lence la violation de la neutralité de ses états, malgré ses droits incontestables de souveraineté et d'indépendance, proteste formellement contre cette violation et contre l'occupation des Marches, de Bénévent et de Ponte-Corvo, etc. 23 MARS. Déclaration du Saint-Père, qui, étant obligé de s'éloigner momentanément de sa capitale, pour les motifs exprimés dans sa proclamation ci-dessus, nomme une junte. d'état, qui fera connoître au peuple de Rome que si la prudence de S. S. l'oblige malgré elle de s'en séparer pour quelques instans, cependant son cœur ne s'en séparera pas, etc. Donné au palais Quirinal. 23. Ordonnance du Roi, datée de Lille : *« Il est défendu à tous nos sujets, qui se trouvent momentanément sous la domination de Napoléon Buonaparte, de payer au gouvernement, dit impérial, aucune espèce d'impôt, sous quelque dénomination que ce soit, etc. » 23. «Considérant que la conscription a été abolie par le douzième article de la Charte constitutionnelle, et que le recrutement de l'armée de terre et de mer n'a pu être encore déterminé par une loi, etc.; il est défendu à tout Français, soit qu'il ait fait précédemment partie de nos troupes, soit qu'il n'ait point servi, d'obéir à aucune prétendue loi de conscription, de recrutement, ou tout ordre illégal quel conque qui émaneroit de Napoléon Buonaparte, elc. » 24 MARS. Proclamation du gouverneur-général du duché de Berg, M. Justus-Gruner, aux habitans du pays: « Buonaparte est revenu. Babylone, qu'on avoit eu la grandeur d'âme d'épargner, l'a reçu dans l'ivresse d'une joie criminelle. Les cris honteux d'allégresse qui partent de ses murs, séjour de la trahison, retentissent jusqu'au trône du juge du monde, etc. Le jour de son jugement approche; Babylone tombera, et elle écrasera sous ses débris fumans l'éternel ennemi de l'humanité, etc., etc. Cette proclamation déplut à plusieurs cabinets, qui s'en plaignirent. M. Gruner l'a désavouée officiellement dans la gazette de Vienne, du 26 avril suivant. 24-Proclamation du gouverneur-général du Bas-Rhin et du Moyen-Rhin, datée d'Aixla-Chapelle : « La capitale de la France avoit juré de défendre avec énergie la cause du trône et du gouvernement actuel contre les attaques du perturbateur du repos public mis hors de la loi. La capitale de la France, et la France elle-même, nous ont déçus. Napoléon Buonaparte a occupé Paris sans coup férir. Ainsi, l'aventurier joue encore une fois, pour un court espace de temps peut-être, le rôle d'usurpateur, et c'est à l'Europe armée à acquérir, par sa destruction, des droits à la reconnoissance de la génération présente et des races futures, puisque la France a dédaigné de la mériter, etc. L'anathème est prononcé sur le parjure qui, foulant aux pieds toute justice et toute confiance humaine, a de nouveau lancé au milieu de nous les torches de la guerre; la population entière de l'Europe s'armeroit, s'il le falloit, pour se précipiter sur la France et étouffer ce monstre dans le sang et les larmes des siens; mais il ne sera pas nécessaire d'avoir recours à ces mesures extrêmes, et le Ciel a peutêtre réservé aux braves Prussiens, Anglais, Hanovriens et Belges, etc. Vous pouvez, braves habitans, contribuer à cette belle œuvre, etc. Signé SACK. » 24 MARS. Proclamation de la diète suisse assemblée à Zurich : « La France, qui sous le sceptre bienfaisant de son Roi, jouissoit des suites heureuses de sa réconciliation avec le reste de l'Europe, est menacée de nouveau d'être le théâtre des secousses les plus violentes et d'une guerre civile. On attaque ce Roi que la Suisse a reconnu comme tous les états de l'Europe, etc. Aucun peuple ne peut voir d'un œil indiffénent éclater en France une nouvelle révolution; nous surtout qui, d'après la situation particulière de la Suisse, avons tout à espérer ou à redouter de ce voisinage. De là résulte, confédérés, le devoir sacré de contribuer à maintenir l'ordre et la tranquillité publique dans l'intérieur, à assurer notre territoire, l'indépendance et l'honneur de la confédération, etc., etc. 25 MARS. Traité d'alliance conclu à Vienne entre les grandes puissances de l'Europe. Art. 1. « Les hautes puissances contractantes s'engagent solennellement à réunir toutes les forces de leurs états respectifs pour maintenir dans toute leur intégrité les conditions du traité de Paris du 18, 30 mai 1814, ainsi que les stipulations arrêtées et signées par le congrès de Vienne pour compléter les dispositions dudit traité, et à les garantir contre toute attaque, el nommément contre les plaus de Napoléon Buonaparte, etc, etc. » II. « Les hautes puissances sont convenues de mettre chacune sur pied cent cinquante mille hommes (non compris les garnisons des places fortes), etc. >> III. « Les hautes puissances contractantes s'engagent réciproquement à ne poser les armes que de concert, et à ne point le faire avant d'avoir rempli le but de cet armement, en met tant Napoléon hors d'état d'exciter de nouveaux troubles, et de renouveler ses tentatives pour s'emparer de l'autorité souveraine en France. >> VII. « Les engagemens pris par le présent traité ayant pour but la paix générale, les puissances contractantes invitent toutes celles de l'Europe à y accéder. » Fait à Vienne. Signés le comte Rasoumonwski, le prince de Metternich, le comte de Nesselrode, le baron de Wessenberg. 25 MARS. Le curé de Quoy, à douze lieues de Poitiers, avoit prêché le 19 pour Louis XVIII; il engageoit ses paroissiens à s'armer pour lui; aussitôt le retour de Napoléon, il réunit ses paroissiens, leur demande pardon, et les exhorte en faveur de l'empereur, en leur disant que e'étoit Dieu qui nous le renvoyoit. 28 MARS. Protestation et déclaration de M. Lainé, président de la chambre des députés: « Au nom de la nation française, et comme président de la chambre des représentans, je déclare protester contre tous décrets par lesquels l'oppresseur de la France prétend prononcer la dissolution des.chambres, En conséquence, je déclare que tous les propriétaires sont dispensés de payer des contributions aux agens de Napoléon Buonaparte, et que toutes les familles 42 |