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-dire me sa propre famille et réciproquement ses peuples le ent idéraient comme leur père; aussi, lorsqu'il visitait les serentes parties de ses états, pour en connaître les besoins, maisait-il les témoignages de l'affection la plus vive et la ue de vraie. Grand justicier, ennemi des chicanes et des on aheurs du barreau, il fit rédiger et réformer les coude du pays, il donna des ordonnances pour abréger mmeocédures, et, dans certains cas, voulut que les parties e les fendissent elles-mêmes sans frais et sans le minisier d'avocats: sa parole était plus sacrée que les plus et avis serments.

gueès que la nouvelle de la maladie dont mourut le lace Charles se fut répandue dans Nancy, ce fut une corsternation et une alarme générale. Tout le peuple, qutant son ouvrage et ses occupations, accourut aux uesises pour demander à Dieu le rétablissement de sa d'até. La nuit même les églises étaient remplies de peues et chacun alluma des lanternes sur les fenêtres de sa, it aison. Le prince informé de l'affliction de son peuple en élet touché. Sentant sa fin approcher, il voulut donner sa "a ernière bénédiction aux princes et aux princesses, ses ensants. Ils vinrent et se mirent à genoux devant son lit. a Adressant la parole à Henry, le duc lui dit : « Mon fils, en je vais entrer dans la voie de toute chair; aimez et craignez Dieu sur toutes choses, conservez la concorde entre vos frères et les princes de votre maison, et la paix avec vos voisins. Je vous laisse un État tranquille, je vous alle recommande et mon pauvre peuple. »

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Les obsèques de ce prince furent d'une magnificence extraordinaire. Selon le proverbe lorrain, les trois cérémonies les plus belles en Europe étaient le couronnement d'un empereur à Francfort, le sacre d'un roi de France à Rheims, et l'enterrement d'un duc de Lorraine à Nancy.

HENRY II.

Henry surnommé le Bon, que l'on nomme Henry II dans l'histoire de Lorraine, naquit à Nancy le 8 novembre 1563. Claude, baron de Beauveau, fut son gouver

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armes contre les Protestants. 10 Catherine de Bourbon, sœur de

en secondes noces en 1606 Margue, fille du duc de Mantoue. Henry et te voyage de Fontainebleau pour tenir sur Aptême les enfants du roi,

Aveda en 1608, au grand duc Charles son A pal de cette année que date l'invention des luapproche et du télescope. Le 7 août 1609, le Henry donna à Nancy son édit sur la prohibition des

qui avaient déjà été défendus par ordonnance de des III en 1586 et 1603. Celle de Henry commence ement par enseigner aux hommes ce qu'ils se doivent uns aux autres. Le 18 octobre 1609, Heury donna Aux Minimes la chapelle de Bonsecours : Cette année, dans une trève entre l'Espagne et les Provinces unies, la république de Hollande fut reconnue souverainement. Le 14 mai 1610, le bon, le grand roi Henry IV fut assassiné par l'infàme Ravaillac : souvenons-nous que la trisaïeule de ce roi, Isabeau de Chambley était une lorraine. En cette année, les Maures furent chassés d'Espagne. Charles de Lorraine, duc de Mayenne et Henriette de Savoie moururent à Soissons en 1611. Les fortifications de Nancy-la-Neuve, commencées sous le règne précédent, se continuaient en ce temps par Nicolas Marchal, sous les ordres du gouverneur Elisé d'Haraucourt. Suivant le toisé et la réception faite le 11 août 1611, il y avait des ouvrages faits pour 1,383,649 fr. 8 g. 8 deniers, et il en restait à faire pour 487,151 f. à 32 fr. le marc, cela faisait environ trois millions de livres, argent de France.

On a du prince Henry une ordonnance qui défend de brasser de la bière sans permission, et une autre du 16 janvier 1610, qui défend d'introduire des bières étrangères sans permission. Il paraît cependant qu'il n'existait d'autres brasseries en notre pays à cette époque qu'à Nancy et à Dieule ward..

Henry créa, le 22 mars 1611, une prévôté à Bitche : dans l'édit qui l'établit, on voit que le prince pressentait le bienfait du préliminaire de la conciliation, ou de

la justice de paix de nos jours. Ce morceau est trop curieux pour ne pas être rapporté textuellement :

Et néantmoins pour avoir autant de moyen d'assoupir tant plutôt les différends qui pourraient intervenir entre lesdits subjets (ceux du comté et gouvernement de Bitche) avant que d'en mettre en justice, S. A. juge fort propos que le S. gouverneur estant à Bitche, ou en son absence, son lieutenant; et lui estant faict plainte et demande justice pour faict civil par quelqu'un desdicts subjects de son gouvernement, fasse appeller et convenir par devant soy les partyes pour icelles ouyr en leur différend, à l'assistance des receveurs et controlleurs, comme du passé, essaïer de les mettre d'accord de gré à gré de leur différend, sinon et où ils ne les pourraient appoincter, les renvoyer à la justice establye comme ci-après, pour en cognestre et juger par droit,etc.

Le domaine du prince fut augmenté en 1612 par l'acquisition du marquisat de Nomeny et de la côte de Delme. En la même année, il rendit une ordonnance pour restreindre les colombiers et voliers dont le grand nombre portait préjudice aux semailles. On voit, par l'ordonnance du 15 novembre 1613, qu'alors la cour souveraine de St.-Mihiel était composée d'un président et de huit conseillers que pour y être président, il fallait avoir trente cinq ans, conseiller trente ans, et avoir fréquenté et pratiqué en siéges et barreaux renommés. Le 1er juillet 1615 il fut ordonné de mettre la totalité des prairies en réserve, et d'en partager le regain entre les propriétaires du fond et les corps des communautés.

Une ordonnance du 7 septembre 1615 porte qu'en matière de reprises dans les forêts, les parties contesteront par elles-mêmes sans ministère d'avocats, ni de procureurs une autre du 23 mars 1616 réitère la défense aux officiers de gruerie, d'accorder la permission de faire påturer dans les forêts domaniales, et à toutes personnes et communautés d'y conduire leur bétail, à moins qu'elles n'y soient fondées en titre, ou en possession immémoriale: cette dernière ordonnance a servi à prouver depuis que la possession immémoriale suffisait pour acquérir le droit de vaine pâture dans les forêts du domaine : D'ailleurs la plu

part des droits des communautés n'étaient fondés en Lorraine qu'à ce titre.

Le prince rendit plusieurs ordonnances pour faire fleurir le commerce dans l'intérieur; ce fut lui qui établit en 1522 les foires franches de Sarreguemines; et audehors, il termina des différends, par la transaction de 1620 avec l'électeur de Trèves pour le Sargaw et le Mertzick et par deux traités avec le comte de NassauSarbrick et Sawerden: l'un du 16 septembre 1521 pour régler les limites, l'autre du 24 mai 1623 pour rendre la Sarre navigable.

En 1622 une dyssenterie contagieuse enleva beaucoup de monde en Lorraine. Le 13 juin 1622, le prince autorisa des familles nobles, mais pauvres, à prendre à ferme des biens d'églises et autres, pour les faire valoir, et à commercer en gros, sans dérogeance, dit l'ordonnance cette année fut abondante en bons et excellents vins. Par ordonnance du 14 octobre de l'année suivante, pour faciliter la vente des vins du pays, il défendit de vendre les vins étrangers plus chers que ceux-ci, à l'exception toutefois de ceux d'Espagne et de muscat, nécessaires aux malades.

Haroué, appelé depuis Craon fut érigé en marquisat en faveur de François de Bassompierre, maréchal de France, par lettres du duc Henry du 28 juillet 1623. Bassompierre écrivit des mémoires sur sa vie et ses ambassades et mourut le 12 octobre 1646, ce fut lui qui fit planter à Craon, un côteau de vignes en plant de Champagne.

Les filles et le favori du duc Henry furent la cause des plus grands événements de son règne. La princesse Nicole née le 3 octobre 1608, avait été demandée presque au berceau pour le dauphin de France et pour l'infant d'Espagne. Le comte François de Vaudémont la voulait pour Charles son fils aîné. Le duc Henry avait résolu de la donner à Louis baron d'Ancerville, depuis prince de Phalsbourg et de Lixheim, fils naturel du cardinal de Guise, tué à Blois. Les deux frères s'aigrirent, on publia réciproquement des manifestes, et le comte de Vaudémont se retira à la cour de Bavière.

après bien des agitations les deux frères se rapprochèrent et Henry accorda enfin Nicole au prince Charles, son neveu; mais à condition de tenir d'elle la souveraineté, et que le prince de Phalsbourg, épouserait en même temps Henriette, fille du comte de Vaudémont. Les deux mariages se firent au mois de mai 1621, celui de Charles et de Nicole sans inclination; et celui de Henriette et du prince de Phalsbourg avec beaucoup de répugnance. Henri acheta pour ces derniers mariés la seigneurie de Lixheim en 1625, et l'empereur l'érigea en principauté, en 1629.

La princesse Claude, seconde fille de Henry-le-Bon, née le 15 octobre 1612, et qui avait été recherchée pour Gaston, frère de Louis XIII, épousa dans la suite le prince Nicolas François, frère du duc Charles IV, et mourut à Vienne en Autriche, en 1648.

Henry mourut à Nancy, le 31 juillet 1624. Il n'eut ni l'esprit d'ordre, ni toutes les grandes qualités du grand duc Charles, son père; mais il fut extrêmement bon, humain, aima ses sujets et les rendit heureux. Il porta la magnificence et la libéralité jusqu'au point où elles deviennent des défauts. Il prévit que le règne de son successeur ne serait pas aussi fortuné que le sien.

Ce fut ce prince qui fit bâtir l'ancien château de Lu

néville.

Le règne pacifique du duc Henry fut favorable aux sciences et aux arts. On vit paraître de son temps, Jean Appier Hanzelet de Haraucourt; Jean Barclai, né à Pont-àMousson; François de Bassompierre, maréchal de France, né à Haroué; Nicolas Marchal de St.-Mihiel, Jean Lhoste; Bernard Lhoste, son fils; Nicolas Drouin; Dornet; Jacques Callot; Thiéry Bellange et Jean Leclerc de Nancy. Lorsque Jean Leclerc peignait le St. Sébastien, qui est dans l'Eglise de ce nom à Nancy, le duc Henry vint à l'atelier de son peintre, et vit le frère de Leclerc dans l'attitude gênante d'un St.-Sébastien : il en fut touché et le récompensa en grand prince.

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