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conduit n'arrivant pas, l'approche de l'ennemi donnant de vives inquiétudes sur la sûreté de Napoléon, la crainte d'un mouvement de l'intérieur, ajoutant à ces inquiétudes, la commission a donné les ordres au ministre de la marine, et Napoléon est parti aujourd'hui, à quatre heures, pour le port de Rochefort >>.

29 JUIN. Lettre du même, adressée aux deux chambres : « J'ai l'honneur de vous transmettre le bulletin de situation de ce jour : l'armée ennemie s'est avancée jusqu'à la vue de la capitale; pour arrêter sa marche, tous les corps de l'armée du Nord ont eu ordre de se réunir sur une ligne de défense qui protège Paris. Cette réunion est opérée; l'armée s'est réorganisée, et occupe toutes les positions. L'armée est animée du meilleur esprit; son dévouement à la patrie égale sa valeur.

Buonaparte s'embarque à Rochefort, le 15 juillet, sur le brick l'Épervier, armé en parlementaire; il se rend à discrétion à la croisière anglaise; le capitaine Maitland le reçoit à bord de son vaisseau, jusqu'à ce qu'il ait reçu des ordres de son gouvernement.

Buonaparte vouloit renverser le gouvernement anglais; on a fait la remarque qu'un Anglais, sir Sidney - Smith, a le premier fait échouer ses entreprises en Egypte ; qu'un Irlandais, lord Wellington, a chassé son frère

du trône d'Espagne, et lui a porté le dernier coup; et enfin, c'est à un Ecossais, le capitaine Maitland, que Buonaparte s'est rendu à discrétion, à Rochefort; et un Anglais le conduit à l'île Sainte-Hélène.

INSTRUCTION

SUR LA MANIÈRE DONT SERA TRAITÉ LE GÉNÉRAL BUONAPARTE.

Lettre du ministre de la guerre, lord Bathurst, aux lords de l'amirauté.

Dowing-street, le 30 juillet 1815.

MYLORDS, je désire que VV. SS. aient la bonté de communiquer au contre-amiral sir Georges Cockburn, une copie du mémoire ci-joint, qui doit lui servir d'instruction pour la conduite qu'il a à tenir pendant que le général Buonaparte sera sous sa surveillance.

En confiant une mission aussi importante à des officiers anglais, le prince régent sent qu'il est inutile de leur faire connoître son désir sincère qu'on n'emploie point pour la

garde du général Buonaparte des mesures plus sévères que celles qui sont nécessaires pour remplir fidèlement le devoir que l'amiral et le gouverneur de Sainte-Hélène ne doivent jamais perdre de vue ; celui de répondre de sa personne.

On usera avec le général, comme S. A. R. n'en doute pas, de toute espèce d'indulgence qui sera compatible avec les devoirs ci-dessus. Le prince-régent se repose à cet égard, sur le zèle connú et le caractère ferme de sir Georges Cockburn, et il est persuadé que rien ne sera capable de lui faire commettre aucune imprudence contraire à son devoir.

Signé BATHURst.

MÉMOIRE.

Lorsque le général Buonaparte quittera le Bellerophon pour se rendre à bord du Northumberland, ce sera pour l'amiral Cockburn le moment convenable pour faire visiter les effets que le général pourroit avoir avec lui.

L'amiral permettra que tout le bagage, les vins et les vivres que le général aura pris avec lui, soient transportés à bord du Northumberland.

Parmi ce bagage est comprise sa vaisselle, à moins qu'elle ne soit si considérable qu'on

ne puisse la regarder comme un article destiné à être converti en argent comptant, plutôt que comme un meuble destiné à son usage.

Son argent, ses pierreries, ses effets susceptibles d'être vendus, de quelque genre qu'ils soient (par conséquent ses lettres-dechange), seront livrés. L'amiral déclarera au général, que le gouvernement britannique n'a nullement l'intention' de s'emparer de sa propriété; mais seulement d'en prendre l'administration pour l'empêcher de s'en servir comme de moyens propres à favoriser sa

fuite.

L'examen de ses effets se fera en présence d'une personne nommée par Buonaparte; l'état de ceux qu'il gardera sera signé par cette personne, et par le contre-amiral, ou par celui qu'il aura chargé de dresser cet état.

On emploiera à son entretien les intérêts ou le capital de sa propriété, suivant que le produit en sera plus ou moins considérable, et on lui en laissera à cet égard la principale, disposition.

Il pourra de temps en temps faire connoître. ses désirs à ce sujet à l'amiral jusqu'à l'arrivée du nouveau gouverneur à Sainte-Hélène; et ensuite à ce dernier; s'il n'y a rien à objecter contre ses propositions, l'amiral ou le

gouverneur donnera les ordres nécessaires, et la dépense sera payée en traites sur le trésor

de S. M.

Le général Buonaparte peut, en cas de mort, disposer par testament de sa propriété, et être certain que ses dernières volontés seront exécutées ponctuellement.

Comme on pourroit chercher à faire passer une partie de sa fortune pour la propriété des personnes de sa suite, on doit déclarer que la propriété de ceux qui l'accompagnent est soumise aux mêmes dispositions.

Le commandement des troupes destinées a le garder doit être laissé au gouverneur; mais, d'après les instructions que le gouverneur a reçues, il doit se conformer aux demandes de l'amiral, dans le cas dont il sera question ci-après.

• Le général doit être constamment accompagné par un officier nommé par l'amiral, ou, suivant l'occurence, par le gouverneur ; lorsque l'on permettra au général de sortir de l'enceinte où les fonctionnaires sont placés, l'officier doit être accompagné au moins d'un militaire d'ordonnance.

Lorsque des vaisseaux arrivent, et aussi long-temps qu'ils sont en vue, le général ne peut sortir de l'enceinte gardée par des factionnaires pendant ce temps; toute communi

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