d'horreur, Le crime arborer la bannière Du carnage et de la terreur ?

Si l'on manifeste de la froideur pour s'unir à la cause de la rebellion en France, on ne met point de lenteur A Paris! A Paris! est le cri général, disent les à se joindre à la cause de la loyauté en Allemagne. lettres du 8 du présent. reçues d'Hambourg. C'est avec raison que l'on s'attend à ce que les honorables François qui ont refusé de servir sous Bonaparte, se rallieront sous l'étendart de leur souverain, quand il sera de nouveau par lui déployé en France, sous la protection des puissantes armées étrangères,

Extrait du Times.

Londres, le 7 Avril.

Nous croyons qu'avant peu de temps nous aurons à annoncer le renouvellement de la guerre, contre l'usurpateur qui a foulé aux pieds les droits de toutes les nations. Ses écrivains François et ses partisans étrangers ont beau nous assurer, qu'il respectera l'indépendouner à la nation Françoise une constitution libre, ils dance des autres états, et qu'il n'est occupé que de ne persuaderónt ni aux peuples ni aux gouvernemens, que Napoléon Bonaparte veut que le peuple François soit libre, et que les autres peuples soient indépendans, C'est l'armée de Bonaparte qui l'a replacé à la tête du gouvernement, et cette armée le forceroit à faire la guerre, si, comme le disent les Bonapartistes étrangers, leur héros avoit été corrigé par l'éxpérience et le malheur. Nous devons rendre justice à cet égard aux Bonapartistes François; ils ne prêtent point des intentions pacifiques au Père la Violette.

fait arriver à Paris les troupes de ligne pour les passer Il diffère la revue de la garde nationale; mais il successivement en revue. Ila soin de leur dire, que si les citoyens qui se déclarent pour leur roi, qui sont fidèles au serment qu'ils lui ont prêté sont comprimés, ces grand résultats sont dus aux souvenirs que l'armée a conservés de son chef. Il est donc évident, que Bonaparte veut rétablir en France un despotisme militaire, et pour y parvenir il faut qu'il fasse la guerre. Si l'état de la France lui avoit permis d'attaquer, il eût certainement déjà déclaré la guerre.

persuade jamais les gens qui sont déterminés à ne voir Il est bien inutile de raisonner sur ce sujet: on ne les choses que sous le point de vue qui convient à leurs intérêts ou à leurs passions; mais nous n'hésitons point

à dire aux Bonapartistes de Londres, qu'afin de se débarasser des Colleges Electoraux qu'il a promis de rassembler, et afin de conserver" les constitutions de Tempire" qui l'ont fait empereur, il entrera en campagne. Toute son habileté consistera à persuader aux Bonapartistes étrangers, qu'il fait une guerre défensive; quant aux Bonapartistes François, qui sont dans le secret, ils riront de la crédulité de leurs associés étrangers.

Le duc de Wellington, ainsi que nous l'avons dit dans notre dernière feuille, est arrivé à Bruxelles le 5 d'Avril; il étoit parti de Vienne le 29 de Mars. En sortant de chez le roi des Pays-Bas, le duc de Wellington s'est rendu chez Monsieur, frère du roi de France, et a passé deux heures avec son Altesse Royale. Quand le duc a quitté Vienne, on y savoit l'arrivée de Bonaparte à Paris.

Le roi de France est toujours à Gand: Sir Charles Stewart est nommé Ambassadeur Extraordinaire de notre Cour près de ce monarque.

Le maréchal Blucher est arrivé à Luxembourg, où sera établi le quartier-général de la grande armée Prussienne. L'armée Prussienne formera la gauche, et les troupes Angloises, Hanovriennes, et Belges seront au centre et à la droite. Le général Alten, qui commande les Hanovriens, a son quartier-général à Leuze: les troupes Angloises occupent depuis Veurne jusqu'à Courtray: Arlon est fortifié, et les ouvrages destinés à couvrir les frontières de la Belgique sont presque achevés. Mons et Tournay sont et état de défense.

Le duc de Wellington a demandé les régimens Portugais qui se sont distingués dans la dernière guerre.

Les arrangemens pour les subsides à fournir aux alliés ont été réglés par le comte de Harrowby et Mr. Wellesley Pole, qui sont de retour à Londres.

L'Espagne fait marcher quarante mille hommes en Catalogne, et trente mille en Biscaye.

Un bâtiment venant de Bordeaux, d'où il a fait voile le 6 de ce mois, rapporte que la duchesse d'Angoulême est allée à St. Sébastien, ou à Bilbao.

Toutes les villes Anséatiques envoient des hommes et des armes aux armées alliées, en raison de leur popu

lations.

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Il est évident que la correspondance du duc d'Angoulême publiée par le Moniteur est fabriquée; quoiqu'il en résulte que le maréchal Massena soit fidèle au roi. Bonaparte a été forcé d'avouer à la revue de Dimanche dernier, que le pavillon blanc flottoit encore à Marseille. Si Massena y étoit prisonnier, comme les Bonapartistes en ont fait circuler la nouvelle, Bonaparte n'eût pas manqué de le dire; et on n'eût pas fait dire au duc d'Angoulême dans sa lettre à la duchesse, * que le maréchal continue à se bien conduire.'

Les journaux de Paris, du 10, qui sont arrivés cette nuit, contiennent un bulletin du ministre de la guerre, d'après lequel Mr. de Vitrolles et Mr. de Damas auroient été arrêtés à Toulouse par un général Laborde, Cet officier dit, qu'il a relâché le comte de Damas, mais qu'il envoie le Baron de Vitrolles à Paris : c'est, peut-être, parce que (du moins d'après les journaux de Paris) Mr. de Vitrolles publioit un Moniteur dans le midi, ce qui sous le gouvernement de Bonaparte

est un crime de Leze Majesté au premier chef, quoique la presse soit libre depuis le retour du Père la Violette. Les lettres de Paris disent qu'on a trouvé dans l'appartement du comte de Blacas une grande quantité de rapports qui lui ont été faits sur la dernière conspiration, et sur celles qui ont été sur pied depuis le retour du roi. On a même trouvé, disent ces lettres, uue partie de la correspondance des conjurés, qui avoit été envoyés, à Mr. de Blacas par les personues qui lui donnoient avis du complot qui se tramnoit. Mais Mr. de Blacas répondoit à tous ceux qui lui montroient des craintes: "J'ai replacé le roi sur le trône ; je saurai l'y maintenir."

Bonaparte dit dans ses journaux, que le duc d'Angoulême s'est retiré en Espagne.

Sur un rapport de Mr. de Caulaincourt, Bonaparte a rendu le 2 d'Avril, un décret par lequel il dissout les régiments Suisses au service de la France-d'où il résulte que la Suisse fera cause commune avec les Alliés.

Suchet est à Lyon.-On a arrêté sur la Saône plusieurs bateaux chargés d'armes et de munitions destinées pour l'armée royale, dit le Journal de Paris.Le 5, on a mis à Lyon tous les chevaux et toutes les voitures en réquisition, les arrestations ont commencé dans cette ville, quoique Bonaparte aime les Lyonnais par dessus tout.

JOURNAUX DE FRANCE.

Paris, le 9 Avril Circulaire adressée aux ambassadeurs, ministres et autres agens de la France auprès des cours étrangères.

Monsieur.-Les vœux de la nation Françoise n'ont jamais cessé de rappeler le souverain de son choix, le seul prince qui puisse lui garantir la conservation de sa liberté et de son indépendance. L'empereur a paru, et le gouvernement royal a cessé d'éxister. A la vuc de l'élan universel qui rallia le peuple et l'armée auprès de qu'elle n'avoit d'autre parti à prendre que celui de se leur légitime monarque, la famille des Bourbons sentit réfugier dans un pays étranger. Ils ont quitté le sol de la France, sans qu'on ait eu besoin de tirer un coup de défense. Les gardes qui les accompagnoient, se sout fusil, ou de répandre une seule goutte de sang pour leur rassemblés à Bettune, où ils ont déclaré leur soumission aux ordres de l'empereur. Ils ont remis leurs chevaux et leurs armes plus de la moitié est entrée dans nos rangs, et les autres se sont retirés dans leurs foyers, heureux de trouver un asile dans la générosité de Sa Majesté impériale. La plus profonde tranquillité régne dans toute l'étendue de l'Empire. On entend partout le même cri: jamais une nation n'offrit le spectacle. d'une plus complette unanimité dans l'expression de sa félicité et de sa joie. Ce grand changement n'a été l'ouvrage que de quelques jours. C'est le plus beau triomphe de la confiance d'un monarque dans l'amour de son peuple; c'est en même temps l'acte le plus extraordinaire de la volonté d'une nation qui comoît ses droits et ses véritables devoirs.

Les fonctions qui vous furent confiées par le gouvernement royal viennent de cesser; et je vais prendre sans délai, les ordres de Sa Majesté l'empereur pour faire reconnoître une nouvelle légation.

Vous ferez Monsieur, prendre de suite la cocarde tricolore qui si bien nous décore! et la ferez arborer sur le champ aux François qui sont sous vos ordres.

Si, au moment de quitter la cour où vous résidez, vous avez occasion de voir le ministre des affaires étrangères, vous l'informerez que l'Empereur n'a rien de plus à cœur que le maintien de la paix; que Sa

Majesté a renoncé aux plans d'agrandissement qu'il avoit formés autrefois; et que le système de son cabinet, ainsi que toute la direction des affaires de France sont foudés sur des principes bien différens.

Je ne doute pas, Monsieur, que vous ne considériez somme votre devoir de faire connoître aux François qui sont sous vos ordres, la nouvelle situation de la France et dans laquelle, suivant nos lois, ils se trouvent placés. (Signé) CAULINCOURT duc de Niceuze.

(Extrait du Times.)

Bruxelles 8 Avril.

Des nouvelles ont été reçues à Basle, que 40,000 hommes de troupes Françoises sont en marche pour la Suisse.

Les journaux d'Allemagne sont pleins de détails sur la marche des troupes. La Russie et la Prusse ont niis toutes leurs forces en mouvement. 120,000 Cosaques sont partis pour aller rendre à la France une seconde visite. Lord Wellington a laissé Gand ce matin, ainsi que le Baron Fagel, le général Russe Drussen, et d'autres personnages distingués.

Un Courier a passé ce matin, à travers cette ville avec des dépêches de Bonaparte; il alloit à Stockholm; il a ordre de voyager avec toute la diligence possible. Vienne, 29 Mars.

Les Puissances alliées ont signé une nouvelle déclaration par laquelle elles renouvellement le traité de Chaumout; dont la teneur porte qu'elles s'engagent à ne jamais faire la paix avec Bonaparte, ou aucuns de sa famille, sans cependant se mêler en rien des affaires intérieures de la France: la déclaration officielle sera bientôt publiée.

Lettre de Vienne 30 Mars.

Avant hier, il y eut une grande conférence de tous les monarques : le roi de Dannemarck y fut aussi invité, et un très grand corps de troupes auxiliaires Danoises doit se joindre aux armées alliées contre Bonaparte. Dans le cours d'environ quinze jours, tous les souverains seront vers le Rhin.

La province d'Autriche seule doit fournir 85 mille hommes à la nouvelle levée. Plusieurs Couriers arrivérent hier d'Italie; ils apportent la nouvelle que Murat aussitôt son arrivée à Ancore, ordonna la circulation des proclamations de Bonaparte.

L'on doit donc s'attendre que la guerre éclatera avant quinze jours entre l'Autriche et lui.

L'infame conduite que la plus part des grands hommes en France, out tenne envers le roi excite ici une haine universelle, et prouve qu'il y a des hommes entièrement dépourvus de principe moral.

Francfort, 29 Mars. Mayence doit recevoir immédiatement, une garnison de 20,000 hommes. Dans peu de jours cette forteresse sera approvisionnée et les ouvrages perfectionnés.

Le prince Wrede, avec l'armée Bavaroise aura ses quartiers généraux à Deuxponts. A Heidelberg on formera une armée de réserve. Il est convenu que la Bavière met en campagne 64,000 hommes. Wurtemberg 25,000, Baden 16,000, Darmstadt 8000, Nassau, 4000, et les maison Ducales de la Saxe et de Russ 3,000.

Le journal de Paris contient un article de Naples daté du 29 Mars: cet article dit, qu'en conséquence que le parti au congrès en faveur de la restauration du roi Ferdinand, avoit gagné une influence décisive, Murat avoit mis son armée de 80,000 hommes en marche.

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Ce journal est publié tous les Samedis, à 7 heures du matin, à l'Office du MIROIR POLITIQUE,, No. 185, au bas du Pollet; et à la maison occupée par capt. Champion au Marché., On le porte, avaut midi, chez les différens souscripteurs des envirous de la ville. Tous avis, annonces, &c. qu'on désire y insérer, sont reçus à l'imprimerie seulement, jusqu'au Vendredi matin de chaque semaine. Le prix de l'abonnement est de six schellings par an, et pour la feuille détachée, trois pennys.

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