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une proie, ils consument, dans une stupide insensibilité, une vie qui, pour plusieurs, doit être de plus d'un siècle. Quoiqu'on trouve des cétacés sous toutes les latitudes, tous n'habitent pas indifféremment les diverses parties du globe. Le climat, le genre de nourriture propre à telle ou telle région, déterminent ces circonscriptions d'espèces dans le règne animal. Cuvier établit deux familles dans cet ordre: celle des herbivores (lamantin, dudong, steller), et celle des souffleurs, ainsi nommés parce qu'ils rejettent avec bruit par leurs évents l'eau qu'ils ont avalée (dauphin, narwal, cáchalot, baleine etc.; voy. ces mots). C. S-TE.

CÉTINE, matière particulière qu'on extrait du blanc de baleine, qui en est formé en très grande partie, et dans lequel elle est combinée avec une huile qui la tient en dissolution. Elle est blanche et nacrée, insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool, tandis que les huiles et l'éther la dissolvent très bien. Elle est fusible et essentiellement combustible. Voy. BLANC DE baleine. F.R.

et par lequel le cétacé lance, à l'aide d'un mécanisme particulier de compression (espèces de poches musculaires munies d'une soupape pour empêcher le reflux des liquides), l'air de l'expiration mêlé à l'eau qu'il a avalée. En effet, la bouche de ces animaux étant continuellement submergée, ils doivent nécessairement avaler une certaine quantité de ce fluide, chaque fois que cette bouche s'ouvre pour manger; il leur fallait donc un appareil propre à lui donner issue. Dans les autres parties de leur organisation, les cétacés s'éloignent généralement des mammifères pour se rapprocher des poissons. Rien ne ressemble moins aux membres d'un quadrupède que leurs nageoires pectorales aplaties en forme de rames, ou que la vaste nageoire placée à l'extrémité du cône immense par lequel se termine le tronc. Toutefois, à l'in verse des autres poissons, c'est dans une direction horizontale que se trouve cette nageoire, si redoutée des pêcheurs par la puissance de ses coups, espèce de gouvernail à l'aide duquel ces montrueux mammifères se dirigent à travers les plaines océaniques. Leur cou est confondu avec le tronc; la tête acquiert dans quelques genres un volume hors de toute proportion avec le corps. Les sens sont généralement fort obtus: les yeux petits et indépendans l'un de l'autre, les oreilles nulles; l'odorat paraît manquer totalement dans un certain nombre d'espèces; it en est de même du goût et du toucher. La chaleur du sang s'élève jusqu'à 40°, | chiffre supérieur à la température des autres mammifères, quoique plusieurs cétacés vivent dans des climats très rigoureux; mais une vaste enveloppe de graisse étendue sur la peau, et acquérant jusqu'à 20 pouces d'épaisseur dans les baleines, leur sert de corps isolant contre le froid. La peau, de couleur ardoisée en général, n'est pas recouverte d'écailles. Leur voix est une espèce de beuglement sourd. Parmi les cétacés, les uns sont herbivores, les autres carnivores; il en est enfin d'omnivores. L'imperfection des sens est en rapport avec l'absence de développement intellectuel. Monstrueux automates, à l'abri du danger par leur force, du besoin par la facilité de trouver

CETTE OU SETTE, ville et port de France, dans le Languedoc (département de l'Hérault), à l'embouchure du canal du Midi, à 7 lieues sud de Montpellier, et à 6 est et nord-est de Pézenas et d'Agde, Ce port, le seul que cette partie des côtes possède sur la Méditerranée, doit l'état de prospérité où il est aujourd'hui non moins à sa position favorable qu'aux travaux et embellissemens que lui fit subir le ministre Colbert, et qui tous ont subsisté jusqu'à nos jours, à la différence du nom de Port-Louis ou port Saint-Louis qui lui fut donné et sur lequel son premier nom avait prévalu même avant la révolution. La ville de Cette, peuplée d'environ 8,000 habitans, possède une bourse et un tribunal de commerce,une direction et un entrepôt de douanes, un entrepôt de sel et un tribunal de prud'hommes pêcheurs. L'importance de ses communications, par le canal du Midi, avec les principales villes des départemens du sud-ouest et du sud-est de la France, en fait le point central du commerce maritime de ces contrées avec l'Italie, l'Espagne et le Levant. Les principaux avantages de Cette consistent, en outre du cabotage, en pêche, salaison de

sardines, constructions de navires, salines, | verreries, fabriques de savon vert et cendres gravelées, bouchons, tonneaux, eaux-de-vie, esprits, eaux de senteur, liqueurs, confitures, etc. Le voisinage de Frontignan donne aux raisins que produit son territoire plusieurs des qualités précieuses qui ont rendu si célèbre le vin muscat de ce précieux vignoble. Le gouvernement dépense chaque année d'assez fortes sommes pour la conservation du port de Cette, que les sables rejetés par la haute mer finiraient par combler, et pour l'entretien de son fanal. D. A. D.

CEUTA, jadis SEPTO, ainsi nommée des sept sommets de la montagne voisine. Cette ville bâtie sur la côte de Barbarie,par 35° 54' de lat. N. et 7° 36' de long. O., devrait appartenir, par sa position, à l'empire de Maroc, mais se trouve en la possession des Espagnols, ainsi que Penon de Velez, Alhucemas et Melissa, qui forment une ligne de petites forteresses, et un lieu de déportation connu sous le nom de Presi dios, dont Ceuta est le chef-lieu. Placée à 117 lieues N.-N.-E. de Maroc, dans une presqu'ile à l'extrémité orientale du détroit de Gibraltar, elle a un mauvais port, mais une forteresse formidable sur la crête de la Sierra Almina, et surtout du mont Acho; sur l'isthme même est une citadelle environnée d'un fossé plein d'eau. La ville occupe une partie de la pente de l'Almina et une plaine au bas de cette montagne. La portion sur la pente de la montagne se nomme faubourg d'Almina; il est rempli de jardins. C'est la résidence des négocians et des employés. On compte à Ceuta 8,000 habitans, y compris la garnison et les détenus. Elle a 5 réservoirs d'eau pluviale qui suffisent à la consommation de deux ans. C'est un évêché suffragant de Séville.

Connue depuis Justinien, Ceuta a d'abord appartenu aux Maures, puis aux Portugais de 1415 à 1580; passant alors avec le reste de la monarchie portugaise à l'Espagne, elle leur est restée à la révolution de 1640, et cette acquisition a été sanctionnée par le traité de Lisbonne (1668). Ceuta soutint un siége remarquable en 1697. VAL. P.

CEVALLOS (PEDRO), ministre espa gnol, issu d'une ancienne famille castil

lane, naquit en 1764 à Santander, fit ses études à Valladolid, et fut d'abord employé en qualité de secrétaire d'ambassade à Lisbonne. Il épousa dans cette ville une nièce du prince de La Paix, ce qui le fit arriver au ministère des affaires étrangères où il fit preuve de beaucoup de prudence et de modération.. Quand les plans de Napoléon commencèrent à jeter le trouble au sein de la cour de Madrid, il se rangea du côté du prince des Asturies, sur lequel reposait l'espoir de tous les patriotes espagnols, dévoués à l'indépendance de leur pays. Il l'accompagna à Bayonne et assista aux événemens qui y eurent lieu. Joseph Napoléon jugea nécessaire d'attirer dans son parti un homme aussi populaire que Cevallos, qui pouvait devenir un véritable soutien de sa cause: il lui fit la proposition d'entrer à son service avec le titre de conseiller d'état au département de l'inté rieur. Cevallos accepta ces offres; mais à peine fut-il arrivé à Madrid qu'il se déclara contre Joseph pour embrasser le parti de la junte espagnole; et, chargé des affaires de ce parti, il se rendit à Londres. Là il fit paraître en 1808 sur les affaires de l'Espagne, et principalement sur les négociations qui eurent lieu à Bayonne, cet écrit célèbre qui peut être regardé comme ayant le plus contribué à exciter contre l'agression de l'empereur des Français l'indignation de l'Europe entière et à provoquer en Espagne la résistance la plus prononcée. Pendant toute la durée de la guerre de l'indépendance en Espagne, Cevallos était revêtu des plus importantes fonctions, et, même après le retour de Ferdinand VII, il réussit à maintenir son influence. Pour le récompenser de la fidélité dont il avait fait preuve à l'égard du roi, il fut autorisé à choisir une devise qu'il ajouterait aux armoiries de sa famille. Il choisit ces mots : «Pontifice ac rege æque defensis Néanmoins il perdit bientôt après la faveur du roi, pour s'être opposé au mariage de Ferdinand avec l'infante de Portugal; la place de secrétaire d'état lui fut ôtée, et on l'envoya en qualité d'ambassadeur d'abord à Naples, puis à Vienne. En 1820 il fut encore révoqué de ce poste, et il entra alors dans la vie

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privée dont on ne l'a pas vu sortir de-
puis.
L. C.

l'occident de l'Asie, et surtout de l'Inde (voir Heeren, de Ceylone insula per XX CÉVENNES (Cebennæ), chaine de fere sæcula communi terrarum mariummontagnes de France qui sont une rami- que australium emporio, Gottinga, 1831, fication des Pyrénées, et qui, sous les noms in-4°). Elle devint de nouveau florisde Corbières, montagnes Noires, de l'Es- sante par les établissemens mahométans, pinous, de l'Orb, Garriques, montagnes au moyen-âge. L'intérieur de l'ile étant du Gévaudan, du Vivarais, du Lyon- couvert de forêts est probablement resté nais et du Charolais, s'étendent du S.- | indépendant. Dans le xviR siècle les PorS.-O. au N.-N.-E, depuis la source tugais s'emparèrent des établissemens de l'Aude jusqu'au 47o de latitude N., arabes et fortifièrent les côtes. Au déclin à travers les départemens de l'Aude, de la puissance portugaise, les Hollandais de l'Hérault, de l'Aveyron, du Gard, les remplacèrent en 1656, et y exercèrent de la Lozère, de la Haute-Loire, du sur la population indigène le même desRhône et de Saône-et-Loire. Leur lon- potisme que les Portugais. A la fin du gueur totale est d'environ 140 lieues. siècle dernier, enfin, les Anglais se sont Leurs points culminans sont le mont Me- substitués aux Hollandais. Ils ont déjà zène qui s'élève à 1,774 mètres au-des- plus fait pour la prospérité de cette ile sus du niveau de la mer, le Gerbier-des- que tous leurs prédécesseurs. Dans leurs Joncs, à 1,567, la Croix-des-Boutières, possessions ils ont environ 677,000 acres à 1,517, la Lozère, à 1,490, la monta- de terres cultivées et 1,500,000 en gne de Tarare, à 1,450. La Loire, le friche. La population de cette colonie Lot, le Tarn, l'Allier, le Gard, l'Avey- consiste en 933,267 habitans dont ron et l'Hérault prennent leurs sour- 6,414 blancs. Le reste se compose de ces dans les Cévennes, dont les principales Chingalais ou indigènes, de Musulmans, ramifications sont les montagnes de la d'Hindous du Malabar et de Coromandel, Margeride, le Cantal, le mont Dore, le etc. Elle produit pour environ 3,074,666 Puy-de-Dôme et les montagnes du Forez. liv. sterl. par an; on est obligé d'imporLes Cévennes sont riches en minéraux, ter du riz et autres vivres, mais on réIl y existe des mines de cuivre, de fer, de colte beaucoup de cannelle dans des jarplomb et de houille (Saint-Etienne), des dins très vastes, du cinnamome, du bétel, carrières de granit, de marbre, de pordu poivre, du cacao, du sucre, du café, phyre et de plâtre. La partie méridionale du thé. En 1822 Ceylan a exporté est composée en général de roches calpour la Grande-Bretagne des denrées de caires; on remarque sur quelques points la valeur de 202,668 liv. sterl., et la colod'anciens cratères de volcans entourés de nie a reçu de l'Europe anglaise seulement masses basaltiques. Les Cévennes septen- pour46,496 liv. sterl. L'intérieur renfertrionales sont en grande partie calcaires me des mines de pierres précieuses, telles le long du Rhône; mais sur la pente occi- que diamans, rubis, saphirs, topases, cordentale elles sont souvent granitiques, et palines, cristaux; il y a aussi des mines dans les départemens de l'Ardèche, de de plomb, de fer et de vif-argent; mais elles la Haute-Loire, du Cantal et du Puy- ne sont point en exploitation. Un goude-Dôme, le granit est recouvert presque verneur, assisté d'un conseil, régit la copartout d'une couche volcanique.J. M. C. lonie anglaise dans laquelle on remarque CÉVENNES (GUERRE DES), voy. CA- le fort de Colombo, bâti sur une péninsule, et Tricomalay ou Trinquemale, ville fortifiée, avec un port qui, seul, offre un abri aux navires contre la violence des moussons. Les environs de Trinquemale sont hérissés de montagnes. Dans la baie débouche le Mahavellé, seule rivière de l'île qui soit navigable jusqu'à une quarantaine de lieues de son embouchure. Dans le sud

MISARDS.

CEYLAN, île de 27,000 milles carrés anglais de surface, dans la mer des Indes, auprès de la côte de Coromandel. Le poème indien Ramayana parle d'un temps où cette terre fut séparée du continent de l'Inde. Sous le nom de Taprobane, c'était déjà, dans une haute antiquité, un entrepôt de commerce de l'orient et de

de Ceylan s'élève le pic d'Adam, haut de 5,868 pieds. Les Musulmans ont de la vénération pour cette montagne, d'où ils croient que le premier homme s'est élevé au ciel. Des bancs de sable qui s'étendent entre Ceylan et la côte de l'Inde s'appellent également Pont d'Adam. Le nord de l'ile se termine par la presqu'ile de Jafnapatam, fertile en tabac. D'immenses forêts où les arbres sont entrelacés de lianes occupent une grande partie de l'intérieur; les Européens n'y ont guère pénétré, mais les Anglais ne tarderont pas à l'explorer. Ces forêts donnent de l'ébène, du bois de tek, du bois de fer, de jaquier, d'arequier, etc. On y trouve aussi l'arbre gigantesque appelé talipot, qui s'élève à près de 200 pieds, et dont une seule feuille peut fournir un abri à une douzaine de personnes. Des éléphans, des léopards, des chacals, des hyènes, des gazelles, des daims, des serpens, etc., habitent ces bois. Les rivières sont infestées par de gros crocodiles. Le buffle est le principal animal doméstique. Dans l'intérieur il y a des contrées humides et malsaines. La chaleur, sur les côtes, est tempérée par des brises de mer; cependant la côte du nord, dont le sol est bas, éprouve une chaleur suffocante, tandis que la côte sud-ouest a 3 mois de pluies continuelles, en mai, juin et juillet.

Parmi les indigènes on distingue 2 races différentes. La première et celle des Veddabs, qui sont probablement les plus anciens habitans de Ceylan. Des invasions de peuples étrangers paraissent les avoir chassés des côtes; actuellement, du moins, on ne les trouve que dans les déserts de l'intérieur, Ils sont restés entièrement sauvages, surtout au-delà de la rivière de la Maha-Vellacanga, où ils font leur séjour dans les bois, n'habitant des cabanes que temporairement, allant sans vêtement, vivant du produit de leur chasse et mangeant de la chair crue trempée dans le miel sauvage. Ils parlent un langage rude et n'ont d'autre croyance religieuse que la crainte des esprits malins. Ce culte des démons est d'une haute antiquité dans l'ile, où il a précédé le bouddhisme qui pourtant règne à Ceylan depuis une vingtaine de siècles. La seconde race est celle des Singhalais ou Chin

| gulais, qui sont probablement de la même origine que les Hindous; ils professent le bouddhisme et se divisent en 4 castes comme ceux-ci. Avant d'être subjugués par les Arabes ils ont dû avoir une longue époque de splendeur, si l'on en juge par les ruines magnifiques dont l'ile est parsemée. Celles de l'ancienne ville d'Anaradjahpoura couvrent plusieurs lieues de surface, 11 faut signaler encore les ruines de Lowa-Maha-Paya, où 1,600 piliers sont disposés régulièrement en échiquier. Auprès de là on voit le temple de Maha-Wihare, orné de belles sculptures: ce temple est encore desservi par quelques prêtres. D'autres monumens d'une forme gigantesque excitent l'étonnement des Européens. Plusieurs temples anciens sont creusés dans les rochers, comme on en trouve dans l'Inde. Les Singhalais ont aussi d'anciens livres religieux et historiques, écrits en leur langue, qui, quoique ressemblant au sanscrit, parait pourtant avoir une origine différente. Ils écrivent sur des feuilles de talipot durcies et vernissées. Ils aiment la poésie et la musique, ainsi que les représentations dramatiques. Des acteurs déguisés et masqués représentent la nuit sur un théâtre des scènes, pendant que d'autres chantent des versets d'anciens poèmes mystiques. Ce peuple sait travailler les métaux et les pierres fines; il est d'un caractère assez pacifique; sur les côtes beaucoup de Singhalais ont été convertis au catholicisme. Actuellement les missionnaires anglais s'efforcent de répandre des idées chrétiennes protestantes. Les districts de Putlam et Calpentyn sont habités par un peuple particulier qui ne se compose que de 1,500 individus : ce sont les Moukwas; ils ressemblent aux Tamouls, et, suivant leur tradition, ils sont venns du pays d'Oude dans l'Inde. Selon un des usages de ce peuple, après la mort d'un Moukwa, le bien acquis par lui passe à ses enfans, mais celui qu'il a eu de sa famille retourne aux fils de sa sœur, ou, à leur défaut, aux fils de la sœur de sa mère. Parmi les Moukwas, les uns se sont faits musulmans, les autres ont été baptisés par les Portugais. On ne peut indiquer exactement toute la population de l'ile de Ceylan, appelé Sérendib

par les Musulmans; il parait qu'elle | dissement d'Auxerre; il est, après celui n'excède guère 1,260,000 ames. Un des de Meursault, le meilleur vin blanc de royaumes des plus anciens de l'ile est ce- la Bourgogne; il avait déjà de la réputalui de Candy; les Anglais ont détrôné, en tion dans le moyen-âge. Les connaisseurs 1819, le dernier roi ou Rajah-Sinha, sous estiment surtout celui qu'on récolte dans un de ces prétextes qui ne manquent ja- les vignobles du Clos, de Valmur, de Vaumais aux conquérans. Actuellement la desir, de Bouguereau et du Mont-ducapitale de l'ile ou de la colonie anglaise milieu. Ce vin est spiritueux, a de la est Colombo, siége d'un gouverneur et finesse et du parfum, et conserve une d'une cour suprême de justice., limpidité parfaite, surtout lorsqu'on le garde 2 ans en tonneau et un an en bouteilles, avant d'en faire usage. D'autres côtes, telles que celles de Chapelot, de la Preuse, du Bas-du-Clos, de Vossegros, etc., donnent un Chablis inférieur; cependant on débite souvent dans le commerce du vin de deux qualités mêlées. D-G.

Depuis que les Anglais sont maîtres de Ceylan, ils ont publié une série d'ouvrages propres à mieux faire connaitre non-seulement la géographie de l'ile, mais aussi la religion et la littérature des indigènes. De ce nombre sont les suivans: Percival, Account of the Ceylon; Davis, Account of the interior of Ceylon, Lond. 1821 (trad. en franç. par M. Gauttier); Yakkun Nattannawa, a cingalese poem descriptive of the Ceylon sytem of demonology, translated by J. Callavay, Londres, 1829,in-8°; The Mahavansi, the Rajaratnacari and the Rájávali, forming the sacred and historical books of Ceylan, etc.; edited by Ed. Upham, Londres, 1833, 3 vol. in-8°.

D-G.

CHABLAGE, terme de navigation riveraine, dérivé de chable qui est employé lui-même au lieu de cable, et qui sert à désigner la direction des bateaux dans les passes difficiles qu'on trouve sur les rivières à leur passage dans les villes, aux abords des ponts, etc. On donnait le nom de chableurs à une corporation de pilotes expressément destinés à ce service, et qu'une connaissance parfaite des localités mettait à même d'éviter tout danger. Il existe encore à Paris une administration de ce genre, qui porte le titre de bureau de láchage des bateaux sous les ponts avec garantie. Cette espèce de compagnie d'assurances envoie un de ses pilotes à bord du bateau avant son entrée dans la ville, et c'est lui qui gouverne jusqu'à la sortie, aux risques et périls de ses mandataires, auxquels une prime est payée.

Le mot de chablage a encore plusieurs acceptions plus ou moins incertaines et peu importantes. F. R.

CHABLIS (VIN DE). Ce vin, qu'on récolte dans le département de l'Yonne, tire son nom d'une petite ville de l'arron-.

CHABOT (FRANÇOIS), né en 1759 à Saint-Geniez, dans le Rouergue (aujourd'hui département de l'Aveyron), était fils d'un cuisinier du collège de Rhodez, qui, grace à sa position, lui fit faire des études à peu de frais. Le jeune Chabot, doué d'une imagination ardente, profita parfaitement des leçons de ses maitres; mais ces maîtres étaient dévots, et l'élève le devint au point qu'il finit par se faire capucin et par recevoir la prêtrise. Portant dans cette nouvelle carrière l'exaltation dont il avait fait preuve dans ses premières études, il crut que, pour mieux diriger les consciences, il lui fallait connaitre avant tout les livres qui pouvaient les égarer; et cette lecture ne tarda pas à égarer la sienne. De ce moment Chabot, qui édifiait la ville de Rhodez par sa piété, en devint le scandale. Pourtant, lorsqu'arriva la suppression des congrégations religieuses, il continua d'exercer des fonctions ecclésiastiques et fut choisi par le nouvel évêque de Blois pour devenir son grand-vicaire. Les électeurs de Loir-et-Cher l'envoyèrent à l'Assemblée législative pour les représenter.

Dès son début, Chabot se plaça parmi les députés les plus véhémens de l'assemblée et devint un des plus infatigables antagonistes de la cour. Chaque jour il faisait à la tribune de nouvelles dénonciations et n'épargnait personne, pas même la famille royale. Dans l'affaire du comité autrichien, qui n'existait peut-être que dans la tête de quelques journalistes, Chabot alla plus loin que tous, en vou

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