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tions pontificales, et auxquels le roi, le cas arrivant, assignera une dotation convenable pour leur état.

Nous consentons que chaque archevêque et évêque des églises des Pays-Bas, après qu'il aura reçu l'institution canonique du saint Siège et avant d'entrer en fonctions, prête devant le roi le serment de fidélité, comme il avoit été statué dans l'article 6 de la convention de 1801, serment conçu dans ces termes :

« Je jure et promets, sur les saints Evangiles de Dieu, obéissance et fidélité à S. M. le roi des Pays-Bas, mon prince légitime. Je promets aussi de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, de ne conserver au dedans et et au dehors aucune liaison suspecte qui nuise à la tranquillité publique; et si, dans mon diocèse ou ailleurs, j'apprends qu'il se trame quelque chose au préjudice de l'Etat, je le ferai savoir au roi mon maître. »

Nous consentons également que ce même serment soit prêté par les ecclésiastiques du 2o ordre devant les autorités civiles désignées par le roi, comme il avoit été réglé dans l'article 7 de la convention de 1801.

De même, pour ôter toute ambiguité sur la manière dont la formule de prières mentionnée dans l'article 8 de la convention de 1801 peut être appliquée au présent état de choses, nous déclarons que cette formule doit être ainsi changée, Domine, salvum fac regem nostrum Guillelmum.

Les évêques auront la libre nomination et élection de leurs grands-vicaires pour le spirituel.

Le principal soin de l'archevêque et des évêques sera pour les séminaires; car là les jeunes gens appelés à l'héritage du Seigneur doivent être formés à propos, comme de jeunes plantes, à la piété, à la pureté des moeurs et à la discipline ecclésiastique. Les bons et zélés ouvriers dans la vigue du Seigueur ne naissent pas tels, mais le deviennent, et c'est aux évêques à faire en sorte qu'ils le deviennent. Ainsi, en exécution de l'article 2 de la convention faite avec le roi Guillaume, les séminaires dans chaque diocèse seront établis, régis et administrés comme il suit : et d'abord on y devra entretenir et élever un nombre de jeunes gens qui réponde pleinement aux besoins du diocèse et au bien des peuples, et qui sera réglé par l'évêque. Or, comme il importe beaucoup que ceux qui se consacrent au saint minis

tère soient bien formés non-seulement à la discipline ecclésiastique, mais aussi dans la philosophie et dans les autres connoissances qui conduisent à la science ecclésiastique, afin qu'ils deviennent l'exemple du troupeau, et qu'ils soient toujours prêts à rendre compte au besoin, les évêques établiront dans les séminaires toutes les chaires qu'ils jugeront nécessaires pour l'éducation complète de leurs jeunes clercs. L'enseignement de la doctrine et de la discipline, l'éducation et l'administration des séminaires sont donc soumis, suivant les formes canoniques, à l'autorité des évêques respectifs. Ainsi, il sera libre aux évêques d'admettre les clercs dans les séminaires, ou de les renvoyer, d'élire les recteurs et professeurs et de les éloigner, toutes les fois qu'ils le jugeront nécessaire ou utile.

Ce qui est nécessaire pour établir ou conserver les séminaires sera fourni libéralement par le roi, qui, se montrant prince magnanime, nous a annoncé par son ambassadeur extraordinaire qu'il vouloit pourvoir convenablement, et d'une manière qui nous soit agréable, à tout ce qui est nécessaire pour l'instruction ecclésiastique.

Enfin, les diocèses étant établis, comme il a été dit cidessus, et comme il sera réglé plus amplement par nous dans d'autres lettres apostoliques, les évêques, suivant ce qui est narqué dans les articles 9 et 10 de la convention de 1801, procéderont, s'il est nécessaire, à une nouvelle circonscription des paroisses, et y nommeront des ecclésiastiques dignes et capables. Le roi, suivant ce qui avoit été statué dans l'article 14 de la même convention, fournira, par sa munificence royale, à l'entretien de tous les curés, même de ceux qui seront à créer par la nouvelle circonscription, et cet entretien sera tel qu'il convienne à la situation de chacun, et qu'il soit égal à celui dont jouissent les curés des diocèses dans les provinces méridionales.

Nous espérons que, parmi les catholiques de ces pays, il s'en trouvera qui voudront user généreusement de la liberté qui leur est accordée dans l'article 15 de la convention de 1801, de pourvoir au bien des églises; et la bienveillance du roi ne nous permet pas douter que S. M. ne protège les fondations et dons qu'on feroit en faveur des églises, et les acquisitions qu'elles pourroient faire.

Il nous reste maintenant à rendre des actions de grâces

à Dieu pour ce qui a été fait jusqu'ici, afin d'arranger les affaires ecclésiastiques dans tout le royaume des Pays-Bas : prions-le avec ardeur de rendre ces mesures solides et stables; car toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut, et celui qui plante et celui qui arrose ne sont rien, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement.

(Le reste est la conclusion ordinaire des bulles dans le style de la chancellerie.)

Donné à Rome, près St-Pierre, l'année 1827 de l'incarnation de Notre-Seigneur, le 16 des calendes de septembre (17 août), la 4o année de notre pontificat.

Barthélemi cardinal Pacca, prodataire.

Pour M. le cardinal Albani,
F. Capaccini, substitut.

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PARIS. Les exercices de la retraite continuent, et sont suivis par un grand nombre d'ecclésiastiques; les uns logent au séminaire Saint-Nicolas, les autres, qui n'ont pu y trouver place, s'y rendent matin et soir pour les instructions. M. l'archevêque assiste à tous les exercices, et prend ordinairement la parole après les instructions. M. le nonce assiste à la conférence d'une heure, et a, le premier jour, donné, au nom du Pape, la benédiction à tous les prêtres rassemblés. M. l'abbé Mollevaut, qui fait l'instruction du matin et du soir, a parlé successivement sur la retraite, sur les devoirs de ses auditeurs comme chrétiens, comme prêtres et comme pasteurs; sur le péché mortel, sur le véniel, sur la mort et le jugement, sur l'éternité, sur la croix de Jésus-Christ nous enseignant l'humilité, le détachement et l'amour des souffrances; sur le zèle, etc. Sa manière est simple, mais solide, pleine de piété et tout-à-fait propre à attacher et à convaincre. La conférence de M. l'abbé Boudot a roulé successivement sur l'oraison, sur la récitation du bréviaire, sur la nécessité d'étudier, sur la manière d'étudier, etc. Cette conférence est aussi intéressante et instructive. Aujourd'hui samedi, la cérémonie de la clôture aura lieu à Notre-Dame à neuf heures.

Le diocèse de Coutances, qui, par diverses circonstances, avoit été privé de retraite ecclésiastique ces deux dernières années, vient d'avoir ce précieux avantage. M. l'abbé Berger, grand-vicaire de Toulouse, est venu à Coutances après avoir dirigé la retraite de Séez. Nous avons déjà eu occasion de parler du zèle et de la charité de ce digne et laborieux ecclésiastique: il a fait admirer, à Coutances comme ailleurs, ses connoissances dans les matières ecclésiastiques, ainsi que l'ordre, la précision et la prudence avec lesquels il sait traiter ses sujets. Il étoit accompagné de M. l'abbé Gondelin, supérieur des missions de Bordeaux, qui a donné aussi de fort bons discours, et de M. l'abbé Barthas, préfet des études au petit séminaire de Toulouse, qui s'étoit chargé de l'oraison du matin. M. l'évêque de Coutances assista, le jeudi 20 septembre, à l'ouverture de la retraite, et partit le lendemain pour rendre service au diocèse de Bayeux, où il avoit promis de faire l'ordination. Il revint dès le samedi soir pour se réunir à sou clergé, et depuis il présida constamment à tous les exercices. La retraite, qui a été suivie par environ deux cents prêtres, a été fort édifiante, et s'est terminée, le jeudi 27, par la cérémonie ordinaire qui s'est faite à la cathédrale. M. Berger en a fait connoître l'objet dans un discours plein de piété. Le prélat a célébré la messe, a donné la communion aux retraitans, et leur a adressé, après la cérémonie, quelques paroles d'édification. Le jeudi soir et le vendredi 28, les ecclésiastiques de la retraite et les curés titulaires, convoqués exprès, se sont réunis dans l'église du séminaire, pour entendre la lecture des statuts que M. l'évêque se propose de donner à son diocèse. Le prélat a invité ses curés à lui faire part de leurs observations, en leur promettant d'y avoir égard autant que possible, Comme ces statuts sont généralement conformes aux anciens, qu'ils sont rédigés avec beaucoup de sagesse, et qu'ils ne prescrivent guère que ce qui s'observe déjà dans un clergé distingué par son attachement aux bonnes règles et par son respect pour l'autorité, ces statuts ont passé presque sans discussion, et contribueront encore à affermir la discipline dans le diocèse.

-Tous les évêques de Catalogne ont publié des lettres pastorales pour éclairer leurs diocésains sur leurs devoirs et sur les projets des révoltés. Plusieurs des chefs de l'insurrec

tion ayant répandu le bruit qu'ils agissoient en vertu des ordres du Pape, l'évêque de Lérida s'est élevé dans sa pastorale contre un bruit si absurde. A qui persuadera-t-on, ditil, que le Pape, au lieu de correspondre avec ses frères les évêques, s'adresse à Joseph Bozons ou à Augustin Saperes, hommes qui lui sont entièrement inconnus, et qui l'étoient même à l'Espagne avant qu'ils eussent levé l'étendard de la révolte? Y a-t-il quelque apparence que le saint Père fit savoir ses intentions à des séculiers sans autorité, et qu'il les encourageât dans leurs desseins, tandis qu'il garderoit de silence avec les évêques qui sont en relation étroite avec lui pour les affaires de leurs diocèses? Le même prélat signale les francs-maçons comme les auteurs des maux de la province, et il en absout ceux qu'on appelle apostoliques. Les premiers, dit-il, se félicitent d'entrainer dans leurs pièges des royalistes crédules, et d'avoir semé la division parmi ces volontaires royalistes et ces fidèles Catalans, qui ont donné à la religion et à la monarchie tant de preuves de dévoûment, Cette pastorale du prélat est remplie de sages avis. L'évêque de Lérida est dom Paul Colmenares, religieux de F'ordre de Saint-Benoît, né en 1766, et devenu évêque en 1824.

Le Times, journal anglais, faisoit dernièrement des réflexions fondées sur des faits, et qui montrent l'intolérance du parti qui veut continuer en Irlande le système d'oppression des catholiques. On voit sur le continent, ditil, un grand nombre de sujets qui suivent une autre religion que celle de leurs souverains. Dans les Etats autrichicus, 170,000 protestans vivent au milieu de dix ou douze millions de catholiques; nous ne voyons pas qu'on les brûle comme hérétiques, ui même qu'on les frappe d'amendes, de restrictions et de vexations, comme on en agit avec les catholiques d'une île voisine. En Bavière, un tiers de la population se compose de profestans, qui jouissent, comme les autres sujets, de la protection des lois, et qui ne sont ni insultés, ni méprisés par leurs compatriotes catholiques. En Saxe, une population protestante d'environ un million et demi d'habitans vit tranquillement sous un prince catholique qui donne l'exemple de la piété. Dans le royaume de Wurtemberg, environ la moitié de la population se compose de catholiques qui vivent en bonne amitié avec les pro

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