l'espoir de renverser le gouvernement directorial. Deux membres du Directoire, Carnot et Barthélemy étaient du complot. Les autres prévinrent leur chute par un coup d'état. Le 18 fructidor an VI (4 septembre 1797), un fort détachement de troupes pénétra dans la salle des séances et arrêta cinquante et un députés, au mépris de leur inviolabilité : ils furent condamnés à la déportation avec les deux directeurs qui avaient trempé dans le complot, et plusieurs journalistes qui soutenaient le mouve→ ment. Cet acte de violence assura la victoire aux hommes du pouvoir, mais il montra que la constitution était vulnérable.

L'année 1798 fut marquée par l'expédition d'Egypte. Bonaparte s'était rendu à Paris pour faire ratifier le traité de Campo-Formio: il fut reçu avec un enthousiasme qui inspira au Directoire de vives appréhensions. On craignait que la popularité de ce général et l'éclat de ses vic toires ne lui rendissent le chemin du pouvoir trop facile, s'il tentait d'y parvenir. Pour l'éloigner, le Directoire conçut le projet d'une expédition lointaine et lui en dé féra le commandement. C'était sur l'Egypte que ceite expédition devait être dirigée. Il fallait conquérir cette terre remplie de vieux souvenirs, explorer ses colossales archives, et étudier, s'il était possible, une voie pour pénétrer en Arabie, en Syrie et dans l'Inde, pour y renverser la puissance anglaise. Le général Bonaparte accepta celté mission, et s'embarqua à Toulon avec ses frères d'armes et l'élite des savants de France. Il lance en passant quelques boulets contre Malte qui capitule; il échappe à l'escadre anglaise qui le poursuivait, et jette enfin celte brillante armée sur le sol égyptien. Il entre de vive force dans Alexandrie, en confie le commandement à Kléber, et se dirige vers le Caire à travers les sables. A la vue des pyramides, il s'écrie: Soldats,songez que du haut de ces monuments, quarante siècles vous contemplent. Son enthousiasme se communique aux troupes, et les Mamelucks qui lui disputaient le passage, sont défaits après dix-neuf heures de combat. Sa flotte embossée à Aboukir est attaquée de Duit par l'escadre anglaise; Brucys, notre amiral, perdit la vie dans le combat, son vaisseau fut incendié et sauta avec une explosion épouvantable; dix autres furent pris par

tidor, deux élections successives avaient amené une mfu jorité républicaine qui déborda bientôt le Directoire et m renversa en partie. Le commerce était ruiné par le défauto de confiance et de sécurité; les hommes du pouvoir et s généraux s'étaient avilis par leurs déprédations; enfa le guerre civile s'était rallumée en Vendée. Toutes les per sées et les vœux se portaient sur Bonaparte qui avait fa ciné les esprits par le prestige de ses premières campagnes et qui remplissait l'Orient de l'éclat de son nom, lorsqu ce général qui avait quitté l'Egyp'e, parut inopinémenti Paris. La providence le ramenait en France pour restar P rer enfin l'ordre social.

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La révolution du 18 brumaire an VIII, ou 5 novem bre 1799, suivit de près le retour du général Bonaparte p à Paris. Le Directoire lui faisait un accueil froid et con es traint, et voulait lui donner un nouveau commandemen P pour l'éloigner, mais ce général refusa. Il sonda l'espri re public, et vit non-seulement qu'il pouvait, mais qui devait tout oser. Il organisa un complot pour renversere la Constitution de l'an III et le gouvernement qui en di rivait, et fit entrer dans ce complot Sieyes, le plus infus des directeurs, les ministres Fouché et Talleyrand, Lucia de son frère qui présidait les cinq cents, et un grand nom de membres du conseil des anciens. On avait à redouts te la majorité des députés qui était républicaine, et la p pulation des faubourgs de Paris, qui pouvait s'insurge pour défendre la représentation. Pour éviter ce doub écueil, une délibération secrète des anciens, renduele brumaire, transporta le corps législatif à Saint-Cloud suspendit toute séance à Paris, et chargea le général Ba naparte de l'exécution du décret. Un grand déploieme de forces eut lieu pour prévenir toute émeute. Le lende main les deux conseils s'assemblèrent à Saint-Cloud. séance fut orageuse et la résistance opiniâtre, suri parmi les cinq cents. Bonaparte y courut les plus gran dangers; mais il fut sauvé par la présence d'esprit de frère Lucien qui présidait, et par l'audace du générall P

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B clerc qui envahit la salle avec la force armée, et dispe brutalement les députés.

Bonaparte resta vainqueur, et employa les soins plus prompts pour comprimer l'anarchie. Le Directo

la victoire fut due à l'arrivée et à l'intrépidité du génér Desaix ses troupes fraîches firent une large trouée dans la masse des Autrichiens, mais Desaix périt dans le comba avec le regret de n'avoir pas assez fait pour la patrie. Melu pressé de toutes parts put à peine exécuter sa retraite, se vit contraint de rendre les places dont il s'était er paré. C'est le 14 juin 1800 que se donna cette célèb bataille.

Sur d'autres points, les armes françaises reprenaie leur supériorité. Moreau avait franchi le Rhin, et gag les batailles de Hochstædt et de Hohenlinden. Il marcha droit à Vienne lorsque la paix fut signée au château de Lunéville avec l'Autriche, en 1801. Le Portugal, la Ru sie, les Deux-Siciles et l'Espagne, y adhérèrent successi vement. Enfin l'Angleterre, se trouvant réduite à ses seules forces, posa les armes et consentit à reconnaître le gouvernement consulaire par le traité d'Amiens qui fu signé en l'année 1802. La Franée guida ses conquêtes reprit ses colonies, et conserva l'influence que dix ans de victoires lui avaient acquise en Europe.

Pie VII avait été élevé au trône pontifical: Bonapart conclut avec lui un concordat qui régla le rétablisseme du culte catholique en France, et la circonscription diocèses. A la suite de ce grand événement, les r consuls, accompagnés du corps diplomatique, des minis et de tous les membres du gouvernement, se rendiren l'église métropolitaine de Paris, où ils furent reçus en rémonie par l'archevêque à la tête de son clergé : messe pontificale, suivie d'un Te Deum acheva de p fier cette auguste basilique, si longtemps profanée à poque du régime révolutionnaire, quand elle portal nom si ridicule pour l'époque de Temple de la Ra Dès ce moment, il ne s'est plus trouvé de clergé ref taire, et le fanatisme religieux, comme le politiqu disparu.

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Une conspiration eut lieu contre la vie du pre consul; elle était dirigée par quelques émigrés re secrètement en France. N'ayant pu s'introduire aux leries, ils imaginèrect de faire sauter sa voiture par l'esp sion d'une machine infernale. Le hasard et l'habileté son cocher le sauvèrent. Un procès fut instruit : on y