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Le général Suchet à son arrivée prendra position en avant du pont, derrière le général Saint-Hilaire, on si le général Saint-Hilaire est parti, il prendra sa place.

Donawert, le 15 vendémiaire.

FAIRE connaître aux généraux Nansouty et d'Hautpoul, que les dépôts des régimens de la division Nansouty doivent être rétablis dans le village d'Arbourg, et ceux de la division d'Hautpoul à Nordlingen.

Tous les dépôts de cavalerie seront sous les ordres d'un général de brigade, afin que l'état-major puisse avoir un état de situation exact tous les jours, et que l'on puisse les diriger à volonté.

A M. le maréchal DarOUST.

Sur le pont de Donawert, le 15 vendémiaire.

Je vous préviens, monsieur le maréchal, que les dragons aux ordres de M. le maréchal Murat, et le corps de M. le maréchal Soult, ont en partie passé le Danube. L'empereur va entreprendre de forcer la passage du Lech. Sa majesté désire, monsieur le maréchal, que vous fassiez attaquer la tête du pont de Neubourg, et que vous tâchiez de communiquer avec la division de M. le maréchal Soult qui marche sur le Lech. Vous devez tâcher de communiquer entre l'embouchure du Lech et Altenheim.

Note du ministre d'état et du cabinet prussien, le baron de Hardenberg, au chargé d'affaires de Suède, le baron de Brinckmann, en date du 24 décembre 1804.

LORSQUE sa majesté le roi de Suède jugea à propos d'envoyer à Berlin le lieutenant-général d'Armfeldt, avec une lettre de sa majesté suédoise au roi, datée du 19 septembre dernier, pour s'informer sous quel jour il considérerait la situation du nord de l'Allemagne, le roi s'expliqua sur ce sujet avec la plus grande liberté au baron d'Armfeldt, aussi bien dans sa réponse du 26 septembre, que par l'intermédiaire du ministre d'état et du cabinet soussigné. Le roi déclara que comme son système était de prévenir, autant que possible, que la guerre ne se communiquât au continent, et vu qu'il s'était prescrit invariablement à lui-même la plus stricte neutralité pour le bien de son royaume et des états voisins, sa majesté emploierait, en conséquence, tous les moyens en son pouvoir pour empêcher la tranquillité du nord de l'Allemagne d'être troublée par qui que ce pût être; que sa majesté avait fait connaître ses sentimens sur cet important sujet, tant à l'empereur de toutes les Russies qu'à l'empereur des Français, et qu'elle était entrée dans des engagemens mutuels y conformes; enfin, que sa majesté ne pou

vait permettre ni souffrir quelque entreprise hostile d'aucun côté, nul armement, par conséquent, dans la Pomeranie suédoise. Cette déclaration fut dans le même temps communiquée à la France; et ce fut avec une véritable satisfaction que, d'un côté, sa majesté reçut, par le canal du baron d'Armfeldt et de M. Brinckmann, chargé d'affaires de sa majesté suédoise en cette cour, les assurances les plus posi tives que sadite majesté n'avait aucunes intentions hostiles contre la France; et que, de l'autre côté, sa majesté éprouve qu'elle ne l'employait point en vain à Paris au maintien de la tranquillité du nord dé l'Allemagne.

Néanmoins le roi vient d'apprendre, par un office remis par le ministre de France, M. Laforêt, qu'il se négocie en ce moment, entre l'Angleterre et lá Suède, un traité de subsides, où la dernière puissance s'offre à faire marcher vingt-cinq mille hommes, et, d'après l'évaluation des dépenses de cet armement, demande, en revanche, un subsidé de deux millions sterling, et que c'est uniquement sur le montant de ce subside qu'on est encore en discussion. Quoique le roi souhaiterait pouvoir se persuader qu'il fallait se refuser entièrement à croiré à ces faits, faits si manifestement contraires aux assurances cidessus mentionnées ; cependant la manière dont ils sont annoncés et la confirmation qu'on en a reçue,

en partie au moins, par d'autres avis, mettent le roi dans la nécessité de déclarer ses sentimens à leur égard. En conséquence, le soussigné a reçu ordre de prier M. de Brinckmann de demander à son auguste souverain une explication positive sur cet important sujet, conformément aux rapports confidentiels que le roi a jugé nécessaire d'établir entre sa majesté suédoise et lui-même.

Le roi espère que sa majesté suédoise, loin de vouloir répandre davantage les maux de la guerre, et mettre en danger la tranquillité et la paix de ses propres domaines et du reste de l'Europe, par une agression contre la France, sera plutôt disposée à coopérer à la conservation de ces bienfaits et à une réconciliation avec cette puissance, pour laquelle toutes les voies ne sont peut-être pas fermées jusqu'ici. Mais, dans aucun cas, le roi ne peut permettre (sans oublier ce qu'exigent ses propres intérêts et ceux de ses voisins) que la Poméranie suédoise devienne le foyer ou le théâtre de la guerre, et il ne cache pas à sa majesté que dans le cas que des mesures offensives eussent lieu de la part de la Suède contre la France, il se trouverait obligé, quoiqu'à regret, de prendre les mesures les plus décisives relativement à ladite province, pour empêcher cet événement de troubler le système adopté par lui. Sa majesté suédoise n'accusera certainement pas ce sys

tème de partialité, s'il lui plaira de considérer que les principes qui dictent au roi ce langage, sont ceuxlà mêmes qui, en général, lui font un devoir de ne pas permettre que la tranquillité du nord de l'Allemagne soit troublée, et qui préservent la Poméranie suédoise elle-même de toutes les conséquences résultantes d'une guerre quelconque.

Le soussigné prie M. de Brinckmann d'agréer l'assurance de sa parfaite considération.

HARDENBERG.

Rapport de M. le comte Philippe de Ségur, officier d'état-major, particulièrement employé près de la personne de l'empereur Napoléon.

Quartier impérial d'Elchingen.

Hier 24 vendémiaire (16 octobre), l'empereur m'a fait appeler dans son cabinet; il m'a ordonné d'aller 'à Ulm, de décider Mack à se rendre dans cinq jours, et s'il en exige absolument six, de les lui accorder. Je n'ai pas reçu d'autres instructions. La nuit était noire. Un ouragan terrible venait de s'élever. Il pleuvait à flots; il fallait passer par des chemins de traverse, et éviter des bourbiers où l'homme, le cheval et la mission pouvaient finir avant terme. J'ai été presque jusqu'aux portes de la ville sans trouver nos avant-postes, il n'y en avait plus; factionnaires, vedettes, grandes gardes, tout s'était mis à couvert;

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