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1815.

«En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signé et y ont apposé le cachet de leurs armes.

« Fait à Paris, le 20 novembre, l'an de grace 1815.

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Signé RICHELIEU, Metternich, RAZUMOWSKY, CAPO-
D'ISTRIA, CASTLEREAGH, HARDEMBERG, HUMBOLDT,
WELLINGTON, WESSEMBERG.

« Article séparÉ, et stipulé avec la Russie seulement. Sa Majesté très chrétienne reconnoît, à l'égard de sa majesté l'empereur de Russie, en sa qualité de roi de Pologne, la nullité de la convention de Bayonne bien entendu que cette disposition ne pourra recevoir d'application que conformément aux principes établis dans les conventions désignées dans l'article IX du traité de ce jour.

« Le présent article séparé aura la même force et valeur que s'il étoit inséré mot à mot au traité de ce jour. Il sera ratifié, et les ratifications en seront échangées en même temps.

«En foi de quoi les plénipotentiaires ont signé.»

Suivent les mêmes signatures que ci-dessus.

Les conditions de ce traité nous parurent très onéreuses, et l'étoient en effet. Elles excitèrent de longues et vives réclamations, sur-tout de la part des libéraux et des militaires (1). Mais avant de les juger au fond, et

(1) Lorsque le temps, qui calme toutes les passions, aura calmé celles des militaires et des libéraux, ils ne seront plus si disposés à rejeter sur les royalistes et les causes de la guerre et les conditions du traité de paix, qui mit un terme à ses désastres.

pour savoir jusqu'à quel point nous avions droit de nous en plaindre, ne conviendroit-il pas d'examiner de sang-froid et de bonne foi les charges que nous avions imposées nous-mêmes aux vaincus, lorsque nous dictions des lois à l'Europe, et de faire entrer dans cet examen l'esprit turbulent qui continuoit d'agiter sourdement la France, et contre lequel les alliés, dans leur intérêt, devoient prendre des sûretés?

Il seroit encore bon de comparer ces mêmes charges avec celles que nous imposèrent les Anglois par le traité de Bretigny, après la bataille de Poitiers.

Par le traité de Bretigny, la France fut obligée de payer la rançon de son roi moyennant trois millions d'écus d'or (1), et six belles provinces.

Par le traité de Paris de 1815, c'est le roi qui a payé la nôtre, qui l'a payée avec de grosses sommes d'argent, il est vrai, mais sans livrer de provinces, et sans donner d'autres garanties que des gages temporaires.

1815.

FIN.

(1) L'écu d'or, sous le roi Jean, valoit 22 sous 6 deniers; cette monnoie étoit d'or fin, de 60 au marc, et vaudroit aujourd'hui 13 francs 40 centimes.

TABLE

DES ÉPOQUES ET SOMMAIRES

CONTENUS DANS CE VOLUME.

CINQUIÈME ÉPOQUE.

DIX-HUIT BRUMAIRE, OU LE CONSULAT. Depuis la nomi-
nation de Buonaparte au consulat jusqu'à son installa-
tion au trône impérial,

Véritables causes de la révolution,

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