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Introduction ou considérations sur la politique des puissances du premieret du second ordre par rapport à la troisième coalition.

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L'empereur Napoléon passe le Rhin.Marche des six premiers corps de la grande armée.- Passage du Danube -La ligne d'opération de l'armée autrichienne est coupée en Souabe et en Bavière.—Combat de Capitulation de Memmingen.Investissement d'Ulm. -Combat d'Albeck.-Affaire d'Elchingen.-Sortie,

Vertingen.

13.

retraite et défaite de l'archiduc Ferdinand. - Altaque et capitulation d'Ulm.

AVANT d'offrir à nos lecteurs le tableau des opérations de cette mémorable campagne, dont nous avons développé les apprêts, nous le ferons précéder de quelques observations générales sur l'objet de la coalition des trois grandes puissances, et sur les effets nécessaires de la diversité de leurs intérêts. Ce que nous avons dit de leurs transactions particulières, à cette époque, se rattache à ces observations, et nous nous abstiendrons d'en rien répéter. Mais nous croyons qu'il importe à la vérité de l'histoire de mettre à découvert les motifs qui déterminérent cette ligue nouvelle contre la France, parce que ces motifs eux-mêmes décèlent les vices du plan et les causes qui le firent échouer.

L'Angleterre avait rompu la paix d'Amiens pour arrêter le cours des prospérités de la France, les progrès de son industrie, le rétablissement de sa marine et la renaissance de son commerce, que la paisible pos

session des ports de la Belgique et de la Hollande allait élever jusqu'à la plus effrayante rivalité. Sérieusement menacée sur son propre territoire, étonnée d'être, malgré sa prépondérance maritime, réduite, dès la première campagne, à une défensive absolue, elle ne pouvait détourner l'orage d'une invasion, qu'en allumant une guerre continentale; mais les nouvelles relations des autres états de l'Europe avec l'empire français avaient acquis un tel degré de consistance, que la formation d'une ligue générale était devenue presque impossible: et cependant, il ne fallait pas moins qu'un accord unanime pour abattre un si formidable ennemi. Les griefs allégués, les envahissemens, les violences de l'empereur Napoléon, ne suffisaient pas pour déterminer tous les souverains à s'armer à la fois contre lui; tous n'en souffraient pas également; les chances de la guerre étaient aussi fort inégales pour chacun d'eux. L'empereur de Russie était le seul qui n'eût à compromettre, dans cette lutte, que ses soldats et la gloire de ses armes; aussi le ministre anglais

ne manqua-t-il pas de porter à Pétersbourg les premiers brandons. Il put aisément exciter la généreuse indignation d'un jeune prince, entrer dans le système politique de Catherine II, qu'il s'efforçait de rétablir, et flatter l'orgueil national en offrant à la Russie l'occasion de jouer le rôle de première puissance continentale. Le danger imminent dans lequel l'Angleterre se trouvait engagée, ne lui laissait pas le choix des moyens; c'eût été prévoir les malheurs de trop loin que de pressentir les conséquences de la prépondérance donnée à la Russie dans les affaires de l'Europe; l'équilibre idéal, dont on faisait grand bruit depuis le traité de Westphalie, n'était profitable qu'aux Anglais, puisque leur or, jeté d'un ou d'autre côté, faisait pencher, à leur gré, la balance politique ; et si cet équilibre devait être rompu, il leur fallait, à tout prix, empêcher Napoléon de consolider son empire d'Occident, qui tôt ou tard eût entraîné la ruine de la GrandeBretagne. L'accroissement de la Russie, et l'influence que les succès de la coalition de

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