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légèrement fichées provisoirement en terre au devant de sa mise.

La mise élevée à sa hauteur, il la soutient de ses genoux, quand il faut placer les 2 chantiers de dessus, qu'il introduit dans les anneaux des simples coupières déjà liées aux 2 chantiers de dessous; ladite mise, ayant une dimension convenable en hauteur, pour que les chantiers de dessus fassent levier et un peu de résistance même, en fermant la première mise par 2 rouettes dites à flotter ou de tête; cette résistance en assure la solidité: il faut souvent, outre tout le poids du corps du flotteur, recourir à la coopération de ses aides pour faire arriver les chantiers de dessus au niveau qui leur est nécessaire.

Après une première mise, on en fait 6 de même dimension, puis 2 autres petites de la largeur d'une bûche, environ 4 pouces (11 centimètres), appelées acoulures, ainsi que nous en avons déjà parlé, p. 299.

Ces petites mises sont faites pour qu'en cas d'avarie on ne puisse être exposé qu'à perdre 4 ou 8 pouces. de bois (11 à 22 centimètres), au lieu de 26 pouces (71 centimètres), dont une mise entière se compose, etaussi pour rend re la branche plus solide.

Après les deux rouettes placées sur les encoches des deux têtes de chantiers de dessous et de dessus, ayant un double croisé qui présente deux anneaux où chaque chantier est introduit, s'appelant simples coupières, on emploie, à la fin de la première mise et pour la clore, la rouette à flotter ou rouette de tête, qui se croise

d'un seul tour et se ferme de même; ensuite celles d'acoulures, comme ayant plus à souffrir, doivent être plus fortes et se lier par un double tour à leur extrémité formant rosace.

Les simples coupières ont de 18 à 24 pouces (492 à 650 millimètres) de long, suivant la hauteur du flottage, de même les rouettes dites de tête et d'acoulures.

Toutes ces rouettes placées, on rogne les chantiers de dessus à 6 ou 7 pouces (16 à 19 centimètres) de la dernière acoulure, et celui de dessous à 1 pouce, seulement pour que la rouette ne s'échappe pas (3 centimètres). Les chantiers de dessus, surpassant la dernière mise ou acoulure de 6 pouces (16 centimėtres), servent à encadrer les coupons ensemble et à leur nivellement.

Le flotteur, dans son travail, doit avoir les têtes de chantiers à sa gauche, l'empilage des mises se faisant de gauche à droite, toujours en suivant, afin d'avoir plus de facilité pour l'arrangement du bois dans les mises et acoulures, et, particulièrement, pour les lier en se mettant à cheval sur les chantiers de dessus, afin de mieux comprimer et consolider ses mises.

La hauteur à donner aux mises est en raison de celle de l'eau et suivant la profondeur des rivières, ou selon que le bois est plus ou moins bien flottant.

Sur l'Yonne jusqu'à Cravant c'est depuis 14 pouces jusqu'à 22 (37 à 60 centimètres). Une branche de bois présente la figure de deux échelles de 14 pieds 6 pouces (4 mètres 70 centimètres environ), placées

sur le côté, parallèlement à 3 pieds (1 mètre environ) de distance en largeur et d'une profondeur de 14 à 22 pouces, dont les roulons, enfin, sont à 26 pouces l'un de l'autre, sauf les deux derniers roulons qui ne sont qu'à 4 ou 6 pouces au plus, entre lesquels le bois est logé le plus à l'étroit possible; cette comparaison et ces désignations doivent être d'autant mieux senties, que nos premiers essais de flottage, ainsi que nous l'avons dit, ont été faits avec des échelles dont on remplissait le vide des roulons avec du bois. Quand on débâcle un train dont on n'a pas coupé les simples coupières et les rouettes de tête, et qu'on tire de l'eau, les chantiers de dessus avec ceux de dessous, enlevant tout à la fois sur la voiture de perches, rien ne présente mieux une échelle, à l'aide de laquelle même on pourrait monter facilement, en liant préalablement les rouettes de tête ou échelons aux chantiers par de petites

rouettes.

Le premier coupon d'un train achevé, ainsi que la première branche du second coupon, qui a besoin,' dans la construction, de l'appui de la quatrième branche du premier coupon, les coupières du flotteur placées sur le premier coupon, on introduit aussitôt les chantiers de nage dans la première mise des coupons de tête, ainsi que dans ceux de queue; la tordeuse en même temps place des chantiers appelés traversins sur chaque extrémité du coupon, croisant avec ceux des mises, attachés par 16 rouettes à flotter, 8 sur chaque ; 3 autres chantiers sont mis éga

lement en croix par le petit compagnon (*), savoir : Le premier à partir de la première mise, le second à la troisième, le dernier à la cinquième; ils sont liés par 24 petites rouettes. Tous ces chantiers qui donnent de la consistance au train une fois bien liés, à mesure que les coupons, en cet ordre, arrivent à l'eau, le conducteur et le petit compagnon s'en emparent; alors le flotteur n'a plus rien à y faire, si ce n'est, dans les eaux basses, d'aider à pousser les assemblages de coupons au fil de la rivière.

Le conducteur réunit successivement les coupons par les coupières qu'il y a placées pendant le flottage des coupons, et ce à l'aide de petites bûches appelées habillots, introduites dans les anneaux des coupières faisant levier et qu'il lie sur les chantiers par de petites rouettes.

Ensuite il fortifie ses coupons de tête et de queue de 6 chantiers mis en double sur trois points, et les garnit de 16 cordeaux bridés avec des habillots liés, ainsi que nous venons de le dire.

C'est aux coupons de tête ou labourages qu'on établit ces chantiers courbés, appelés nages, espèce de plastron bridé en dessous par un chantier de traverse appelé fermure. (Voir f. 36 et 37.)

Une nage, partie fort importante du train, est un chantier ou lance de bois vert ployé, dont la tête est placée au premier rang de la première mise; ce chan

(*) Le jeune compagnon est un élève de conducteur en trains, âgé, assez ordinairement, de 9 à 15 ans, fils ou parent du conducteur, qui reçoit, pour son travail, et un voyage de 12 lieues, 15 fr.

tier est maintenu à une élévation de 20 à 22

pouces

(54 à 60 centimètres) par une bûche appelée fausse nage, sur laquelle il s'appuie et forme un arc-boutant, lequel, en lui donnant la courbure inclinée qui lui est nécessaire, sert de base et d'appui à la véritable nage, à l'aide de laquelle le train est dirigé à coups de perches d'Avallan. (Voir fig. 6.)

Les labourages ou coupons de tête s'établissent presque toujours en bois léger, particulièrement en tremble, bouleau et peuplier, qu'on se trouve heureux, quelquefois, d'échanger pour du bois dur; ces proues de trains ne sauraient être trop flottantes, et on ne saurait non plus les rendre trop solides, ayant à supporter les plus rudes chocs aux passages des pertuis, des ponts et des racles, où ils labourent graviers et rives, c'est ce qui les fait appeler labourages.

A ce complément de l'arrangement d'un train, nous allons indiquer l'emploi et les dimensions des rouettes ou harts qui entrent dans sa composition.

Les grandes coupières pour lier les coupons de tête ont 30 à 32 pouces de longueur (81 à 86 centimètres), celles d'intérieur de 26 à 28 pouces (71 à 76 centimètres); les cordeaux ou anneaux pour les labourages ou coupons de tête de 11 à 13 pouces de diamètre (30 à 34 centimètres), et 16 pouces lorsqu'ils sont allongés par l'habillot (42 centimètres),

Le flotteur n'emploie que la rouette à flotter, la tordeuse de même ; le petit compagnon, les petites rouettes pour lier les 3 chantiers de traverse par coupon et les habillots; le grand compagnon, les rouettes à

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