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le trône, et qu'il doit faire, ce soir ou demain, son entrée dans la capitale.

« Les troupes étrangères viennent d'occuper les Tuileries, où siège le gouvernement. Dans cet état de choses nous ne pouvons plus que faire des vœux pour la patrie; et, nos délibérations n'étant plus libres, nous croyons devoir nous séparer. »

Le maréchal prince d'Essling et le préfet de la Seine, ont été chargés de veiller au maintien de l'ordre, de la sûreté et de la tranquillité publiques. » Signés le duc d'Otrante; comte Grenier; Quinette; Carnot; Çaulaincourt, duc de Vicence.

7 JUILLET. Le maréchal Lefebvre annonce à la chambre des pairs qu'une troupe de soldats prussiens occupe le jardin du Luxembourg; à six heures du soir, la chambre s'est dissoute, sans qu'aucun membre demandât la parole.

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A six heures du soir, la chambre des représentans reprend la discussion sur l'acte constitutionnel. Les membres de la chambre des représentans, ayant promis à Buonaparte de mourir sur leurs chaises curules, veulent continuer de siéger; mais, par précaution, ils ont fait partir leurs malles par les diverses diligences, avec leur argent,

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Ordre du jour du prince d'Essling,

commandant de la garde nationale, ordonnant de ne point quitter la cocarde nationale, sous peine de prison, etc.

7 JUILLET. Trois mille hommes, députés par la garde nationale de Paris, se sont rendus à Arnouville, pour offrir au Roi et aux Princes les félicitations et les paisibles hommages des habitans de Paris. Sa Majesté a passé en revue ces trois mille hommes et leur a dit : « Mes amis, je vous ramène votre colonel-général. Je me réjouis de me retrouver au milieu de mes enfans fidèles; je vous remercie de vos sentimens faites part à vos concitoyens de ce que j'éprouve pour eux; bientôt je serai au milieu de mon peuple de Paris, auquel je rapporte une seconde fois la paix et le bonheur. >>

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Monsieur, comte d'Artois, a annoncé que le Roi avoit conservé au général Dessoles le commandement en chef de la brave et fidèle garde nationale de Paris.

La route de Paris jusqu'à Arnouville étoit couverte de plus de cent mille individus empressés de revoir Louis XVIII.

Les lazzaronis tirailleurs de Buonaparte et de la chambre des représentans, répandoient une telle terreur, par leurs cris de vive l'empe reur, que les boutiques se sont fermées : cette

troupe se rendoit au poste de la chambre des représentans.

7 JUILLET. Les troupes alliées, au nombre de quatre-vingt mille hommes, sont entrées aujourd'hui, par les différentes barrières de la capitale. Le prince Blucher a fait placer des canons sur les ponts de la Seine; le reste des armées anglaise et prussienne est cantonné aux environs de Paris.

-Plusieurs députés de la chambre des représentans se sont rendus au palais Bourbon, avec leur président Lanjuinais, pour ouvrir leurs séances; mais la garde nationale avoit reçu l'ordre de ne pas laisser ouvrir les portes: alors le président a demandé à prendre seulement des papiers sur le bureau; Dumolard a crié à la tyrannie (1).

Les troupes alliées sont convenues d'occuper à Paris, savoir les Anglais la rive droite de la Seine, et les Prussiens la rive gauche ; l'état-major du gouverneur de Paris, le général prussien baron Muffling, est établi place Vendôme; et le commandant de la place,

(1) M. Dumolard, dans l'une des séances à la chambre des députés sous Louis XVIII, dit : J'aime le Roi parce que j'aime ma patrie. Il paroît que M. Dumolard préfère être l'esclave de son maître Buonaparte.

pour les Prussiens, hôtel de Labriffe, quai de Voltaire.

7 JUIL. Arrivée, dans les environs de Paris, de l'avant-garde de l'armée russe, commandée par le général Barclai de Tolly. Cette armée est évaluée à quatre-vingt-dix mille hommes ; la capitale se trouve entourée de près de trois cent cinquante mille hommes.

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Le comte Maison est nommé par le Roi gouverneur de Paris.

Déclaration du gouverneur de Paris, le baron de Muffling : « D'après les ordres du maréchal prince Blucher et du duc de Wellington, par suite de l'occupation de Paris, je déclare ce qui suit:

1o Les troupes alliées occuperont les points militaires de la ville de Paris; elles ne s'immisceront point dans le service intérieur.

2o La garde nationale et la gendarmerie de Paris continueront leur service ordinaire, et recevront les ordres du gouverneur de Paris. 3° Tous ceux qui, par un esprit de parti, quel qu'il soit troubleroient la tranquillité publique, seront arrêtés par la garde nationale, et punis par les lois françaises existantes.

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4° Tous ceux qui se permettroient d'insulter des individus appartenant aux troupes alliées, seront arrêtés et traduits devant un tribunal militaire.

D'un autre côté, toutes plaintes justes, venant des autorités locales, seront prises en considération, et il y sera fait droit sur-lechamp.

Habitans de Paris, mon devoir, comme vos voeux, est de vous être utile en maintenant l'ordre et la tranquillité, etc. »

7 JUILLET. M. de Caze, conseiller à la cour royale de Paris, destitué par Buonaparte, pour n'avoir pas voulu se parjurer en signant une adresse au ci-devant empereur, à son retour de l'ile d'Elbe, a été nommé, par le Roi, préfet de police du département de la Seine.

-Le duc de Wellington est arrivé aujourd'hui à Paris; il occupe son hôtel, dans le faubourg Saint-Honoré.

Le général Thielmann est entré aujourd'hui à Paris avec son corps d'armée, composée de quinze mille hommes Prussiens et

Saxons.

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