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l'empereur vous auraient prescrit impérieusement d'attaquer, et que l'arrangement n'étant pas conclu, vous n'auriez eu aucune excuse de ne pas obéir.

Certainement, lorsque vous recevrez cette lettre, vous connaîtrez la force de l'ennemi; s'il n'y a que trente mille hommes sur les hauteurs de Vérone, attaquez-les, et la campagne est à vous.

Si, au contraire, vous pensez ne pas devoir attaquer, alors l'arrangement que vous deviez faire avec les Autrichiens serait très-avantageux; mais, à moins de fortes raisons, l'opinion de l'empereur est que vous ne trouverez jamais de meilleures circonstances pour attaquer.

Avant que l'ennemi ne soit arrivé de devant Legnago, de devant Evrigo, de Montebello, vous aurez écrasé tout ce qui est devant vous; vous serez maître de Vérone, et l'ennemi ne saura où il en est.

Je vous envoie ci-joint une proclamation que vous ferez mettre à l'ordre du jour une heure avant d'attaquer. Faites-moi connaître le parti que vous prendrez; l'Adige est une des plus belles lignes pour celui qui occupe Vérone.

Au général SAINT-CYR.

Le 1er vendémiaire an xiv.

Le roi de Naples ayant paru désirer de rester neutre et de ne recevoir ni Anglais ni Russes, on a

conclu hier un traité de paix dont je vous envoie cijoint copie; il doit être envoyé à M. Alquier. Du moment où les ratifications auront lieu dans trois ou quatre jours, vous vous dirigerez sur Pézaro et de là sur le Pô; vous ferez évacuer tous nos malades sur Pézaro, et vous garderez cette place jusqu'à ce que tout ce qui vous appartient de l'armée se trouve évacué. En passant, vous placerez aussi garnison à Ancóne; vous me ferez connaître votre ordre de route, afin que je puisse vous faire donner à terme les ordres de l'empereur.

La guerre sera commencée lorsque vous lirez cette lettre. Si donc, par une circonstance quelconque, les ratifications ne s'échangeaient pas promptement, vous attaqueriez le royaume de Naples, en suivant pardessus tout l'esprit de votre instruction.

L'empereur ne doute pas que vous n'ayez déjà évacué vos bagages et vos malades sur Pézaro.

Ordre pour le maréchal NEY.

Strasbourg, le 5 vendémiaire, à minuit.

ENVOYER Sur-le-champ un courrier au maréchal Ney, qui le mettra demain à la pointe du jour en marche pour Stuttgard; l'intention de sa majesté est qu'il s'arrange de manière à enlever le poste de cavalerie ennemie qui est à Pforrheins. Elle espère done

qu'il lui enverra demain une soixantaine de prisonniers ces messieurs font les plaisans, saluent nos patrouilles; il faut que le maréchal Ney les tourne et les enlève; lui faire connaître qu'un ordre semblable a été donné au prince Murat pour enlever les postes de cavalerie légère des ennemis qui sont vers les débouchés de la Forêt Noire, et que sa majesté est fondée à croire que demain elle aura en son pouvoir plus de deux cents prisonniers de cavalerie. Sa majesté est fachée que le maréchal Ney ne lui ait pas fait connaître sa position aujourd'hui ; lui écrire de donner de ses nouvelles deux fois par jour. L'intention de sa majesté est qu'il ne se porte sur Stuttgard qu'à petites journées : il suffit qu'il y soit le 8. Le prévenir que le maréchal Soult avec son corps d'armée sera le 7 à Heilbronn. Arrivé à Stuttgard, toutes ses divisions doivent être très-près les unes des auafin que son corps d'armée puisse se réunir en moins de deux heures en ligne. Sa majesté ne veut point d'affaires partielles de division; son intention est qu'il prenne une bonne position à Stuttgard, parce qu'elle ne veut engager aucune affaire de ce côté-là.

tres,

PROCLAMATION.

SOLDATS,

La guerre de la troisième coalition est commencée. L'armée autrichienne a passé l'Inn, violé les traités,

attaqué et chassé de sa capitale votre allié........ Vous-mêmes, vous avez été forcés d'accourir à marches forcées à la défense de nos frontières; mais déjà vous avez passé le Rhin: nous ne nous arrêterons plus que nous n'ayons assuré l'indépendance du corps germanique, secouru nos alliés et confondu l'orgueil des injustes agresseurs. Nous ne ferons plus de paix sans garantie notre générosité ne trompera plus notre politique.

Soldats, votre empereur est au milieu de vous; vous n'êtes que l'avant-garde du grand peuple; 's'il est nécessaire, il se lèvera tout entier à ma voix pour dissoudre et confondre cette nouvelle ligue qu'a formée la haine de l'Angleterre ; mais, soldats, nous aurons des marches forcées à faire, des fatigues et des privations de toute espèce à endurer. Quelques obstacles qu'on nous oppose, nous les vaincrons, et nous ne prendrons de repos que nous n'ayons planté nos aigles sur le territoire de nos ennemis.

A M. le maréchal BERNADOTTE.

Au quartier-général impérial à Strasbourg, ce 6 vendémiaire an XIV.

MONSIEUR LE MARECHAL, je dois commencer par vous faire connaître la position de la grande armée, afin que vous puissiez suivre l'ensemble des projets

de l'empereur, et remplir tout ce qu'il attend de vous dans cette circonstance.

Le septième corps d'armée, aux ordres du maréchal Augereau, qui formait le camp de Brest, est en arrière de quinze marches; mais il arrivera à temps pour servir de réserve.

Le 10 de ce mois, le corps du maréchal Davoust se met en mouvement pour marcher sur Neubourg, en passant par Heidelberg, Waldsvimmersbach, par Neckerelz, par Meckmühl, par Ingelfingen, Attingen, Mouheim, où il sera le 16. Ce corps a déja passé le Rhin à Manheim le 4.

Celui de M. le maréchal Lannes a passé ce fleuve le 3 à Kehl, ainsi que la réserve de cavalerie, aux ordres de M. le prince Murat.

Le corps de M. le maréchal Ney a passé le 4 visà-vis Dourlach,

Celui de M. le maréchal Soult l'a passé à la même époque. Ce dernier corps d'armée marche sur Donawert, passe par Heilbronn, Ehringen, Hall, Rosemberg, Gehengeim, Nordlingen et Heppingen, où il arrivera également le 16.

Le corps d'armée du maréchal Lannes passe par Ludwisbourg, Grossheppuch, Pluderhaussen, Gmund, Aulen, Nehresheim, où il sera aussi le 16.

Le corps de M. le maréchal Ney passera par Stuttgard, Eslingen, Gappengen, Weissenstein, Heidenheim, où il arrivera le 15.

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