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taillon, suivi de sa garde, portant l'arme sous Me voilà, reconnoissez-moi, leur

le bras.

dit-il, s'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, il peut le faire; le eri de vive l'empereur fut leur réponse. Les soldats du cinquième arrachèrent leur cocarde blanche, prirent la cocarde tricolore, et demandèrent à marcher les premiers sur la division qui couvroit Grenoble, sous le commandement du général Marchand. Buonaparte voulut entrer le soir même (6 mars) dans cette ville, dont la garnison nombreuse s'étoit encore renforcée des 7 et 11° régimens de ligne, et du 4° de hussards; mais le 7 régiment, ayant à sa tête le colonel Labédoyère, sortit de la ville malgré les ordres et les observations du général Marchand, commandant de la place de Grenoble, et vint se réunir à la petite armée de son ancien maître, qui étoit entre Vizille et Grenoble. Le résultat de ces événemens paroissoit devoir encore être attendu jusqu'au lendemain. Le général Marchand avoit fait rentrer les troupes dans Grenoble, et les portes furent fermées. Le général avoit emporté les clefs.

Deux mille sapeurs occupoient les remparts; mais des paysans des environs de Grenoble et des soldats se mirent à enfoncer la porte; l'avant-garde entre; Buonaparte, à la tête de son armée, fut reçu par le maire et des fonc

tionnaires; Buonaparte demande à loger à l'hôtel des Trois Dauphins, chez un ancien grenadier de sa garde: le lendemain, Buonaparte reçoit l'hommage de toutes les autorités; à deux heures, il passe la revue de ses troupes, et donne l'ordre à la garnison de se porter sur Lyon à marche forcée.

Le 9 mars, Buonaparte couche à Bourgoin.

NOUVELLE DE L'ARRIVÉE

DE

BUONAPARTE A GRENOBLE
ET A LYON.

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Monsieur, comte d'Artois, et le duc d'Orléans, partent pour Lyon. Louis XVIII convoque Ordonnances et procla

les deux chambres.

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mations du Roi à ce sujet. Trahison du colonel Labédoyère et du Maréchal Ney, etc.

Les premières nouvelles du départ de Buonaparte de l'île d'Elbe, n'arrivent à Paris que dans la journée du 5 mars; Monsieur, comte d'Artois, et le duc d'Orléans partent le lendemain pour Lyon; ils arrivent le 8.

6 MARS. Le Roi convoque extraordinairement la chambre des pairs et la chambre des députés, le même jour.

«< Ordonnance du Roi qui déclare traître et rebelle Napoléon Buonaparte pour s'être introduit à main armée dans le département du Var. Il est enjoint à tous les gouverneurs, commandans de la force armée, gardes nationales, autorités civiles, et même aux simples citoyens, de lui courir sus, de l'arrêter et de le traduire incontinent devant un conseil de

guerre, qui, après avoir reconnu l'identité, provoquera contre lui l'application des peines prononcées par la loi. Article 2, seront coupables des mêmes crimes et punis des mêmes peines, les militaires et les employés de tout grade qui auroient accompagné et suivi ledit Buonaparte dans son invasion du territoire français, etc. »

9. - «Ordonnance du Roi qui enjoint à tous militaires en semestre, ou en congé limité, officiers, sous-officiers et soldats de toute arme, de rejoindre sur-le-champ leurs régiments respectifs, etc. »>

— « Ordonnance du Roi qui règle le service des gardes nationales sédentaires pour garder les places fortes, etc. »>

11, Proclamation du Roi : « Après vingtcinq ans de révolution, nous avions, par un bienfait signalé de la Providence, ramené la

France à un état de bonheur et de tranquillité. Pour rendre cet état durable et solide, nous avions donné à nos peuples une Charte qui, par une constitution sage, assuroit la liberté de chacun de nos sujets. Cette Charte étoit, depuis le mois de juin dernier, la règle journalière de notre conduite; et nous trouvions dans la chambre des pairs et dans celle des députés, tous les secours nécessaires pour concourir avec nous au maintien de la gloire et de la prospérité nationale. L'amour de nos peuples étoit la récompense la plus douce de nos travaux, et le meilleur garant de leurs heureux succès. Cet amour, que nous appelons avèc confiance contre l'ennemi qui vient souiller le territoire français, qui veut y renouveler la guerre civile, etc., etc. »

II MARS. Ordonnance du Roi concernant la convocation et la permanence des conseils généraux des départemens.

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Décret de Buonaparte en date de Lyon. « Amnistie pleine et entière est accordée aux fonctionnaires civils et militaires qui, par des intelligences ou une connivence coupable avec l'étranger ont appelé en France et ont secondé ses projets d'envahissemens; ceux qui ont tramé ou favorisé le renversement des constitutions de l'empire ou du trône impérial; sont exceptés de ladite amnistie, les sieurs Lynch,

de la Roche-Jaquelin, de Vitrolles, Alexis de Noailles, le duc de Raguse, Sosthène de la Rochefoucauld, Bourrienne, Bellart, le prince de Bénévent, comte de Beurnonville, comte de Jaucourt, duc d'Alberg, abbé de Montesquiou; ils seront traduits devant les tribunaux, etc.; le séquestre sera apposé sur leurs biens, etc.»

Les premières autorités de Lyon sont bien coupables d'avoir reconnu pour souverain un usurpateur, au moment même où le frère de leur prince légitime étoit dans leur cité. Cela prouve bien que beaucoup étoient complices de la conjuration.

12 MARS. Proclamation du Roi aux armées : « Braves soldats, vous avez juré fidélité à votre Roi; vous ne trahirez pas vos sermens. Un général, que vous auriez défendu jusqu'au dernier soupir, s'il ne vous avoit pas déliés par une abdication formelle, vous a rendu votre Roi légitime, etc. >>

cheurs.

Ordonnance du Roi sur les embau

« Ordonnance du Roi portant que les arrérages dus à tous les membres de la légion d'honneur, quelque soit leur grade, seront payés en entier sur le pied de 1813. »

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« Que les garnisons de la Fère, de Lille,

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