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choisira, il aura

une escorte sûre pour le

voyage.

Tous les officiers et autres personnes qui vondront le suivre, auront la liberté de s'embarquer avec lui.

8° La présente convention restera secrète jusqu'à ce que S. A. R. ait quitté la France.

Fait avec l'agrément du général comman→ dant en chef, au quartier-général du PontSaint-Esprit le 8 avril 1815.

Signé, LEFEBVRE,

Le baron de DAMAS.

10 AVRIL. Proclamation de Joachim Murat, datée de Bologne:

<< Comme tous les Italiens doivent se rassembler pour la cause de la patrie, sous des couleurs nationales; nous avons jugé à propos de réunir les couleurs que nous avons déjà prises dans notre royaume de Naples, comme le symbole de l'honneur et d'une fidélité sans tâche, devise de notre brave armée, avec celles que les

armées italiennes ont rendues célèbres sur tous les champs de bataille de l'Europe; en conséquence, nous ordonnons ce qui suit la cocarde. italienne sera composée de rubans à raies d'égale grandeur, amarante et verte; la cocarde sera portée, non-seulement par

l'armée, mais par les Italiens de tout état, qui sont dévoués à la cause de l'indépendance nationale. »

10 AVRIL. Déclaration de la cour de Vienne, sur la conduite politique de Joachim Murat, dans laquelle on lit: Le 5, la nouvelle de l'évasion de Buonaparte arriva à Naples; le roi fit aussitôt appeler le ministre d'Autriche, et lui déclara qu'il resteroit fidèle au système d'alliance; il fit renouveler cette déclaration aux cabinets autrichien et anglais; en même temps, il envoya le comte de Beaufremont, son aide-decamp, en France, avec la mission de chercher Buonaparte, et de l'assurer de son appui. A peine la nouvelle de l'entrée de Buonaparte à Lyon étoit-elle parvenue à Naples, que le roi fit déclarer positivement à la cour de Rome, « qu'il regardoit la cause de Buonaparte comme Ja sienne, et qu'il lui prouveroit maintenant qu'il ne lui avoit jamais été étranger ». Il demanda, en même temps, le passage à travers le territoire de Rome, pour deux de ses divisions, etc. >>

4.

Lettre, en date de Paris, de M. de Caulaincourt, au vicomte Castlereagh.

« Mylord, les espérances qui avoient engagé sa majesté l'empereur, mon auguste souverain, à se soumettre aux plus grands sacrifices, n'ont point été remplies: la France n'a point

reçu le prix du dévouement de son monarque, etc. L'empereur a paru, le trône royal s'est écroulé, et la famille des Bourbons a quitté le territoire; aucun obstacle n'a arrêté la marche triomphale de S. M. C'est la durée de la paix que l'empereur Napoléon désire, etc. »

4 AVRIL. Lettre du même, datée de Paris, du 4 avril: «Mylord, l'empereur mon maître désireroit vivement exprimer directement à son altesse royale le prince-régent, les sentimens qu'il lui inspire, et lui faire connoître le haut prix qu'il attache au maintien de la paix qui, heureusement, existe entre les deux pays; en conséquence, mylord, j'ai ordre de vous adresser la lettre ci-incluse, et de prier votre excellence de la présenter à son altesse royale, etc. »

7.

-

Réponse du vicomte Castlereagh å M. de Caulaincourt: « Je dois informer votre excellence que le prince-régent a refusé de recevoir les lettres qui lui sont adressées; il m'a, en même temps, donné l'ordre de transmettre à Vienne les lettres que votre excellence m'a adressées, pour l'information des souverains alliés, etc. »

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8. Décret de Napoléon: « Les lois des assemblées nationales, applicables à la famille des Bourbons, seront exécutées suivant leur forme et teneur; ceux des membres de cette

famille qui seroient trouvés sur le territoire de l'empire, seront traduits devant les tribunaux, pour y être jugés conformément auxdites lois; c'est-à-dire décapités! »

22.

Buonaparte donne sa nouvelle constitution libérale, sous le titre : Acte additionnel aux constitutions de l'empire.

La meilleure salire de cette constitution est le vote suivant, inscrit et motivé le 1er mai à la préfecture du département de la Seine.

I

Je soussigné, en vertu de la part de souveraineté qui m'a été promise en 1792; qui m'a été escroquée en 1800; qui m'a été solennellement votée par un sénatus-consulté organique, en 1814; qui m'a été rendue par une proclamation du 1er mars 1815; qui m'a été reprise par un acte additionnel du 22, et que je reprendrai quand je serai le plus fort, si je trouve qu'elle en vaille la peine;

Refuse l'acte additionnel à l'acte constitutionnel; tout ce qui s'est suivi dudit acte constitutionnel jusqu'audit acte additionnel, et tout ce qui s'en suivra.

Premièrement, parce que Napoléon reconnoît lui-même qu'il n'a de titre à gouverner, qu'une dictature imposée par la force, et que le droit de conquérant n'est pas celui de législateur.

Item, parce que la liberté de Buonaparte est une plaisanterie de mauvais goût;

Item, parce que l'égalité de Buonaparte est celle des ilotes et des forçats;

Item, parce que la pairie de Buonaparte est une saturnale qui soulève le cœur ;

Item, parce que l'hérédité des pairs de Buonaparte est une grossièreté gratuite aux générations futures;

Item, parce que l'exercice du droit de penser, de parler et d'écrire, sous Buonaparte, ne peut-être qu'un guet-à-pens;

Item, parce que le vote du peuple sera illusoire;

Item, parce que le vote des fonctionnaires publics sera dérisoire;

Item, parce que le vote de l'armée sera contradictoire avec toutes les idées morales, et attentatoire à tous les principes constitutifs des nations;

Item, parce que la restriction impertinente de l'article 67, est la précaution grossièrement maladroite d'une tyrannie ombrageuse, et ne peut recevoir d'adhésion que de la part de ses complices.

Reconnoissant toutefois que les inclinations martiales de la nation, et le rôle alternativement héroïque et bouffon qu'elle joue depuis vingt-cinq ans sur le théâtre de l'Europe, exi

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