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du mont Argée. Un sol volcanique y est
hérissé de petits cônes de pierre ponce
et de porphyre, où furent creusées an-
ciennement un nombre infini de tombes.
Ce sont là les 20,000 pyramides dont a
parlé Paul Lucas : le fait était regardé
comme un mensonge jusqu'à M. Texier,
qui examina la géologie de cette contrée.
Quant aux autres villes de Césarée, il
suffira de dire qu'Anazarba, sur le Py-
rame, dans la Cilicia campestris, avait
ce nom,
mais que son nom primitif a
prévalu; car on l'appelle encore Anzaṛ-
ba; que la ville d'Iol, capitale de la
Mauritanie césarienne, avait pris le nom
de Césarée; enfin qu'on appelle ainsi en
latin l'île de Guernesey, sur les côtes de
la Normandie.
D-G.

CÉSARIENNE (OPERATION), beaucoup plus connue sous ce nom que sous les dénominations plus exactes peut-être d'hystero-tomo-tokie (enfantement par la section de la matrice), et de gastro-hystéro-tomie (section de l'estomac ou du ventre et de la matrice), qui entraine une idée inexacte.

elle, comme tant d'autres découvertes, un présent du hasard. Quoi qu'il en soit, il est probable qu'elle était connue et pratiquée avant Jules César, qui en aurait pris son nom, au lieu de le lui avoir donné, comme on le croit vulgairement (voy. l'art. suivant). Au fait, on ignore l'époque précise où cette opération fut inventée, et les traces fugitives qu'on en trouve dans la fable et dans les écrivains de l'antiquité ne peuvent autoriser que des suppositions dont nous devons nous abstenir. Il est presque certain qu'on n'y avait pas recours du temps d'Hippocrate et de son école, si l'on réfléchit qu'il considérait comme mortelles toutes les plaies des organes renfermés dans le bas-ventre.

C'est à partir du xv1° siècle (1520) que l'opération césarienne est entrée d'une manière absolue dans le domaine de l'art; mais on y a rarement recours, d'abord, parce qu'en effet les accouchemens, en général, peuvent se terminer sans un pareil secours, et parce que dans les cas où l'opération serait indiquée, on n'a pas le courage de la proposer et de l'entreprendre à temps. C'est par cette dernière raison que nous voyons cette opération réussir à peine une fois sur trois. Qu'attendre en effet d'une femme dont les forces sont épuisées par de longs efforts qui ont, de plus, disposé à l'inflammation les parties sur lesquelles on doit opérer, et d'un enfant qui a subi toutes les conséquences d'un travail pénible et prolongé? L'opération césarienne faite à temps, c'est-à-dire au moment où la dilatation suffisante du col annoncerait la terminaison prochaine du travail, chez un sujet bien conformé, réussirait à coup sûr dans le plus grand nombre des cas. Il y a lieu de croire que ceux qui ont réussi jusqu'à deux fois chez la même femme ont pratiqué d'après ces principes.

Il est des cas dans lesquels l'étroitesse du bassin est telle que, non-seulement l'accouchement par les voies ordinaires et par les seules forces de la nature est complètement impossible, mais que la dilatation même produite par la section de la symphyse du pubis (voy. SYMPHYSEOTOMIE) et l'écartement des os du bassin, qui en est le résultat, sont encore insuffisans pour que l'enfant puisse franchir les détroits du bassin. Dans des conditions semblables et à une époque qu'on ignore, un chirurgien, guidé par des connaissances anatomiques assez exactes, tenta d'aller chercher l'enfant dans la cavité de l'utérus en incisant ses parois, après avoir divisé celles du bas-ventre. Il faut croire que le succès suivit la première opération, puisqu'elle fut réitérée et qu'elle a pris place dans Nous sommes loin de conseiller de la pratique régulière de la chirurgie et multiplier ces sortes d'opérations, mais de l'obstétrique. Peut-être aussi cette opé-nous pensons qu'il faut savoir se résigner ration tentée, même par des personnes à de dures nécessités. Précisons donc bien étrangères à l'art de guérir, pour ame- les circonstances où il faut se servir de

ner à la lumière un enfant resté vivant cette cruelle ressource. Elle est applicadans le sein de sa mère morte en appa- ble, de l'avis unanime des accoucheurs rence, et qui, revenue de sa léthargie, exercés, lorsque le petit diamètre du aurait survécu à ce périlleux essai, fut-bassin a moins de 15 lignes; quand ce

diamètre est de 18 à 24 lignes, si l'on ne veut pas sacrifier l'enfant; si le bassin, ayant une largeur suffisante, des conditions particulières rendent impraticables la version, l'application du forceps et la section de la symphyse; enfin, lorsqu'une femme ayant péri de mort violente ou succombé à une maladie, on a l'espoir de sauver l'enfant. Et cette espérance ne doit pas être trop tôt abandonnée, puisqu'on a des exemples d'enfans vivans extraits du sein de la mère 48 heures après sa mort. Mais aussi ne faut-il pas procéder légèrement et sans précaution à l'hystéro-tomie même chez une femme morte; car la mort peut n'être qu'apparente, et l'on cite des femmes qui ont donné signe de vie sous le couteau du chirurgien.

Quelles que soient les circonstances où l'opération césarienne ait été résolue, voici les procédés les plus généralement adoptés. Une grande incision est faite soit à la partie moyenne du ventre, du nombril à la partie inférieure, soit sur le côté en se dirigeant obliquement vers le pubis, soit enfin longitudinalement et la téralement. Cela fait, l'opérateur écarte ́ les intestins qui se présentent d'abord et va chercher la matrice, qu'il incise, suivant les uns, à sa partie moyenne et en long, suivant les autres, dans la même direction et en bas, suivant d'autres enfin à la partie latérale et inférieure, au niveau du col ou même du vagin. L'enant alors est extrait avec facilité, et après lui l'arrière-faix; la matrice revenue sur le-même oblitère la plaie qu'elle a subie. Quant à celle des parois abdominales, quelques points de suture suffisent pour la réunir lorsqu'il ne survient point de péritonite. Mais, probablement par les causes qui ont été signalées plus haut, cet accident est des plus fréquens et il est presque constamment mortel. Souvent même on n'a pas la consolation de conserver l'enfant, qui lui-même a succombé pendant le travail. F. R.

CÉSARS. Le nom de Jules César devint une dignité chez les empereurs romains, même alors qu'ils furent devenus étrangers à la famille Julia. Celui d'Auguste se perpétua de même. Souvent l'un et l'autre titre se réunissaient sur la mème tête; mais le plus souvent, le titre d'Au

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guste était donné à l'empereur qui régnait, et celui de César au prince qui était appelé à la succession de l'empire. Claude ne prit le titre de César que quand il fut empereur; Vitellius le refusa d'abord, et l'accepta ensuite; Domitien fut proclamé César comme fils de Vespasien; Adrien donna ce titre à Commode qu'il adoptait; les fils de Marc-Aurèle furent nommés Césars; Pertinax refusa ce titre pour son fils; Sévère le donna successivement à Caracalla et à Géta, et tous les empereurs suivans qui eurent des fils en firent autant. Le titre allemand de la dignité impériale, Kaiser, n'a pas d'autre origine, d'autant qu'il y a des inscriptions anciennes dont l'orthographe est tout-à-fait conforme (Kaisar)*. Les étymologistes se sont beaucoup exercés sur ce nom : selon les uns, il rappelie l'opération douloureuse qu'il fallut faire à la mère du premier qui le porta ( Quod cæso mortuæ matris utero natus sit); selon les autres, César signifie qu'il était né avec une belle chevelure (cæsaries). Il en est aussi qui veulent que celui qui le premier mérita ce nom ait tué un éléphant de sa main: or, un éléphant, disent-ils, s'appelle césar en langue punique ou mauresque. Enfin on rappelle encore qu'il avait les yeux bleus (oculi cæsii). Toutes ces pauvretés démontrent de plus en plus combien il y a d'absurdité à vouloir fonder des faits sur des mots. P. G-Y.

CESSION (politique). Ce mot, en diplomatie, sert à désigner l'abandon d'une province, d'un canton ou d'une ville, fait par une puissance à une autre puissance. Cet abandon peut être volontaire ou forcé, suivant que les deux puissances procèdent dans leur intérêt commún (par voie d'échange ou de vente, par exemple), ou que l'une d'elles est contrainte par les armes de céder à l'autre ce qui convient à celle-ci. Dans l'un et l'autre cas, la cession se fait par un traité, où elle est formellement stipulée, avec toutes ses conditions. La prise de possession par les armes n'est qu'une occupation militaire. Le traité seul et l'acte

(*) On a dit quelquefois que le mot russe tsar (et non pas czar) avait la même origine; mais les Russes font une distinction entre tsar et tsésar

(César), tsarevitch et tsesarevitch. Cette distinction sera expliquée à l'article Tsan. J. H. S.

formel de renonciation constituent la cession.

tenu, vis-à-vis de lui, de sa dette envers le défunt; mais, réciproquement, il peut répéter ce qu'il a dépensé propter hereditatem, et ses créances contre le défunt. Dans le cas de vente d'un droit litigieux, celui contre lequel il a été cédé peut s'en

Celle-ci peut encore être totale ou partielle; absolue ou avec réserve de certains droits; avec ou sans espoir de retour, etc. Il n'y a presque pas un traité conclu à la suite d'une guerre, qui ne contienne quel-faire tenir quitte par l'acquéreur en lui que cession. La cession se fait quelquefois par simple intérêt de famille dans cette circonstance, elle a presque toujours lieu à titre onéreux pour celui qui l'accepte. A. S-R.

CESSION (droit), contrat par le quel l'une des parties transporte à l'autre, moyennant un prix ou gratuitement, une créance ou autre droit mobilier ou immobilier. La cession est une vente si elle est faite moyennant un prix, et une donation si elle a lieu à titre gratuit. Dans l'un et l'autre cas, tont ce qui est dans le commerce peut être l'objet de ce contrat, quand l'aliénation n'en est pas prohibée par une loi particulière.

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remboursant le prix réel de la cession, les frais et les intérêts du prix, à moins que la vente n'ait été faite: 1° à un cohéritier ou copropriétaire du droit cédé; 2o à un créancier en paiement de så créance; 3° au possesseur de l'héritage sujet au droit litigieux.

Si la cession est à titre gratuit, il doit en être passé acte devant notaire, à peine de nullité; si elle est à titre onéreux, elle peut avoir lieu par acte authentique ou sous seings privés, et même verbalement; mais, dans ce dernier cas, elle ne peut être prouvée par témoins quand la chose cédée excède la somme ou la valeur de 150 francs. E. R.

CESSION DE BIENS. On nomme ainsi l'abandon qu'un débiteur, hors d'état de payer ses dettes, fait de tous ses biens à ses créanciers pour éviter leurs poursuites.

La cession est parfaite entre le cédant et le cessionnaire par leur seul consentement sur la chose et le prix, et la déli-' vrance s'opère entre eux par la remise du titre. Le cessionnaire est saisi, à l'égard du débiteur, par l'acceptation de ce dernier; mais à l'égard des tiers il n'est saisi que par la signification de la cession faite au débiteur ou par l'acceptation du débiteur, si elle a eu lieu par acte authentique. En conséquence, si, avant la signification ou l'acceptation,le débiteur payait le cédant, il serait valablement libéré; et si les créanciers du cédant faisaient saisir entre les mains du débiteur la créance transportée, ils seraient préférés au cessionnaire, sauf toutefois le recours de celui-ci contre le cédant. La vente d'une créance en comprend les accessoires, tels que caution, privilége et hypothèque; le cédant doit garantir l'existence de la créance au moment de la cession, même quand elle est faite sans garantic, à moins que le droit ne soit vendu comme liti-propriété aux créanciers; ceux-ci acgieux; mais il ne répond pas de la solvabilité du débiteur.

Celui qui vend une hérédité sans en indiquer en détail les objets doit scrupuleusement garantir sa qualité d'héritier et rembourser à l'acquéreur tout ce qu'il a tiré de la succession. Il est même

La cession de biens est volontaire ou". judiciaire: la première est celle qui est volontairement acceptée par les créanciers et dont les effets sont réglés par les stipulations du contrat intervenu entre eux et le débiteur; la seconde est un bénéfice que la loi accorde au débiteur malheureux et de bonne foi, auquel il est permis, pour avoir la liberté de sa personne, de faire en justice l'abandon de tous ses biens à ses créanciers (Cod. civ., art. 1268). Pour être en droit de forcer ses créanciers à accepter la cession, le débiteur doit abandonner la totalité de ses biens; il peut seulement retenir les choses déclarées insaisissables par la loi. Le jugement d'admission à la cession de biens n'a pas pour effet de conférer la

quièrent simplement le droit de faire vendre les biens, meubles et immeubles de leur débiteur, et d'en percevoir les revenus jusqu'à la vente. De son côté, le débiteur se trouve déchargé de la contrainte par corps à laquelle il pouvait être soumis, mais il n'est libéré que jusqu'à

vase cylindriqne de métal, placé dans la galerie du collége romain, représente des détails qui ne sont point dans Valerius Flaccus. On y voit Amycus lié à un arbre par Pollux, après avoir été vaincu dans ce terrible combat. Minerve, Castor et un Argonaute assistent au spectacle de la vengeance que commence à exercer le vainqueur. La Victoire lui apporte le prix de son triomphe: ce sont des bandelettes et une couronne. Les bras de Pollux et

concurrence de la valeur des biens abandonnés ; et dans le cas où ils auraient été insuffisans, s'il lui en survient d'autres, il doit en faire l'abandon, jusqu'à l'entier acquittement de ses dettes. La loi détermine les formalités à remplir par celui qui réclame la cession judiciaire et veut que sa demande soit communiquée au ministère public. Les créanciers ne peuvent, nonobstant toute convention contraire, refuser cette cession; toutefois il est interdit aux tribunaux d'y admettre les étrangers, les stellionataires, les banqueroutiers frauduleux, les condamnés pour cause de vol ou d'escroquerie, et les personnes comptables, tuteurs, administrateurs et dépositaires.

La cession de biens a, dans tous les temps, entraîné une sorte de tache pour ceux qui y avaient eu recours. Un arrêt de réglement du parlement de Paris, du 26 juin 1582, tombé en désuétude longtemps avant la fin du siècle dernier, obligeait les débiteurs admis au bénéfice de cession, sous peine d'être réintégrés dans la prison, à porter un bonnet ou chapeau vert qui devait être fourni par les créanciers; et, de nos jours, l'art. 903 du Code de procédure porte, à leur égard, la disposition suivante: « Les noms, prénoms, profession et demeure du débiteur seront insérés dans un tableau public à ce destiné, placé dans l'auditoire du tribunal de commerce de son domicile, ou du tribunal de première instance qui en fait les fonctions, et dans le lieu des séances de la maison commune. » Si le débiteur est un failli, semblable insertion doit être faite dans un tableau placé dans la salle de la Bourse.

E. R.

CESTE, gros gantelet de cuir dont les anciens athlètes se servaient dans leurs exercices. Son nom latin cœstus vient du verbe cædo, je bats, je frappe. On trouve, dans plusieurs auteurs, la description du combat du ceste. Virgile, dans l'Énéile, a chanté celui d'Entelle et Darès (v, 369. Il y est aussi question du combat d'Hercule avec Eryx qui a donné son nom au mont Eryx en Sicile. Valerius Flaccus, dans les Argonautiques (1v, 160), a décrit celui de Pollux et d'Amycus, roi de Bébrvcie, qui défiait tous les voyageurs et faisait périr ceux dont il était vainqueur. Un'

celui que l'on voit du malheureux Amycus sont armés du ceste. On en pourra voir parfaitement la forme sur ce monument qui est gravé dans l'histoire de l'art de Winckelmann (éd. de Jansen, tome II, liv. v, pl. 1). On ne voit nulle part cette armure aussi distinctement représentée que sur un bas-relief de la villa Aldobrandini. Le ceste y a la figure d'un gant garni de doigts qui ne descendent pas jusqu'aux ongles; il est fendu dans la main; le bout de ce gant, vers le coude, est garni en dessous d'une peau de mouton avec la laine, et le tout est attaché par des courroies. Autour de la main et au-dessus des articulations des doigts, il y a une autre courroie d'un cuir épais qui fait plusieurs révolutions sur elle-même et qui est ensuite attachée par des courroies plus minces. Le dessin de ce ceste sert de vignette à plusieurs chapitres de la description des antiquités d'Herculanum.

Il y avait plusieurs espèces de cestes. Les meiliques étaient fort anciens: ce n'était qu'un réseau de cuir dont on s'enveloppait la main. Les imantes indiquent des courroies de cuir de bœuf cru et dur, garni de métal, dont on se couvrait le bras jusqu'au coude. Le nom de myrmekės (fourmis), donné à d'autres cestes, indiquait peut-être que leurs coups causaient de violentes cuissons. Les spheræ n'étaient probablement que des espèces de pelotes qu'on tenait à la main, pour s'exercer dans les gymnases. Les athlètes, pour garantir les tempes et les oreilles des coups du ceste, couvraient leur tête d'une calotte nommée amphotide, qui était d'airain et doublée de drap..

Une belle statue de Pollux, dans le Musée royal, le représente avec les avantbras et les poings armés du ceste (no 218). On sait que ce fils de Léda était invincible

prosaïques, sont moins remarquées au théâtre, où le débit de l'acteur doit donner de la variété aux vers et dissimuler la cé sure; mais dans les compositions faites pour être lues, il est difficile qu'elles ne blessent pas toute oreille qui a conservé le sentiment de l'harmonie. M. O.

à l'exercice du pugilat. Cette statue est
gravée dans le Musée des Antiques de
Bouillon, vol. III. Elle était dans la villa
Borghèse, stanza 4, no 5. Une main armée
du ceste est représentée sur les médailles
de Smyrne, ville d'Ionie. Un bas-relief du
Musée de Bouillon (n°736) représente des
jeux dans lesquels un athlète a été vaincu
dans l'exercice du ceste.
D. M.

CÉTACÉS. Le mot cetus (znτos) désignait jadis d'une manière assez vague les plus grands animaux marins. Son dérivé cétacés ne s'applique plus aujourd'hui qu'aux animaux composant le dernier ordre des mammifères; néanmoins, c'est encore dans cette tribu que l'on trouve les géans de la création actuelle. On s'étonne d'abord de ne pas voir rangés parmi les poissons des animaux habitant le même élément, ayant par cela même avec eux tant de points d'analogie. Mais cette analogie cesse si, d'un examen superficiel des formes extérieures, on

CESURE. Ce mot, dérivé du verbe latin cædere, couper, désigne en effet cette coupure, ou ce repos suspensif qui doit séparer les deux parties d'un vers, après un certain nombre de syllabes. Peu gênante dans les vers grecs et latins, où elle peut porter indifféremment sur toutes les syllabes d'un mot, la césure est, ou du moins était, une loi beaucoup plus sévère de la poésie française, en exigeant toujours sur une syllabe finale un repos non-seulement pour l'oreille, mais pour le sens. Dans les vers alexan-passe à l'étude de l'organisation intime, drins, ou de douze syllabes, elle doit se trouver après la sixième, et après la quatrième dans les vers de dix syllabes ou de cinq pieds, Ceux de quatre pieds et au-dessous n'ont point de césure.

Dans le vers de cinq pieds la césure est moins apparente et peut même être changée souvent de place. Dans l'alexandrin, qu'elle partage entre deux hémistiches égaux, son uniformité est parfois fatigante. Le talent et le goût peuvent toutefois remédier à cet inconvénient. Racine surtout y a réussi, et nous en avons cité précédemment plusieurs exemples (voy. vers ALEXANDRINS). Voltaire a été moins heureux dans l'emploi de cè mètre : la monotonie du rhythme a nui aux beautés poétiques de sa Henriade. En revanche, personne n'a su mieux que lui accoupler les vers de cinq pieds et en varier le mouvement.

La césure est aujourd'hui fort peu respectée par plusieurs des poètes de la nouvelle école, qui s'affranchissent de ses lois toutes les fois qu'elles les contrarient. Ces deux vers d'une parodie qui n'a rien de chargé peuvent donner l'exemple de toute la tolérance qu'ils s'accordent sur ce point:

Madame, puisque ce—fou ose reparaître,
Voulez vous que je le-jette par la fenêtre?
Ces licences poétiques, d'autres diront

et particulièrement à celle des appareils de la génération ou de la circulation. En effet, les cétacés s'accouplent, et la femelle met bas, après dix mois de gestation, un ou deux petits vivans, qu'elle allaite en les tenant embrassés contre elle à l'aide de ses nageoires. D'un autre côté, quoique habitans des mers, ces mammifères sont obligés de venir respirer à la surface; et s'ils peuvent plonger pendant plus ou moins de temps, quelques espèces même au-delà d'un quartd'heure, sans être asphyxiés, cela tient au plus ou moins de capacité de leurs poumons, assez amples pour leur permettre de faire, en quelque sorte, provision d'air atmosphérique. A cette nécessité de venir respirer au-dessus de l'eau devait correspondre une disposition, particulière dans l'orifice qui donne entrée à l'air; car si cet orifice eût été, ainsi que chez les mammifères terrestres, situé à l'extrémité du museau, les cétacés eussent été obligés, pour accomplir l'acte de la respiration, de se placer dans une direction verticale, manœuvre dont on sent tous les inconvéniens. C'est donc sur le point le plus élevé de la tête, et de manière à ce qu'elle se trouve au-dessus du niveau de l'eau, qu'est placée l'ouverture de l'évent; c'est ainsi qu'on nomme un conduit en communication avec le larynx,

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