Page images
PDF
EPUB

entièrement en charme et bouleau à 10 ans. La rouette à flotter doit avoir huit pieds et demi de longueur sur deux pouces trois lignes de rotondité au gros bout (huit centimètres);

La rouette à coupler, 9 et demi à 10 pieds de longueur sur 3 à 4 pouces de rotondité (3 mètres à 3 mètres 33 centimètres sur 16 centimètres);

Les petites rouettes, 4 à 5 pieds de longueur sur 15 à 21 lignes de rotondité au gros bout (1 mètre 33 cent. à 1 mètre 66 cent. sur 4 à 6 cent.)

Le millier de rouettes se compose ordinairement de 16 bottes à flotter, de 52 chaque,

En rouettes à coupler comme garniture, 4 bottes, de 52 chaque,

En tout 20 bottes

832 rouettes.

208

1040 rouettes.

Le millier de rouettes à flotter, garni de ses bottes à coupler, se vend, sur les bords flottables de l'Yonne et de la Cure, 18 à 21 fr.; le millier de petites rouettes, 3 fr. 50 c. à 4 fr.

Un bois susceptible d'être rouetté peut produire,

savoir :

4re classe: rouettes à flotter et à cou

pler par 51 ares 7 cent.,

[blocks in formation]

4 milliers.

3 idem.

2 idem.

1 idem.

[blocks in formation]

Les petites rouettes s'exploitent en majeure partie par les rouettiers maraudeurs, qui se les procurent dans les bois de coudriers et tendres, en brins sur souches et de pied; cependant on en fait aussi dans ceux

que

d'où l'on tire les autres rouettes, mais qui ne sont pas en aussi bonne qualité, n'étant souvent prises dans les branchettes et résidus des premières (*). Un propriétaire soigneux de ses bois doit lui-même faire exploiter ses rouettes et les vendre quand elles sont faites, pour prévenir, autant que possible, le dégât que les rouettiers intéressés ou maladroits pourraient causer dans ses taillis, quand surtout ils sont jeunes (audessous de 9 ans) et en essences de charme et bouleau.

On ne doit permettre le rouettage que dans les taillis bien venants et fourrés, et où l'on ne peut attaquer les principales lances des taillis; c'est pourquoi nous avertissons les propriétaires qu'un rouettage bien ordonné ne doit s'opérer que sur les lances ou tiges qui sont surabondantes, en outre sur les bois traînants et parasites que le temps fait périr.

Le mieux serait de ne les prendre qu'en branches et essences nuisibles, ce qui arrive rarement parce qu'elles ont bien moins de qualités que sur souches et en brins de pied.

Le rouettage à temps utile et soigné est un premier élagage qui peut, en beaucoup de localités, payer les frais du garde, et qui, loin d'être contraire au produit du bois, le nettoie et aide à la végétation.

Néanmoins nous ne sommes partisan de cette première exploitation qu'autant qu'on prendra rigoureusement les précautions que nous venons d'indiquer pour prévenir souvent un dommage qui aurait pour la superficie et le fond même les plus funestes effets. (*) Voir aux planches, no 12 et 13.

CHAPITRE VI.

DES AMÉNAGEMENTS.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

L'art des aménagements consiste à multiplier les revenus, en assurant leur continuité, et à exploiter les bois en temps utile, c'est-à-dire avant qu'ils entrent en décrépitude.

Plus le sol est pauvre, plus la maturité de la production arrive tôt.

La maturité des arbres s'annonce par la diminution de leur accroissement. Quand l'accroissement cesse, la décrépitude commence.

Nous conseillons donc les aménagements annuels, biennaux ou triennaux, en un mot le plus petits possible à tous les propriétaires, même à ceux qui n'ont que 20 arpents de bois, parce que, sauf quelques exceptions de localités ou d'arrangements domestiques, on se trouve, en général, très-bien d'un aménagement quelque étroit qu'il soit, c'est-à-dire qu'il est toujours utile de se créer des revenus correspondants à ses dépenses; à moins qu'on ne constitue une pièce de bois en caisse d'amortissement pour éteindre une dette en capital, ou pour

former une dot à un enfant. Hors ces cas, un propriétaire a un grand intérêt à mettre ses bois en coupes réglées : la vie de l'homme est ordinairement si courte, qu'il ne faut pas ajourner ses jouissances, surtout celles des produits forestiers, dont le besoin,et pour les choses de première nécessité, est de tous les instants. Admettons même, par supposition et comme exemple, un propriétaire qui n'aurait en tout que dix arpents de jeunes taillis, dépendants d'un domaine habité par lui, ou à une journée de sa demeure en ville. Ce bois, s'il est en bon sol, peut être divisé en vingt coupes de 50 perches, ou 25 ares chaque, à vingt ans d'âge; ainsi ce serait seulement un demi-arpent par an, ou un arpent tous les deux ans. Mais, sur un fonds maigre ou de gravier, qui, à 12 ans, ne pousse plus, ou fort mal, il y a un avantage réel à couper le bois de 10 à

15 ans.

Dans cette classe, sur un aménagement à 10 ans, on aurait un arpent par an, et à 15 ans 75 perches (37 ares 50 cent.); la coupe, en définitive, serait plus ou moins forte, suivant la division qu'on en ferait, pour être exploitée à 10, 15, 18, 20 ans et plus : tous les ans, ou à deux, trois ou quatre années d'intervalle.

Dans notre opinion particulière, nous préférons les coupes annuelles, parce que le propriétaire y trouve de nombreuses ressources, notamment de pouvoir prendre, chaque année, son chauffage, des échalas et des perchettes pour ses vignes et son jardin; enfin tous les bois nécessaires pour ses instruments aratoires et ses autres, besoins.

Avec un seul bûcheron, il fera sa petite coupe, et, s'il en a plusieurs, il en aura un de choix qui veillera sur l'exploitation, pour une faible rétribution de 5 à 10 francs par mois.

Plus la coupe sera petite, plus il sera facile au propriétaire de choisir ses réserves, d'après ses besoins, la nature du sol et les localités, et d'en sortir, sur les chemins, les produits avant le 15 avril.

Si la coupe produit au delà des besoins du propriétaire, il vendra ce qui ne lui sera pas nécessaire, et pourra souvent en retirer, sa provision faite, plus ou, au moins, autant qu'un marchand de bois lui aurait donné de la totalité, attendu qu'un marchand ayant à faire supporter ses frais de surveillance, qui sont presque aussi considérables sur une faible coupe que sur une grande, ne se dérangera pas pour un trop modique bénéfice, et, par les détails qui vont suivre, nous prouverons qu'un propriétaire, par sa position immuable, a plus de chances pour faire gagner une exploitation de bois qu'un marchand. D'un autre côté, dans une coupe importante, un propriétaire, quel qu'il soit, a un puissant intérêt à conserver tous les jeunes brins de semis ou volières bien venants, en hêtre surtout (voir notre chapitre sur la coupe au furetage); ce qu'on ne peut faire en vendant à un marchand exploitant, attendu que ces bois, souvent gros comme une forte baguette, ne pourraient pas supporter la marque du propriétaire. Ces jeunes réserves, toutes d'espérance, sont alors sans importance; mais, vingt ans plus tard, elles forment les

« PreviousContinue »