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Rome 680. L'abbé Rozier a cherché à démontrer que le cerisier existait alors dans cette contrée et que l'on ne doit au général romain que l'introduction d'une espèce inconnue avant lui et remarquable par la supériorité de ses fruits.

Quoi qu'il en soit, le cerisier présente une forme arrondie due à la manière dont sont étalés ses rameaux. Les feuilles sont pétiolées et dentelées en scie; les fleurs sont longuement pédonculées et disposées en faisceaux; de même que la plupart des autres plantes de la famille des rosacées, à laquelle il appartient. Son calice est à 5 divisions; la corolle présente 5 pétales; les étamines insérées sur le tube calicinal sont nombreuses. Enfin le fruit est un drupe charnu qui n'est pas recouvert d'un vernis glauque. Ce caractère est presque le seul qui le distingue du genre prunier dans lequel Linné l'avait compris.

quinquina; cette fraude est d'autant plus blâmable qu'elle ne jouit pas de proprié tés fébrifuges. La teinte rose du bois et les veines qu'il présente le font employer par les tourneurs et les ébénistes. Le bois du mérisier est celui que l'on préfère. Le tronc et les branches du cerisier laissent souvent exsuder une gomme que l'on appelle gomme du pays, et que l'on met en usage dans les arts et surtout dans l'apprêt des chapeaux. Cette gomme se compose presque entièrement d'une substance considérée jusqu'ici comme principe immédiat et nommée cérusine. H. A. CÉRISOLLES (BATAILLE DE ). Vers les dernières années du règne de François Ier, la guerre entre ce monarque et son rival Charles-Quint se poursuivait avec d'égales alternatives de revers et de succès; mais l'alliance dont l'Empereur et le roi d'Angleterre venaient de resserrer les nœuds menaçait la France des plus affreuses catastrophes, lorsqu'une vic

On connaît sous divers noms plusieurs espèces de cerisiers; tel est le mérisiertoire inattendue vint tout à coup changer (voy.) dont les fruits servent à préparer la liqueur connue sous le nom de kirschwasser (voy.). Tel est encore le laurier cerise (voy.) dont les feuilles fournissent une eau distillée qui a une forte odeur d'amande amère due à l'acide hydrocyanique. Enfin, le bois de SainteLucie est celui d'un cerisier, le cerisier mahaleb. Les autres espèces de cerisiers sont celles qui produisent les fruits connus sous le nom de cerises, et dont on connaît un grand nombre de variétés et même d'espèces. Les fruits des cerasus caproniana, juliana, duramia sont désignées vulgairement sous les noms de griottes, guignes et bigarreaux. Les améliorations introduites par la culture ont produit un grand nombre de variétés, que nous ne saurions énumérer ici.

C'est avec une espèce particulière de cerise que l'on prépare le marasquin (voy.) à Zara en Dalmatie. On laisse fermenter la pulpe et les amandes, après avoir brisé les noyaux; puis on retire l'alcool par distillation et on y ajoute la quantité de sucre nécessaire.

Les queues de cerise sont employées dans la médecine populaire comme jouissant de propriétés diurétiques. L'écorce du cerisier a été mêlée quelquefois au

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la face des affaires. Le vieux Boutières, parent de Bayard, et comme lui brave et bon capitaine, avait cédé le commandement de l'armée de Piémont au jeune comte d'Enghien, François de Bourbon, à peine âgé de 25 ans, qui arrivait avec des renforts et des instructions précises de la cour. Il avait déjà repris le siége deCarignan (1544), et il était sur le point d'emporter cette place, lorsqu'il apprit que le marquis du Guast (del Guasto), général de Charles-Quint, s'avançait pour faire lever le siége avec une armée plus forte de 10,000 hommes que la sienne. Deux partis lui restaient à prendre lever le siége de Carignan, et perdre, en rentrant en France, tout le fruit des premiers travaux; ou bien, aller au-devant de l'ennemi, l'attaquer, et, même en cas de défaite, lui faire acheter si chèrement la victoire qu'il y laissât une partie des avantages de la campagne. Le comte d'Enghien dépêcha au roi Blaise de Montluc, chargé de ses instructions. Les conseillers de François balançaient à permettre qu'une bataille fût livrée, lorsque la parole fut accordée à Montluc qui peignit avec de si vives couleurs le zèle et l'enthousiasme de l'armée, que le roi, après avoir réfléchi quelques instans, s'é

cria, comme inspiré par le ciel : Qu'ils | tout des vivres en abondance; la ville de combattent! qu'ils combattent !....... Et | Carignan, à qui ils étaient destinés, fut

Montluc retourna porter cette bonne nouvelle à l'armée, emmenant avec lui une foule de jeunes courtisans jaloux de partager la gloire qui attendait le comte d'Enghien. Le vieux Boutières s'était joint à eux, et reçut, en signe de déférence, le commandement de l'aile droite. Les deux armées, cherchant à se tromper mutuellement sur leurs véritables desseins, se rencontrèrent, le dimanche de Pâques, entre Sommariva et Carmagnola, auprès d'un petit village nommé Cerisola (près de Carignan), où le marquis du Guast passa la nuit, et le lendemain on en vint aux mains (14 avril 1544).

L'ennemi occupait le terrain le plus avantageux; mais le comte d'Enghien, par une adroite manœuvre, réduisit son aile droite à une neutralité complète. Pendant ce temps le sire de Boutières, à la tête de la gendarmerie française, renversait les lansquenets qui lui étaient opposés et qui entraînaient du Guast dans leur fuite. Une imprudence de d'Enghien alors menaça de tout perdre. Suivi de tous les jeunes seigneurs qui étaient venus combattre à ses côtés, il se jeta in- | considérément au milieu des vieilles bandes allemandes et espagnoles qu'il traversa deux fois de part en part; mais ce ne fut pas sans y laisser beaucoup de monde. Et lorsqu'il fut arrivé à l'endroit d'où il était parti, il n'y retrouva plus son infanterie auxiliaire qui était en déroute. Dès ce moment, le jeune général ne songea plus qu'à vendre chèrement sa vie, et il eût été réduit à cette fatale extrémité si la cavalerie qui avait vaincu les lansquenets ne fût venue à propos prendre les Impériaux en flanc, et n'eût ainsi décidé le gain de la bataille.

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CÉRITE, voy. CÉRIUM.

CÉRIUM. En visitant la mine de Bastnæs située dans le Westmanland, en Suède, des minéralogistes allemands avaient découvert un minéral remarquable par son poids, qui lui valut le nom de terre pesante de Bastnæs. Jusqu'en 1803 sa nature resta inconnue; mais à cette époque MM. Hisinger et Berzélius trouvèrent par une analyse exacte qu'il existait dans cette pierre un nouveau métal: ils lui donnèrent d'abord le nom de Cérérium, et puis celui de Cerium, dérivés de celui de la planète Cérès, et changèrent en conséquence le nom du minéral en celui de cérite.

En même temps que les deux savans suédois trouvaient un nouveau métal dans la cérite, Klaproth y annonçait l'existence d'une terre nouvelle qu'il nomma ochroïte et qui n'était autre chose que le sesqui-oxide de cérium. L'histoire de ce métal est peu avancée, aussi n'est-il employé à aucun usage. On n'est pas encore parvenu à l'obtenir en assez grande quantité pour faire les essais convenables, et cela tient essentiellement à sa rareté d'une part, et de l'autre à son mode de préparation beaucoup trop compliqué. En effet, il faut prendre du sulfure de cérium et le chauffer dans un courant de chlore gazeux. Le chlore s'unit au cérium pour former du chlorure de céLes Impériaux laissèrent, dit-on, rium, et en même temps au soufre, pour 12,000 hommes tant tués que blessés former du chlorure de soufre qui se désur le terrain et près de 3,000 prison- gage avec l'excès du chlore, s'il y en a. niers. Les Français, malgré les calculs En second lieu, on fait passer de la vamensongers de quelques historiens, dupeur de potassium sur le chlorure de cérent y perdre au moins 3,000 hommes. rium et par la même raison que le chlore Le butin fut considérable. Les vain- s'est emparé du soufre dans le premier queurs trouvèrent dans le camp de del cas, il s'empare ici du potassium, et Guasto de grosses sommes d'argent, des comme il n'est pas volatil, il reste dans canons, des corselets de soldats et sur-l'appareil avec le cérium mis à nu. Puis

pour produire une plus complète illusion; l'histoire montre cependant que ces procédés étaient familiers aux anciens. Dans les temps modernes, on a fait quelques tentatives plus ou moins heureuses pour modeler en cire des portraits de grandeur naturelle, qu'on colorait ensuite le plus exactement possible, et auxquels des yeux d'émail fidèlement imités, des cheveux et un costume convenable donnaient une ressemblance remarquable, mais que l'immobilité rendait presque désagréable. Tout le monde a vu, à Paris, le cabinet de Curtius où toutes les célébrités contemporaines, tant

on jette toute la matière dans l'alcool faible qui dissout le chlorure sans agir sur le cérium; il suffit alors de le retirer et de le sécher dans le vide. Ainsi obtenu, ce corps est d'un brun chocolat foncé qui devient métallique par le frottement. Chauffé à l'air, il s'enflamme avant d'être arrivé au rouge, brûle avec vivacité et passe presque au même instant de l'état de protoxide à celui de deutoxide. Il est difficile de le conserver dans son état de pureté, car il décompose l'eau contenue en vapeur dans l'atmosphère et ne tarde pas à s'oxider, en laissant dégager l'hydrogène. On conçoit, à plus forte raison, que, projeté dans l'eau, il doive lui enle-militaires que civiles, figuraient côte à ver son oxigène. Le cérium n'a pas encore été trouvé à l'état natif. Il existe en Suède, 1o combiné avec l'oxigène, la silice et l'oxide de fer, ce qui constitue le sesqui-oxide silicifère de cérium ou la cérite; 2o uni à l'acide pyrorthytrique et à l'yttria. On rencontre aussi cette mine au Grænland; mais elle renferme en outre de la chaux et de l'alumine. Généralement, les arts ne peuvent point profiter des corps qui s'altèrent aussi facilement à l'air libre, et nous verrons dans des articles subséquens tels que POTASSIUM et SODIUM, que celui-là n'est pas le seul. V. Journal de chimie de Gehlen. V. B.

CÉROMANTIE, voy. DIVINATION. CEROPLASTIQUE. On appelle ainsi l'art de modeler en cire; mais ce mot ne désigne qu'imparfaitement le fait qu'il doit représenter, puisqu'il s'agit de l'art d'imiter avec de la cire diversement colorée, soit les traits de personnes, soit divers objets naturels. On sait que l'on fait en cire les modèles de petites pièces de sculpture destinées à être coulées en bronze ou exécutées en marbre, de même que pour celles qui sont volumineuses on emploie de l'argile. Le mot de céroplastique est encore inexact en ce que ce n'est pas seulement de cire, mais bien de compositions diverses qu'on se sert pour produire les objets d'art dont il est question, et qu'on doit aussi distinguer de la peinture à la cire dont on doit parler au mot ENCAUSTIQUE.

On ne saurait fixer l'époque où l'on voulut, pour la première fois, combiner le relief de la sculpture avec les couleurs,

côte avec les personnages de l'histoire ancienne, soit sacrée, soit profane. Curtius et ses imitateurs ne se bornèrent pas à des figures isolées : ils formèrent des groupes quelquefois assez habilement composés et qui présentaient les scènes historiques les plus propres à piquer la curiosité et à stimuler les passions politiques. Un des grands obstacles à l'effet qu'ils voulaient produire était l'exiguité du local, d'où résultait un pêle-mêle et des contrastes souvent bouffons. Plus tard, le perfectionnement alla jusqu'à imprimer à ces figures quelques mouvemens, nécessairement uniformes; cependant tout cela n'a guère abouti qu'à des collections bonnes pour amuser un instant les gens du peuple, et l'art y a peu gagné.

Mais si la céroplastique a toujours plus ou moins complètement échoué lorsqu'elle a eu la prétention de reproduire la vie et les passions, elle a pris une large revanche lorsqu'elle s'est bornée à l'imitation fidèle des objets inanimés. Dans ce genre elle règne sans partage, et la sculpture et la peinture doivent lui céder le pas. Les travaux les plus importans de ce genre ont eu pour objet la reproduction de préparations anatomiques, à une époque où les dissections étaient difficiles; les premiers essais furent bientôt suivis d'améliorations rapides, et l'on peut dire que de nos jours cet art a atteint à un point de perfection qu'il semble impossible de dépasser. On a également fait, par ce procédé, des fruits d'une vérité remarquable, et dans ces derniers temps

même on a exposé des fleurs d'une beauté et d'un fini surprenant. Peu de substances, en effet, pouvaient aussi bien que la cire offrir la consistance convenable pour recevoir et conserver toutes les formes possibles, revêtir toutes les couleurs imaginables, et présenter au besoin une surface mate ou brillante pour imiter toutes les productions de la nature.

On a cherché à substituer à la cire une matière plus solide; mais il a fallu sacrifier quelques-uns de ces avantages, et les pièces en cire l'emportent toujours pour le coup d'œil. D'ailleurs on trouve une large compensation dans la possibilité de toucher les pièces sans craindre de les détériorer, comme cela est nécessaire pour l'étude; et c'est là le mérite des préparations de M. Auzoux dont nous avons parlé à l'article ANATOMIE

ARTIFICIELLE.

Les procédés de cet art sont simples, mais ils exigent une grande délicatesse et une attention minutieuse. On emploie toutes les fois qu'on peut le moulage, puis on coule de la cire sur laquelle on applique ensuite les couleurs. Lorsqu'on ne peut pas mouler, on a recours au modelage qui exige plus de temps; on peut d'ailleurs multiplier les épreuves. La matière qu'on emploie est un mélange de cire, de résine et de térébenthine dans diverses proportions.

d'origine, etc. Les certificats d'origine
étaient surtout d'une grande importance
au temps du système continental (voy.)
où l'on était tenu de prouver que les mar-
chandises qu'on voulait introduire dans
l'empire français ne provenaient pas de
l'Angleterre. Le mot certificat est em-
ployé, dans le langage officiel, surtout
dans les deux sens suivans.
. S.

CERTIFICAT DE CAPACITÉ. Il en est délivré un, dans les facultés de droit, aux étudians qui, après avoir suivi le cours de législation criminelle et de procédure civile et criminelle, dont la durée est d'un an, ont été examinés sur cette partie de l'enseignement et trouvés capables. D'après la loi du 22 ventôse an XII, nul ne peut être admis à exercer la profession d'avoué s'il n'a obtenu ce certificat. Les inscriptions prises dans le but de parvenir à son obtention ne peuvent jamais compter pour le baccalauréat ou la licence en droit.

CERTIFICAT DE VIE. C'est un acte destiné à constater l'existence d'une personne, et par lequel le fonctionnaire public compétent atteste que cette personne était vivante et s'est présentée devant lui tel jour.

Le propriétaire d'une rente viagère n'en peut demander les arrérages qu'en justifiant de l'existence de celui sur la tête duquel elle a été constituée; il en est de C'est en Italie que, vers le xvII° siècle, même de quiconque veut exercer tout on commença à cultiver la céroplastique; autre droit soumis à la condition de plusieurs villes possèdent des cabinets ex- l'existence du créancier ou d'un tiers; trêmement curieux, composés de pièces mais le Code civil n'ayant point déteranatomiques ainsi imitées, et cet art avait miné de mode particulier pour cette jusdéjà rendu célèbres plusieurs artistes aux tification, elle peut avoir lieu par la reXVII et XVIIIe siècles, parmi lesquels fi- présentation d'un certificat de vie spégure le célèbre Fontana. En France, Lau- cial ou d'un acte authentique prouvant monier de Rouen, Pinson et principale- que la personne dont l'existence doit ment Dupont ont produit des chefs-d'œu-être constatée a figuré dans cet acte et vre. On a surtout admiré les pièces d'anatomie pathologique de ce dernier et sa curieuse collection des symptômes de la maladie siphylitique. Voy. CIRE. F. R.

CERTIFICAT, pièce qui certifie, qui rend compte d'une chose (certiorem facere). Ce mot est diversement employé dans la vie ordinaire, dans les affaires, dans les loges maçonniques, etc. On a les certificats de conduite ou de mœurs, d'indigence, de capacité, de carence,

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était par conséquent vivante au moment où il a été passé. Les certificats de vie sont ordinairement délivrés par les notaires et avec les formalités prescrites pour les actes notariés; ils peuvent l'être également par les présidens des tribunaux de première instance et par les maires des chefs-lieux où sont établis, soit ces tribunaux, soit les souspréfectures, mais seulement, quant à ces maires, pour les citoyens domiciliés

tous temps les philosophes et formèrent l'objet de longues et arides discussions.

dans l'étendue de la commune (loi du 6 mars 1791). Ceux qu'on exige des titulaires de rentes viagères ou pensions sur l'état doivent être conformes au modèle annexé au décret du 21 août 1806, et délivrés, savoir: dans le département de la Seine, par tous les notaires indistinc-blement le vrai d'avec le faux. Il en fut tement, et, dans les autres départemens, par les notaires certificateurs. E. R.

Les CERTIFICATS DE CIVISME Ont été, pendant la révolution, comme une condition de repos et presque d'existence pour les citoyens. Ils étaient délivrés par l'autorité municipale, sur l'attestation et la signature de 8 antres citoyens déjà certifiés eux-mêmes. Il fallait, en 1794, l'autorisation préalable des comités révolutionnaires, ou celle des sociétés populaires. Tout Français qui n'avait pu obtenir un certificat de civisme, se trouvait nécessairement compris dans la nombreuse classe des suspects; et c'était un motif d'arrestation, qui trop souvent menait à l'échafaud. Plus tard, les certificats de civisme furent remplacés par les cartes de civisme ou cartes de sûreté | qu'on délivrait encore dans les premières années du consulat.

Quel que fût le système que l'on adoptât pour s'assurer de la vérité, chaque école consacra un principe fixe au moyen duquel elle prétendait discerner infailli

de cette question comme de toutes celles qu'on agitait en métaphysique: elle ouvrit une vaste carrière à l'esprit de système, ou à de brillantes théories. Mais quand il s'agit d'appliquer cette pierre de touche dont chacun réclamait la découverte exclusive, on fut forcé d'en avouer l'insuffisance et l'inexactitude; on avait cru s'être tracé le chemin de la vérité, et on vit que l'on pouvait encore s'égarer dans le labyrinthe de l'erreur. Cette incertitude détermina quelques philosophes à abandonner la recherche de la vérité, et passant brusquement d'un extrème à l'autre, comme cela arrive quand on se laisse entraîner par l'esprit de système, de ce que la recherche de la vérité était difficile, ils en conclurent qu'elle était impraticable, que rien n'était démontré, ni même susceptible de l'être; qu'on ne pouvait rien définir, ni Les CERTIFICATS DE RÉSIDENCE furent rien affirmer, qu'en un mot, douter de long-temps en usage, pour constater tout était le parti le plus sage. Tel fut qu'on n'était point émigré; et tous les l'adage consacré par la philosophie sceppensionnaires de l'état devaient les four-tique dont Pyrrhon, disciple d'Anaxarnir périodiquement avant de rien rece- que, fut le créateur. voir.

V-VE.

CERTITUDE. Ce mot a deux acceptions. Il s'applique à la proposition à laquelle l'esprit a donné son adhésion: dans ce cas, la proposition est certaine. Dans un autre sens, il s'agit des motifs qui agissent invinciblement sur l'esprit et le déterminent à adhérer à une proposition parce qu'elle lui parait certaine : c'est sous cette dernière acception que nous devons considérer ici la certitude.

Nous aurons donc à examiner 1° quels sont les moyens de parvenir à la certitude; 2° quels sont les différens degrés de force de la certitude acquise, ou quels sont les motifs de crédibilité (voy. ce mot).

Ces deux questions, dont on apprécie aisément l'importance, puisque la réalité des connaissances acquises et à acquérir repose sur elles, occupèrent de

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Diverses écoles adoptèrent le principe fondamental du scepticisme; mais dans l'application qu'elles en firent elles se montrèrent plus ou moins sévères. De même parmi nos philosophes des derniers siècles, Jer. Hirnhaym, Sanchez, Lamothe Le Vayer, Dan Huet, P. Bayle, partisans du doute méthodique, se renfermèrent dans des limites plus ou moins étroites; l'appliquèrent, les uns à l'étude de la philosophie, d'autres à la théologie; quelques-uns l'étendirent même aux connaissances qui sont du domaine de la physique. Ils ne s'accordèrent pas davantage sur le moyen auquel ils devaient donner la préférence pour arriver à la certitude. Alors, comme de nos jours, les matérialistes voulurent que le témoignage des sens fût le seul critérium de la vérité, système maintenant très accrédité et qu'a en vain essayé de combattre M. de la Mennais

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