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<<< communications de la Carinthie, de l'Italie << et du Vorarlberg. J'ordonnai en consé<«<quence au général Loison de s'y porter <<< avec la brigade Rognet et la cavalerie lé« gère du colonel Colbert. Je fis marcher << sur-le-champ le général Vondeweit sur « Brixen avec les 25° et 27° régimens, et ne <<< tardai pas à diriger sur le même point le << général Mahler et le 59° régiment, qui reçut << ordre de redescendre la vallée de l'Inn.

<«<< Par ces dispositions, je portais toutes << les troupes disponibles sur le point impor << tant, et je les soutenais successivement << par tous les moyens que je pouvais réunir.

« Le 50° régiment fut détaché pour re<< monter la vallée de l'Inn, harceler l'en<< nemi, et compléter son investissement du « côté de Meran. Le colonel La Martinière << entra le 24 à Landeck, au moment où <<< l'ennemi en sortait. Il prit six pièces de << canon et beaucoup de bagages. Son déta<< chement marcha successivement jusqu'à « Schlanders, où il était déjà le 27 brumaire << (18 novembre).

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pension d'armes assurées à l'armée russe. C'était tout ce qu'avait voulu Kutusow. J'avais, dit-il, en rendant compte à son << souverain du nom duquel il avait abusé, j'avais uniquement en vue de gagner du << temps, pour trouver le moyen de sauver « l'armée, et de m'éloigner de l'ennemi. L'adjudant-général Wintzingerode m'envoya « un duplicata de cet acte pour le même objet (sa ratification). Je retardai de vingt <«< heures ma réponse, et sans accepter en << aucune manière cette convention, je con« tinuai ma retraite avec l'armée, et m'éloignai de deux marches de l'armée française.

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Quoique je visse le corps du prince Ba«gration exposé à une perte certaine, je dus << me trouver heureux de pouvoir sauver « l'armée en sacrifiant ce corps. »

Murat s'était laissé séduire par les belles paroles de Wintzingerode; flatté de l'honneur d'avoir terminé par une capitulation si humiliante pour l'ennemi, une campagne dans laquelle il avait, avec le titre de lieutenant de l'empereur, joué le rôle le plus

brillant, il était tombé dans le piége qu'il avait lui-même tendu à l'ennemi. Napoléon, plus clairvoyant, rejeta avec dépit cette fausse proposition, blàma sévèrement l'aveugle confiance et la légèreté de son lieutenant, et lui ordonna d'attaquer sur-lechamp l'arrière-garde russe, de la pousser l'épée dans les reins, afin d'obliger le général Kutusow à s'arrêter pour la soutenir. Il ordonna au général Caffarelli de porter sa division sur la route de Znaim, et dirigea sur Hollabrunn toute la garde impériale avec son artillerie. Il partit lui-même de Schoenbrünn quelques heures après, espérant encore, non plus d'entourer, mais d'atteindre et de battre cette armée avant qu'elle se fût élevée à la hauteur de Brünn.

Dès que le prince Murat eut reçu, le 16 novembre vers midi, la réponse de l'empereur, il fit prévenir le prince Bagration que la convention n'était point ratifiée; et comme il venait d'être informé que le gros de l'armée russe, au lieu de rester en position, avait profité des dix-huit heures de sus

pension d'armes pour continuer sa marche, il résolut d'attaquer sur-le-champ, ne dou tant pas que Bagration ne profitât aussi de la nuit pour s'échapper et rejoindre son armée.

Les Russes avaient pris position en arrière du village de Schoengraben, au-delà du défilé du hameau de Grund, qu'ils avaient retranché à la hâte, et dont les maisons étaient 'garnies de leur infanterie. Une partie de leur artillerie était sur la chaussée, en tête du défilé, et le reste en avant de leur droite. Le prince Murat avait avec lui à Hollabrunn, outre sa réserve de cavalerie, le corps du maréchal Lannes, composé de la division de grenadiers d'Oudinot, et de celle du gé néral Suchet: Le maréchal Soult, avec deux de ses divisions, celles des généraux Legrand et Vandamme, n'était qu'à une demilieue de distance entre Gellerdorf et Hollabrunn. Avec une telle supériorité de forces, Murat, presque au déclin du jour, ne balança pas à engager l'affaire, et fit ses disposi tions pour déborder et envelopper l'ennemi.

Après un échange de boulets et quelques escarmouches de cavalerie légère et de tirailleurs, pour faire replier les avant-postes, le maréchal Lannes fit avancer en deux colonnes la division de grenadiers d'Oudinot pour attaquer de front, et par la gauche, le centre et l'aile droite des Russes. Cette double attaque était soutenue par la division Suchet, marchant pour tourner l'aile droite. Le maréchal Soult dirigea sur la gauche de l'ennemi la división Legrand, formée sur deux colonnes; l'une, composée d'infanterie légère, devait tourner le village. de Grund jusqu'à la chaussée, pour couper toute retraite à l'ennemi, tandis que Tautre aborderait son aile gauche. La division Vandamme fut placée en réserve pour soutenir au besoin l'attaque des grenadiers et celle du général Legrand.

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Le général Oudinot, à la tête de la brigade de ses grenadiers, que commandait sous ses ordres le général Laplanche Mortière, fondit sur les Russes qui, ayant l'avantage de position, soutinrent avec fermeté ce premier

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