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Nous ferons remarquer, en outre, que le revenu élevé de la Seine, de la Seine-Inférieure et de Seine-et-Oise tient à ce que les aménagements ont au moins 30 ans et à ce qu'on coupe annuellement dans les forêts des environs de Paris quelques parties en futaies de 120 à 150 ans, et beaucoup de gaulis de 50 à 60 ans.

D'après les revenus que nous venons de signaler, pris sur les principaux points de la France, nous pensons que nos évaluations sont plutôt au-dessous qu'au-dessus de leur véritable valeur, particulièrement en ce que les ventes faites par l'État, qui ont servi de base aux produits ci-dessus, occasionnent d'énormes frais, et qu'il y a presque toujours accord entre les marchands pour acheter les coupes à bas prix; d'où il résulte que les quatre cinquièmes, au plus, de leur prix véritable entrent dans les caisses publiques; d'après cet aperçu, on jugera donc si nous avons exagéré les produits des bois exploités avec industrie sur les meilleures bases d'exploitation sans déduction des frais de garde-vente et du bénéfice marchand qui est ordinairement de 10 à 12 0/0..

Nous admettons encore qu'on exploitera ses bois soi-même ou par un garde exploitant; un propriétaire, nous allons le dire, de nouveau, a infiniment plus d'avantage qu'un marchand; celui-ci n'a rien de certain et parcourt autant de pays qu'il a d'exploitations; le propriétaire, au contraire, étant à demeure fixe, obtient d'abord des ouvriers de choix, ensuite une diminution sur les prix d'exploitation,

et se fait en plus un achalandage qui lui vaut un bénéfice de 10 à 15 0,0, en lui assurant, en outre, plus efficacement la rentrée de ses ventes, le temps et la continuité lui faisant apprécier ses consommateurs, qui, à leur tour, s'attachent à lui.

Afin d'expliquer pourquoi, dans nos évaluations d'exploitations, nous avons opéré spécialement sur la première classe du bois, nous dirons que, se trouvant fournie de beaux taillis et de grands arbres, cette classe nous offrait plus de moyens de faire apprécier la justesse de nos calculs, et en même temps de nous mieux faire comprendre. Les propriétaires des deuxième, troisième et quatrième classes, en prenant pour base les exemples de la première, pourront se fixer sur la valeur de leurs coupes en diminuant les produits en nature et en raison de leur classe.

Notre travail, en résumé, est un tarif ou plutôt une crémaillère que les propriétaires de forêts lėveront ou baisseront suivant l'essence, la qualité et la position de leurs superficies de bois pour en apprécier le prix.

Les bois de l'État, du Roi, des Princes et des grandes fortunes, en général, sont loin d'atteindre, il est vrai, les revenus que nous annonçons, encore bien que l'opinion vulgaire les considère comme les mieux administrės; ce sont, au contraire, après ceux des petits propriétaires de buissons et traces, les plus mal cultivés et qui rendent le moins à cause de leurs aménagements mal entendus et souvent trop vieux, notamment par la routine meurtrière des

quarts de réserve toujours sur les mémes fonds, et aussi par l'ignorance et l'incurie de la plupart des officiers forestiers qui sont par trop imbus de cette fausse maxime, que ce qui vient en dormant n'a besoin de surveillance qu'à l'égard du maraudeur seulement, et nullement d'intelligence pour venir en aide à la végétation; premier principe forestier qu'ils ne saisissent pas, nous n'osons dire, à cause de sa simplicité, mais bien par suite de leur insouciance.

(Voir, vol. 1er, ce que nous disons des devoirs des agents forestiers, p. 166 et 339.)

CHAPITRE II.

CHARBONNAGE, CHARBON ET HOUILLE.

L'usage du charbon est fort ancien. Théophraste nous apprend que les Grecs de son temps (il y a plus de 2000 ans) en faisaient une grande consommation. Julien, successivement proconsul et empereur, s'en servit à Paris et faillit en être asphyxié. En Espagne ainsi qu'en Turquie, en Égypte, en Chine et, en général, dans les pays chauds, montagneux, inaccessibles aux voitures et déboisés, on en emploie beaucoup. Les villes de Rosette et du Caire le tirent de la Syrie et s'en approvisionnent en le faisant transporter à dos de chameaux. A Paris, c'est en été qu'on en consomme le plus, notamment à l'époque de la récolte des petits pois. Le charbon alors fait presque exclusivement l'office de bois, et ce dernier, dans les fourneaux de cuisine et de forges, ne peut suppléer au charbon.

Le charbon est de première nécessité dans les contrées où il n'y a que des fourneaux ou brasiers, au lieu de cheminées, pour se chauffer.

Ce combustible, par sa siccité, est incorruptible; c'est pour cette raison qu'on le place souvent sous des bornes comme indication impérissable, et générale

ment en vue de s'assurer de la durée d'un pieu ou de tout autre bois qui doit séjourner en terre; alors on le carbonise, en soumettant à l'action du feu la partie qui doit rester dans la terre,

SECTION PREMIÈRE.

FACON ET DIMENSION DES CORDES A CHARBON.

La corde de charbonnage ou à charbon varie suivant les pays. Nous admettrons pour base de nos calculs celle qui est le plus en usage en France et comme terme moyen des mesures de cette marchandise, qui, d'après l'ordonnance de 1669, est de 8 pieds de couche (2 mètres 599 mil.), 4 pieds de hauteur (1 mètre 299 mil.), 2 pieds de largeur (650 mil. ); 64 pieds cubes, 2 stères 370 millistères. Prix, 4 à 8 francs la corde, suivant la position et la qualité.

LA CORDE DU BERRI ET NIVERNAIS.

8 pieds de couche (2 mètres 599 mil.); 4 pieds 2 pouces de hauteur (1 mètre 353 mil.); 2 pieds 6 pouces de largeur (812 mil. ); 83 pieds 4 pouces cubes (3 stères 086 mil.); 75 pieds (2 stères 277 mil.) si la bûche n'a que 27 pouces de longueur. Prix, 3 à 6 francs.

EN BOURGOGNE (Yonne et Aube).

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8 pieds de couche (2 mètres 599 mil.); 5 pieds de hauteur (1 mètre 624 mil.); 1 pied 10 2 pieds de largeur, 23 pouces, terme moyen

pouces

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