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avec de l'huile également bouillante; le premier, il employa la ligature contre les hémorrhagies artérielles, service immense, innovation merveilleuse, qui permit de réduire à l'état de plaies simples toutes les plaies résultant des opérations, et qu'on était obligé alors de cautériser, pour comprimer l'hémorrhagie. C'est à lui aussi que nous devons faire remonter la supériorité constante dont a joui depuis lors la chirurgie française et dont elle est encore en possession. Il pratiqua toutes les grandes opérations et remit en honneur un grand nombre de celles qui avaient été négligées par l'ignorance des temps de barbarie. Sur ses traces marchèrent bientôt Fabrice d'Aquapendente, William Harvey, qui découvrit la circulation ignorée jusqu'alors des médecins, Fabrice de Hilden, Ruysch, etc.

Cependant la chirurgie restait toujours dans l'état d'ilotisme où l'avait réduite la médecine; car il n'était permis aux chirurgiens d'exercer leur profession que sous le bon plaisir des médecins, qui dirigeaient toutes les opérations, et il fallut tout l'ascendant que prirent, au commencement du XVIIIe siècle, Chirac, quoique médecin, Maréchal, Lapeyronie, Lamartinière, successivement chi

Long-temps, dans l'Europe chrétienne, la chirurgie, comme tous les arts libéraux, ne fut connue et pratiquée que par le clergé; mais le concile de Tours, en 1163, défendit aux ecclésiastiques les opérations sanglantes, sous le prétexte que l'église a horreur du sang. Alors la chirurgie, éloignée du sanctuaire des sciences, se trouva livrée à l'ignorance et au charlatanisme; c'est de cette époque probablement que date cette foule de charlatans,de renoueurs, de rebouteurs, qui inonde encore notre population. Alors les barbiers (voy.), habiles à se servir de l'instrument tranchant,s'emparèrent de cette source de fortune qui leur était ouverte, et l'on vit naître la corporation des chirurgiensbarbiers-étuvistes, que l'on rencontre encore dans un grand nombre de contrées de l'Europe. Cependant quelques hommes d'un génie spécial se livrèrent à l'étude exclusive de la chirurgie; parmi eux on doit compter avec honneur Guy de Chauliac, qui, le premier à cette époque de décadence, nous a laissé un traité complet de chirurgie, où se trouve réuni, sans beaucoup de discernement peut-être, tout ce qui était parvenu jusqu'à lui des connaissances des Grecs, des Romains, des Arabes. Plus tard encore vinrent Béranger, Fallopia, Eusta-rurgiens du roi, pour balancer le pouchi, Vigo, qui furent les prédécesseurs voir de la médecine, et oser remettre à d'Ambroise Paré, le grand restaurateur sa place et rendre à toute sa dignité une de la chirurgie moderne, à la fin du xvi partie si importante de l'art de guérir, siècle. C'est lui qui la releva de l'état qui n'aurait jamais dû être séparée de sa d'abâtardissement où elle se trouvait, sœur, dont d'ailleurs elle était l'ainée. bien qu'il y eût alors une classe de chi- L'académie de chirurgie fut fondée en rurgiens lettrés, qu'on appelait chirurgi 1731: alors un essor incroyable fut togati, chirurgiens à longues robes, donné à la chirurgie; tous les procédés pour les distinguer des chirurgiens-bar- furent étudiés minutieusement et un grand biers; mais leur science était toute de nombre furent créés. Le trépan, la tailmots, et nous devons faire peu de cas le, les hernies, les ligatures des artères de leurs connaissances, d'après ce que anevrismales au-dessus de la dilatation, nous dit d'eux Ambroise Paré, qui était furent décrits et pratiqués avec soin; on si bien à même de les juger et qu'ils reprit la bronchotomie, la fistule à l'anus; n'avaient pas voulu recevoir dans leurs on étudia les opérations des voies lacryrangs avant d'y être forcés par un ordre males, et les accouchemens, si négligés précis du roi, sous le prétexte qu'il ne avant ce temps, devinrent une partie imsavait pas assez de grec et de latin. Ce-portante de cette branche de l'art; enpendant, le premier, il osa s'élever contre la coutume barbare qui faisait plonger les moignons amputés dans de la poix bouillante, et contre celle non moins cruelle de panser les plaies d'armes à feu

fin rien ne fut oublié pour porter à son plus haut degré de splendeur l'étude et la pratique de la chirurgie. A cette époque se rapportent les grands noms de Jean-Louis Petit, Ledran, Garangeot,

Lafaye, Verdier, Foubert, Fabre, Lecat, Puzos, Bordenave, Sabatier, Lamotte, Goulard, Méjean, Pouteau et frère Côme, en France; à l'étranger, durant ce temps, brillaient les noms non moins célèbres de Chéselden, Douglas, les deux Monro, Sharp, Cowper, Pott, Hawkins, Smellie, les deux Hunter en Angleterre; en Italie, Molinelli, Bertrandi, Moscati; en Hollande, Albinus, Deventer, Camper; en Allemagne, Platner, Roederer, Callisen, Rambilla, Theden, Richter et Heister.

lations de la hanche et de l'épaule, les ligatures des artères à leur sortie immé diate du tronc, les résections et mème l'ablation totale des mâchoires inférieure et supérieure, la réunion et mène le remplacement du voile du palais ou de la voûte palatine divisés ou manquans, l'ouverture des voies aériennes à différentes hauteurs pour éviter l'asphyxie, la résection du col de l'utérus et méme l'ablation totale de cet organe, l'extirp tion de la partie inférieure du rectum Nous avons vu renaître aussi un gem particulier d'opérations abandonnées de puis long-temps, savoir la reprodu tion de l'oreille, du nez, des joues, de lèvres, au moyen d'emprunts faits à peau des environs; la restauration du périnée déchiré pendant l'accouchément, la taille recto-vésicale, bilatérale, mais surtout le cathétérisme droit, introduction des sondes droites dans la vessie à travers le canal urinaire de l'homme. C'est ce dernier procede

Et cependant tant de perfectionne mens en réclamaient encore d'autres, et quand vint Desault il ne manqua pas de travaux à entreprendre. Il dirigez l'étude de l'anatomie vers les plus petits détails négligés jusqu'alors; il inventa plusieurs appareils ingénieux, surtout pour les fractures, et en simplifia un grand nombre. Mais ce qui lui méritera à jamais la reconnaissance de la postérité, c'est que, le premier, il introduisit dans son école l'étude de la clinique chirurgicale, qui donne aux jeunes étudians de l'expé-qui a donné lieu à la possibilité du bris rience en même temps que de la théorie, et les fait profiter même des fautes de leurs maîtres. Sur les traces de Desault marchèrent Boyer, Pelletan, Dubois et plus tard Dupuytren.

Desault, qui poussa si loin l'étude de l'anatomie, avait eu une idée confuse de la nécessité de l'étude des régions; cependant il était réservé à notre siècle de voir exploiter cette mine fertile en connaissances précises et rigoureuses sur la position et la direction des différens organes occupant les régions qui sont le plus souvent le siége des opérations chirurgicales. Mais cette étude a pris un tel développement, depuis quelques années, qu'il devient d'une indis

ment des pierres ou calculs vésicaux, pour faciliter l'issue de leurs fragments par le canal de l'urèthre.

Le perfectionnement des études an tomiques et physiologiques a également simplifié en même temps qu'elle l'a rend plus sûr et plus efficace le traitement des plaies, des fractures, des lunations, des hernies, etc.

Jole

A ces grandes opérations, à ces procédés nouveaux ou perfectionnés seraltachent en France les nonis de Pere, Boyer, Béclard, Dupuytren, et ceux MM. Roux, Marjolin, Lisfranc, Cloquet, Velpeau, Blandin, Gerdy, Delpech, Bretonneau; et à l'étranger, les noms de Scarpa, sir A. Cooper, de MM. Mayo pensable nécessité pour tout chirurgien Maunoir, Gruithuisen, Ashmead, Jacob

d'en posséder la connaissance d'une manière imperturbable. Cette étude a fait naître de grands perfectionnemens dans les procédés opératoires et a donné aux chirurgiens une hardiesse admirable à

le défaut son, etc., et tant d'autres que d'espace nous empêche de nommer. Et l'élan imprimé à la chirurgie p tant de grands noms et tant de décor vertes importantes, loin de se ralenti

entreprendre des opérations jusqu'alors de nos jours, continue au contraire i

réputées impraticables, ou même auxpousser dans la voie des nouveaux proquelles on n'avait pas pensé. Aussi avons- grès, et chaque jour voit naître et nous vu pratiquer journellement les ré-blier de nouvelles méthodes ou de not sections des os, les amputations partielles veaux procédés, qui ont pour but soit de du pied, les amputations dans les articu- simplifier des opérations plus ou moins

compliquées, soit de les rendre inutiles; ce qui ne sera pas le moindre de ces bienfaits. C. DE B. CHIRURGIEN MILITAIRE, voy. SERVICE DE SANTÉ.

CHIRVAN, province russe transcaucasienne, autrefois persane, et qui paraît avoirdépendu anciennement de ce qu'on appelait l'Atropatène (voy.). Le nom de Chirvan, que d'autres, par imitation de l'étranger, écrivent Schirvan et Szirvan, est d'origine persane et signifie Marche ou frontière; un chirván-khán ( marchio) était jadis préposé au gouvernement de la province. Déjà conquise par Pierrele-Grand, elle fut ensuite rétrocédée à la Perse, et n'appartient définitivement à la Russie que depuis la paix de Gulistan (1813). Elle s'étend entre le Kour au sud et le Caucase au nord, formant une espèce de terrasse de cette chaîne de montagnes qui s'aplatit vers le sud et du côté de la mer Caspienne. Les pays qui bornent le Chirvan (situé entre 38° 40' et 41' 38" de lat. S., et entre 65° 23′ et 67° 39 de long. O.) sont : au nord la région des montagnes occupée par les Lesghis encore indomptés et le Daghestan; à l'est la mer Caspienne, au sud les khanats de Karabakh et de Talychine; à l'ouest la Géorgie. On évalue la superficie du Chirvan à 1221 lieues car. et à 445 milles carrés géographiques. Le Chalavat-dagh et le Baba-dagh sont des ramifications du Caucase qui ont des cimes très élevées. Peuplé autrefois d'habitans industrieux, le Chirvan formait une province florissante; son sol, quoique montagneux d'une part et de l'autre partageant la nature des steppes, serait très susceptible de culture. Mais après avoir été long-temps ravagé par les Mongols et les Tatars, et disputé ensuite entre deux peuples voisins qui l'ont successivement possédé,le Chirvan est encore à moitié désert et ne compte pas, dit-on, 120,000 habitans. Cette population, en partie nomade, se compose de Turkomans, d'Arméniens, de Géorgiens, de quelques Arabes, Tadjiks, et Ghèbres. Elle se nourrit surtout des produits du bétail et de la pêche, mais elle tire aussi de l'agriculture une partie de sa subsistance. Le Chirvan se divise en khanats qui sont

ceux de Chéki, de Bakou, de Chemakha (Chamachie). Le premier, qui est le plus occidental, a pour chef-lieu Noukha; lė second, dont nous avons parlé au mot BAKOU, forme la presqu'ile d'Apchéron, fameuse par un sol ardoisé et bitumineux; le troisième est aussi appelé khanat de Chirvan. Son khan actuel est Moustapha, lieutenant-général au service de Russie, dont le fils, par une faveur spéciale, a été admis en 1834 dans le demi-escadron des montagnards caucasiens, comme cornette, à cause du dévouement de son père pour la Russie. Ce khan réside à Chemakha ou Chamakha, ville enceinte d'un mur, et qu'il ne faut pas confondre avec le vieux Chemakha. La partie la plus occidentale du Chirvan est occupée par les Lesghis que la Russie a pu soumettre à sa domination. Muller (Sammlung russ. Geschichte, t. IV, p. 89-142) et quelques géographes comprennent dans le Chirvan Derbent, Kouba et Nisabat, villes qui appartiennent au Daghestan (v. ce mot). Hassel, confondant avec la même provinceles khanats de Karabakh et de Talychine, la fait confiner avec la Perse. J. H. S.

CHISCHKOF (ALEXANDRE SÉMÉNOVITCH), amiral, président de l'académie russe, ancien ministre de l'instruction publique et des cultes étrangers, est né en 1754 au sein d'une famille noble et ancienne. Après avoir reçu son éducation au Corps des cadets de la marine, il fit de nombreux voyages comme officier de cette arine, et bientôt se développa en lui un goût décidé pour les lettres et pour l'étude de la langue nationale. Jeune encore, il donna une traduction russe de la Bibliothèque des enfans de Campé, des idylles de Gessner, et composa un grand nombre de poésies fugitives, un drame intitulé Névolnitchestvo (l'Esclavage), etc. Mais il ne perdit pas de vue sa carrière spéciale : en 1795 il publia en russe l'Art nautique de Romme (Saint-Pétersb., 2 v.) et un Dictionnaire maritime trilingue, en anglais, français et russe (ibid, 2 vol.); en 1800 une Collection de journaux de marine (2 vol.) et une Notice historique sur les vaisseaux. Revenant ensuite à ses loisirs chéris, M. Chischkof fit paraître en 1802, toujours dans la langue de son pays, le Traité sur l'ancien et le nouveau

style russe, ouvrage classique destiné à défendre l'idiome national contre l'invasion étrangère, à le rappeler à son étymologie, à le développer suivant son esprit et sa base naturelle, et qui, après avoir eu trois éditions en russe, a été traduit en allemand (2 vol. in-8°, Saint-Pétersb, 1826 et 27); quelques additions à cel ouvrage furent publiées en 1804. M. Chischkof fit imprimer de plus la traduction de quelques chapitres duLycée de La Harpe, des Dialogues sur la littérature et une traduction en prose de la Jérusalem délivrée (Saint-Pétersb., 1818,2 vol. in8°). Nommé président de l'Académie russe en 1806, il rédigea depuis les Nouvelles de cette compagnie et les enrichit d'excellens mémoires philologiques.

ce, d'abord dans sa ville natale, puis à Leipzig, où il prit le titre de docteur en philosophie et en droit. Après la mort de son père, il suivit le penchant qui l'entraînait vers les sciences natarelles, auxquelles jusque la il avait donné tous ses loisirs. A l'âge de 19 ans, ayant étudié la musique comme art d'agrément, il remarqua que la théorie da son était fort peu avancée relativement aux autres parties de la physique, et i résolut de combler cette lacune. La phy sique et les mathématiques appliquées spécialement à la musique le mirent en état d'ouvrir de nouvelles voies à à théorie et à la pratique de cet art. A par tir de 1787 il se fit une grande réputation

par ses travaux sur le son, l'écho et le ton, et c'est de cette époque que datent ses Découvertes sur la théorie d son, et son Essai d'une meilleure exp sition de la science des tons, mémore adressé à la Société des Curieux dela na ture, de Berlin. Ses principaux écrits sont le Traité d'acoustique (Leipzig 1802, in-4°, planch.), dont il publia lui-même une traduction française refondue (Paris, 1809), et dans lequel il a présenté avec détail l'histoire de ses découvertes en

En même temps que,dans la marine, M. Chischkofavançait de grade en grade jusqu'à celui d'amiral, il parcourut rapidement la carrière administrative pour y occuper un des postes les plus élevés. Nommé en 1812 secrétaire d'état, c'est-à-dire secrétaire du conseil de l'empire, il fut adinis comme membre dans ce conseil en 1820, et en 1824 il succéda au prince Alexandre Galytsine dans la direction de l'instruction publique et des cultes étrangers; car les affaires du culte ortho-acoustique. Plus tard parurent ses Nou

doxe et national furent alors rendues au saint-synode. On a reproché au nouveau ministre une tendance rétrograde, mais cela ne doit pas s'entendre dans un sens absolu: M. Chischkof contestait seulement

veaux essais sur l'acoustique (Leipzig, 1817) et ses Essais sur l'acoustique prâtique et sur la construction des instr mens (ibid., 1822). Chladni est l'inven teur de l'euphone et du clavicylindre (voy.), instrumens curieux, qui lui ont mérité les suffrages des connaisseurs dans les dix ans de voyages qu'il te Hollande, en France, en Italie, en Rus

ɓt en

l'utilité d'une instruction trop avancée offerte aux basses classes dans la condition sociale où elles se trouvent encore, et celle d'une imitation précipitée de tout ce qui se faisait à l'étranger; cepen-sie et en Danemark, après avoir en outre dant le discours qu'il prononça sur cette matière le 23 septembre 1824 fit une sensation pénible en France et dans d'autres pays. Il quitta le ministère en 1828, sans doute à raison de son grand âge, et honoré des marques de reconnaissance de son souverain.

J. H. S.

CHIVA, voy. KHIVA. CHIVEN, voy. SIVA. CHLADNI (Ernest Florent - FRÉDÉRIC), né à Wittemberg en 1756 et fils d'un professeur de cette ville, après avoir fait de bonnes études à l'école de Grimma, se consacra, à la jurispruden

parcouru les capitales de l'Allemagne.Co voyages scientifiques valurent à la Gazette musicale plusieurs articles pleins d'intérêt sur la musique et les musiciens. En 1812 Chladni revint dans sa ville natale, où il se consacra à de nouvelles études. Ila aussi présenté des recherches sur les aérolithes ou météores ignés dont les phéno mènes, tels que la flamme, la fumée, bruit, etc., n'ont que peu de rapporta lesquels phénomènes électriques on les confond fréquemment. S'étant co vaincu que ces météores ne sont point telluriques, mais cosmiques, il s'eflorça

avec

Chladni a terminé sa carrière en 1827 à Breslau. Il fut un des savans les plus laborieux et l'un de ceux qui ont rendu à la science le plus de services réels par des recherches exactes et ingénieuses et par un esprit d'application plus pré

Le sagum, d'une étoffe plus grossière, était la chlamyde des soldats et du peuple.

l'hiver.

1 d'établir cette opinion dans deux traités des Césars si ce prince n'eût pas donné classiques Sur l'origine de la masse de au monde d'autres sujets de scandale! fer trouvée par Pallas et d'autres mas- Commode renchérit sur ce luxe : sa chlases analogues, Riga, 1794, et Sur les myde, tissue d'or et de soie, était enmétéores ignés, Vienne, 1819; il fait richie de pierres précieuses. voir que les relations de chutes de masses de pierre ou de fer ne sont pas des mensonges, mais bien des observations d'un phénomène véritable, et que cès masses La chlaina (χλαίνα, dérivé de χλιαίνω, météoriques n'appartiennent point à la j'échauffe) était une sorte de chlamyde terre, mais nous viennent d'une atmos-fourrée à poil, en usage seulement pour phère différente de la nôtre. C. F-N. CHLAPOWSKI (DÉSIRÉ), général de l'armée polonaise, naquit en 1788 dans le palatinat de Poznan. Lors de la première entrée des Français en Pologne il s'enrôla dans l'armée nationale. Nommé officier d'ordonnance de l'empereur Napoléon, il assista en cette qualité à l'affaire de Burgos en Espagne, et à celles de Ratisbonne, de Wagram et de Znaïm en Autriche. En 1812 il était déjà lieutenant-colonel, et ce fut lui qui, à la bataille de Krasnoi, commanda, sous les yeux mêmes de l'empereur, les escadrons de service. En 1813, il se distingua encore au combat de Reichenbach; mais voyant enfin que Napoléon, malgré tout le sang que les Polonais avaient versé pour lui, ne songeait nullement à leur patrie, il donna sa démission et se retira à Paris.

cieux encore.

C. L.

CHLAMYDE, Xλapis (paludumentum, sagum). Il n'est aucune explication qui puisse équivaloir à la représentation même de l'objet proposé. Nous rappellerons en conséquence que la chla. myde est ce léger manteau qui tombe avec tant de grace sur les épaules et le bras droit de la plus connue de toutes les statues anciennes et modernes, l'Apollon du Belvédère.

La chlamyde, en usage d'abord chez les Grecs, affectait diverses formes: tantôt elle était ovale et tantôt ronde; mais le plus souvent c'était un carré long, agrafé sur la poitrine à l'aide d'un bouton. Ce châle-manteau se portait également pardessus la cuirasse ou l'habit civil. Roulé autour du bras droit, il pouvait servir d'arme défensive en cas de surprise.

La Grèce transmit ce vêtement à Rome où les dames elles-mêmes en adoptèrent l'usage (Enéide, iv, 137). On a dit que Numa Pompilius fut le premier Romain qui s'en servit; il était roi, donc il eut de nombreux imitateurs.

Après les événemens de 1814, la par-' tie de la Pologne où se trouvait le patrimoine de Chlapowski ayant été dévolue au roi de Prusse, il renonça à tout service public pour se livrer exclusivement à l'agriculture.

La révolution du 29 novembre 1830 l'arracha à ces paisibles travaux. Dès le commencement de l'année 1831, il partit pour Varsovie, où on lui confia d'abord le commandement d'une brigade de cavalerie, à la tête de laquelle il remporta quelques succès sur l'ennemi, principalement à Rozan, sur le Narew. A cette époque, l'insurrection de la Lithuanie, long-temps négligée par le dictateur, le gouvernement national et les La chlamyde appelée paludamentum, généraux en chef, parut offrir quelques de pourpre ou d'une étoffe légère et pré- nouvelles chances à une révolution plus cieuse, était réservée aux empereurs, aux que hasardée dans son principe; et Skrzychevaliers et aux nobles. Caligula le pre-necki pensa enfin, quoique tard, à cette mier en eut une en soie; heureuse la ville malheureuse province qu'on avait aban--

Il résulte de l'inspection des monumens anciens que, chez les Grecs, ce manteau descendait jusqu'à mi-jambe, tandis qu'il était beaucoup plus court chez les Romains.

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