INTRODUCTION I La pensée de cet ouvrage remonte à 1847, année, si nos souvenirs sont fidèles, où l'Académie de médecine mettait pour la seconde fois au concours la question du suicide. Bien que nous n'eussions alors que des données incomplètes sur les progrès incessants de cette maladie sociale, nous résolumes d'entrer en lice. Comme étude préliminaire, il nous parut utile, en faisant un retour vers le passé, de parcourir encore ce que les philosophes et les médecins avaient écrit sur la mort volontaire, et bientôt nous acquîmes la preuve que les médecins, dans leurs appréciations morales, n'étaient, la plupart du temps, que les échos des philosophes, et que les philosophes, sans oublier les rhéteurs, se répétaient à l'envi l'un de l'autre. On nous remettait en présence des Grecs et des Romains; il nous fallait troubler encore les |