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L'Europe veut la paix. Elle en a sans doute besoin. Mais elle ne croira l'avoir obtenue que quand elle sera fondée sur les principes immuables inhérens à chaque état, et sur l'intérêt commun à tous de la maintenir. Elle ne veut point être réduite à la placer sous la sauvegarde perpétuelle des armées. Elle ne le peut pas sans se démoraliser.

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Mais cette France représentée par des adresses, cette France gouvernée par un homme que le parjure et l'infraction de tous les traités ont conduit sur le trône; cette France, tant que cet homme parleroit en son nom, pourroit-elle prétendre à inspirer la confiance qui fait la première base des transactions politiques?

Il en est des états comme des individus : leur crédit ne résulte que de leurs actions.

L'Europe a déclaré la guerre à Buonaparte., La France peut et doit prouver à l'Europe qu'elle sent assez sa dignité pour ne pas vouloir de la souveraineté de cet homme. La nation françoise est puissante et libre. Sa liberté et sa grandeur reposent en elle-même, et sont nécessaires à l'équilibre européen. La paix de Paris et le congrès de Vienne l'ont prouvé. C'est dans cette intention et dans cet espoir la déclaration du 13 mars a eu lieu. Si cet

que

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politiques, une nouvelle force morale, qui seule fit prospérer la grande alliance, et la mit à même de conquérir la paix générale aux portes de Paris. Cette force existe. Elle est indestructible, parce qu'elle se compose des mobiles les plus puissans et des sentimens les plus chers: ceux de la religion, de la patrie et de l'honneur national.

Le traité du 30 mai posa les bases de la restauration du droit public de l'Europe, et il établit par ses suites un accord salutaire entre les progrès de l'esprit du siècle et le perfectionnement des institutions propres à garantir à chaque peuple la jouissance de sa gloire et de sa liberté. Le congrès de Vienne étoit à la veille d'achever l'œuvre de la reconstruction du système politique de l'Europe. Ce même congrès, la marche qu'il a suivie, prouvent que tous les intérêts ont été mûrement pesés, et son travail offre le résultat consolant qui assure aux peuples l'inaliénabilité de leur indépendance. Ce n'est plus la volonté du plus fort qui étouffe la voix de la vérité, et brise les résistances les plus légitimes. C'est le droit de chacun, c'est la convenance générale. C'est la justice et la raison d'état qui décident. Ce ne sont plus les

armées.

L'Europe veut la paix. Elle en a sans doute besoin. Mais elle ne croira l'avoir obtenue que quand elle sera fondée sur les principes immuables inhérens à chaque état, et sur l'intérêt commun à tous de la maintenir. Elle ne veut point être réduite à la placer sous la sauvegarde perpétuelle des armées. Elle ne le peut pas sans se démoraliser.

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Mais cette France représentée par des adresses, cette France gouvernée par un homme que le parjure et l'infraction de tous les traités ont conduit sur le trône; cette France, tant que cet homme parleroit en son nom, pourroit-elle prétendre à inspirer la confiance qui fait la première base des transactions politiques?

Il en est des états comme des individus : leur crédit ne résulte que de leurs actions.

L'Europe a déclaré la guerre à Buonaparte. La France peut et doit prouver à l'Europe qu'elle sent assez sa dignité pour ne pas vouloir de la souveraineté de cet homme. La nation françoise est puissante et libre. Sa liberté et sa grandeur reposent en elle-même, et sont nécessaires à l'équilibre européen. La paix de Paris et le congrès de Vienne l'ont prouvé. C'est dans cette intention et dans cet espoir la déclaration du 13 mars a eu lieu. Si cet

que

acte se fonde sur une supposition, c'est uniquement sur celle qui dérive de l'estime que l'Europe accorde à juste titre au peuple françois. Elle l'a jugé. Elle sait qu'il est trop éclairé sur ses véritables intérêts, assez pénétré des principes de l'honneur pour le croire asservi à la volonté d'un individu dont la puissance se compose des élémens qui amènent la chûte des

états.

On le répète encore une fois : la France n'a qu'à se délivrer de son oppresseur, n'a qu'à revenir aux principes sur lesquels repose l'ordre social pour être en paix avec l'Europe.

No V.

Proclamation de l'Avoyer du conseil de la république de Berne, du 13 mars 1815.

Nous l'Avoyer et le conseil de la ville et république de Berne, savoir faisons :

Le débarquement du ci-devant Empereur' Napoléon sur les côtes de France, et sa marche rapide jusque dans les environs de Lyon, menacent la France d'une guerre civile qui, s'il plait à Dieu, sera courte, et qui expose notre patrie, même une partie de l'Europe, au dan

consul la permission de faire passer deux divisions, l'une par les environs de Rome, l'autre par le chemin de Terni, pour réunir toutes les troupes à Ancône, sous le prétexte que le passage par les Abruzzes n'étoit pas praticable dans cette saison pour l'artillerie et les bagages.

Le Saint-Père n'a pas cru pouvoir accorder ce passage, parce qu'il le juge contraire à son caractère, inutile et nuisible aux intérêts de ses états contraire à son caractère, parce que l'aspect de cette marche guerrière, et même les termes dont on s'est servi pour demander le passage, faisant prévoir qu'il alloit éclater en Europe une nouvelle guerre, dans laquelle les troupes napolitaines pourroient être engagées, il eût enfreint ce système de neutralité conforme à son saint ministère, et que S. S. a observé scrupuleusement; nuisible aux inté rêts de ses états, parce que cela exposeroit ses sujets à toutes les conséquences du déplaisir que la concession de ce passage pourroit causer aux puissances chez lesquelles on porteroit la guerre; inutile, parce que l'on peut passer par les Abruzzes, qui, dans cette saison, ne présentent aucune difficulté réelle pour le transport de l'artillerie et des bagages.

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