cours et seront appréciés tôt ou tard, nous n'en doutons pas; mais le mal serait qu'on les comprît lorsqu'il ne serait plus temps d'apporter un remède salutaire à la manière brutale avec laquelle nos plus belles forêts sont exploitées.

De nos considérations dans l'intérêt général, nous avons passé à l'intérêt particulier, en engageant de notre mieux tous nos lecteurs, forestiers, propriétaires et marchands de bois, enfin quiconque s'occupe de la partie des bois, à accorder à notre œuvre, dans son entier, l'attention sérieuse et suivie dont elle a besoin pour être comprise; nos nombreux chapitres, nos calculs, nos divisions et subdivisions se liant entre eux et s'expliquant mutuellement nous insistons donc pour supplier ceux qui voudront apprécier les vrais principes forestiers de ne pas nous lire légèrement ou partiellement; il faut d'abord en prendre une connaissance complète sans se rébuter des répétitions fastidieuses et longues, mais indispensables au néophyte forestier; puis, quand on possède bien l'ensemble, on revient avec moins de dégoût aux chapitres des spécialités, particulièrement quand on a besoin de s'en occuper. Nous osons donc affirmer, en résumé, que les forestiers et propriétaires de bois, lorsqu'ils se seront suffisamment pénétrés de ce que nous leur démontrons, pourront, sans effort, soigner leurs bois comme leurs jardins, les améliorer au moyen de dépenses légères qui, loin d'en diminuer les revenus, les augmenteront, s'ils sacrifient, par exemple, deux ou trois francs par arpent, en fossés, plan

tations et autres frais de conservation; ce sera pour récolter de 50 à 100 francs à la coupe suivante (quinze ou vingt ans après): où trouver un aussi bon placement de fonds si ce n'est en bois?

En définitive, nous ne nous dissimulons pas qu'un travail entrepris sur d'aussi larges bases que le nôtre ne laisse nécessairement beaucoup à désirer. L'étude, l'expérience, la pratique, une parfaite connaissance de la matière, nous ont assurément bien servi; mais, en général, quelles que soient la puissance des vues, l'abondance des idées, la facilité de rendre tout ce qu'on sent fortement, même tout ce qu'on veut dire, il ya néanmoins des bornes que l'on ne franchit pas dès la première course; nous le sentons comme le sentiront nos lecteurs : aussi espérons-nous qu'ils nous viendront en aide par leurs idées nouvelles d'amé→ liorations et des rectifications qu'ils pourraient désirer dans une seconde édition, leur déclarant, sans réti– cence aucune, que nous accueillerons avec la plus vive reconnaissance tous les renseignements qu'ils voudront bien nous adresser, que nous les réunirons et coordonnerons avec tout ce que nous aurons pu recueillir nous-même d'ici à la publication nouvelle que nous pourrons être appelé à faire, si, ainsi que nous nous en flattons, nous sommes secondé, dans notre entreprise, par un succès mérité, et qu'on réponde franchement et sans arrière-pensée à nos vues de réforme et d'amélioration.

FIN DU PREMIER VOLUME.