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vous à leur réponse; leur réponse fera connoître si la justice et les promesses sont quelque chose sur la terre.

L'empereur s'est offert en sacrifice en abdiquant, etc. >>

24 JUIN. M. Otto est parti la nuit dernière pour Londres, en qualité d'envoyé du gouvernement, dont la mission a pour objet de demander au gouvernement britannique un asile en Angleterre pour Napoléon et sa famille. MM. d'Argenson, Sébastiani, Lafayette, Laforêt, et Pontécoulant sont partis pour le quartiergénéral des souverains alliés, à Manheim. M. Benjamin Constant leur est adjoint comme secrétaire-rédacteur; mais ils doivent auparavant se rendre au quartier-général du lord Wellington, qui, en sa qualité de commandant en chef sur toute la ligne, depuis le Rhin jusqu'à la mer, peut seul leur livrer les passeports nécessaires.

25 JUIN. La commission de gouvernement provisoire, vu la résolution des deux chambres, portant que tous les Français sont appelés à la défense de la patrie, arrête : « Que les jeunes gens de 1815, restant des cent soixante mille hommes, dont la levée a été ordonnée

le

9 octobre 1813, seront sur-le-champ mis en activité; les individus faisant partie des bataillons de gardes nationales de grenadiers

ou de chasseurs mobilisés, sont mis à la disposition du gouvernement, etc. »

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Napoléon est revenu hier au soir de la Malmaison à Paris. Il est reparti aujourd'hui, à une heure après-midi, pour la Malmaison. - Il fait partir plus de quatre cents caisses renfermant des meubles, argenteries et autres effets précieux. Joseph, Jérôme et Lucien enlèvent aussi des millions, des meubles, or, argent, etc. ; enfin, cette famille de pilleurs a dégarni les appartemens des Tuileries et de l'Elysée-Bourbon, jusqu'aux rideaux des croisées, et vendu des meubles et glaces.

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Les armées des alliés avancent sur la capitale. Les fédérés sont distribués hors les murs de Paris.

On retire des fortifications de Montmartre une partie des canons en fonte déjà mis en position ; ils sont remplacés par des pièces en fer d'un plus gros calibre.

On a inondé les fossés qui entourent les travaux faits à Saint-Chaumont et à la Villette. Les élèves de l'école polytechnique, au nombre de deux cents, font une adresse au gouvernement, pour lui demander de servir la cause nationale.

25 JUIN. La commission du gouvernement arrête: :: «que tous les militaires, absens de leurs drapeaux, se réuniront sur-le-champ au corps

d'armée le plus voisin; et, si ce corps est trop éloigné, ils se rendront à Paris, etc. »

Le maréchal Ney quitte l'armée pour venir siéger à la chambre des pairs.

Le maréchal Davoust, ministre de la guerre, est chargé de prendre toutes les dispositions pour la défense de Paris.

26 JUIN. Pacification de la Vendée, entre le général en chef Lamarque, et les généraux Laroche-Jacquelin, d'Autichamp et Sapineau,

27. Ordonnance du roi de Sardaigne, rendue à Turin, qui enjoint à tous les Français qui se sont introduits dans le royaume depuis 1792, d'en sortir dans les vingt jours qui suivront la publication du présent édit; sont exceptés ceux qui habitent le royaume du consentement du roi, etc.

28.

Chambre des pairs

Thibaudeau

fait adopter une adresse à l'armée sous Paris. 'On nomme six commissaires pour la porter et la répandre dans les différens corps. Le comte Thibaudeau, l'un des fameux républicains de la convention nationale, qui a bien voulu recevoir, par modestie, des décorations et des titres de noblesse de Napoléon, et accepter la qualité de pair de France, dit : « Je vois avec plaisir que la chambre des représentans se soit décidée à faire une adresse à l'armée; il me paroissoit étonnant que les chambres ne se fussent

pas mises en rapport avec l'armée qui se réunit sous les murs de Paris : les soldats sont résolus de mourir pour l'indépendance de la patrie ». 11 auroit dû ajouter: Et pour nous conserver notre pairie à vie, avec trente-six mille francs par an.

« Qui sommes-nous ? représentans du peuple qui a renversé ce gouvernement. Pour moi, je respecterai mon mandat; jamais je ne transigerai avec mes devoirs. Nous ne sommes envoyés qu'en vertu d'une constitution qui rejette les Bourbons. Je déclare que je ne consentirai jamais à les reconnoître; je le dirois à la face de l'ennemi; je le dirois à la face des Bourbons eux-mêmes ».

M. Thibaudeau n'annonce rien de nouveau, en nous déclarant qu'il n'aime pas les Bourbons, puisqu'il a voté la mort de Louis XVI.

29 JUIN. La commission da gouvernement arrête, que les approches de la capitale seront seules défendues par les troupes de ligne lesquelles resteront campées hors des murs. Les tirailleurs de la garde nationale serviront, comme auxiliaires, avec la troupe de ligne, à la défense des postes les plus rapprochés de la place, etc.

Le corps municipal de la ville de Paris s'est constitué en permanence. Dans sa première séance, il a arrêté d'envoyer une députation

au gouvernement, pour lui exposer les effroyables malheurs que pourroit entraîner la défense de Paris. Le duc d'Otrante, président, a répondu que l'intention du gouvernement étoit de défendre seulement les lignes extérieures qui sont aux approches de la capitale.

Le corps d'armée du maréchal Grouchy a commencé à rejoindre les troupes qui sont devant la capitale..

:

29 JUIN. Départ de Napoléon. Lettre du duc d'Otrante (Fouché) à la chambre des pairs M. le président, la commission du gouvernement n'a pas perdu de vue un instant que Napoléon, par suite de son abdication, se trouve sous la sauve-garde de l'honneur français. Son premier soin a été de demander aux généraux ennemis des sauf-conduits pour la sûreté de sa personne. Le 25 juin, il a demandé que deux frégates fussent mises à sa disposition, son intention étant de passer aux Etats-Unis.. Le lord Wellington ne s'est pas cru autorisé à donner les sauf-conduits; la commission du gouvernement a sur le champ autorisé le ministre de la marine à armer ces deux frégates; le général Becker a été chargé de pourvoir à la sûreté de la personne de Napoléon, pendant sa route. Cependant, hier 28, Napoléon n'étoit pas encore parti; le sauf

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