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L'EUROPE TOURMENTÉE

PAR

LA RÉVOLUTION DE 1789,

ET

ÉBRANLÉE PAR LES DIX-HUIT ANNÉES

DE PROMENADES MEURTRIÈRES

DE

NAPOLÉON BUONAPARTE.

ÉVÈNEMENS SOUS NAPOLÉON,

ANNÉE 1813.

FAMEUSE bataille perdue par Buonaparte contre le prince-royal de Suède (Bernadotte). 22 AOUT. Bulletin du prince-royal de Suède au camp de Ruhlsdorf.

Dès le 21 l'empereur Napoléon concentroit les corps d'armée du duc de Reggio, du duc de Bellune, du duc de Padoue, et des généraux Bertrand et Regnier, formant plus de

TOME II,

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quatre-vingt mille hommes, dans les environs de Barcnth, tout annonçoit une marche rapide sur Berlin.

Le prince-royal de Suède ordonna les dispositions suivantes :

Le troisième corps prussien, commandé par le général Bulow, porta deux divisions entre Heinersdorf et Klein-Beeren: une division occupoit déjà Mittenwalde, et une autre Trebbin, afin de masquer tous les mouvemens.

Le quatrième corps prussien; sous les ordres du général Tauenzien, se réunit à Blankenfeld, etc. L'armée suédoise partit de Potsdam le 22 à deux heures du matin, se dirigea sur Saarmund, passa les défilés, et fut prendre poste à Ruhlsdorf; l'armée russe suivit l'armée suédoise, et prit poste à Gutergolz, le général Czernicheff garda Belitz et Trenenbriezen avec trois mille cosaques, et une brigade d'infanterie légère, avec ordre de porter de forts partis sur Trebbin, Luckenwalde, Jutterbock et Luckau. Prévenu que Napoléon devoit passer par ce dernier endroit pour aller à Baruth, le général Czernicheff à porté l'alarme et l'inquiétude sur les derrières des colonnes des Français; le général Hirschfed, se porte à

Saarmund.

Les Français attaquèrent le général Trümen à Trebbin, le 22 dans la matinée; sa supé→ riorité détermina le général prussien à évacuer le poste. Les Français s'avancèrent successivement, et occupèrent tout l'intervalle entre Mittenwalde et le ruisseau de Saare; couvert par des bois, et flanqué par des ma¬ rais. Les postes avancés se replièrent lente

ment, et vinrent couvrir le front de la ligne; le 25 au matin le corps du général Bertrand déboucha sur le général Tauenzien; ce général le repoussa et lui fit des prisonniers. Le village de Gross-Beeren, contre lequel s'étoit dirigé le septième corps français, soutenu par une forte réserve, fut pris par lui; le corps du duc de Reggio se dirigea sur Ahrensdorf; par l'occupation de Gross-Beeren, les Fran çais se trouvèrent à mille toises du centre du camp, le général Bulow reçut l'ordre de les faire attaquer.

La canonnade fut vive pendant quelques heures; les troupes s'avancèrent sous la protection de l'artillerie, et tombèrent brusquement et à la baïonnette sur le septième corps, qui s'étoit déployé dans la plaine, et qui manchoit audacieusement, sur le camp. Les armées russe et suédoise étoient en bataille et attendoient le déploiement des autres corps français, pour les attaquer simultanément; le général Winzingerode commandant l'armée russe, étoit à la tête de dix mille hommes de cavalerie, et le comte, de Woronzow à la tête de bataillons d'infanterie russe; le maréchal comte de Stedingk, en avant de la ligne suédoise, ayant sa cavalerie en réserve.

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Le village de Ruhlsdorf, situé en avant de son camp, fut dégarni d'infanterie; afin de conserver toujours la communication libre avec le général Bulow; les autres corps d'armée des Français, n'ayant point de débouché des bois, les armées russe et suédoise ne bougerent pas.

Cependant les Français menaçant le village

de Ruhldorf, et ayant déjà poussé des tirailleurs contre les troupes légères suédoises placées en avant de ce village, le prince-royal de Suède donna ordre à quelques bataillons, soutenus par l'artillerie, de renforcer les avantpostes, et le colonel Cardelle fut chargé de se porter en avant avec une batterie d'artillerie volante, pour prendre les Français en flanc. Les résulats de l'affaire de Gross-Beeren furent la prise de trente-six canons, des caissons et beaucoup de bagage, quinze cents prisonniers français, dont quarante officiers, et un grand nombre de tués et de blessés. Les Français se sont retirés au delà de Trebbin, qui est déjà occupé par des régimens de cosaques. Les généraux Bulow, de Tauenzien et de Oiourk, sont à la poursuite des Français, ainsi que toute la cavalerie légère prus

sienne.

Cette victoire du prince-royal de Suède, fit échouer le projet d'entrer à Berlin, annoncé par Napoléon, comme devant s'effectuer dans deux jours. Les magistrats de Berlin ayant envoyé une députation au prince-royal de Suède pour le remercier d'avoir sauvé la capitale de la monarchie, ce prince répondit :

et

« Messieurs, je n'ai pas encore mérité vos remercîmens; je me réjouis de la part sincère que vous prenez au succès de nos armes, de votre attachement à votre auguste monarque. Nous vaincrons; l'avant-garde de nos armées a déjà repoussé jusqu'en Saxe l'ennemi qui fuit; je ne vous demande que la confiance en vous-mêmes, et bientôt la Prusse sera rétablie dans son aneienne grandeur, etc. »

23 AOUT. Bataille de Gross-Beeren, entre le prince-royal de Suède et les maréchaux Oudinot, Victor, le général Arighi, etc.

Combat de Goldberg du général Blucher; retraite de l'armée prussienne en Silésie.

Le maréchal Davoust occupe Schwerin. Le général Hiller transporte son quartiergénéral à Klagenfurth.

-

Deux régimens de hussards westphaliens passent à Reichenbach du côté des Autrichiens.

24.

Sénatus-consulte, sur la demande de Napoléon, qui met à la disposition du ministre de la guerre trente mille hommes pris dans les classes de 1814, 1813, 1812, et antérieures, dans vingt-quatre départemens du

midi.

25.

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Napoléon laisse le commandement de son armée de Lusace au maréchal Macdonald, et se rend à Dresde.

-

Le quartier-général du prince-royal de Suède arrive à Teltow.

La grande armée alliée se présente devant Dresde.

Les Autrichiens occupent Fiume.

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26. Attaque de Dresde par le prince de Schwartzenberg; le général Moreau est blessé à

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