| e Polo, de Rubruquis, de Plano Carpini, en faisant connaitre le Cathay, ou la Chine, la Tartarie, ou le nord et le centre de l'Asie, ouvrirent un vaste champ à la géographie. Les cosmographes d'Occident, sans cesser de se modeler sur ceux de l'Orient, ou des Arabes, cherchèrent à perfectionner leurs cartes et à les rendre plus complètes. A ce geare de cartes, où la géographie orientale se trouve mêlée à celle des peuples anciens et modernes d'occident, appartiennent celle quia été gravée dans le recueil des historiens de Bongars; la carte manuscrite collée sur bois de la bibliothèque de Paris; le planisphère d'Andrea Bianco; surtout celui de Fra-Mauro, dans la bibliothèque Saint-Marc de Venise, et enfin le globe de Martin Behaim. Dans quelques points ces monumens géographiques sont supérieurs à Édrisi et aux Arabes; dans d'autres ils leur sont inférieurs. carte de Ribero, dressée en 1529 pour l'usage de l'empereur Charles-Quint *. Plusieurs autres cartes de ce genre, qu'il serait trop long d'indiquer, se trouvent dans diverses bibliothèques publiques ou particulières de l'Europe. Ces grands travaux hydrographiques montrèrent bientôt combien les cartes des Arabes et des cosmographes d'occident, des xiv et xv siècles, étaient grossières et insuffisantes; combien, malgré ses imperfections, Ptolémée leur était préférable. Alors on conçut une vive admiration pour cet auteur, et la découverte de l'impression et l'invention de la gravure servirent à en multiplier les éditions; on y ajouta toutes les découvertes modernes. Pendant une grande partie de la durée du xvIe siècle, Ptolémée devint le seul livre usuel de géographie; on y joignait les cartes modernes, dont on construisait les côtes d'après les cartes nautiques manuscrites, et le reste d'après des voyages ou des documens récemment obtenus. Mais en assujétissant les cartes nautiques à la projection de Ptolémée, les géographes éditeurs de cet ancien les défigurèrent étrangement; de sorte qu'on n'a qu'une idée très imparfaite des progrès des découvertes si, à l'étude des diverses éditions de Ptolémée, on ne joint pas celle des globes, des cartes nauti | 4o Mais bientôt la prospérité commerciale de Venise, de Gênes, de Florence, de Pise, donna un grand élan à la navigation. On construisit des cartes nautiques où les côtes étaient dessinées avec une grande précision, et où la position de chaque lieu se trouvait déterminée par le croisement des lignes destinées à montrer les directions des rumbs de vents; les uns partant duques ou portulans, des cartes du monde centre de la carte, et d'autres de différens points d'une circonférence tracée de ce centre sur les limites de la carte, de manière à former une multitude de triangles, propres à déterminer les positions relatives des lieux entre eux, et avec le trajet parcouru par les vaisseaux. Les progrès de l'astronomie, l'invention de la boussole, la découverte du Nouveau-Monde, vinrent donner à ce genre de carte une grande perfection, ainsi que le démontrent un portulan manuscrit sur vélin de la mer Méditerranée, provenant de la bibliothèque de Jean Vincent Pinelli; la carte hydrographique du monde, également sur vélin, dressée par Juan de La Cosa, le plus habile pilote de Christophe Colomb; deux monumens géographiques d'une grande importance, que possède l'auteur de cet article: à quoi il faut ajouter la grande et des cartes particulières de certaines contrées; ouvrages manuscrits ou gravés des plus habiles hydrographes et géogra phes de ce siècle, prodigieux par l'impul sion donnée au génie de l'homme dans les arts, comme dans les sciences et particulièrement dans la géographie. Malheureusement ces diverses cartes n'ont été ni recueillies avec soin ni comparées entre elles, et il en résulte que les principaux points de l'histoire des découvertes géographiques, chez les modernes, est encore obscure et embrouillée **. L'édition de Ptolémée d'Ulm, 1486, renferme déjà les premières cartes gra (*) Ueber J. Ribero's alteste Weltcharte von M. C. Sprengel, 1795, in-8°. (**) Rien ne le prouve mieux que les efforts faits par le savant Humboldt pour jeter quelque lumière sur cet obscur chaos, dans son Histoire critique de la découverte de l'Amérique, dont il n'a encore para que le commencement. 1 la première mappemonde moderne, gravée : on y voit dessinées les découvertes, si récentes alors, faites dans le Nouveau-Monde, carte importante sur laquelle nous croyons avoir le premier attiré l'attention des savans*: elle est de Jean Ruysch. Jean Grieninger, imprimeur de Strasbourg, qui le premier a publié des versions latines des lettres d'AméricVespuce, fit paraître en 1522 une édition de Ptolémée, avec une mappemonde, où une portion du Nouveau-Monde récemment découvert, la Guiane, est nommée America. C'est le premier exemple, sur une carte gravée, de cette dénomination, qui s'étendit bientôt à toutes les terres de ce vaste continent et devint populaire. Munster, durant cette époque, eut l'heureuse idée de publier une cosmographie, ou description du monde, séparée de celle de Ptolémée; mais il l'accompagna de cartes plus imparfaites que celles des éditions de Ptolémée publiées de son temps. vées avec les noms modernes; ce sont toutes celles qui avaient paru jusqu'a▴ celles de Prusse, de Suède, de Norvège, lors. Ces deux grands ouvrages excitède Danemark et de Russie, contrées que rent une admiration universelle. Mercal'on regardait alors comme n'ayant pas tor, l'ami et le contemporain d'Ortelius, été connues de Ptolémée; terra extra plus profond mathématicien que lui, mais Ptolemeum posita, dit Nicolas Donis, moins érudit, recueillit aussi en un seul auteur de ces cartes. C'est dans l'édition de corps les diverses cartes qu'il avait fait paPtolémée de Rome, de 1508, qu'on trouveraitre, et ces deux hommes réunis affranchirent enfin la science géographique des langes du moyen-âge et du joug de Ptolémée. Cependant un noble de Venise, Livio Sanuto, voulut, en s'astreignant dans ses descriptions à la méthode rigoureuse de cet ancien, donner les longitudes et les latitudes de tous les lieux inscrits sur les cartes qu'il dressait, et il ambitionna la gloire de devenir le Ptolémée de son temps et de perfectionner par sa méthode les ouvrages d'Ortelius et de Mercator. Mais, avec moins d'érudition que le premier, moins de science mathématique que le second, et de sagacité géographique que tous les deux, il était inférieur à une telle tâche; la mort d'ailleurs l'empêcha de continuer le vaste ouvrage qu'il avait conçu. Il n'en publia que le premier volume (1588) qui renferme des cartes détaillées de l'Afrique, curieuses encore et intéressantes à consulter *** 5o Cependant Ortelius, homme d'une prodigieuse érudition et d'un jugement exquis, réunit toutes les cartes que l'on avait gravées jusqu'à lui; il s'entoura de tous les documens manuscrits; il lut tout ce qui avait été écrit et publié sur la géographie; il sépara soigneusement les notions modernes d'avec celles des anciens, et publia un atlas ou recueil de cartes, sur le même format, de toutes les terres connues du globe. Il en composa un atlas intitulé Theatrum orbis terrarum (1570). Il fit paraitre ensuite un atlas de géographie ancienne intitulé Theatri orbis terrarum parergon, sive veteris geographic tabulæ **. Ces recueils de cartes étaient accompagnés de description's mieux faites et plus savantes que (*) Voyez la Biographie universelle; et nos recherches sur l'intérieur de l'Afrique (**) Bruzen de la Martinière dit dans sou grand dictionnaire géographique qu'Ortelius gravait lui-même ses cartes, et il est dit au con Les Sanson en France, et divers autres géographes des Pays-Bas, de Hollande et d'Allemagne, construisirent des cartes pour les besoins de leur temps; mais leurs travaux furent infertiles pour la science, qui dégénéra entre leurs mains. Leurs cartes n'étaient pas en rapport avec les progrès rapides que faisaient de leur temps l'hydrographie et la géographie astronomique, au moyen des nombreux voyages sur mer et des relevés des côtes exécutés par les marins, et des observations des astronomes envoyés par l'Acatraire dans le catalogue des cartes du prince A. Labanoff (p 20) que les cartes d'Ortelius ont été gravées par Egide Diesth. C'est une double erreur. Ortelius a pris soin lui-même de nous faire connaître le nom de son graveur à la fin de la préface de son Theatrum, q ii se termine ainsi : Vale, et fuere, atque FRANCISCI HOGENBERGI artificiosæ magni, cujus unius ind fatigabili diligentia fere omnes hæ tabulæ cœatæ sunt.» Diesth a été le premier éditeur de l'ouvrage d'Ortelius mais non pas son graveur (***) Voyez mno. article de LIVIO SANUTO dans la Biographie universelle et dans la Vie des personnages célèbres. | Vaugondy, des Buache, des Jaillot, des Mentelle, en France. Ceux-ci et surtout les derniers furent, à l'égard de Guillaume de L'Isle et de d'Anville, inférieurs à ce qu'avaient été les Sanson relativement à Ortelius et Mercator. démie des sciences de Paris, aux frais de Louis XIV, pour déterminer la longitude et la latitude de différens lieux de la terre très éloignés les uns des autres. Toutefois, il est juste de dire que, par leurs livres comme par leurs atlas, les Sanson contribuèrent à populariser la science; mais en Hollande les Blaeuw, et en Allemage les Homann réussirent encore mieux à atteindre ce but, par des cartes gravées avec plus de netteté et dessinées avec plus d'exactitude. 6° Quoique Riccioli par ses savantes discussions, Vendelin par ses tables, Cassini par le planisphère nouveau qu'il essaya de tracer sur le pavé de l'Observatoire de Paris, eussent démontré aux géographes l'énormité des erreurs de leurs cartes, ils ne les corrigeaient pas, parce qu'il fallait pour cela refondre le système entier de la géographie et soumettre tout à une nouvelle critique. Guillaume de L'Isle eut ce courage; il fut pour Ortelius et Mercator ce que ceuxci avaient été pour Ptolémée. D'Anville, qui succéda immédiatement à de L'Isle, trouva les grandes bases du système géographique moderne posées avec autant de savoir que d'habileté; mais en achevant ce vaste édifice de la science, d'Anville porta une telle perfection dans tous les détails, il déploya une telle sagacité dans ses travaux, qu'il semble plus que tout autre justifier la singulière définition que Buffon donnait du génie, qui n'était, selon lui, qu'une aptitude à la patience. 7° Les grandes découvertes de Cook, qui nous révélèrent l'existence d'un troisième monde, le monde maritime, et les savans travaux de Rennell sur l'Inde, semblèrent, quelques années après la mort de d'Anville, donner à l'Angleterre le sceptre de la géographie. Du moins, il faut l'avouer, la carte de l'Indoustan de Rennell, son atlas du Bengale, la grande mappemonde d'Arrowsmith, les cartes du nord de l'Amérique et du GrandOcéan, certaines cartes publiées par Faden, Anglais, mais ouvrage d'un Français nommé de la Rochette, homme très habile, sont des travaux bien supérieurs, tant en eux-mêmes que pour les progrès de la science, à ceux des Robert de Encyclop. d. G. d. M. Tome V. Mais tandis que la France semblait décliner sous le rapport des cartes de géographie générale, elle prenait le premier rang pour la géographie particulière et topographique. La grande carte de France de Cassini, et la carte dite des Chasses, ont été en Europe les premiers modèles en ce genre et sont encore les plus considérables et les plus parfaites qui existent. La nouvelle carte de France, refaite avec tant d'exactitude et gravée avec une si grande perfection; les belles cartes du dépôt de la marine; enfin les atlas des voyages récens des Français dans le Grand-Océan, placent les ingénieurs géographes et hydrographes, et les graveurs de cartes, en France, au premier rang de ceux dont l'Europe peut se glorifier. Dans ces derniers temps on a publié en Angleterre de belles cartes de la Méditerranée, des côtes peu connues de l'Afrique (fruit de plusieurs années de travaux du capitaine Owen). Ces cartes, et la mappemonde de Gardner, et les belles cartes géographiques et nautiques qui accompagnent les voyages en Asie, en Amérique, dans l'Inde, dans la presqu'île au-delà du Gange, démontrent que par leur position les Anglais sont à portée de publier les cartes qui renferment les matériaux les plus neufs et les plus importans pour l'avancement de la science. On doit leur rendre cette justice qu'ils mettent un louable empressement à user de leurs avantages à cet égard; mais en même temps l'intérêt de la vérité nous force à dire que leurs productions hâtives, depuis la mort de Rennell, n'ont pas la perfection de plusieurs de celles que l'on voit paraitre sur le continent, et que leurs géographes sont inférieurs, pour le savoir et la critique, à ceux d'Allemagne et de France; que même leurs cartes ne soutiennent pas toujours la comparaison, non-seulement avec celles de ces deux pays, mais même de l'Italie, sous le rapport de l'exactitude et d'un dessin propre à bien figurer tous les accidens 2 du terrain. Pour preuve de ces assertions nous citerons pour l'Allemagne le beau globe preumatique de Grimm (Berlin, 1832), accompagné d'une notice *; les cartes d'Asie de M. Berghaus, accompagnées d'une savante analyse **; la carte d'Allemagne que M. Reymann publie à Berlin, commencée en 1806, et dont les dernières feuilles offrent des progrès si remarquables dans l'art de figurer sans confusion les plus petits détails d'un sol accidenté *** : cette carte se composera de 342 petites feuilles; il y en a 126 qui ont paru. Pour l'Italie, nous mentionne-criptions, une traduction grecque du pé pas plus de rapport avec la civilisation romaine. La politique égoïste de cette cité et sa haine profonde pour tout ce qui n'était pas elle-même, l'avaient rendue odieuse à tous les peuples. Elle était comme en dehors de l'humanité, et l'observation pénétrait rarement jusque dans son sein. De là le silence qui a succédé à la destruction de ses monumens; les souvenirs périrent avec eux parce qu'ils n'étaient conservés qu'au sein même de la ville détruite. Nous n'avons plus guère que quelques médailles, des ins rons la carte de la Toscane, en 4 feuilles, publiée en 1830 par Giovanni Inghirami; le duché de Parme, en 9 feuilles, publié en 1828 par l'institut géographique de Milan; la Lombardie enfin, mise au jour en 1833 par l'état-major autrichien. Quant à la France, nous citerons les 24 feuilles qui ont déjà paru de la nouvelle carte de France; les 15 feuilles des anciens départemens de la rive gauche du Rhin; la carte de Corse en 8 feuilles; celle de la Morée et plusieurs autres. Les belles cartes hydrographiques des Beautemps-Beaupré, des Freycinet, des Duperrey, des d'Urville, des Gauthier, des Laplace, des Roussin, des Berard; puis enfin les grandes cartes d'Amérique et l'atlas de Brué, trop tôt enlevé à la science; les travaux nombreux de M. Lapie, ses globes, ses atlas, et surtout sa Turquie d'Europe, en 16 feuilles, son Égypte, en 2 feuilles, ses Iles-Britanniques, en 6 feuilles, sa régence d'Alger, en 2 feuilles, sa Russie d'Europe, en 6 feuilles. Toutes ces productions remarquables démontrent qu'en géographie, comme dans beaucoup d'autres branches des sciences exactes et historiques, les Français n'ont rien à envier aux autres peuples. W-R. riple de Hannon, puis les traités conclus avec Rome et Philippe de Macédoine, et enfin quelques fragmens du livre de Magon sur l'économie rurale, que nous retrouvons épars dans les auteurs romains. Voilà tout ce qui nous reste sur cette grande nation; mais la Grèce et Rome, bien qu'elles ne nous entretiennent pas de Carthage de manière à présenter une histoire suivie de ses institutions, nous instruisent cependant assez pour que des recherches consciencieuses, des rapprochemens ingénieux recomposent un ensemble satisfaisant, et, si nous ne pouvons porter nos regards sur Carthage même, du moins le reflet de sa gloire brille encore sur les monumens romains. CARTESIANISME, v. DESCARTES. CARTHAGE. La langue, les mœurs, la religion de Carthage différaient essentiellement de la langue, des mœurs et de la religion de la Grèce et n'avaient (*) Erleuterung zu dem pneumatisch-portativen Erd-Globus, Berlin, 1832. (**) Asia, Sammlung von Denkschriften in Beziehung auf die Geo-und Hydrographie dieses Erdtheils von Heinrich Berghaus, Gotha, 1832. (***) Cette carte se composera de 342 petites feuilles, dont 126 seulement ont paru. Les Phéniciens, les plus anciens navigateurs, avaient créé des établissemens sur la Méditerranée depuis plusieurs siècles, quand Tyr, l'une de leurs cités les plus florissantes, fonda Carthage qui devait les surpasser toutes én prospérité. Les premières colonies en Numidie remontent à 1490 ans avant J.-C.; Tartessus, Gades, Hispalis s'élevèrent en Espagne les unes après les autres, et bientôt le nombre des villes phéniciennes dépassa 200. Ce qui attirait principalement les commerçaus, c'était l'exploitation des mines d'or et surtout d'argent, qui pendant plus de mille ans encore enrichirent Carthage. Les Phéniciens occupèrent les Baléares, la Sardaigne, la Sicile, les contrées à l'ouest de la Petite-Syrte, et ils poussèrent leurs conquêtes commerciales jusque sur la côte occidentale de l'Afrique. Carthage, d'abord colonie, se déclara bientôt indépendante. Elle était du nom bre de ces colonies auxquelles donnè- | d'Astarté. Sicile et soumit à sa patrie une partie de l'ile; mais ayant été vaincu en Sardaigne par les habitans qu'il voulait soumettre, il fut exilé, ainsi que ce qui restait de son armée, usage barbare qui se maintint pendant toute la durée de la république. Les bannis voyant que toutes leurs supplications ne pouvaient les faire rappeler, firent le siége de Carthage; ils interceptèrent les communications entre la ville et le pays et mirent la première dans un état de dénument voisin du désespoir. S'étant rendu maître de la ville, Malchus y régna avec une cruauté inouïe. De 550 à 500 il eut pour successeur Magon, que l'on regarde justement comme le fondateur de la puissance de Carthage, parce qu'il y introduisit une discipline sévère et qu'il administra l'état en conscience; il paraît que, jusqu'en 395, sa maison fut dominante : c'est d'elle que sortirent tous les généraux qui soumirent l'Afrique et conquirent la Sicile, la Sardaigne, les Baléares et une partie de l'Espagne. C'est au temps de Magon qu'eurent lieu les événemens les plus mémorables dont l'histoire de cette pé Parvenue en Afrique et soutenue par les Phéniciens qui s'y étaient établis plus anciennement, et surtout par ceux d'Uti-riode fasse mention: telles sont les guer res commerciales contre les Phocéens et les Étrusques, tel est le traité avec Rome et l'établissement de comptoirs sur les côtes occidentales de l'Afrique et de l'Espagne. En Corse, de même qu'en Sicile, les Carthaginois avaient à combattre, outre les indigènes, les colons grecs; car dès l'an 561 avant J.-C. les Phocéens avaient fondé Alalía sur la côte nord-ouest de l'île. Vingt ans plus tard, des Phocéens chassés par les Perses vinrent s'y réfugier et se confondirent avec les premiers colons; mais 5 ans après leur établissement, les Étrusques et les Carthaginois s'unirent contre eux. La flotte combinée de ces deux puissances se composait de 120 galères qui furent battues par les Grecs, dont les forces navales etaient cependant moindres de moitié. L'événement eat lieu l'an 536 avant J.-C.; mais la victoire coûta si cher aux vainqueurs que, comprenant l'impossibilité de soutenir un second choc, ils embarquèrent leurs femmes et leurs enfans et se reu que, Didon obtint des Libyens un terri- Bientôt le commerce attira dans la |