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que

royaume, en attendant Louis-StanislasXavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la charte constitutionnelle. S. A. R. a répondu au sénat. « Messieurs, j'ai pris connoissance de l'acte constitutionnel, qui rappelle au trône de France le Roi mon auguste frère; je n'ai point reçu de lui le pouvoir d'accepter la constitution, mais je connois ses sentimens et ses principes, et je ne crains pas d'être désavoué en assurant en son nom qu'il en admettra les bases, etc. »

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15 AVRIL. L'empereur d'Autriche, étant dans une calèche, est entré à Paris par la barrière de Charenton; il est ensuite monté à cheval. L'empereur de Russie, le roi de Prusse Monsieur, comte d'Artois, le grand-duc Constantin, le prince-royal de Suède, le prince de Schwartzenberg et autres princes étrangers suivis d'états-majors très-nombreux, ont été à la rencontre de l'empereur d'Autriche.

-Les Français font une capitulation avec les alliés, et abandonnent la ville et citadelle de Huningue.

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16. Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume, a nommé membres du conseil-d'état provisoire, le prince de Bénévent; le duc de Conegliano, maréchal de France; le duc de Reggio, maréchal de France; le duc d'Alberg; le comte de Jaucour, séna

teur, le général comte Beurnonville, sénateur; l'abbé de Montesquiou; le général Dessoles.

16 AVR. Proclamation du maréchal Augereau à son armée, au quartier général de Valence : << Soldats ! le sénat, interprète de la volonté nationale, lassé du joug tyrannique de Napoléon a prononcé, le 2 avril, sa déchéance et celle de sa famille, Soldats! vous êtes déliés de vos sermens; vous l'êtes par la nation en qui réside la souveraineté; vous l'êtes encore, s'il étoit nécessaire, par l'abdication même d'un homme qui, après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas "su mourir en soldat, etc., etc. »

-Lettre du prince-royal de Suède au général Carnot, gouverneur à Anvers, pour le prévenir que le sénat à Paris, a déchu du trône Napoléon, et que Louis XVIII sera proclamé roi de France. Réponse du général Carnot, qu'il attendra pour se soumettre que le gouvernement soit établi sur ses nouvelles bases.

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Armistice conclu entre le maréchal de Bellegarde et le prince Eugène, vice-roi d'Italie.

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Entrée des Anglais dans le port de Venise. Les magistrats font enlever la statue de Buonaparte du célèbre Canova, pour la soustraire à la fureur du peuple.

17 AVR. Les Français évacuent Glogau; lagarnison met bas les armes sur les glacis.

13.

Convention entre le maréchal lord Wellington et le maréchal duc de Dalmatie, portant suspension d'armes entre les armées françaises des Pyrénées et l'armée AngloEspagnol.

-Les Anglais sont entrés à Gênes après un feu très-vif; la garnison française a capitulé et a évacué la place le 20.

19. Ordonnance de Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume, les insignes, ornemens, sceaux, archives, etc., du Souverain Pontife, qui se trouvent à Paris, où dans d'autres lieux du royaume, seront sur-le-champ mis à la disposition de Sa Sain

teté.

-Trente-sept ecclésiastiques des états romain, prisonniers depuis dix mois par ordre de Buonaparte, dans le fort de la petite île de Capraja en Corse, sont mis en liberté, et le commandant de la forteresse fut obligé de l'évacuer.

Entrevue au petit Trianon à Versailles de l'empereur d'Autriche avec Marie-Louise sa fille (impératrice.)

20 AVRIL.

A L'ILE D'ELBE.

1814.

DEPART de Napoléon de Fontainebleau, et son arrivée à l'île d'Elbe, sous la surveillance du général Koller, pour l'Autriche; du général Schuwaloff, pour la Russie; du colonel Campbell, pour l'Angleterre; du comte de Waldbourg-Truchsess, pour la Prusse, et du major comte de Clamm-Martiniz, adjoint au général Koller, en qualité de premier aide-de-camp. Il leur étoit particulièrement recommandé de lui donner le titre d'empereur, et de lui rendre tous les honneurs dus à son rang.

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Chacun des commissaires eut une audience particulière le 18, jour qui étoit fixé pour le départ; mais Napoléon trouva un prétexte pour le différer il fallut envoyer à Paris, pour obtenir ce qu'il demandoit. Le général Caulaincourt fut chargé de ce message, avec les dépêches des commissaires. Caulaincourt lui avoit remis une somme de cinq cent mille francs, qu'il avoit touchée à Blois, sur la liste civile.

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Le 19, Napoléon fit venir le duc de Bassano (Maret); dans le cours de la conversation, on remarqua ces mots : «On vous reproche de m'avoir constamment empêché de faire la paix qu'en dites-vous? » Le duc de Bassano lui répondit : « Votre majesté sait très-bien qu'elle ne m'a jamais consulté; je ne me suis donc pas trouvé dans le cas de lui donner des conseils; mais seulement d'obéir à ses ordres. —Je le sais bien, dit Napoléon; mais je vous en parle, pour vous faire connoître l'opinion qu'on a de vous ». Le 20 avril, à dix heures du matin, toutes les voitures étoient prêtes dans la cour du château de Fontainebleau, lorsque Napoléon fit venir le général Koller; il lui dit : « J'ai réfléchi sur ce qui me restoit à faire ; je me suis décidé à ne pas partir. Les alliés ne sont pas fidèles aux engagemens qu'ils ont pris avec moi; je puis donc aussi révoquer mon abdication. Plus de mille adresses me sont parvenues cette nuit: l'on m'y conjure de reprendre les rênes du gouvernement. Je n'avois renoncé à tous mes droits à la couronne que pour épargner à la France les horreurs d'une guerre civile, n'ayant jamais eu d'autre but que sa gloire et son bonheur; mais, connoissant aujourd'hui le mécontentement qu'inspirent les mesures prises par le nouveau gouvernement, voyant de quelle manière on remplit les pro

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