Page images
PDF
EPUB

rité; mais cette présomption légale ne peut, comme on le sent, changer la nture des choses, et ne s'applique qu'au effets civils des jugemens.

Pour que l'autorité de la chose jugé puisse être opposée à une demande, il faut la réunion de quatre conditions empruntées à la législation romaine Lois 12, 13, 14 et 27, ff. de exception rei judicatæ) et admises depuis longtemps en France, savoir : 1o que chose demandée soit la même ; car si la seconde demande n'avait pas le même objet que la première, il serait évidenment impossible d'invoquer la chose j

dant une administration de dix-sept mois, fit preuve d'activité et surtout de dévouement à la science; mais l'œuvre à laquelle il s'est particulièrement attaché, c'est son école de musique religieuse, qu'il fonda en 1817 et qui fut adoptée par le gouvernement en 1824. C'est là que Choron, graces à une infatigable activité et à une méthode judicieuse, parvint à faire chanter en chœur une masse d'enfans avec une perfection dont on n'avait pas encore eu d'exemple. Il composa pour ses élèves, dont un assez grand nombre a pris place au rang des artistes distingués, une Méthode concertante, et un Manuel de musique vocale et ins-gée, le tribunal n'ayant pu statuer que trumentale qu'il a laissé imparfait. Les concerts du Conservatoire de musique religieuse, qui prit ensuite le nom de Conservatoire de musique classique, avaient, pendant les quatre années de 1827 à 1831, attiré l'attention des artistes et des amateurs. Cet établissement,que la Restauration avait encouragé, a été délaissé par le gouvernement actuel. Choron avait à la fois une grande activité d'esprit et beaucoup de fermeté; il succomba aux fatigues sans nombre que lui occasionnaient ses études et son enseignement, et les projets qu'il formait encore jusqu'à son dernier jour. Au moment de mourir il écrivit au crayon son épitaphe latine, dans laquelle il résumait sa vie et peignait son caractère. F. R.

CHOSE JUGÉE. Sous l'empire du Code civil comme sous celui de l'ordonnance de 1667, il y a chose jugée quand un tribunal a définitivement prononcé sur la contestation qui lui était soumise, soit par un jugement en dernier ressort, soit par un jugement dont il n'y a pas eu appel ou dont l'appel est périmé, soit enfin par un jugement auquel on a acquiescé ou à l'appel duquel on avait d'avance renoncé. Les jugemens par défaut ont, comme les jugemens contradictoires, l'autorité de la chose jugée, mais seulement après le délai de l'opposition.

:

sur ce qui était soumis à son examen;
2° que la demande soit fondée sur la
méme cause "
par exemple: j'avais ré-
clamé de vous une maison que votre père
m'avait léguée par un testament que vous
avez fait annuler; je vous demande
maintenant la même maison en verti
de la vente que m'en avait faite le de-
funt il n'y a plus identité de cause;
30
que la demande soit entre les mémes
parties; car l'on ne pourrait sans injus-
tice m'opposer un jugement rendu à la
suite d'un procès dans lequel je n'aurais
été ni partie ni appelé; 4° enfin qu'elle
soit formée par elles et contre elles en
la même qualité: en effet, si, dans une
première demande, j'avais agi comme
tuteur de Paul, je pourrais la renouve-
ler en mon propre nom, et, réciproque-
ment, si j'avais formé une première de-
mande contre vous personnellement, je
pourrais la renouveler contre vous en
votre qualité de curateur à la succession
vacante de Pierre.

La présomption légale de vérité attachée à la chose jugée ne s'appliquant qu'aux effets purement civils des jugemens, l'obligation du débiteur qui peut invoquer en sa faveur un jugement ini que n'en continue pas moins à exister; il en est de même, dans ce cas, de l'action du créancier. Il suit de là que si la partie à laquelle est acquise l'excep tion de la chose jugée négligeait de l'opposer, le juge ne pourrait la suppléer d'office, et que le jugement en dernier ressort qui serait rendu ne pourrait

L'intérêt public, qui commande de mettre une fin aux contestations judiciaires, a fait admettre en principe, chez nous comme chez les Romains, que la chose jugée serait réputée la vé- être déféré à la cour de cassation

I

comme violant la chose jugée. E. R. CHOSROÈS ou KHOSROV, voy. ARMÉNIENS, PERSE et KHOSROÈS-LEGRAND.

CHOU. Ce genre, si important pour l'économie domestique et rurale, appartient à la famille des crucifères et à la tétradynamie siliqueuse. Il a pour caractères essentiels un calice à sépales dressés, une silique presque cylindrique, grêle, à valves nerveuses; des graines unisériées, à cotylédons condupliqués.

Tout le monde connaît les usages alimentaires du chou proprement dit (brassica oleracea, Linn.). Cette espèce, indigène dans le nord de l'Europe, a produit dans les jardins une foule de variétés dont les principales sont les choux verts ou non pommés, les choux cabus ou pommés, les choufleurs, les chouraves et les chou-navets. Le colza (voy.) ou colsat (brassica campestris, Linn. et la navette (brassica napus, Linn.) se cultivent en grand, à cause de l'huile qu'on obtient de leurs graines. La rave (brassica rapa, Linn.) et le navet font partie du même genre (voy. ces mots). Voy., de plus, CHOUCROUTE. ED. SP.

CHOUANNERIE, CHOUANS. Quelques auteurs pensent que ce furent trois gentilshommes bretons, nommés Chouin, qui donnèrent leur nom à la chouannerie. D'autres prétendent que ce nom vient d'un cri de ralliement que, sous l'ancien régime, les faux-saulniers avaient adopté pour échapper aux préposés des douanes, dits gabelous; ce signe était le cri de la chouette, et les contrebandiers s'avertissaient ou fuyaient en l'imitant la nuit, dans les campagnes, ou en criant gare les chouettes! et par corruption, gare les chouans! D'autres enfin rattachent Je nom de chouannerie à celui du chef de la première bande insurgée, Jean Cottereau qui, comme contrebandier sans doute, n'était appelé que Jean Chouan. Quoi qu'il en soit, ce nom de chouan est devenu fameux dans nos guerres civiles; et il est encore employé populairement comme injure proverbiale, quand on veut désigner un individu plus ami du désordre que de la paix publique.

La guerre des chouans, sa première

|

pensée du moins, a son origine dans la conspiration de Charles-Armand Tuffin, marquis de La Roairie, colonel breton,qui avait fait, en Amérique, la guerre de l'indépendance. En 1792 il se mit en relation avec Calonne et les ministres anglais, rédigea des plans d'insurrection, rassembla des gentilshommes mécontens; mais avant qu'il eût pu rien organiser et rien entreprendre, son complot fut découvert par de secrets émissaires de la commune de Paris. On trouva dans les. fouilles d'un jardin, et caché à six pieds sous terre, un bocal contenant des proclamations, des correspondances avec les émigrés de Jersey et de Coblentz, et toutes les preuves du complot. Le marquis de La Roairie, fugitif, mourut et fut enterré secrètement à la Guiomarais. Ses complices présumés furent arrêtés, conduits à Paris, et, après un an de détention, traduits, au nombre de 28, au tribunal révolutionnaire: 13 furent condaninés à mort et exécutés, 2 condamnés à la déportation, et 13 acquittés.

Ainsi la conspiration de La Roairie n'avait été qu'une intrigue de gentilshommes bretons. Le soulèvement des campagnes, sur la rive droite de la Loire, ne commença qu'à la fin de 1793. Alors, depuis neuf mois, les armées de la Vendée, devenues redoutables, avaient livré de terribles combats. Elles avaient pris Saumur, La Flèche, Le Mans; elles avaient assiégé Nantes, Angers et Granville. Si l'insurrection eût commencé en même temps sur les deux rives de la Loire, qui peut dire ce que serait devenue la république? Mais les chouans ne se levèrent que lorsque la Vendée parut être tombée aux champs de Savenay (18 déc.). Jean Chouan donna la première impulsion par son audace et sa popularité. Les forêts du Pertre et de Fougères furent le berceau de la chouannerie. Cette guerre devint bientôt, pour la république, plus dangereuse que celle de la Vendée. Elle ne tarda pas à embrasser un plus vaste territoire, et l'insurrection s'étendit enfin jusqu'à quelques lieues de la capitale. Cependant les chouans n'eurent, pendant plusieurs campagnes, à citer aucun exploit mémorable; ils ne combattaient pas au grand jour; leur dispersion sur plus

de 2000 lieues carrées les empêchait de le siége de Granville, un des siens, qui livrer des batailles; ils ne hasardaient avait été pris, le trahit, et conduisit un que des combats nocturnes. Ils atta- détachement de la garde nationale de Tiquaient sans cesse, en détail, les déta- tré au souterrain où se tenait alors caché chemens; il n'était ni convois, ni caisses le général en chef avec plusieurs de sɛ publiques, ni courriers qui ne fussent officiers. Un combat opiniâtre s'engages: inquiétés et souvent surpris et enlevés. Puisaye réussit à s'évader, mais il perdit On ne connaissait ni le nombre, ni les dans sa caverne «< son uniforme, deur lieux de retraite de ces ennemis, pendant paires d'épaulettes de lieutenant-gene le jour invisibles, et qu'il était beaucoup ral, sa correspondance avec lord Moin plus difficile, disait le général Hédou- pour le siége de Granville, et son plan ville, de trouver que de combattre. Ce- d'organisation des chouans, » code conpendant les correspondances étaient in-plet, civil et militaire, qu'il avait rédigé terrompues; les décrets, les journaux, les de concert avec un ecclésiastique, l'abbé actes de l'autorité se trouvaient partout de Legge. interceptés; 60,000 soldats de la république, occupant les départemens formés des ci-devant provinces de Normandie, de Bretagne et du Maine, ne pouvaient suffire à tenir les communications ouvertes, à comprimer la révolte, et tout semblait annoncer un état en dissolution.

Dans les premiers temps de cette guerre, le conventionnel Jean-Bon SaintAndré, membre du comité de salut public, envoyé en mission, prit (18 décembre 1793) un arrêté pour exterminer les chouans avant qu'ils ne fussent devenus plus redoutables.

En vertu de cet arrêté, le général de division Beaufort, commandant en chef l'armée des côtes de Cherbourg, leva le camp barraqué de Mortain et partit de Saint-Lô pour se rendre en Bretagne. Ses troupes, cantonnées à la Guerche, à Fougères, à Vitré, devaient fouiller les communes, en rétrécissant la courbe jusqu'à la fermeture du cercle, dit le général Beaufort dans un manuscrit de sa main, portant sa signature, et que nous avons suivi pour la rédaction d'une partie de cet article. Par le retard que mit dans sa marche un adjudant-général placé sous ses ordres, les chouans traversèrent la route de Laval, qui était restée libre. Cependant plus de 600 d'entre eux furent arrêtés et conduits dans les prisons de Vitré; mais, comme ils n'avaient pas été pris les armes à la main, ils furent presque tous relâchés.

C'était le fameux Puisaye qui était le général en chef de l'insurrection; mais les commencemens de la guerre ne lui furent pas favorables. Peu de temps avant

L'asile secret de Jean Chouan était alors une grande fosse qu'il avait cresée dans la forêt du Pertre; cette foss était recouverte d'une claie gazonnée. C'est là qu'il se cachait pendant le jour, ne sortant que la nuit; et le général Bear fort pense que « les républicains ont peutêtre marché cent fois sur sa tête sans potvoir découvrir son refuge. »>

Le comité de salut public attachait une grande importance à la capture de Jean Chouan. Beaufort rapporte qu'il lui était expédié, par tous les courriers, des lettres portant: Ne perdez pas de v Jean Chouan; il faut l'avoir mort ou vij, Dans la nuit du 14 janvier 1794, le genéral se rendit, suivi d'un détachement,à la cahutte en terre que la femme de Jean Chouan habitait avec deux petits enlass, sur le bord du chemin d'Ernée; et il raconte en ces termes l'entretien qu'il eut avec cette héroïne : « Où est votre ́mari? -Je n'en sais rien. — Il vient vous voir? - Cela se peut bien.—Vous lui portez à manger? Où est-il? Je ne vous le dirai point. Qui voulezvous qui le sauve, si ce n'est sa femme?

[ocr errors]

Quelquefois.

Si vous ne me dites pas où il est, je vais faire mettre le feu à votre cabutte.

Comme il vous plaira; je vous demande seulement un quart-d'heure pour ha biller mes enfans. » Le général en chef s'éloigne de quelques pas sur la route. Bientôt cette femme courageuse vient le rejoindre portant ses deux enfans et un paquet dans un mouchoir; elle fait une révérence et dit : « Vous pouvez mettre le feu quand il vous plaira. Je n'ai plus de pain pour mes enfans, » Le général

ajoute qu'il lui dit de se retirer et qu'il lui donna deux assignats de 50 sous.

Il fut bientôt informé que Jean Chouan et 52 de ses compagnons ravageaient les environs de La Gravelle, qu'ils assassinaient les volontaires isolés, volaient les diligences et arrêtaient les courriers; car long-temps ce furent là les tristes exploits des chouans. Beaufort envoya contre eux un détachement qui, le 2 février 1794, les rencontra et les cerna. << Jean Chouan avait son fusil à la grenadière; il s'en saisit promptement, commanda le feu, tira lui-même et tua un grenadier du 6me bataillon de la Manche qui allait pour le saisir. Un autre grenadier tira sur lui à bout portant et l'étendit raide mort. Sa tête fut séparée de son corps et portée à La Gravelle. » Telle fut la fin de cet homme qui avait donné son nom aux insurgés de la rive droite de la Loire et à la guerre désolante qu'ils continuèrent, avec plus ou moins d'intermittence, jusqu'à la Restauration. La troupe que conduisait Jean Chouan fut entièrement désarmée. « On remarqua, dit le général, qu'il y avait parmi les prisonniers très peu de paysans, beaucoup de jeunes gens bien vêtus et de très beau linge. »

Quelque temps après, Puisaye conçut l'audacieux projet d'enlever la ville de Rennes où se trouvait le quartier général de l'armée des Côtes-de-Brest, alors commandée par le général Rossignol. Puisaye fit son rassemblement dans la forêt de Rennes, qui est à 2 lieues de cette ville, et, s'il eût brusqué son attaque, le général Beaufort croit qu'il aurait infailli- | blement réussi. Mais toujours audacieux dans la pensée, il se montra trop souvent timide pour l'exécution; il hésitait ou reculait quand il fallait agir. Cependant la consternation dans la ville de Rennes fut si grande que Rossignol dépêcha courrier sur courrier à Vitré pour engager Beaufort à venir à son secours avec 10,000 hommes; mais celui-ci, qui harcelait les chouans sur une surface de 10 lieues, convaincu qu'il ne pouvait déférer à cette réquisition sans exposer le pays aux plus grands dangers, refusa d'obtempérer aux ordres qui lui furent transmis de marcher, par les convention

nels qui se trouvaient en mission à Ren nes et à Saint-Malo.

Il y avait alors dans les armées de l'Ouest « conflit d'autorités; un général en chef voulait commander aux autres, et les représentans individuellement à tous, si bien qu'on ne savait auquel obéir. » Cette espèce d'anarchie engagea Beaufort à proposer de réunir les quatre armées de l'Ouest sous un seul chef, et de déclarer les villes et les communes en état de siége. Le comité de salut public d'abord cette mesure; mais, quelque temps après, il l'adopta, confia le commandement des quatre armées de l'Ouest au général Hoche, et Beaufort n'hésite pas à dire que ce fut l'exécution de son plan qui mérita au général Hoche le titre de Pacificateur de la Vendée.

repoussa

Voici la formule du serment des chouans bretons : « Je jure sur le sang de mon roi indignement massacré, sur celui de mes frères qui coule chaque jour sur l'échafaud, par-devant Dieu et sur mon honneur, de ne reconnaitre de souverain que S. M. Louis XVII, et d'autre religion que la catholique, apostolique et romaine, telle qu'elle m'a été enseignée et telle que je la tiens de mes pères. Ainsi Dieu me soit en aide! >>

Le marquis de Puisaye, qui s'était fait nommer général en chef par le roi de l'émigration, avait achevé l'organisation vaste et difficile de la chouannerie. Chaque canton, chaque paroisse avait son capitaine; chaque département composait plusieurs divisions, dont les chefs étaient sous les ordres d'un maréchal-decamp. Dans chaque division se trouvait un conseil composé de prêtres et de nobles. Tous les corps avaient des aumôniers, des caisses militaires et des officiers comptables. L'Angleterre fournissait des munitions et des subsides, mais avec trop de parcimonie, et l'argent et les armes manquaient pour les progrès de l'insurrection. Puisaye résolut d'aller s'aboucher avec Pitt pour obtenir des secours plus efficaces. Avant de s'embarquer, il laissa le commandement en chef à un audacieux aventurier nommé Désoteux, mais plus connu sous le nom de Cormatin, qui, déjà major-général et avec des moyens inférieurs à son ambi¬

tion, chercha bientôt, non à suppléer par interim le général absent, mais à le supplanter. Cormatin servit mal la cause qu'il avait embrassée et devint dans peu également suspect à son parti et à la république.

La Convention, qui semblait alors fatiguée de la guerre civile, envoya des représentans chargés de pacifier par des négociations (puisqu'on n'avait pu y réussir par la force) les départemens insurgés sur les deux rives de la Loire. Charette consentit à traiter, et Cormatin céda à l'ambition de jouer un premier rôle dans le congrès pacificateur. Alors le général Hoche commandait en chef pour la république. Onze députés de la Convention nationale venaient traiter sur un pied d'égalité avec l'insurrection. Le traité fut signé à la Mabilais, le 9 avril 1795, et ratifié peu de jours après par la Convention. Cormatin, autorisé par plusieurs chefs de son parti, désavoué par plusieurs autres, fut accusé par ces derniers d'avoir reçu 150,000 fr. pour salaire de ce qu'ils appelaient sa trahi

son.

Le 9 avril, à la tête d'un cortège nombreux, portant des lauriers, Cormatin fit une entrée triomphale dans Rennes, au bruit de 20 pièces d'artillerie; il marchait, fier et radieux, entre les représentans du peuple et les généraux de la république. Les deux cocardes étaient mêlées et confondues dans cette procession politique où la paix d'un moment était, dans la pensée de tous, une courte halte dans la guerre. Les chouans attendaient, pour rompre le traité, la grande expédition annoncée par Puisaye et que l'Angleterre préparait dans ses ports. Le comité de salut public, Hoche et les députés n'avaient voulu que diviser leurs ennemis, mieux connaitre leurs forces et leurs retraites, donner à de puissans renforts le temps d'arriver et réunir tous les moyens de repousser la descente des Anglais et des émigrés.

la justice comme un ancien duc de Bretagne. D'autre part, on exigeait des chouans qu'ils missent bas leur corard, et deux de leurs officiers venaient d'être massacrés dans Laval pour s'y être montrés avec ce signe de ralliement. Bientet les haines un moment déguisées font explosion. Hoche fait arrêter Cormatin dans la ville même où naguère il était entré triomphalement, et le major-géné ral de la chouannerie est conduit, avec 10 de ses officiers, dans les prisons de Cher bourg, au milieu des injures des répo blicains et des malédictions de son part, Les hostilités sont partout reprises; a chouans, dont on connaît les repaires is plus cachés, se voient partout traqués, battus et dispersés; Georges Cadoudal, Scépeaux, d'autres chefs ne peuvent résister et plient. La tête de Boishardi, qui avait signé le traité de la Mabilais, est promenée dans les rues de Lamballe.

Enfin la grande expédition des glais et des émigrés arrive, avec le matquis de Puisaye, sur les côtes de l'Ouest. Une flotte considérable, sous les ordres de trois amiraux, porte 12,000 Anglais à bord, commandés par lord Moira qui, pour ne pas compromettre Pitt devant le parlement britannique, De les débarquera qu'après de grands succès obtenus par six régimens soldés par l'Angleter re et composés de 1,800 émigrés et de 7,000 déserteurs et prisonniers français, enrôlés presque tous contre leur gre. Ca n'est qu'après la victoire de cette grande avant-garde que lord Moira et les Anglais doivent débarquer.

Puisaye, qui s'attendait à commander l'expédition, s'était vu préférer le jeune de Sombreuil, dont le magnanime courage ne pouvait suppléer ni l'expériencede la guer re, ni l'ignorance des lieux. Le 27 juin 1795, le débarquement s'effectue dans la presqu'ile de Quiberon. Les chouans ac courent en foule; Georges Cadoudal en conduit 1,500. Puisaye conseille de mar cher en avant et de pénétrer dans l'inté La paix, signée depuis huit jours, était rieur, où toute la Bretagne se lèvera. Ces déjà violée : les chouans désarmaient, aussi l'avis de Georges et celui de ses of égorgeaient les soldats isolés et rançon-ciers, mais l'obstination du colonel d'He

naient les acquéreurs de biens nationaux. villy empêche que ce conseil ne soit suivi.

dans la

nes, et là, assis sur son tribunal, rendait presqu'ile, sans doute d'après le plan qui

[ocr errors]
« PreviousContinue »